À propos

Baroudeurs sur les mers, depuis plusieurs années, nous avons posé nos sacs de marins à terre et commençons de nouvelles aventures en camping- car. A bientôt sur les routes !

Balade nature en Baie de Somme

Les grands ou les petits voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ. On répète les noms magiques....Le spectacle de la nature nous attend en Baie de Somme !
Du 4 au 28 juin 2023
25 jours
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Samedi 27 mai 2023

Voilà, nous y sommes, avec un peu plus d’un an de retard… Nous partons, enfin, dans quelques jours pour la Baie de Somme !

Comme d’habitude, c’est le branle-bas de combat ... D’autant que cette fois-ci Léon ne peut pas stationner dans notre résidence pour cause d’intolérance de certains…Il faut charger la voiture de tout le nécessaire et ne rien oublier, car Léon nous attend, sagement, 80 km plus loin dans son parc.

« L’esprit de tolérance est l’art d’être heureux en compagnie des autres »

Cette citation tourne dans ma tête et me permet de rester zen en remplissant les listes de tout ce que nous devons emporter pour plus ou moins quatre semaines de voyages. Le jour du départ est fixé au Dimanche 4 juin 2023

Dimanche 4 juin… mais c’est la fête des « Mamans » !

Par réflexe pavlovien… (vous connaissez ?) je suis allée chercher sur internet quel était le sens de cette fête, très commerciale aujourd’hui, et également très controversée par différents groupes, minoritaires, hostiles à sa perpétuation.

En voici le contenu et bonne lecture !

Polémique de dernière minute :

News ou fake news ? (Article de LADEPECHE.fr 25 mai 2023) :

« Dimanche 4 juin 2023, nous célébrerons la Fête des mères... Et certains voudraient que cela soit la dernière fois. Sur les réseaux sociaux, une polémique, que certains prennent particulièrement à cœur, prend de plus en plus d'ampleur. Dans une volonté de rendre plus inclusive cette tradition centenaire, des internautes veulent changer le nom de la "fête des mères" en "fête des gens qu'on aime ». Évidemment, ça ne plaît pas à tout le monde... » Faut-il en rire ou en pleurer ! A vous de voir…

Mais d'où vient cette charmante fête ? Faisons un point sur l'origine de la fête des mères. Comment la célèbre-t-on dans d'autres pays ?

L’Antiquité : Cette célébration aurait vu le jour à l'époque de la Grèce antique. Chaque printemps, les Grecs avaient ainsi pris pour habitude de vénérer la déesse Rhéa (ou Cybèle), la mère des Dieux.

Le Moyen-Âge : Dans cette ère très chrétienne, il était traditionnel de dédier le printemps et particulièrement le mois de mai à Marie, la mère de Jésus.

Au 15ème siècle en Angleterre : c’est à cette époque que le pays décide de créer le « Mothering Sunday », « le dimanche des mères ». Cette amorce de la fête des mères permettait aux domestiques vivant chez leurs employeurs de prendre un jour de congé afin de rendre visite à leurs mamans.

En France : Célébrer les mamans et plus généralement la famille, est une idée de Napoléon. C'est le premier qui a évoqué l'idée d'une fête des mères officielle au printemps de 1806. Au départ, le but était d'honorer les mères de familles nombreuses. Cette lumineuse idée, question de priorités, fut mise de côté pour laisser place à sa volonté d’envahir la Pologne et la Prusse, et faire oublier la perte de la bataille de Trafalgar !

Le rôle des guerres mondiales dans la fête des mères : Bien que cela puisse paraître étonnant, l'origine de la fête de mères comme on la connaît aujourd'hui peut être associée à l'influence des conflits mondiaux du XXème siècle.Quand les troupes américaines arrivent en France en avril 1917, la tradition du Mother Day s'installe dans la culture française. Une "journée de la mère" est instaurée dans certaines villes, à la suite de la guerre, afin de rendre hommage aux femmes ayant perdu des enfants pendant les combats. Elle n'a jamais eu un grand succès jusqu'en 1941, moment, où le Maréchal Pétain institue la fête des mères pour repeupler la France qui souffre de la seconde guerre mondiale. Pour Pétain, la famille est une valeur essentielle. Il a souhaité officialiser cette fête pour attirer l'attention sur le rôle de la femme au foyer (féministes aux barricades ! Stop à cette société patriarcale qui considère la femme comme un « objet de reproduction » !)

La Journée nationale « des mères » est inscrite au calendrier en 1941, puis la Fête des mères est institutionnalisée, par un texte de loi, le 24 mai 1950 par le président Vincent Auriol. Cette fête très populaire est officiellement fixée au 4ème dimanche de mai. Si ce dernier est le dimanche de Pentecôte, la fête des mères est reportée au premier dimanche de juin. (Ce qui est le cas en 2023). Cette fête est suivie par presque tous les pays du monde avec une particularité pour la Chine. Les « mamans » n'ont pas de fête officielle en Chine. Seuls les jeunes de moins de 35 ans, peuvent les célébrer le second dimanche de mai. A croire que les « enfants » de plus de 35 ans n’ont plus de maman !

Pour terminer cet article, un joli poème gourmand pour toutes les mamans :

Comment s’écrit MAMAN ?

Pour te dire que je t'aime

J'ai pris deux M à la crème

Avec deux A en chocolat

Plus un petit N en nougat

MA MA N

Ma bouche est pleine ! Mais il faut que j'apprenne

A mon estomac gourmand

Comment s'écrit le mot MAMAN !


Rendez-vous le 4 juin !



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Dimanche 4 juin 2023

Bonne fête à toutes les mamans ! Et merci à mon grand fils chéri qui loin, très loin de la France, n’a pas oublié de téléphoner à sa maman chérie, pour lui souhaiter une bonne fête !

mon avatar (un peu plus jeune..) 

7 heures du Mat, nous voilà parti rejoindre notre cher Léon qui s’ennuie dans son campement au bord de l’eau. Je passe sur le « chargement » que nous allons lui imposer ... On ne part que quelques semaines mais malgré tout, comme d’habitude, nous serons en surcharge. Il est temps que nous nous mettions à la sobriété.

Notre voyage pour ce mois de juin est : la Baie de Somme et c’est la première fois que nous partons à la belle saison. Nous allons traverser la France en diagonale de l’extrémité sud-est au nord-ouest, 1140 Kilomètres que nous ferons en 3 étapes de 400 kilomètres/jour, pour partie, jusqu’à Lyon, en empruntant la plus ancienne route de France, la mythique RN 7.Nous la prendrons à l’envers, en partant du sud, direction le nord, au-delà de Paris, son point de départ. Nous avons fait le choix de ne pas prendre « l’auto-route », pour prendre son temps, faire l’école buissonnière, (dont l’interprétation que l’on en fait est erronée) et surtout pour ne pas enrichir les sociétés qui exploitent, et c’est bien le terme, le réseau routier de France, qui devrait être comme dans beaucoup d’autres pays européens, gratuit !

1er Étape, le 4 juin : Toulon – Vienne - C’est la Provence, le Vaucluse, la Drome avec ses champs d’oliviers, l’odeur de la garrigue et le chant des cigales (qui se font de plus en plus rares…) On longe en grande partie le Rhône, le fleuve nourricier de la Camargue. C’est au-dessus de Lyon que nous quittons la RN 7 pour emprunter d’autres nationales aux noms moins évocateurs.

le tracé en rouge qui est à l'origine de la 7- le tracé en bleu celui que nous avons fait 

2ème Étape, le 5 juin : Vienne – Troyes - Les paysages changent, l’urbanisation se réduit, on retrouve la campagne française, les champs où le vert et le jaune se déclinent en 50 nuances… Nous sommes en Bourgogne. On traverse de petites villes et village Villefranche sur Saône, Macon, Tournus…et avant d’atteindre Dijon, le nec plus ultra, ce qui fait notre renommée internationale et notre patrimoine national, les vignes qui vont donner naissance aux grands : VINS Je vous invite à rêver, en fermant les yeux , à ouvrir vos sens aux crus célèbres, de Corton, de Meursault, de Nuits st Georges, de Gevrey-Chambertin... elle est là la France profonde que nous aurions ignorée si nous avions pris les « auto-routes » !

les grands crus de Bourgogne !  

3èmeÉtape, le 6 juin : Troyes – Amiens - Les paysages changent à nouveau, on quitte les grands crus pour aller vers le champagne, Chalon sur Saône, Épernay, Reims … En France on aime boire un bon coup en toutes circonstances, quand ce n’est pas du rouge, ou du blanc c’est du « vin effervescent » ! A nouveau on retrouve les champs de céréales, les verts et les jaunes en nuances… (vous connaissez maintenant). Laon, St Quentin, et enfin Amiens notre première étape en Baie de Somme.

Un peu d'histoire sur la 7 :

Une histoire à la hauteur de sa réputation et de ses surnoms : Route bleue ou encore Route des vacances...

La plus longue route nationale de France 995 kilomètres, du Nord au Sud, qui va de Paris à la frontière italienne. La Nationale 7 surnommée dans les années 30 la « Route bleue » en référence à la portion "Roanne/Saint-Etienne/Valence" ou encore la "Route des vacances" en référence à la portion qui mène à la Côte d'Azur. Elle a été sublimée en 1955 par la chanson de Charles Trenet : « Nationale 7 »Elle a permis à un bon nombre de français de prendre le large vers le sud pour profiter des congés payés (droit acquis en 1936). En 2005, La N 7 subit le même sort que d’autres routes, quand l’État décide de se désengager de l’entretien d’une partie des 38 000 km de voies à sa charge. Les départements ont alors pris le relais et certaines portions ont pris le nom de départementales.

Alternative aux autoroutes A6, A77, A7 et A8, elle incarne la lenteur, les voitures ne sont pas encore des bolides. Nous sommes dans les années 1960 avec la musique des Beatles, la révolte sous-jacente de la jeunesse (la nôtre en 1968), la vague hippie, et les produits des terroirs traversés, chers aux français que nous sommes, les fromages, la charcuterie, et les vins ! Il était courant de s’arrêter pour déjeuner, en fonction de sa bourse, dans un bon restaurant et de goûter la cuisine locale, avec un vin du terroir. Aujourd’hui on s’arrête sur une « aire d’auto-route » on achète un sandwich ou un burger… et sans alcool, on avale le tout en 15 minutes, car il faut vite arriver à destination !

Les emprunteurs de la RN 7 sont de véritables chanceux, (et ceux qui ne l’ont jamais prise peuvent le regretter) car ils profitent des plus beaux paysages de France : Le Centre, la vallée du Rhône, la Bourgogne, avec sa route des grands crus ! (À redécouvrir si on aime le bon vin). La Provence et la Cote d’Azur. Notre choix était de ne pas nous arrêter pour visiter ces belles régions traversées, mais de noter ce que nous pourrions faire pour un autre voyage, et l’occasion d’écrire encore de belles pages de souvenirs. A bientôt pour un road trip sur la N7 !

Mardi 6 juin 2023

13 heures – Après 3 jours de « navigation » Léon a besoin d’un peu de repos et nous aussi ; «nous mouillons l’ancre » pour quelques jours, dans le camping des Cygnes, en périphérie d’Amiens, dans une zone boisée et au calme à environ 4km du centre-ville.


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Nous connaissions la Venise Italienne, La Venise Portugaise et maintenant la Venise Française ! A quand la prochaine ? !

Pour visiter Amiens et comprendre son identité actuelle Il faut en connaitre son histoire, ses particularités et ses souffrances. Je vais donc détailler ici son parcours. Asseyez-vous, prenez un café bien chaud (Michel) … et commencez à lire :

Amiens est une commune française, préfecture du département de la Somme (80), dans la région Hauts-de-France, traversée par la Somme, fleuve au cours généralement paisible. Capitale historique de la Picardie, elle est, avec ses 134 167 habitants appelés Amiénois, la principale ville du département, la deuxième de la région après Lille. Située à l'intérieur du triangle Paris - Londres - Bruxelles, elle est le centre du pôle métropolitain du Grand Amiénois regroupant près de 400 000 habitants.

Surnommée la « petite Venise du Nord » par Louis XI, en raison des nombreux canaux qui la traversent et de ses hortillonnages (ensemble de jardins flottants couvrant 300 hectares), Amiens offre un riche patrimoine et des quartiers pittoresques, témoins d'une histoire bimillénaire. Depuis 1992, le label « Ville d'art et d'histoire » récompense la protection et la mise en valeur de ce patrimoine.

Au cours des 12ème et 13ème siècles, Amiens est l'une des principales « villes drapantes » (ville autrefois qui fabriquait des draps de laine) et développe un important commerce des teinturiers (avec une plante appelée waide en picard qui permet d’obtenir un pigment bleu). Le « bleu d'Amiens » fait la fortune de la ville et participe au financement des travaux de la cathédrale. Cette prospérité vaut à Amiens le surnom de "pays de l'or bleu".

Après une période de prospérité, la ville connait au cours des siècles suivants une période de récession. Au 19ème siècle, Amiens tire profit de la révolution industrielle et conserve une reconnaissance internationale pour sa production de textile. Encore fortement marquée par son caractère médiéval, la ville s'étend et se modernise.

A la fin du 19ème siècle, l'essor industriel de la « capitale française du velours » attire une population venue des campagnes. Amiens s'étend alors vers le Sud puis au Nord en préservant les traces de son passé. C'est durant cette période que de nombreuses maisons en briques rouges dites « amiénoises » sont construites. Elles participent, encore de nos jours, à l'identité de la ville.

les amiénoises et les nombreux canaux qui entourent la ville  


l'horloge Dewailly  
le musée de Picardie et la tour Perret  

Mais la Première Guerre mondiale va modifier en profondeur ce qui semblait être une avancée économique, et architecturale sans précédent. Plus grande ville à l'arrière du front de l'Ouest, Amiens tient une place stratégique tout au long de la Première Guerre mondiale. Entre 1914 et 1918, la ville accueille des combattants du monde entier : Français, Britanniques, Australiens, Néo-Zélandais, Canadiens, Sud-Africains, Indiens, Chinois… La vie y est intense et les activités nombreuses.

La ville traverse des moments difficiles avec l'accueil des réfugiés belges et français, les évacuations de populations, les restrictions et les privations (gaz, charbon, pain, etc.). Face aux bombardements réguliers, la municipalité met en place la protection des monuments historiques dès 1915. La même année, le camouflage moderne est inventé à Amiens ; un atelier de 200 personnes est chargé de fabriquer des leurres pour tromper l'aviation ennemie (arbres ou vaches factices, faux chars, fermes fictives, etc.).

En 1916, à l'est d'Amiens, se déroule la Bataille de la Somme, l'affrontement le plus sanglant de la Grande Guerre avec 1,2 million de victimes. La mémoire collective garde un souvenir profond de cet événement qui reste le plus meurtrier de l'histoire britannique ; une journée de commémoration se tient sur les principaux lieux de mémoire du Commonwealth dans la Somme tous les premiers juillets.

En 1919, Amiens est décorée de la Croix de guerre 1914-1918. La même année, un plan de reconstruction est engagé par Louis Duthoit. En 1924, l'État rejette la demande de dommages de guerre formulée par la municipalité. Une reconstruction moins ambitieuse débute en 1925, dont témoignent quelques façades Art déco.

La Seconde Guerre mondiale va à nouveau tout remettre en question et de nouveau Amiens se trouve au centre du conflit, avec la bataille d’Amiens en 1940.

Alors que la reconstruction du centre-ville, déjà fortement touché lors du premier conflit mondial, n'est pas terminée, la ville est à nouveau sinistrée par les nombreux bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

En particulier, en 1940, au début de juin, lors de la bataille d'Amiens. Les Allemands pénètrent progressivement dans la ville, les blindés allemands sont en supériorité et viennent à bout de l’alliance franco-britannique et la ville tombe le 8 juin. La Wehrmacht peut poursuivre sa percée en direction de son prochain objectif, Paris. Toutefois, les pertes allemandes sont élevées. En dépit de ces âpres combats, la cathédrale et quelques quartiers ont été épargnés, dont ceux de Saint-Leu.

L'armée britannique libère la ville le 31 août 1944. Amiens sort du conflit détruit à 60 %.

La reconstruction va être difficile mais petit à petit à partir de 1970, la ville achète peu à peu les maisons du quartier Saint-Leu et le rénove dans les années 1980. Dans les années 1990, le parc Saint-Pierre est réaménagé et une partie de l'université de Picardie s'installe dans de nouveaux bâtiments, au pied de la cathédrale, tandis que le quartier Nord fait l'objet d'aménagements importants. Ces quinze dernières années la ville s'est également développée à travers les différents quartiers.

Aujourd’hui Amiens se décline selon 3 thématiques aux couleurs bien distinctes, mais indissociables de l’état d’esprit et du caractère de cette cité classée parmi les dix « villes les plus vertes de France »

LE VERT pour la nature : avec les hortillonnages, ses parcs et jardins et son tourisme fluvial.

Le BLEU pour la culture et le riche patrimoine, à travers la Cathédrale Notre Dame, le quartier St Leu, le Musée Picardie, le beffroi 1er hôtel de ville et prison selon les époques.

LE ROUGE pour les drames de l’histoire avec les mémoriaux internationaux.

Pour terminer cet article sur une note plus gaie et gourmande voici les trois spécialités de la ville d’Amiens, que bien sur … nous avons goutées !

-Le macaron d’Amiens. Rien à voir avec le macaron coloré à base de meringue. Cela ressemble beaucoup plus à une petite douceur ronde et sucrée, à base de produits naturels (amande, miel, œufs…). Sa fabrication remonte au 16ème siècle et il est à l’origine de la réputation de la famille Trogneux (vous connaissez surement, on en a beaucoup parlé lors des dernières manifestations) !

quelques "grignotages"  avec le gâteau battu et les macarons de chez Trogneux  ! 

-le gâteau battu. Autre douceur indissociable d’Amiens. Sorte de brioche aérée et moelleuse, riche en beurre et en œufs, il a la forme d’une toque de cuisinier.

-Le pâté de canard d’Amiens. Spécialité salée du 16ème siècle à déguster en entrée. Pâté en croute à base de canard désossé. On peut y ajouter pour les grandes occasions (en France dès qu’il s’agit de « manger » on est très inventif) du foie gras !

Notre programme pour les jours à venir est le suivant :

Mercredi 7 juin – La cathédrale vue de l’extérieur, le quartier de St Leu, l’horloge Dewailly, la Tour Perret.

Jeudi 8 juin – La maison de Jules Verne, le Musée de Picardie. Le parcours dans les hortillonnages avec l’association de sauvegarde du site.

Vendredi 9 juin – jour de repos … et ½ finale hommes du tournoi de Rolland Garros.

Samedi 10 juin – visite intérieure de la cathédrale avec un guide. Croisière dans les canaux en barque électrique en amoureux !

Dimanche 11 juin – départ d’Amiens pour la Baie de Somme


A mercredi prochain et merci aux habitués abonnés qui ont commenté la première étape !

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Mercredi 7 juin 2023

9 h – Nous sommes à l’arrêt du bus n° 11 qui doit nous conduire dans le centre de la ville haute, sur le parvis de la Cathédrale Notre-Dame et près de l’office du tourisme, pour quelques documents nécessaires à nos visites et confirmer la réservation de la visite de la cathédrale, avec guide, samedi matin.

Quel enchantement ! Lorsque nous découvrons cette « dentelle de pierre » et la plus lumineuse d’entre toutes ! C’est par ces mots que John Ruskin, auteur de La Bible d'Amiens décrit la façade ouest de la Cathédrale Notre-Dame.

C’est une Construction gothique du 13ème siècle, massive et vertigineuse, mais d’une remarquable unité architecturale. Clarté, perfection, harmonie des proportions définissent la cathédrale Notre-Dame d’Amiens. Ses dimensions sont 145 m de long pour 70 m de large. C’est le plus vaste édifice gothique de France, au point qu’elle pourrait, selon les dires, contenir deux fois Notre-Dame de Paris. 68 ans ont été nécessaires pour sa construction, ce qui est un exploit pour un tel édifice. Mais cela semble normal à partir du moment où l’on a les investisseurs (les waidiers, les teinturiers, le clergé), le budget, les meilleurs artisans et la volonté de faire. Rien ne semble avoir changé depuis 8 siècles ! Rappelons, et cela est peut-être un miracle… (faut-il y croire ?), qu’elle a échappé à la destruction, malgré deux guerres, alors que la ville d’Amiens a été détruite à 60% !

Rendez-vous samedi pour la visite, avec Juliette notre guide.

Le Quartier St Leu

Le quartier Saint-Leu est situé au pied de la cathédrale, dans la partie basse de la ville, de part et d'autre de la Somme qui se divise ici en plusieurs bras. Lorsque les quartiers d’Amiens ont commencé à se développer vers le nord au moyen-âge, cette zone est devenue le théâtre d’une activité ouvrière florissante, avec des filatures, des teintureries, des tanneries, des moulins, toutes ces industries qui avaient directement besoin d’eau pour fonctionner. Au 15ème siècle est venue s’ajouter la « sayetterie », qui consistait à fabriquer des étoffes en laine légère, mêlant souvent laine et soie. Pour les ouvriers venus ici, la vie s’est naturellement organisée autour de leur lieu de travail, conduisant au développement progressif du quartier, à la construction de nombreuses maisons basses mitoyennes, aux murs de torchis sur bâti de bois, parmi lesquelles émergent des maisons de brique rouge qui vont s’appeler les amiénoises.

le circuit et une pensée pour notre petit fils Lucas futur trader !  

Très populaire autrefois, le quartier a été réaménagé dans les années 1980/90. Aujourd’hui, Saint Leu est tourné vers le tourisme, boutiques, échoppes lui confèrent une atmosphère plus branchée et plus jeune. Les terrasses des cafés et des restaurants invitent à la détente et aux plaisirs le long du quai Bélu.

Nous enchainons notre visite selon le plan remis par l’OT : 3 : Place du Don : on y trouve les plus anciennes maisons. On y accède grâce à une passerelle. Au 17ème siècle, leur rez-de-chaussée accueillait l’étal d’un marchand ou bien un atelier. 4 : Théâtre des Marionnettes, installé en 1997 dans une ancienne usine de tissage, ce théâtre illustre la grande tradition des marionnettes à Amiens.6 : L’université de Picardie Jules-Verne, architecture contemporaine et atypique… C’est la faculté des sciences conçue en 1992. 7 : Moulins Passe-avant et passe-arrière, ce sont les derniers témoins et dans quel état ! d’une époque où près de 25 moulins étaient en activité, et servaient à moudre le blé, écraser les feuilles de waide, broyer les écorces, fouler les tissus… (quel gâchis patrimonial) 10 : Quai Bélu Une plaque de rue témoigne de l’ancien nom du quai : la rue de la queue de vache ! Aujourd’hui c’est l’un des endroits le plus animé. 11 : Pont du Cange c’est le plus ancien pont d’Amiens. Les pieds dans l’eau la maison des sports nautiques construite au 19ème siècle rappelle l’architecture des guinguettes.

place du Don  
l'université et street art dans les rues  
les passerelles permettaient de rentrer chez soi  
moulin passe avant et passe arrière - mécanismes  - usines 
quai Belu ses restaurants et échoppes  
place Aristide Briand et ... captain Marcus !  ancienne usine 
festival de street art dans les rues du quartier st Leu  
Nelson nous poursuit même en Picardie ! - maison des sports nautique et le pont Cange en fond  

La Tour PERRET

La Tour Perret est un immeuble résidentiel et de bureaux située à Amiens place Alphonse-Fiquet, face à la gare du nord. Elle est conçue par l'architecte Auguste Perret en 1942 dans le cadre du projet de reconstruction de la place Alphonse-Fiquet et de la gare d’Amiens à la suite des destructions massives du début de la seconde guerre mondiale.

Après les travaux de terrassement et de fondations (18 puits de béton plongeant à plus de 9 mètres sous terre ») commencés en juillet 1949, la première pierre est posée le 22 mai 1950 en présence du ministre de la Reconstruction, qui salue la naissance « du plus haut gratte-ciel d'Europe ». Ses dimensions sont hors norme pour l’époque : hauteur au toit 104 m, hauteur à la flèche 110 m. 40 000 m2 sur 26 étages. Matériau : béton armé.

La tour Perret  

La tour est achevée en mars 1952. Elle est d’abord inhabitée, contrairement au souhait initial d'Auguste Perret. Il est décidé d'y prévoir des logements mais elle n'emporte pas l'adhésion des Amiénois. Le prix de revient du mètre carré est supérieur de 15 à 20 % à celui des constructions traditionnelles et la cherté des loyers décourage autant les amateurs que ses formes modernistes. Après la mort d'Auguste Perret en 1954, le bâtiment est proposé sans succès par l'État au conseil général de la Somme pour qu'y soient installées les archives départementales. D'autres projets de cession n'aboutissent pas, et certains n'excluent plus la démolition de la tour. Elle reste presque vide, sans fonction précise jusqu’au début des années 1960.

Elle est rachetée, cependant, en 1959 par l'architecte François Spoerry (NB) avec pour objectif de « tenter de lever la lourde hypothèque que la tour Perret fait peser sur tous les projets de construction d'immeubles-tours en France » ! Celui-ci réalise les cloisonnements intérieurs, et transforme l'immeuble en copropriété privée. Après les travaux d'aménagement intérieur, la tour Perret est finalement inaugurée le 24 juillet 1960. Les premiers occupants s'y installent en 1962. Des visites touristiques sont organisées jusqu'en 1974.

NB : C’est lui qui va élaborer le concept de maison + bateau, devant la porte, et ainsi créer la Marina de Port Grimaud, qui sera copiée dans le monde entier.

La façade et la couverture sont protégées en tant que monument historique par inscription du 29 octobre 1975. Le 4 mars 2003, elle est de nouveau inscrite avec l'ensemble architectural Auguste-Perret de la place Alphonse-Fiquet (gare du Nord et immeubles d'habitation).

La tour Perret est le symbole de la reconstruction d'Amiens après la seconde guerre mondiale. Elle rappelle, par son aspect monumental, le beffroi des villes du Nord tout en étant un immeuble résidentiel et de bureaux. Elle est visible de très loin et dépasse par sa hauteur la cathédrale.

A suivre au prochain article, dans quelques jours, les « hortillonnages d’Amiens » une merveille de la nature en pleine ville et la Maison/musée de Jules Verne, un autre enchantement à Amiens !

J’attends vos commentaires, après votre lecture de 20 000 lieux sous les mers ou le tour du monde en 80 jours !

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Jeudi 8 juin 2023

Jules Verne 1828 – 1905.

C’est le premier écrivain à avoir envoyé́ l’Homme sur la Lune, au fond des mers et au centre de la Terre : Jules Verne est l’un des pères de la science-fiction ! Il a dit : « Ce que j’ai écrit sera réalisé́ à la fin du siècle » ! (Prémonitoire non ? !)

"Nous mourrons mais nos actes ne meurent pas,car ils se perpétuent dans leurs conséquences infinies. Passants d'un jour, nos pas laissent dans le sable de la route des traces éternelles. Rien n'arrive qui n'ait été déterminé́ par ce qui l'a précèdé et l'avenir est fait des prolongements inconnus du passé." Jules Verne

Jules Verne s’installe à Amiens en 1871 afin de se rapprocher de sa belle-famille. En 1873, il achète une maison au 44, boulevard Longueville (aujourd’hui boulevard Jules Verne). En 1882, Jules Verne et sa femme Honorine, s’installent dans la maison à l’angle de la rue Charles Dubois et du bd Longueville. Ils en sont locataires jusqu’en 1900. Mais c’est au n°44 qu’il décède le 24 mars 1905, des suites d’une crise de diabète. Il laisse dans ses tiroirs plusieurs manuscrits inédits : la plupart seront remaniés par son fils Michel.

les façades de la maison  

En 1882, Jules Verne à 54 ans, il est au sommet de sa gloire. La maison, typique du 19ème siècle, est vaste et comprend deux étages, de larges combles et une tour surmontée d’un belvédère. C’est là qu’il va recevoir avec faste les grands noms de la littérature, G. Sand, V. Hugo, A. Dumas ainsi que les journalistes. Sa femme y organise régulièrement des soirées entre amis. Son éditeur et ami, Pierre-Jules Hetzel y aura son bureau au premier étage.

la cour intérieure  


la tour  

A l’image des autres maisons du quartier à l’époque, la Maison à la tour est construite en briques rouges, enduites en rose sur la rue et aux joints clairs sur la cour. Un grand jardin en profondeur, qui prolongeait la cour actuelle, a disparu dans les années 1970. Le premier étage de la maison était réservé aux chambres, auxquelles on accédait par l’escalier en colimaçon de la tour. Le cabinet de travail de l’écrivain était installé au second étage à l’angle du bâtiment.

le salon  et l'escalier en colimaçon 

Le Premier étage :

Au premier étage de cette maison se tenaient les chambres de la famille Verne. A la place sont reconstitués la librairie parisienne, le salon et le bureau de l’éditeur Pierre-Jules Hetzel. Un espace consacré à la vie amiénoise de Jules Verne est également présenté. P.J Hetzel est un personnage important dans la vie de Jules Verne. L’histoire des deux hommes est intimement liée. Inspirateur, censeur, moralisateur, Pierre-Jules Hetzel inscrit Jules Verne dans son programme “d’éducation et de récréation”.

« Éducation et récréation sont à nos yeux deux termes qui se rejoignent. L’instructif doit se présenter sous une forme qui provoque l’intérêt ; sans cela il rebute et dégoute de l’instruction ; l’amusant doit cacher une réalité morale, c’est-à-dire utile ; sans cela il passe au futile et vide les têtes au lieu de les remplir ».P.J Hetzel Qu’en pensez-vous, par rapport à notre système éducatif du 21ème siècle ?!

le bureau de P.J Hetzel 

Le deuxième étage

Après un détour dans l’univers maritime de Jules Verne, à travers la reconstitution de son dernier bateau le Saint Michel III, on découvre son espace de travail, source d’inspiration et cabinet d’écriture. Depuis la restauration de la maison, ce cabinet de travail a retrouvé son décor et son emplacement d’origine.

son "cabinet de travail" et la mappemonde dont le tracé représente une proposition de croisière autour du monde en 10 mois 

A cet étage Jules Verne possédait une bibliothèque d’environ 12 000 ouvrages qu’il consultait pour l’écriture de ses romans. Les ouvrages le plus souvent consultés sont ceux d’Homère, Montaigne, Shakespeare, Cooper, Dickens, Walter Scott, Edgar Poe… Comme tout écrivain, Jules Verne puise dans sa culture générale, qu’il enrichit par des lectures constantes : « Bien avant d’être romancier, j’ai toujours pris de nombreuses notes en lisant les livres, les journaux, les magazines ou les revues scientifiques. Ces notes étaient et sont toutes classées selon le sujet auquel elles se rapportent, et c’est à peine si j’ai besoin de vous dire à quel point cette documentation a une valeur inestimable ».

Heureusement qu’aujourd’hui il y a internet ! même si quelque fois il faut s’en méfier, dixit les fakes news. Posséder 12 000 livres pour se documenter, est réservé à quelques élites !

C’est dans la plus petite pièce de la maison, son cabinet de travail, que Jules Verne a écrit ses romans. Là, entre 5 heures et 11 heures du matin, il donne naissance à plus de trente romans. En se concentrant et en fermant les yeux on pourrait voir Jules Verne écrire un nouveau Voyage extraordinaire ! Le cabinet est une reconstitution à l’identique de l’époque de Jules Verne, avec un lit de repos en fer, un fauteuil en cuir et un bureau. Le globe posé sur le bureau appartenait à Jules Verne.

Le grenier

Est un espace où s’accumulent les souvenirs par couches successives. Les objets délaissés y sont sauvegardés. Grenier de famille avec des malles de souvenirs, de vieilles photos, des jeux remisés, des lanternes magiques, des affiches… Le grenier est aussi celui des vies successives de ses romans. Des affiches de cinéma, des théâtres de marionnettes, des maquettes, tout ici incite à poursuivre le rêve… Au plafond sont exposées les machines volantes imaginées par Jules Verne.

les machines volantes  

Le théâtre a été l’une des passions de Jules Verne. Les pièces à grand spectacle du Châtelet ou de la Porte Saint-Martin autant que le théâtre de marionnettes ont fait jaillir, avant le cinéma et pour plusieurs générations, les rêves d’aventure et l’imaginaire de son époque. Dans un grand présentoir sont exposées deux affiches américaines lui appartenant, des adaptations théâtrales des Enfants du Capitaine Grant et de Michel Strogoff.

les machines volantes  
de quelle couleur était le Nautilus  ?

Plus de 200 films d’après 35 romans et nouvelles de Jules Verne ont été produits entre 1901 et 2006. L’odyssée du capitaine Nemo dans Vingt mille lieues sous les mers a été l’aventure la plus reprise. Trente et un films s’en sont inspirés, loin devant Le Tour du monde en 80 jours avec vingt-quatre films.

Quelques lignes sur sa bibliographie, à partir d’un site…

Sage, brillant et rêveur.Né en 1828, le jeune Jules-Gabriel passe beaucoup de temps à imaginer la destination des bateaux qui manœuvrent sur la Loire, à Nantes, sa ville natale. Cela ne l’empêche pas d’être un élève brillant : géographie, latin, piano, escrime... C’est aussi un grand lecteur. Son père juriste, le guide vers des études de droit, que Jules mène à Paris jusqu’en 1848. Le père de Jules voulait qu’il devienne avoué. Jules se rêvait écrivain. Leurs relations étaient si tendues que Jules en attrapa des crises de paralysie faciale. Elles réapparaitront à chaque moment stressant de sa vie. Mais sa vraie passion, c’est le théâtre et la littérature : Jules part à la rencontre des « stars » de l’époque et dévore leurs œuvres. Victor Hugo, Alexandre Dumas... il veut suivre leurs traces et vivre de sa plume !

Trader à la bourse ! En attendant, refusant de poursuivre le métier de son père, il devient... trader à la Bourse pour vivre. Et bien sûr, il continue à écrire des romans, du théâtre, des poèmes, mais sans rien publier. Jusqu’à sa rencontre en 1862 avec Pierre-Jules Hetzel, l’éditeur de Baudelaire et Victor Hugo. Jules lui confie un manuscrit « Cinq semaines en ballon ». Le succès est immédiat. L’amitié́ entre les deux hommes ne faiblira jamais. Pas plus que l’inspiration de Jules, enfin lancé dans l’écriture !

Voyageur Extraordinaire. S’il est passionné par la mer et les grands paysages, il s’intéresse de près aux bouleversements technologiques du 19ème siècle ; épaulé́ par Hetzel, il se lance dans son cycle des Voyages Extraordinaires, une série de romans assurant son succès jusqu’à nos jours. Entre 1863 et 1905, il écrit une soixantaine de récits d’aventures et de science-fiction. Dont les plus lus sont « 20 000 lieux sous les mers » et « Le tour du monde en 80 jours ».

Mais il est un livre, certainement peu connu, qu’il faut absolument lire, « Paris, la ville du futur », vue par Jules Verne.

« Paris au 20ème siècle », Jules l’a écrit en 1863. Le manuscrit n’a été publié qu’en 1994 par son arrière-petit-fils, Jean Verne, la description de la future vie parisienne avait été jugée trop sombre et refusée par son éditeur Hetzel. Aujourd’hui, sa clairvoyance semble incroyable : les banlieues, l’influence de l’anglais sur le français, les photocopieuses, la musique qu’on hurle, les voitures à hydrogène... tout y était !

Explication d’un expert sur l’œuvre de Jules Verne :Au centre de son œuvre : des aventures, de la science et des hommes hors du commun !

Le Capitaine Nemo, Michel Strogoff, Phileas Fogg et Robur le Conquérant sont devenus des figures légendaires de la littérature. Ce sont tous de fortes têtes, en révolte contre le conformisme de la société́ dans laquelle ils vivent et de grands voyageurs, qui utilisent la technologie de leur temps.

Jules Verne vit en pleine Révolution Industrielle. Pendant la deuxième moitié du 19ème siècle, le monde traverse une mutation aussi importante que celle que nous connaissons aujourd’hui. Les sciences et l’industrie progressent à pas de géant, inventant des machines et des concepts qui bouleversent la vie des hommes. On va plus vite, on travaille et on s’organise autrement. Grand « imaginateur », Jules Verne construit ses romans autour de ses fascinations : le progrès technologique, le voyage. Voilà̀ pourquoi ses récits nous emmènent loin, plus loin même que la science de son époque. Il met en scène des machines qui n’existeront qu’un siècle plus tard : fusée lunaire, sous-marin... Et il le fait avec une langue très précise, et des descriptions quasi scientifiques, telles qu’il pouvait les lire dans les compte-rendu spécialisés de l’époque. Verne est un visionnaire et grâce à lui, l’Homme a pu aller là où il n’avait jamais été ! Jules Verne mettait en scène des machines de son temps, en les perfectionnant. Son souci du détail est plus proche du scientifique que de l’écrivain. Un peu plus tard, un écrivain anglais, H.G. Wells, imagine, lui aussi, de fameux récits d’aventures futuristes, mais sans souci de véracité́ scientifique : ses inventions n’existent pas... Voilà̀ donc deux imaginaires du 19ème siècle différents : l’un, français, rationnel, basé sur des faits très précis. L’autre, anglo-saxon, joue sur des registres plus délirants : l’invisibilité́ ou le voyage dans le temps !

Note du scripteur : « Je reconnais bien là l’esprit britannique » ! …

A lire absolument !

Voyage au centre de la Terre (1864) De la Terre à la Lune (1865)

Les enfants du capitaine Grant (1868)

20 000 lieues sous les mers (1870),

Le Tour du Monde en 80 jours (1873)

L’ile Mystérieuse (1875)

Michel Strogoff (1876)

Robur le Conquérant (1886)

Paris au 20ème siècle (1994)

En conclusion de ce long article, le témoignage de son arrière-petit-fils Jean Verne :

"Il avait vu que la science, la technologie et le capitalisme allaient se renforcer mutuellement"

Avez-vous aimé ? Merci pour vos commentaires à venir !

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Jeudi 8 juin et samedi 10

Le nom du site provient du latin « hortus » qui signifie jardin.

Façonné par des générations de maraîchers appelés les hortillons, le site offre un paysage unique en France. Les Hortillonnages sont constitués d’une multitude de petites parcelles cultivées entourées d’eau, accessibles uniquement en barque grâce à un réseau de petits canaux, les « rieux ».

l'ensemble des hortillonnage, environ 300 hectares sur 4 communes  

Les Hortillonnages d’Amiens existeraient depuis l’Antiquité. Ils sont situés dans l’ancien lit de la Somme naturellement marécageux. Aujourd’hui, plus de mille propriétaires partagent cet espace verdoyant de 300 hectares, sur 4 communes (Amiens, Camon, Longueau, et Rivery) pour leurs activités ou leurs loisirs tels que le jardinage, la pêche, l’observation de la nature… Ils sont entrecoupés par plus de 65 kilomètres de voies d’eau, fossés et « rieux » (canaux en picard).

Les exploitants qui se sont rassemblés en association utilisent la marque “les t’cho légumes des hortillons” pour commercialiser leur production.

Ces lieux atypiques de cultures et de maraîchages ont longtemps alimenté Amiens en fruits et légumes, mais aussi en tourbe pour le chauffage. Les bateaux spécifiques « barques à cornet » permettaient de circuler dans les Hortillonnages et transporter la production. Au début du 20ème siècle, on comptait encore près de 250 « hortillons » (maraîchers). Il en reste actuellement 9 propriétaires, tous de la même famille, les Parmentier, qui exploitent le site. Leurs fruits et légumes sont vendus chaque samedi dans le quartier Saint-Leu.

les canaps et Rieux  

De mai à octobre, le « festival international de jardins d’Amiens » offre aux visiteurs une échappée esthétique et poétique au cœur de ce site naturel d’exception. Des créations paysagères et artistiques sur l’étang de Clermont et l’île aux Fagots invitent le public à une itinérance douce sur le thème du développement durable et la préservation de l’environnement.

machine à nettoyer les Rieux qui s'envasent. Autrefois cela était fait à la main !

La découverte des Hortillonnages se fait en barque, ou à pied, depuis le chemin de halage. Mais le visiteur qui opte pour une promenade en barque électrique (individuelle ou en groupe) est impressionné par la quiétude qui règne dans cet espace, en plein cœur de la ville. Ils abritent une flore et une faune très diversifiées dont la richesse tient à la multiplicité des milieux : jardins, cours d’eau, friches, marais et boisements. Les plantes et animaux des zones humides font la réputation « écologique » du site.

Notre guide picard à la voix rocailleuse et plein d'humour !  

Les oiseaux aquatiques tels que grèbes huppés, cygnes, canards colverts, foulques et poules d’eau se laissent facilement approcher lors d’une promenade sur l’eau. De mai à août, on peut contempler les herbiers de nymphéas qui scintillent à la surface des étangs tandis que les iris d’eau, glycéries et roseaux à massette tapissent des berges.

circuit en solo pour voir les oeuvres du festival de jardins  
le captain à la barre et le n°10 "l'ile aux housses" ! 
l'oeuvre l'ile perdue n°31 
les hortillophones N° 25 et le Laocoon n° 34
la plus belle des "oeuvres" la n° 100 !  

Voila ! ici se termine une ballade verte, en bateau, reposante et sans bruit. Fermer les yeux et humer cette douceur marine !

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Samedi 10 juin 2023

« Une dentelle de pierre et la plus lumineuse d’entre toutes »

La cathédrale Notre Dame d’Amiens fut construite à partir de 1220 par l’évêque Evrard de Fouilloy afin de remplacer un édifice ancien. Même si l’art gothique encore classique y annonce les voies de l’art rayonnant, elle présente une grande unité. Au sein de l’évolution de l’architecture gothique la cathédrale d’Amiens est un édifice majeur en Picardie comme en Europe occidentale.

la porte centrale dédié à Dieu et la rosace qui la surmonte 

Le chantier de construction s’inscrit dans une période de prospérité économique pour Amiens. Ouvert en 1220 il est conduit par trois maîtres d’œuvre successifs dont les noms sont connus. Cela est d’autant plus notoire qu’aux moyen-âge, rare était ceux qui laissaient une trace de leur œuvre. Il s’agit de Robert de Luzarches, puis de Thomas de Cormont et ensuite de son fils Renaud. En dépit d’un incendie survenu en 1258 la construction s’accélère. En 1269 lors de la pose du vitrail central du chœur, le gros œuvre de l’édifice est presque achevé. La construction se poursuit de 1290 à 1375. Quant aux deux tours de la façade occidentale leur construction est assurée de 1365 à 1402. Détruite par la foudre en 1528 la flèche est reconstruite. C’est celle que l’on admire toujours et qui culmine à 112 m.

Ces dimensions sont : 112 mètres de hauteur. Sa longueur totale d’est en ouest est de 145 mètres, pour une largeur au transept de 70 m, la hauteur sous voûte de la nef est de 43 mètres.

Elle est construite sur un plan en forme de croix latine. On compte 307 marches jusqu’à la tour nord. La façade ouest comporte 750 statues. C’est La plus vaste église gothique de France avec un volume intérieur de 200 000m3 et une superficie de l'église de 7.700 m2. Elle peut contenir 2 fois Notre-Dame de Paris !

10h30 – Samedi, notre guide, Juliette, nous attend sur le parvis pour commencer la visite de la façade extérieure, nous sommes une douzaine de quidams. Les trois portails de l’entrée principale, portent chacun le nom du personnage principal sculpté au trumeau. Au centre Dieu, à gauche St Firmin et à droite la vierge Marie, ainsi qu’une kyrielle de statuettes en bas et hauts-reliefs !

Dès le départ, on voit que notre guide maitrise son sujet. Sa compétence dans l’histoire de la cathédrale et sa façon d’en raconter le moindre détail sont captivantes. Chaque scène, illustrée par les statuettes (il y en a plus de 700 rien que sur la façade ouest), est décrite dans le sens de la signification de l’époque : le bien, le mal, les comportements quotidiens qu’il fallait observer pour accéder au paradis, etc… C’est une véritable bande dessinée qui se déroule sous nos yeux ébahis par tous ces « petits riens » que nous n’aurions pas vu sans un guide éclairé ! Cette partie de visite durera plus de trois quart d’heure, tant les questions fusaient et les réponses de Juliette en déclenchaient d’autres.

Ce qui nous a le plus impressionné c’est la photo du « chroma » de la cathédrale au 13ème siècle. Avec les technologies modernes (il faut bien que ça serve à quelque chose !) on a réussi à « recolorer » toute la façade et ses personnages, tel que cela existait vraiment à l’époque. Car les cathédrales étaient entièrement peintes, intérieur comme extérieur. Superbe ! Une scénographie SPI (système de projection interactif) type chroma (logiciel traitant de l’étude de la couleur d’un point de vue physique) a lieu tous les ans durant les mois de juillet et aout, afin d’en montrer toute la magnificence. Dommage pour nous !

chroma du portail central - magnifique ! 

Voici le circuit de visite agrémenté des photos prises :

4. Le labyrinthe servait de parcours initiatique aux fidèles qui cheminaient sur la bande noire. Cela permettait d’apprendre la patience, l’obéissance et de savoir trouver son chemin dans l’adversité. Sur la pierre centrale figurent les noms des bâtisseurs (cités plus haut).

le labyrinthe. l'ensemble du carrelage a été refait par Viollet-le-Duc au 19ème siècle  

5. Le grand orgue est aujourd’hui démonté depuis presque 2 ans pour restauration ; malheureusement, la Cathédrale de Paris est prioritaire et les entreprises qui ont les compétences pour ce type de travail sont peu nombreuses, ce qui retarde ce chantier.

les grandes orgues démontées depuis 2 ans c'est une photo  

6. Le haut-relief de Saint Firmin, ornant les clôtures sud du chœur a été réalisé entre 1490 et 1530. Il relate l’histoire du premier évêque d’Amiens, son arrivée dans la ville, son martyre, et ses reliques.

"bande dessinée" retraçant la vie de St Firmin  

7. Les 110 stalles de bois sculptées par des « « huchers » et des « imagiers » (artisans) servaient de sièges aux chanoines de la cathédrale. Une merveille que ce chœur !

l'autel dans le choeur !  

9. La chapelle de Notre-Dame Drapière, dédiée à la Vierge était le siège d’une petite paroisse dont le nom évoque l’activité textile qui fit la fortune d’Amiens au moyen-âge.

10. Ornant la clôture nord du chœur, le haut-relief de Saint-Jean Baptiste représente les épisodes de la vie du saint depuis sa prédiction dans le désert jusqu’à son exécution, suite à la demande de Salomé, sous l’influence de sa mère Hérodiade.

Salomé à gauche ne supporte la vue de la tête coupée de St Jean-Baptiste ... on peut voir les couleurs du 13ème siècle 

11. La cathédrale abrite le « Chef de Saint-Jean Baptiste », relique qu’un chanoine ramène de Constantinople au cours de la quatrième croisade. Visible uniquement pendant les visites guidées du trésor. C’est une photo de celle-ci que l’on voit dans la nef.

"le chef de Saint Jean Baptiste"  

Le vitrail de droite est le seul qui reste de l'époque du 13ème siècle. Ce type de vitrail obscurcissait l'intérieur de la cathédrale, donc... au 18ème siècle (dit le siècle des lumières..) tous les vitraux ont été démontés et détruit ! Ils ont été remplacé par des vitraux donnant plus de lumière mais dont la facture et les couleurs n'étaient plus les mêmes, exit le bleu d'Amiens.

12h30 - Ici se termine cette visite mémorable ; un grand merci à Juliette pour son charisme et son implication dans la préservation et la présentation d’un patrimoine que le monde entier nous envie !

Pèlerins, mécréants et autres personnages, si vous passez par Amiens, n’hésitez pas à vous arrêter et faire un brin de visite, avec Juliette si possible, à Notre-Dame d’Amiens. Plaisir des cinq sens assuré !

A bientôt en Baie de Somme !

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Dimanche 11 juin 2023

9h – Nous quittons le camping des « Cygnes » à Amiens. Direction la Baie de Somme, environ 80 km à l’ouest d’Amiens.

Nous partons à la découverte des « merveilles » de la Baie de Somme et du littoral Picard. Bancs de sable à perte de vue, falaises, dunes, polders, et les incontournables : Phoques, oiseaux par milliers, chevaux Henson, moutons des prés-salés, les plantes, coquillages, galets…et bien sûr, l’attraction touristique par excellence, le « chemin de fer de la Baie de Somme ».

La Baie ! en rouge les villes que nous sommes censés visiter  
phoque veau marin - photos ne sont pas de moi, impossible sans téléobjectif puissant ! 
cheval Henson et les moutons au pré-salé  
la plage du Crotoy et la baie depuis le Hourdel (photo avec drone !) 
le petit train de la Baie de Somme -une véritable attraction !  

Destination la ville de Quend-plage-les-Pins, sur la Manche.

Quend qu’il faut prononcer selon les autochtones : QUIN ! comme Quinquin (bébé ch’ti !) quinquina, quinconce, quincaillerie, quintessence, quinhydrone, quinquagésime, quintuplerions, quintessenciassent… et à vous l’honneur pour les autres !

Pourquoi Quend ? : Nous sommes à quelques kilomètres du Parc de Marquenterre, l’une de nos premières visites, c’est le monde extraordinaire des oiseaux. Ses 15 kilomètres de plages, ses chars à voiles (nous le saurons plus tard, pas encore en activité, trop tôt dans la saison) et la mytiliculture… nous y reviendrons plus tard !

différentes activités sur la Baie  

Quelques mots sur: Notre escapade nature chez les Samariens (habitants de la Somme)

La Baie de Somme est située sur le littoral de la région Picardie, qui regroupe trois départements, l’Aisne, l’Oise et la Somme. Le territoire dit « de la Baie de Somme » s'étend sur 70 km² entre la pointe du Hourdel au sud et la pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont au nord. La Somme, fleuve côtier qui a donné son nom au département, se jette dans la Manche à cet endroit.

Les guides et documents la classent parmi les plus belles baies du monde aux côtés des baies de San Francisco ou d’Halong. Malheureusement ne connaissant aucune des deux, je ne pourrais que vous décrire nos « émotions personnelles » au fur et à mesure de nos découvertes.

Tout d’abord, c’est un site naturel exceptionnel. 72 km de côte, peu urbanisées, 70 km2 d’estuaire, 3000 ha de réserve naturelle. Des paysages immenses, une impression de bout du monde, falaises, sables, dunes, galets, marais se succèdent et se complètent pour composer une contrée atypique. Le spectacle est splendide, c’est une nature vierge avec des centaines d’hectares que la mer habille et déshabille, chaque jour, au gré des 4 marées qui en sont l’élément moteur.

le cap Hourdel - la pointe de la Baie avant la Manche (photo avec notre drone !)

Ici, le ciel et la mer se confondent. La lumière change à chaque instant ainsi que les couleurs. La baie de Somme a été depuis toujours une source d’inspiration inépuisable pour les peintres et les écrivains : de Degas à Corot, à Colette et à Jules Verne (et oui Jules a habité pendant quelques années au Crotoy) !La baie est principalement constituée de deux milieux :

-La slikke, zone de vasières, recouverte par la mer deux fois par jour. -Le schorre ou « mollières » synonyme de « pré-salé » qui est couvert par la mer seulement lors des grandes marées.

La baie de Somme est aujourd'hui reconnue sur le plan international pour sa richesse écologique, haut lieu ornithologique avec le Parc du Marquenterre.

Des milliers d’oiseaux migrateurs y ont trouvé refuge : canards colverts, siffleurs, sarcelles, bécassines, huîtriers, pies, vanneaux… La plus grande colonie française de phoques, gris et veaux marins, y a élu domicile.

On peut apercevoir des troupeaux de moutons broutant dans la baie, à marée basse, le goût particulier de leur chair a donné lieu à l'appellation de « prés-salés », comme ceux de la Baie St Michel. C'est aussi en Baie de Somme qu'a été créée la race équine des Hensons.

Quelques mots sur le passé pour expliquer le présent et peut-être l’avenir :

A l’époque des romains, la baie de somme était très vaste. Avec le flot (mer qui monte) qui montait au-delà d’Abbeville, il était aisé de naviguer dans la baie. Au 10ème siècle Saint Valéry était le port le plus important de la manche. Les siècles passant, la baie se rétrécie et s’envase, sous l’influence des hommes qui y construisent des digues, pour gagner des terres sur la mer (les polders).

Au 18ème siècle, la surface de la baie étant considérablement rétrécie suite à des endiguements successifs, le jusant (mer qui descend) ne peut plus remporter tous les sédiments qui s’y déposent durant l’étale (court intervalle de temps, pendant lequel le niveau de la mer, reste sensiblement stationnaire).C’est alors le début d’un envasement irrémédiable qui hélas sera accéléré par le creusement du canal reliant St Valéry à Abbeville ouvert à la navigation en 1835. A l’origine ce canal devait faciliter l’accès au port d’Abbeville. L’ensablement s’est poursuivi avec la construction du viaduc-estacade pour le chemin de fer reliant Noyelles à St Valérie. En 1911, le coup de grâce fut donné avec la construction d’une digue, privant le fond de l’estuaire du flux des marées. Encore une fois, les hommes ont cru maitriser la nature, sans en voir les incidences à long terme. Nous apprendrons, lors de notre rando nature avec un guide, quelles en sont les conséquences pour les générations futures, tant du point de vue des hommes que des animaux.

Littoral balayé par les vents d’ouest et façonné par les courants marins, la baie de Somme est un site fragile en constant mouvement.

le cap Hourdel à marée basse  

L’engagement de « quelques-uns » conscients des dangers et de la nécessité de préserver le capital nature de la baie, ainsi que de transmettre ses valeurs et l’esprit des lieux, en font un modèle de développement, qui lui vaut d’avoir rejoint, en 2011, le cercle très fermé des « Grands Sites de France » aux côtés du Marais Poitevin, des Gorges de l’Ardèche et de la Pointe du Raz.

Les valeurs du label Grand Site :Respecter le paysage et ses composants

-Protéger la biodiversité

-Proposer des aménagements respectueux de l’identité des lieux

-Garantir aux visiteurs un accueil de qualité

-Maintenir les activités traditionnelles et respecter le cadre de vie des habitants-Valoriser les activités éco-responsables.

Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

N.d.A : Rappelons que nous ne sommes pas des « ultracrépidariens » (!) et que tout ce qui précède (ou suivra), concernant des sujets précis, provient de différentes recherches bibliographiques (non pas des 12 000 livres de J. Verne, mais d’internet, et documentation des O.T) ou d’échanges avec des « sachants » locaux (pas mal, hein, les sachants... ?)

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Lundi 12 juin 2023

Et si l’on (re) découvrait la Nature !

Nous sommes arrivés hier à Quend au « « camping de la Motte ». Je ne m’étendrai pas sur ce camping qui, d’ailleurs, n’en est plus un, car ce ne sont que des mobil-home et bungalows. Sur notre application favorite, Parc4night, il est annoncé comme recevant des camping-cars, au prix de 14€ la nuit, tous services inclus. Hélas, l’inflation ou autres aléas financiers du tenancier, ont fait que le prix a grimpé à 20€ la nuit, sans service ! Inutile de dire que je suis furieuse, et le réceptionniste dit …« ne pas connaitre cette application » ... Bref, nous ne prenons que deux nuits, ce sera bien suffisant.

10h – Nous enfourchons nos vélos pour nous rendre, par la piste cyclable, au parc de Marquenterre distant de quelques kilomètres.

L’espace équestre Henson – Marquenterre nous fait découvrir ce petit cheval doux, calme, sociable et rustique à la robe dorée. Environ 1200 sujets sont recensés en France dont 200 en Baie de somme qui est le berceau de la race. Nouvelle race équine (la 44ème), créée il y a 30 ans et reconnue officiellement en 2003. Le Henson est un croisement d’étalons fjords et de juments pursang anglo-arabes. C’est un cheval robuste qui peut passer l’année entière à l’extérieur. Il est devenu l’emblème d’une équitation rêvée, celle de chevauchées en pleine nature. (A faire découvrir cette race pour la Camargue !)

ils sont magnifiques  

Histoire du Parc de Marquenterre 1973 – 2023 :

« Le monde extraordinaire des oiseaux » Entre terre et mer, avec ses 200 ha de marais, de dunes, de forêts et roselières, le Parc de Marquenterre est un espace préservé, un lieu privilégié pour l’observation de la nature et des espèces animales et végétales. Plus de 300 espèces d’oiseaux y ont été observées, autant qu’en Camargue (pas sûr.) un peu de chauvinisme quoi !

la carte du parcours  
un poste d'observation en hauteur et le chemin balisé du circuit  

13 postes d’observation, le long d’un parcours (voir la carte) de 6 km permettent de découvrir aisément les oiseaux venus de l’Europe entière ou de retour d’Afrique. Les guides naturalistes nous aident le long du parcours à décrypter leur vie sauvage. Le cycle des saisons est important pour les oiseaux :

certains ont un matériel de professionnel !  

En hiver : la migration est à son comble. Les oiseaux se rassemblent, traversent l’Europe et font étape en baie de Somme.

Au printemps : c’est la fin de la migration, et le début de nidification. Les oiseaux construisent, couvent et élèvent leurs jeunes.

En été : La nidification se termine. Les jeunes oiseaux prennent leurs premiers envols, tandis que certains grands planeurs survolent déjà le parc pour le sud.

En automne : Les canards très nombreux ainsi que les échassiers stationnent sur les vastes étendues d’eau.

Cette année se fêtent les 50 ans de Marquenterre. On voit que le Parc ne s’est pas créé en un jour, et qu’il est le résultat de passions, d’expérimentations et d’opportunités d’une famille, celle des JEANSON.

Le premier de la famille, Henri, achète en 1923 un domaine de 1000 ha…waouh ! au sein du massif dunaire du Marquenterre pour satisfaire sa passion de la chasse, (Allain Bougrain-Dubourg n’était pas encore né.) Le terme Marquenterre vient de « mares kien-terre » qui signifie « la mer qui rentre dans la terre ». Son fils Marcelcontinue d’entretenir le domaine et à la mort de Marcel, le domaine passe entre les mains de son frère Maurice « un professeur Tournesol » !

Lui n’est pas un chasseur passionné, mais plutôt un passionné de techniques : marques automobiles, constructions aéronautiques… Il s’investit dans de nombreux projets d’envergure ce qui provoquera presque sa faillite ! Il entreprend alors de créer sur les 1000 ha une vaste exploitation horticole (artichauts, endives, tulipes) en utilisant les dernières nouveautés en matière de production. Mais le domaine, devenu une grosse machine agricole de 120 personnes, connait des difficultés financières. Aïe !

A la veille de la deuxième guerre mondiale, l’entreprise est au bord du gouffre, et l’histoire se répète : son neveu Michel reprend l’affaire et essaie de la redresser. Il s’oriente alors vers la production de fleurs (tulipes, glaïeuls, jacinthes, dahlias) car les terres de Marquenterre se prêtent à cette culture. Il persuade des ouvriers hollandais d’apporter leur savoir-faire à l’entreprise et il obtient en 1947 sa première récolte de tulipes et jacinthes.

Mais l’homme a les yeux plus gros que le ventre « C’est un vrai agriculteur qui pensait que la nature est au service des hommes, et que l’on peut donc la dominer » ! Au cours des années 1950 il fait construire un polder de 200 ha (des terres gagnées sur l’eau mais plus basses que le niveau de la mer). La concurrence hollandaise se fait plus rude à partir des années 1970 et les digues nécessaires à la construction des polders (plus de 3 km de long) sont sujettes à de nombreuses ruptures occasionnant des dégâts importants dans les cultures.

A partir de 1970, Michel cherche des alternatives à la culture et ayant remarqué que les oiseaux étaient nombreux sur les plans d’eau des polders, il décide de convertir l’espace agricole en terre dédié à l’accueil des oiseaux ! Le « parc ornithologique » ouvre pour la première fois ses portes au public en juillet 1973. L’ambition de l’entrepreneur est de faire cohabiter harmonieusement l’homme et la nature.

un cormoran a attrapé une anguille. désolée pour la photo il aurait fallu un téléobjectif ! 

Mais de nouveau, les éléments en 1984 (rupture de digues.) sont contre lui. Il finit par s’entendre avec le conservatoire du littoral et lui cède le parc en 1986 pour 1.5 millions d’euros. Une « pacotille », selon la famille, au regard des investissements faits. En 2003 la gestion du Parc passe entre les mains du Syndicat Mixte de la Baie de Somme. Une entreprise familiale au départ est devenue un bien commun. Le 25 février 2013 Michel meurt, âgé de 99 ans. Il devait fêter ses 100 ans en juin.

Un concept rigoureux et exemplaire : Les principes de Michel JEANSON sont d’éviter les volières où les oiseaux sont en captivité. Le créateur ne veut pas non plus introduire des espèces étrangères à la région. L’effort portera sur la création, l’équilibre des biotops variés. Des zones seront inaccessibles aux hommes. Les itinéraires pédestres devront favoriser le silence et éviter la concentration de public. Un sens de circulation est mis en place. Les sentiers sont plantés d’arbres prélevés dans les marais voisins pour dissimuler les visiteurs. Il faut voir sans être vu afin d’assurer la tranquillité des espèces. Aux endroits les plus favorables 13 postes d’observation, sous forme de cabanes, munies d’ouvertures discrètes, garantissent le spectacle.

Les plans et les concepts de Michel sont respectés et les visiteurs affluent, mais également les oiseaux, à croire que le bouche à oreille a fonctionné pour tout le monde ! « Venez, venezen grand nombre, ici on a le gîte et le couvert ! » Des espèces que l’on n’avait jamais vu font escale au Parc, tels que les couples d’Avocettes, les cigognes aussi reviennent, les spatules blanches s’installent, les hérons nichent… et tant d’autres !

Si vous rencontrez.......... 
certains d'entre eux , veuillez ne pas ....
intervenir, et nous communiquer leur identité !  

Le conservatoire du Littoral est l’actuel propriétaire du Parc de Marquenterre. C’est un établissement public créé par la loi du 10 juillet 1975. Il a pour mission de mener une politique foncière pour la protection des espaces naturels côtiers et lacustres d’intérêt écologique et paysager.

Gérer le parc c’est aussi entretenir les milieux naturels, protéger et préserver les espèces, accueillir et rendre cette nature accessible à tous. Sensibiliser le public à la richesse naturelle du patrimoine. Pour cela les guides nature ont un rôle essentiel de formation. Ils assurent les visites, ils sont présents dans les « cabanes » pour fournir des explications au public, compter les oiseaux et veiller à leur bien-être.

Nous avons opté pour le parcours de 2h qui nous a conduit à travers un circuit balisé à observer les oiseaux dans leur environnement. Ici ils sont chez eux, et nous sommes les étrangers ! Il est parfois difficile de les apercevoir, tant de précautions sont prises pour ne pas les déranger. Mais on les entend et on les devine à travers la végétation qui les protège. Les différentes cabanes (13), dotées de longues vues, sont des postes d’observation intéressants, et les guides présents répondent à nos questions. Nous avions apporté nos jumelles et elles se sont révélées bien utiles !

Ce fut une belle balade en nature, sous un ciel bleu et ensoleillé. Température à 14h, autour de 30° ! La halte au petit « troquet » fut bien appréciée !

N.d.A : Certaines photos d’oiseaux ne sont pas identifiées : « Si vous rencontrez certains d’entre eux, veuillez ne pas intervenir et nous communiquer leur identité » !

Rendez-vous demain, sur la plage de Berck pour voir les phoques !





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Mardi 13 juin 2023

8h30 – Nous sommes heureux de quitter ce « camp de Mobil home » et de prendre la direction de Quend-plage pour découvrir les différentes activités que nous souhaitons faire.

9h – Nous sommes sur la grande promenade, au bord de de la longue plage de sable (15 km) qui va jusqu’à Fort-Mahon que l’on aperçoit au loin. C’est marée haute et la plage est encore assez large pour y poser des milliers de serviettes de bain ! Quend-Plage-les-Pins est une station balnéaire familiale, à taille humaine, mais à cette heure matinale, peu de monde dans les rues et de boutiques ouvertes. Nous réussirons malgré tout à y boire un café !

Quend plage - de quoi placer ses serviettes !  
Ils sont pas mal les baroudeurs !, 

Le char à voile

L’office de tourisme est ouvert et nous allons à la pêche aux infos. J’avais dans l’idée, d’après Marcus complètement farfelue, de m’essayer au char à voile, une activité accessible à tous parait-il. Mais il semble qu’en cette saison, de peu monde, ce ne soit pas encore possible. Je suis vraiment dépitée ! Et Marcus pousse un ouf de soulagement. On se demande pourquoi ?!

non ce n'est pas moi ! dommage  

Les Moules de Bouchot

Deuxième activité qui me semblait intéressante c’était de visiter les parcs à moules de bouchot, celles que je préfère manger, avec une bonne assiette de frites. Après tout nous sommes dans le pays de la « Moules-frites » non ? Dans mon esprit (quelle ignorante...) les moules venaient de la ville de Bouchot ! Quelle ne fut pas ma stupeur de savoir que le mot « bouchot » désignait en fait un pieu sur lequel la moule était élevée. Les « bouchots » sont installés en pleine mer et lorsque la marée est basse, ces pieux sont découverts et accessibles à pied. Mais à cette heure de la matinée c’est marée haute !

C’est devenu une activité touristique très recherchée, la mytiliculture, et avec l’assistance d’un guide vous pouvez tout savoir sur le processus de culture de la moule, de sa naissance à son conditionnement. Renseignements pris, les visites sont faites par Odile, guide touristique, (une activité en plein essor dans la région). Deuxième déception, son planning est plein jusqu’au 21 juin ! Je le savais, nous sommes un 13 ! Pas un vendredi, mais il faut croire que cela marche aussi avec les mardis ! Pour info voici ses coordonnées, si vous passez par la Baie de Somme après Amiens… : www.Norwoé-découvertes.com

les moules sur leur bouchot !  

Les Jardins de Valloires

Passons notre chemin, Quend n’est pas pour nous cette année ! Léon reprend la route et nous décidons d’aller visiter « l’Abbaye cistercienne de Valloires » des 17ème et 18ème siècle et un jardin contemporain surprenant de 8ha dans le village d’Argoules.

circuit du jardin  

En 1987, Gilles Clément, jardinier, paysagiste, biologiste et écrivain, conçoit une nouvelle approche de l’art des jardins. Il crée des jardins en fonction de la dynamique du végétal, de la diversité biologique des plantes et de leur perpétuel mouvement dans l’espace et dans le temps. Les jardins recèlent plus de 5000 espèces de plantes et d’arbres. Les plantes sont classées par aspect esthétique et non pas botanique. C’est l’un parmi d’autres jardins tel que celui de Villandry en Touraine, organisé sous forme d’ilots thématiques. Le jardin est divisé en 5 ambiances végétales différentes, que l’on visite selon un circuit prédéfini (voir le plan). Ce fut un enchantement pour nos cinq sens ! L’éblouissement (la vue) des couleurs et des formes des arbres ; les senteurs (l’odorat) des différentes roses, des jasmins et du chèvrefeuille ; la délicatesse du (toucher) des feuilles de certains buissons ; le chant (l’ouïe) des oiseaux ; et nous étions même incités à (gouter) les plantes aromatiques du potager ! Une belle visite et une rencontre charmante avec des ch’ti qui nous conseillent d’aller voir les phoques à Berck, sur la digue, près du club nautique. Il parait qu’on peut les voir à moins de 100 mètres, la règle étant 300 m de distance, au minimum ! Chauffe Léon ! Nous voilà partis pour Berck-plage dans le Pas de Calais (62).

la roseraie et la dernière photo l'allée des cerisiers qui devaient être magnifiques en mai  

Les Phoques de Berck-sur Mer

La Baie de Somme et tout le littoral de la Manche hébergent l’une des plus importantes colonies de phoques « veau marin » (phoque commun) de France ainsi qu’un effectif plus restreint de phoques gris (forme de la tête, couleur du pelage, et poids différents). Ils sont 500 phoques veaux marins et 200 phoques gris en Baie de Somme, le chiffre est en augmentation toutes les années.

la photo n'est pas de moi, il aurait fallu un téléobjectif puissant -  adorable non ? !  

Dans la baie de Somme et ailleurs, ils y trouvent « le gîte et le couvert » et en sont les rois car ils n’ont pas de prédateurs (pas d’ours polaires dans la baie !) et sont maintenant protégés des « hommes ». Dans les années 1960/70 la chasse du phoque est interdite sur le littoral de la Baie de Somme.

Ce sont des mammifères marins carnivores qui vivent entre 25 et 35 ans et disposent d’un système pulmonaire, comme le nôtre. Ils plongent donc en apnée, tout comme nous et certainement mieux et plus longtemps, environ 20 mn maximum ! Les phoques avaient disparu de la Baie à la fin du 19ème siècle, du fait de leur capture pour leur peau, graisse, parfois viande et chasse de loisir pour de riches parisiens !

Ils ont été réintroduits au début du 20ème siècle et sont désormais protégés.

Cela, grace au combat de Brigitte Bardot et de son ami Franz Weber (très connu dans le milieu, pour la sauvegarde des animaux).

Ceux de notre âge … n’ont pas oublié son déplacement en 1977 sur la banquise et les photos de ces bébés phoques (les blanchons) massacrés à coup de bâton sur la tête pour prélever ensuite leur fourrure alors que le petit est peut-être encore vivant ! Son combat pour les « blanchons » durera plusieurs décennies, pour aboutir en 2010 à la fermeture, par l’Union Européenne, au marché d’importation des peaux et de tous produits dérivés des phoques !

qui veut les adopter ?  

Les médias qui ont couvert cette campagne, bénéficiaient d’une aubaine... Ils avaient la star mondiale BB et une histoire bien sanglante à se mettre sous la dent... « Le choc des photos et le poids des mots » (ou l’inverse) avec ces petits blanchons que l’on aurait voulu adopter tellement ils étaient mignons ! Je disais donc que ces images ont induit dans la population que tous les phoques naissaient avec une fourrure blanche que l’on appelle le « Laguno ».

le parking de CC sur la plage de Berck pour voir les phoques  

Grossière erreur ! La nature fait tellement mieux les choses. Le « blanchon » de la Baie de Somme ou autres contrées « tempérées » n’a pas besoin de « fourrure » lorsqu’il nait en juillet (la mue s’est opérée in utero) ! Il a le pelage de la couleur de ses parents. Par contre celui des contrées froides, a besoin de chaleur, et leur Laguno fait office de camouflage pour tous les prédateurs, ours et espèce humaine comprise ! (Même si ce n’est pas toujours efficace).

Qui observe qui ? - sommes à Berck plage la distance qui nous sépare fait moins de 100m  
c'est marée basse et l'heure de la sieste  
Berck coté vasière et plage  

L’accouplement a lieu en septembre, et la naissance autour de juillet. Les mères mettent bas sur le sable. Le petit à la naissance pèse environ 9 à 13 kg, pour 70/90 cm de longueur. Il sait nager dès la sortie du ventre de sa mère. L’allaitement dure 4 semaines au maximum. Pendant cette période, le lait de la mère étant très riche, il triple son poids de naissance, et à la fin de cette période il est devenu un jeune adulte qui doit se débrouiller par lui-même et la mère le quitte ! Il existe d’autres espèces, dont « l’allaitement » dure plus longtemps et qui sont incapables de quitter leurs parents, on les appelle « Tanguy » ! Vous connaissez certainement !

Le phoque étant devenu l’attraction phare de la région, un nombre considérable de touristes (dont nous faisons partie) le traque… avec ses appareils photos ! La consigne est de garder ses distances (300 m) pour l’observer. Si la mère phoque est dérangée en période d’allaitement elle laisse son bébé et si elle ne le retrouve pas, celui-ci est pratiquement voué à la mort.

idem pas de moi la photo !  il semble étonné de notre présence, nous pauvres humains ! 

La vie des phoques est très rythmée par les marées : A marée basse, ils s’installent sur les « reposoirs » (bancs de sable ou rochers découverts) et se reposent, le « gîte est ouvert » ! A marée haute « le garde-manger » est ouvert et ils vont ingurgiter entre 3 et 6 kg de poisson, crustacés et autres fruits de mer… les veinards ! Les phoques n’ont pas très bonne vue, mais ils disposent de moustaches (les vibrisses) qui leur permettent d’interpréter les mouvements de l’eau et donc la présence de poissons.

De l’importance des marées : La principale force responsable des marées est l’attraction de la lune. Toutefois le soleil agit aussi sur l’importance des marées. La lune étant beaucoup plus proche de la terre que le soleil, sa force d’attraction est 2 fois plus grande que celle du soleil.

Il y a 4 marées par jour : 2 marées basses et 2 marées hautes de 6 heures environ. L’attraction de ces astres et le décalage des heures des marées provient d’une part de la rotation de la terre et de sa révolution autour du soleil et d’autre part de la révolution de la lune autour de la terre. Le décalage est de 50 mn par 24 heures.

Deux fois par mois, soleil, terre et lune sont alignés (« syzygie ») et leurs influences cumulées génèrent de plus fortes marées, qu’on appelle marées (de vives-eaux) dont le coefficient (indicateur de l’importance des mouvements d’eau) est supérieur à la moyenne (70).

Deux autres fois dans le mois, quand la lune est en quartier (« quadrature »), on assiste aux marées de coefficient plus faibles entre 20 et 70 (mortes-eaux). Les grandes marées interviennent lorsque tous les paramètres se conjuguent et peuvent atteindre 120 de coefficient (marées d’équinoxe, par exemple).

(Explications du Captain Marcus, qui connait bien le sujet. Cela est préférable lorsqu’on navigue avec son voilier, sinon c’est l’échouage assuré !)

Pour nous, les gens de la méditerranée (!) nous n’avons pas trop conscience de l’importance et des conséquences des marées, qui rythment la vie des hommes comme celles des animaux. Elles touchent à la vie quotidienne des gens vivant sur le littoral. Elles touchent aussi l’environnement d’un point de vue écologique. Elles touchent à l’économie d’un territoire et de ses habitants.

Et enfin (last but not least) le mouvement de flux et reflux des marées modifie durablement la physionomie des côtes, essentiellement par le comblement des terres (+ de terre dû à l’envasement) et par l’érosion (- de terres). Voir le mouvement des grandes marées est un spectacle inoubliable !


Rendez- vous à St Valery sur Somme et merci pour vos nombreux commentaires !

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Mercredi 14 juin 2023

Depuis hier soir, après notre escapade dans le Pas de Calais, nous sommes de retour en Baie de Somme, dans le camping « le Picardy » à Saint Valery, quartier de Pinchefalise (ça ne s’invente pas un nom pareil) ! Nous déposons Léon sur ses cales, c’est plus confortable pour lui, pour 5 nuits. Super camping, accueil très aimable, prix de 18€ tout inclus, comme annoncé sur l’application, et la propriétaire Pascale nous a trouvé un emplacement sous les arbres au frais, car nous sommes en période de canicule dans le nord ! Marcus enfourche son vélo et part explorer la ville, et faire les différentes réservations de nos activités pour les jours à venir, sortie en bateau dans la baie, randonnée avec un guide dans la baie au niveau du phare de Hourdel, visite du Crotoy avec le petit train !

Saint Valery sur Somme est la seule cité à prendre de la hauteur sur son promontoire qui domine la baie. Elle fait partie des plus beaux villages de France et forme avec le Crotoy et le Hourdel la porte d’entrée de l’estuaire de la Baie de Somme. Le bourg est divisé en deux parties : la ville basse avec sa digue, son port, et ses petites maisons très fleuries (essentiellement des restaurants). La ville haute : est la partie médiévale (la vieille ville). Elle se résume à quelques rues mais avec de très belles bâtisses. Au chapitre historique, il faut mentionner la présence de jeanne d’Arc dans la ville. Elle passa ici en 1430 après avoir été capturée par les Bourguignons et livrée aux anglais ! Elle traversa la Baie de Somme, le Crotoy et Saint Valery avant de subir le bucher à Rouen où elle mourut à 19 ans en 1431.


la rue commerçante  

L’artère principale dans la ville basse est la rue de la Ferté, parallèle aux quais qui longent la Somme. Elle est composée de boutiques, et restaurants. On y trouve, également, les anciens entrepôts de sel, aux allures de forteresse devenu l’Office de tourisme. La gare du petit train du chemin de fer de la Somme, et le port qui en raison de l’ensablement de la baie au cours des siècles n’est plus accessible aux bateaux marchands depuis les années 1990. Alors qu’au 18ème siècle plus de 300 navires marchands accostaient à St Valery. Seul les bateaux, navettes, de croisières de la baie y ont droit de cité, ainsi que quelques bateaux de plaisance à fond plat.

Les quais de St Valery forme une longue promenade de plus de 3 km. On y trouve les plus belles maisons du 19èmesiècle, face à la Baie. Villa des armateurs fortunés et capitaines au long cours. Vue de la mer cette promenade est magnifique.

Jeudi 15 juin 2023

Nous enfourchons nos vélos pour nous rendre sur le port de St Valery, où nous avons réservé une sortie excursion commentée dans la baie, en semi-rigide de la société Charcot. Bateau, équipé de 2 moteurs de 250 chevaux (ça arrache !) 12 places de passagers, plus capitaine/guide, Jérome un descendant des viking (voir photo). Sortie d’une heure, pour aller à la découverte de la baie de Somme, rencontrer les phoques, voir les prés-salés et les moutons, les belles villas de la baie. Superbe sortie sous un soleil flamboyant et une grosse chaleur !

les touristes dont nous faisons partie et Jérome notre capitaine "le viking"  
les moutons de pré-salé  

 !

les phoques au repos dans la position de la banane ! 


Vendredi 16 juin 2023

13h30 – à nouveau nous enfourchons (quel terme barbaresque !) nos vélos, pour nous rendre à Hourdel, petit village au bout de la baie, dernière terre avant la sortie de la baie pour la manche. Nous avons entre 10 et 15 kilomètres à faire, sur les pistes cyclables (très bien faites). La région étant aussi le paradis des cyclistes !

Nous avons rendez-vous, à 15h30, avec notre guide Sébastien pour une sortie nature pédestre de 2h30, à la découverte de la baie : son environnement, les modifications de la cote dues à l’envasement, la culture des plantes halophiles (tel que la salicorne), la raréfaction du poisson dû aux modifications climatiques, et à la surpêche. La fragilité des digues pour soutenir les polders, l’érosion des sites en amont de la côte d’opale. L’histoire des phoques (voir article précédent) etcetera. Sébastien est un écologiste conscient que dans les années à venir, horizon 2030/40 au mieux, des bouleversements importants auront impacté cette nature qui a mis tant de siècles à se former et qu’en quelques décennies l’Homme aura modifiée.

photo avec drone de la baie depuis le phare du Hourdel  
notre guide et la digue de galets (nous en reparlerons dans un autre article)  
photo prise avec notre drone (prise pas assez haute) 

Samedi 17 juin 2023 - TPV contre TGV !

Bon maintenant vous savez que pour faire une visite, nous devons … Nos vélos ! 10h30 - Nous sommes devant la gare du chemin de fer de St Valery et nous attendons notre petit train pour le Crotoy. Un parcours de 14 kilomètres en une heure de temps. Soit une vitesse moyenne de 18 km/h, en tenant compte d’un arrêt de 15 minutes à Noyelles. Pointe à 25 km/h en ligne droite !

C’est la ligne la plus lente, mais la plus rentable de toutes les sociétés de chemin de fer !

St Valéry – le Crotoy : prix du billet AR, 16,50€ par personne !

Mais que du bonheur de se déplacer à la vitesse d’un bon marathonien, de pouvoir faire des photos tranquillement par la fenêtre ouverte, de sentir l’odeur du charbon qui se consume dans la chaudière, de discuter avec les autres passagers, d’un train à l’arrêt, et qui font le parcours en sens inverse ! et que dire, des automobilistes, heureux, de s’arrêter à un passage à niveau et qui nous font « coucou » de leurs mains, envieux de notre place ! Que dis-je du pur bonheur !

(L’histoire du petit train, ses origines, ses difficultés et sa renaissance, fera l’objet de l’article suivant)

le chef de train et Marcus - l'intérieur des compartiments  
On discute on papote avec les passagers du train opposé - la gare du Crotoy  

11 h –départ de St Valery et à 12 h tapante nous entrons dans la gare du Crotoy. Pas une minute de retard, aussi bien au départ, qu’au retour. La ponctualité, la rigueur et la passion du personnel pour leur métier est exemplaire. !

Le Crotoy, l’eldorado des parisiens.

La ville du Crotoy fait concurrence au Touquet, mais n’a pas la même clientèle et conserve des accents populaires malgré les quelques « villas distinguées » qui sont plus l’exception que la règle. Des noms célèbres ont fait la réputation de la ville :

la maison de Jules Verne  
chateau de Millevoy  
un hôtel restaurant atypique ! 
la plage immense  sur la baie - en face c'est St Valery  


-Les frères René et Gaston Caudron, (nés en 1882 et 1884). Fermiers ils sont fascinés par l’aviation naissante et décide d’abord de construire un avion planeur, puis avec moteur. En 1910 il crée une école de pilotage qui forma de nombreux as de l’aviation. Dont un certain Marcel Dassault !

la stèles en mémoire des frères Caudron 

-Bessie Coleman la première femme pilote afro-américaine. En 1920 elle intègre l’école de pilotage des frères Caudron.

-Pierre Guerlain qui créa en 1912, le parfum « l’heure bleue » en référence aux couleurs et lumières de la Baie de Somme.

-Jules Verne et oui encore lui ! y séjourna de 1865 à 1870. Il y conçut (d’après les documents de l’OT) les plans de la maquette du nautilus. Il y posséda 2 bateaux. Son inspiration pour l’écriture de 20 000 lieux sous les mers est peut-être en rapport avec son séjour au Crotoy.

-Toulouse-Lautrec y séjourna dans la villa « les mouettes blessées », aujourd’hui Maison d’Hôtes.

-Colette y séjourna entre 1906 et 1911 avec son amante Missy, la fille du duc de Morny.

-Plus proche de nous, Alain Souchon est un enfant du pays. D’après les dires… sa famille qui est installée sur le Crotoy depuis des générations, y possédait la moitié de la ville !

Superbe découverte et balade dans les rues du Crotoy, après un « moules-frites » dans le restaurant le Jules Verne. Quand on aime on ne compte pas ! (Pour info : Jules est le prénom de notre petit écureuil).


c'est une femme conducteur qui fait tourner la locomotive pour repartir en sens inverse 

16h30 – retour avec notre petit train à vapeur sur St Valery.

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Attention au départ !

chauffe Marcel !  

Le Chemin de Fer de la Baie de Somme est une association loi 1901, sans but lucratif, qui exploite l’ancien « Réseau des Bains de Mer" et nous offre l'opportunité de voyager à bord de trains historiques.

Ce réseau d'intérêt local, ouvert en 1887, est entièrement préservé par l’Association créée en 1970, lors de la fermeture du service public. (A quand la reprise de la SNCF par des passionnés du service public ?)

Voyager à bord de ces trains, c'est replonger dans une ambiance 1900 "Belle-Époque", au rythme de 25 km/heure pour découvrir une collection de matériels ferroviaires restaurés au fil des années par une poignée de passionnés ferroviaires. Depuis ses débuts, 53 ans se sont écoulés. De 2700 voyageurs en 1971 le record est de 214 000 voyageurs en 2022.

vos billets SVP ! le chef de train dans son costume d'époque  
attention au départ, fermer les portières ! 

Aujourd’hui la CFBS est une structure associative forte de 450 membres dont plus d’une centaine de bénévoles. L’association emploie une vingtaine de salariés à l’année. L’effectif augmente en saison pour atteindre trente employés.

remplissage de l'eau pour la chaudière  

L’association est d’ailleurs en recherche de personnes et lance un appel :

"Lycéen, étudiant, actifs, retraités à la recherche d’une activité et d’une expérience passionnante REJOIGNEZ-NOUS et adhérez à notre Association"

Pour tout renseignement : www.chemindefer-baiedesomme.fr

Le parcours du "Réseau des Bains de Mer" traverse des paysages variés qui diffèrent selon les saisons. On peut rejoindre et visiter les stations balnéaires de Cayeux-sur-Mer, Saint-Valery-sur-Somme et Le Crotoy, sur un parcours de 27 km

La gare de Noyelles-sur-Mer assure la correspondance, comme à l'époque des Chemins de Fer Économiques, avec la ligne SNCF "Paris-Boulogne-Calais".


Mais tout d’abord un peu d’histoire :

Le train est arrivé en Baie de Somme en 1847 grâce à la Compagnie d’Amiens à Boulogne, qui a rapidement été absorbée par la Compagnie du Nord. Celle-ci a établi une voie ferrée entre Noyelles-sur-Mer et le port de Saint-Valery-sur-Somme afin d’acheminer dans les terres les marchandises livrées par bateau. La ligne s’est rapidement avérée déficitaire, et le port de Saint-Valery-sur-Somme s’est envasé au fil des ans, réduisant l’activité.

En 1887, le département de la Somme créé son propre réseau de 320 kilomètres de lignes organisées en trois groupes irriguant la baie et l’arrière-pays. Le groupe des « Bains de mer » avait pour vocation de relier la gare de Noyelles-sur-Mer (sur la ligne Paris-Calais) au Crotoy au nord de la baie et à Cayeux-sur-Mer au sud.

Dans les années 1960 de nombreuses lignes départementales déficitaires sont fermées. Coup de grâce, une route directe a relié Noyelles et Le Crotoy et l’automobile s’est avérée plus rapide que le train des Bains de mer. La ligne Noyelles-Le Crotoy a fermé en 1969, suivie de celle de Noyelles-Cayeux en 1972.

Au début des années 1970, sans moyens ni connaissances techniques ou réglementaires, une poignée d’amoureux du train se lancent dans le sauvetage du chemin de fer de la baie de Somme en substituant une desserte touristique au service public, dégageant ainsi les ressources nécessaires à la préservation du patrimoine ferroviaire.

la gare du Crotoy hier et aujourd'hui !  

L’Association du "Chemin de Fer de la Baie de Somme" : le CFBS est créée le 13 mars 1970. Le train de la baie de Somme est devenu la deuxième activité touristique du département, après la visite de la cathédrale d’Amiens.

Le premier train circule en juillet 1971, avec une première locomotive, en bon état, trouvée chez un entrepreneur de Troyes, après la remise en état des voies et de la gare du Crotoy. Les choses se compliquent en 1972 car il faut desservir trois stations balnéaires, et la CFBS n’est pas prête à assumer une telle charge. Il faut impérativement trouver d’autres locomotives !

C’est durant les années 1980 – 1990 que l’activité de l’Association et le rôle du chemin de fer en baie de somme commencent à être reconnus. Grâce à l’aide d’instances régionales, de grands travaux d’investissement peuvent être entrepris : restauration et agrandissement des dépôts de St Valery-canal, construction de hangars à voitures, restauration et construction de « voitures » etc. Les années 2000 sont la consécration pour l’association. Le « réseau des bains de mer » est un ensemble remarquablement préservé et entretenu qui accueille plus de 200 000 voyageurs par an, en maintenant son insertion dans le microcosme local.

c'est simple non ?  

Les locomotives à vapeur du chemin de fer de la Baie de Somme sont toutes d’un modèle simple (pourquoi faire compliqué !) typique des chemins de fer secondaires, dont la technicité répond aux normes de la fin du 19ème siècle.

pistons pistons !  

Un peu de technique : Elles emportent (les locomotives) leurs réserves d’eau et de charbon de part et d’autre de la chaudière dans des soutes. Elles sont toutes « timbrées » de 12 à 13 bars (pression maximale admise). Reportés à la surface d’un piston, ce sont plusieurs tonnes qui appuient sur la roue pour la faire tourner !

La mise en pression de la locomotive à vapeur représente entre 3 et 4 heures de temps de préparation et de mise en chauffe ! Cela consiste à allumer le feu dans la chaudière et l’alimenter doucement en bois puis en charbon pour faire monter la température progressivement. Les équipes commencent à 7 heures du matin pour que le premier train puisse partir à 11h ! (Quel boulot).

La consommation annuelle de charbon est d’environ 250 tonnes ! (aïe le CO2), mais ce n’est rien comparé à la consommation actuelle de charbon en France, qui représente 217 tonnes par HEURE ! (En 2019). La CFBS sélectionne un charbon de qualité supérieure (20% plus cher) pour limiter les émissions de soufre. Les locomotives, pour certaines, sont centenaires et ne peuvent être adaptées aux nouvelles technologies. Cependant des actions sont menées par la CFBS pour réduire la consommation de charbon par différents moyens, dans un souci constant de tourisme durable.

L’Association propose différents parcours :

Parcours entre Terre et Mer : Le Crotoy – Saint Valery. Le trajet dure une heure au rythme de la vapeur. Entre molières, marais et prairies on peut apercevoir la faune de la Baie de Somme (oiseaux de mer et des marais, moutons de pré-salé, chevaux de race Henson), ainsi que les huttes de chasse...

Parcours les bas-champs : Saint Valery - Cayeux-sur-Mer, à bord d’un vieil autorail ou à la vapeur en environ 30 minutes.

Cette ligne traverse les bas-champs. Autrefois, elle permit le développement de la station de Cayeux-sur-Mer. Le transport de marchandises y était également important (transport de galets et de betteraves avec l’ancienne Râperie de Lanchères). Arrivé à Cayeux-sur-Mer, on descend l’avenue Paul Doumer sur 800 mètres pour rejoindre la plage de galets, le chemin de planches et ses fameuses cabines de plage.

Parcours le grand large : Le Crotoy – Cayeux-sur-Mer

Durée du trajet 1h + 35 mn. Le parcours permet de découvrir la totalité du réseau « de Bains de Mer » soit 27 km.

Si vous venez en Baie de Somme, nous vous souhaitons de faire un beau voyage, plein de zenitude, sur l’un des trains du « Réseau des Bains de Mer. A bientôt !


Les baroudeurs vous souhaite un bon voyage !  
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Dimanche 18 juin au mardi 20 juin 2023

Nous quittons St Valery et la Baie de Somme, pour nous diriger plus au sud, sur la Manche, à Cayeux-sur-Mer, la station balnéaire des galets et des cabines de bains ! Cayeux en Picard signifie cailloux et nous allons en trouver des milliers pour ne pas dire des millions ou plus ! Ces galets forment sur le rivage un cordon pentu et casse-gueule à la lisière de l’estran. Il faudra attendre la marée basse pour retrouver le sable, et la longue plage.

difficile de poser sa serviette  
des tonnes et tonnes de galets  

Nous nous installons au camping « Les galets de la Mollière » sur l’aire de camping-car, 10€ la nuit, sans électricité, mais avec tous les autres services. Le camping est situé derrière la dune à moins de 100 m de la mer. Cayeux est une station balnéaire, moins connu certainement que celles de la Baie, mais sa spécificité, ce sont ses cabines de plage sur plus de 2 km, et sa plage de galets, sur lesquelles les cabines sont posées. La circulation se faisant sur des passerelles en bois.

Certaines sont la propriété de familles de cayolais, d’autres sont louées à la semaine, au mois, ou à la saison par la municipalité.

A peine arrivée nous « enfourchons » notre vélo et direction la station. Quelle vision ! une myriade, plus de 500 d’après l’OT, toutes à la queue leu leu, très colorées, ces petites « maisonnettes » de gabarit identique sont posées sur un tas de gros galets, tombés des falaises en amont, depuis la côte d’albâtre. Ces cabines feraient fureur dans le sud, si nos plages étaient plus grandes !


des kilomètres de cabines colorées  
même la poubelle a sa cabine ! 

Le front de mer n’est pas très joli à notre goût lorsqu’on a vu, les belles villas de St Valery et du Crotoy. Le clou de l’horreur étant le Casino, construit à la fin du 19ème siècle et défiguré par une rénovation ratée, en première ligne sur la promenade, face à la mer !

le casino le coté le moins moche et ce qui est en face !  

Sous le phare, Brighton-les-Pins ! Et oui, nos amis Anglais nous ont copié le nom de leur station balnéaire, pratiquement en face, ou est-ce l’inverse ? Pour ma part j’opterai pour la première hypothèse !

Brighton … ne pas oublier « les Pins », est un quartier de Cayeux et son joli phare tout de blanc et de rouge a été reconstruit en 1951 après la destruction du précédent pendant la guerre.

ne manque que le bleu !  

La route blanche : cette ancienne route aujourd’hui entièrement réservée aux piétons et aux cyclistes, tire son nom des dunes de sable blanc qui la bordent, et qui la recouvraient régulièrement.

tracé de la route blanche, qui n'est plus une route mais un sentier   

Sa longueur est de 3 à 6 km, cela dépend d’où l’on part. Depuis qu’elle est interdite aux voitures, elle est en prise directe avec le trait de côte, entre les hameaux de La Mollière, où nous sommes au camping, et le phare du Hourdel. Nous l’avons emprunté, à vélo, depuis le hameau de la Mollière presque jusqu’au Blockhaus du phare du Hourdel. Belle vue plongeante par endroit, à marée basse, sur les bancs de sable où des baigneurs viennent se faire dorer.

vue sur la manche à marée basse depuis la route blanche  
fin de la route, nous sommes arrivés au Hourdel, le blockhaus 

NB : Le temps s’est rafraichi… nous avons perdu la canicule des jours précédents, la température a chuté autour de 14° le matin à 20° maxi l’après-midi à la suite de quelques orages. On retrouve le temps du Nord !

Un peu d’histoire : « Les cabines de plage »

Les premières cabines ne datent pas du siècle dernier mais d’il y a deux siècles ! Plus précisément fin du 19èmesiècle.

Leur origine est étroitement liée au « développement des bains de mer » au 19ème siècle, sur la côte normande. Lair iodé et salin de la Normandie est vivement recommandé par les médecins. Les vertus de l’eau de mer et « l’esprit mondain » des stations balnéaires, en plein essor, associées au développement du chemin de fer en 1870, attirent des milliers de touristes, appelés à cette époque « curistes ».

Ces cabines étaient mobiles, montées sur des roulettes et tirées par des animaux de traits. C'était en quelque sorte le début des "mini-camping-car", mais destinés à la plage ! Elles avaient pour vocation de cacher la nudité des femmes comme des hommes. En ce temps-là, il était interdit de se déshabiller dans un lieu public, ou de montrer le moindre bout de peau nue. La cabine était donc transportée au plus près de l'eau afin d'éviter que le baigneur ou la baigneuse ne soit vu, entrant ou sortant de l'eau !

Ce que l’histoire ne dit pas, ou presque, … les baigneurs ou les baigneuses portaient-ils des maillots de bain ? ! il semblerait que ce soit le cas. Mais je persiste à dire que certaines devaient oser...

les premières cabines roulantes et les "baigneuses" 
étape transitoire...  

C’est à partir du milieu du 20ème siècle, (c’est-à-dire hier, 1945) que cette « pudibonderie » cesse ! Elle laisse ainsi place aux cabines telles que nous les connaissons aujourd'hui, des cabines en bois, fixes, et aux couleurs chatoyantes.

Certaines portent un nom : « les sablons », « Corale », « Les Coquillages » « les amoureux », (celle-ci c’est la nôtre) ! tandis que d'autres ont été décorées de peintures. Toutes racontent une histoire... symbole de vacances.

la dernière c'est la nôtre ! 

Après la Seconde Guerre mondiale, « les cabines » deviennent presque des maisonnettes secondaires. Elles possèdent un charme désuet et traversent les époques. Elles font partie intégrante de la vie des stations balnéaires et se transmettent, pour la plupart, de génération en génération.

Selon les stations, elles arborent un look particulier et font le bonheur des vacanciers. Ces jolies « maisons de poupées » rétros, installées face à la mer, abritent tout le nécessaire de plage de leurs heureux propriétaires, mais leur fonction dépasse largement le rangement...

Luxe suprême pour les uns, tradition familiale pour les autres, elles donnent lieu à de magnifiques scènes de vie. Elles confirment aussi une certaine position sociale. Chaque été, des générations entières se retrouvent devant elles pour effectuer les mêmes rituels. On glisse la clé dans la serrure, on ouvre la porte en bois et on sort tout ce dont on a besoin : les transats, les seaux, les pelles, les parasols. Les uns s'installent pour faire un brin de causette avec les voisins sur les derniers potins ou lire le journal, les autres s'égaient sur la plage... Ainsi va la vie dans les stations balnéaires de la Baie de Somme !

elles sont belles non ? 

Mercredi 21 juin 2023 – la fête de la Musique nous serons à Mers-sur-mer, dernière étape avant notre retour vers le sud !



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Cayeux et Mers-les-Bains sont distants de quelques kilomètres. Nous garons Léon dans un camping haut de gamme… avec tous les services adéquats. Le camping Le Rompval (3 étoiles) mais qui en mériterait (5), et pour le prix de 20 euros la nuit.

Nous descendons, à vélo, en ville (3000 habitants à l’année et plus de 10 000 en saisons). Mers est classée « station balnéaire et de tourisme ». Ses atouts : ses belles villas du 19ème siècle, sa falaise et sa plage de galets. Ainsi que son entreprise « Verescence » créée à la fin du 19ème siècle (1896). Leader mondial des flacons de parfums et cosmétiques de luxe, son plus gros site de production est à Mers. Malheureusement, nous ne pourrons pas visiter l’usine et le musée est fermé depuis quelques mois. Quel dommage !

villas très colorés ! 
flacons produit par Verescence pour Bugari  

Mais quelle déception concernant les cabines de mer ! Rien à voir avec celles de Cayeux mais par contre les « villas belle époque » sont à voir et nous ferons le circuit en front de mer recommandé par l’OT et qui comporte 30 villas, sur les 600 construites à la « belle époque ».

aucune créativité blanche, blanche !  
pas terrible... 

Un peu d’histoire :

-Comment sont nées les stations balnéaires et comment se sont-elles développées en France à partir du 19èmesiècle ?

-Quelle est l’origine de la formation des galets en Baie de Somme ? (Nous laisserons de côté l’explication concernant les galets de la plage de Nice

Histoire des stations balnéaires en France, 200 ans de bains de mer,

Pendant des siècles, les bords de mer n’étaient fréquentés que par les pêcheurs ou les douaniers. S’y baigner et poser sa serviette sur la plage aurait alors paru une idée bien saugrenue… Lancés au 18ème siècle en Angleterre, les bains de mer sont à l’origine une pratique médicale.

C'est en Grande-Bretagne que naquirent les stations balnéaires. La première d'entre elles serait née en 1730, à Scarborough, dans le Yorkshire, au bord de la mer du Nord.

Belle photo du 19ème siècle !  

En Grande-Bretagne, dans le domaine médical, l’eau de mer était équivalente à l’eau thermale en France. La pratique médicale a engendré un urbanisme spécifique car il fallait des promenades pour les « curistes » ; d'où les allées de bord de mer facilement empruntables et des villes nouvelles aux rues quadrillées qui ont succédé aux sentiers tortueux de l'époque, où les villages étaient davantage tournés vers l'intérieur des terres ou uniquement dédiés aux activités de pêche.

Les échanges entre la France et la Grande-Bretagne ont permis au phénomène d'essaimer peu à peu sur nos côtes. Ainsi, dans l'Hexagone, les premiers bains de mer ont eu lieu sur la côte normande, à Dieppe vers 1820, avec la sulfureuse duchesse de Berry, en tête d'affiche. La belle-fille du roi Charles X était quasiment une « influenceuse » pour son époque, si on ose l'anachronisme ! Certaines villes comme Nice, devenue française en 1860, ont aussi été prisées très tôt par les premiers touristes, notamment les Britanniques qui venaient passer l'hiver au soleil, d’où la « promenade des anglais » !

En près de deux siècles, le littoral français a vécu une révolution urbanistique et sociétale avec l’émergence de lieux principalement dédiés aux touristes.

Peu à peu, les bains de mer perdent leur caractère médical et en 1948, l’arrivée du train démocratise encore plus cette pratique et « booste » (anglicisme, autorisé dans la langue française en 2012 !) le développement des stations balnéaires. Les premiers vacanciers sont appelés « baigneurs »

A trois heures de Paris, le petit village de « Mers » devient la station Balnéaire de "Mers-les-bains ". Le front de mer est beau avec ses falaises, ses galets et sa plage de sable découverte à marée basse. Il y a de la place pour construire et l’aristocratie et la bourgeoisie de l’époque bâtissent alors les « premières résidences secondaires » de notre monde moderne ! La thalassothérapie vient de naître. La construction des belles « villas » prend son essor, et on peut encore les admirer aujourd’hui. Un véritable quartier en front de mer est né, dédié à la villégiature et compte pas moins de 600 villas « Belle Époque ».

Elles sont érigées, avec des styles et des influences variés : Anglo-normand, Flamand, Picard, Mauresque, Renaissance, Louis XIII, Napoléon III, années 30…, dans un mélange pourtant harmonieux. De nombreuses décorations sont présentes sous formes de briques ou de carrelages émaillés, de céramiques, de faïences, de mosaïques, de frises. En 1890 Mers-les-Bains possède son casino qui est un indicateur de la renommée de la station.

voir la seconde photo. Elle est prise aujourd'hui et l'on reconnait la villa "Sirène" 
on reconnait la toiture de la villa Sirène sur la précédente photo ! 

Les premières villas, face à la mer, démarrent juste au bas de la falaise, sous le village originel. Cette première partie du quartier balnéaire, est surtout composée de maisons bourgeoises assez classiques, avec des garde-corps en ferronnerie assez simples.

Puis, les villas sont dessinées par des architectes en vogue. La fantaisie et la fête s’emparent du décor : balcons, bow-windows et loggias prolifèrent. Toutes plus élégantes, audacieuses, surprenantes et raffinées, les villas permettent ainsi aux propriétaires d’afficher leur niveau social.

Villas Jeannot et villa Violette  

Un « Joyau unique de l’architecture »

La plupart des constructions ont été qualifiées de « villa » lors de l’édification du quartier balnéaire, pour les distinguer des autres édifices, tels les hôtels ou les pensions de famille de type maisons de rapport.

Ces « villas » portent généralement un nom en façade, pour les identifier et les distinguer des immeubles. Ce sont souvent des prénoms pour la plupart féminins comme « Hortense », « Jeannot », ou des termes empruntés à la nature, principalement les fleurs, comme « La Violette », ou des éléments liés à la mer, comme « la Sirène» ou encore « L’Etoile de mer » ou plus hétéroclites « Occident, Fantaisie, Espana, le Grand Large »,», voire inspirés par la musique comme par exemple « Rigoletto ».

Villas Fantaisie, Espana, le Grand Large  

« Le quartier balnéaire » Mersois (adjectif et nom donné aux habitants de Mers-les-Bains) est aujourd’hui classé « Site Patrimonial Remarquable » et bénéficie à ce titre de moyens de conservation et de restauration. Certaines de ces villas sont habitées à l’année mais d’autres ont gardé leur statut de résidence secondaire, ou sont louées pour les vacances. Elles sont fragiles et l’on peut voir que certaines nécessitent de gros travaux d’entretien pour maintenir ce patrimoine d’une époque bien révolue !

les tendances anglaises avec les bow-window 
Hotels jumeaux Helena et Jan  

Le 4ème week-end de Juillet, la ville de « Mers-les bains » organise la « fête des baigneurs » pour faire revivre la « Belle époque ». Cette période s’étend de la fin du 19ème siècle à la première guerre mondiale en 1914. Les « Mersois » déambulent dans les rues en costume d’époque, il y a de vieilles voitures, et le vieux train à vapeur permet de transporter les nombreux touristes « en slow vitesse » ! Ce terme de « Belle époque » évoque aujourd’hui encore la nostalgie d’un monde insouciant, gai, ayant foi dans le progrès, avec de nombreuses avancées technologiques, sociales, économiques et politiques en France. Mais cela est bien révolu ... Nous sommes entrés dans une ère où l’insouciance n’est plus de mise. Pourtant, comme le dit Brel dans sa chanson : « gémir n’est pas de mise aux marquises, ni à Mers-les-Bains ! ».

Les falaises et les galets du Tréport, Mers-les-Bains, et Cayeux.

Petit précis de géologie : les divers éléments nécessaires à la synthèse de ce court article nous ont été communiqués par l’Office de Tourisme de Mers-les-Bains.

Ces falaises, atteignant par endroit 100 mètres de hauteur, s’étendent en fait, tout le long de la « Côte d’Albâtre », depuis la baie de Somme, au nord, jusqu’à l’estuaire de la Seine (soit environ 140 kilomètres. La plus célèbre étant la falaise d’Étretat. Cette côte trouve son nom dans la couleur de la mer, au pied de ces falaises, due à la présence des « matériaux » qui s’y déversent.

la falaise de Mers  
la falaise du Tréport 

Selon les géologues qui se sont penchés sur la question, les falaises se sont formées dans la mer, il y a environ…90 millions d’années (les dinosaures étaient toujours là !) et sont principalement constituées de craie et de strates de silex, que l’on peut voir lorsqu’on observe attentivement celles-ci.

les galets et le chou marin qui se mange  

« Constitution » de la falaise : attention ! retour à nos cours de chimie, (enfin ceux qui s’en souviennent) !

La craie est une roche contenante presque exclusivement du calcaire ; il s’agit de « carbonate de calcium » (CaCO3) – comme le calcaire qui se dépose dans la bouilloire, à la maison. Le silex est constitué essentiellement de silice, l’un des matériaux les plus courants sur la terre (SiO2).

Pour former ces roches, il faut du calcium et du silicium dans l’eau de mer, ainsi que du carbone et de l’oxygène. Fort opportunément, tous ces éléments arrivaient à la mer grâce à l’action conjuguée du ruissellement des eaux, du vent, de la marée (qui existait déjà), de la lumière et de la chaleur. Et comme à cette époque, le niveau de la mer était 200 mètres plus haut qu’actuellement (sur l’ensemble de la terre ; voir le renvoi (1) en bas de page), les éléments constitutifs de la craie (accrochez-vous : les « coccolithophoridés ») et ceux du silex (les « silicoflagellés »), ont commencé à s’accumuler au fond de la mer et à se tasser. Les 100 mètres de la falaise se sont formés, dans l’eau, en, plus ou moins, 3 millions d’années… à peine.

20 millions d’années plus tard (comme le temps passe vite), le niveau de la mer baisse, (pour de multiples raisons, que nous n’aborderons pas ici) et la falaise apparait, tout tranquillement, comme une sirène sortant de l’eau !

Passons sur les différentes péripéties qui vont suivre et disons simplement qu’il y a 18.000 ans seulement, une fonte massive des glaciers (nous sortons d’une période glaciaire) intervient, qui provoque de vastes mouvements d’eau sur les falaises et le travail de destruction commence : la craie s’érode et fond dans l’eau, les silex, plus durs, tombent, au pied des falaises, commencent à se polir et à voyager le long de la côte, à l’aide des marées, pour former les plages et digues de galets que l’on peut apercevoir en divers endroits de la côte. Citons par exemple les plages de MERS, de CAYEUX et la digue du HOURDEL.

Renvoi (1) : Depuis des centaines de millions d’années, la terre ne cesse de se contracter, de se dilater, de glisser, etc. En parallèle, le climat ne cesse d’évoluer, les périodes chaudes succèdent aux périodes glaciaires, les continents se dessinent, les montagnes apparaissent et la mer monte et descend, vraiment beaucoup. C’est ce qui s’est produit durant la période qui nous occupe, autour de – 70 millions d’années. Et tout ça continue !

Merci pour votre attention si vous êtes arrivés au bout de ce « court article », mais instructif à notre sens, pour comprendre la formation des galets !

Ramassage des galets :

De tout temps, le ramassage des galets sur la côte Atlantique a été une activité importante surtout au 19ème siècle. A partir de 1985 on s’est rendu compte de la valeur naturelle du galet et de la barrière qu’il constitue contre l’érosion et les tempêtes. A partir de cette date le ramassage en a été interdit sauf à Cayeux sur mer.

Sur les digues de Cayeux-sur-Mer, le ramassage à la main des galets constituait à la fin du 19ème siècle l'une des rares activités industrielles de la Baie de Somme. Ils étaient ensuite exportés à travers le monde

un dur labeur qui continue encore  

Le métier existe encore et deux entreprises de Cayeux continuent à exploiter les silices de mer. L'une d'elles, la société Silmer calcine les galets à 1 600 °C pour les réduire ensuite en poudre blanche, très résistante, utilisés dans les travaux de voirie comme dans la fabrication des pâtes abrasives.

Pour maintenir la résistance des digues, ces entreprises sont tenues de remplacer les galets prélevés par un tonnage équivalent de « pierres » de moindre intérêt économique, provenant de carrières ouvertes dans l'arrière-pays.

Épilogue :

Ici se termine notre périple de 3 semaines en Baie de Somme, qui pour nous est le grand nord ! Et que nous ne connaissions pas. Ce fut une visite touristique et culturelle au cours de laquelle nous avons vu et appris beaucoup de choses. Nous avons essayé de vous en faire profiter à travers notre blog (ceux qui ont bien voulu le lire) et qui sera édité sur papier ! La Picardie est une région qui nous plait, les Picards sont accueillants, serviables et disent ne pas vouloir la quitter, car pour eux elle est la plus belle ! (Pourquoi pas ! Nous disons bien la même chose de chez nous, le sud !) Nous pensons n’avoir pas tout vu, et cela sous un soleil et une chaleur digne du midi ! Que du pur bonheur !

Osons le dire : Nous reviendrons dans le Nord !