Aller à Isla Chira a été une aventure et une découverte extraordinaire.
Cela commence dès la recherche de notre lieu d’embarquement pour l’île à Costa de Pajaros. Petit port…tout petit port sur la côte pacifique, sur le golf de Nicoya. Il fait très chaud, 34°. Nous arrivons au bout d’un chemin de terre et découvrons le lieu…
Pour la traversée nous sommes au milieu des ticos qui retournent sur leur Ile. Nous sommes vite repérés comme « touristes » !!! ici il n’y a que des locaux.
A notre arrivée nous sommes attendus par un de nos hôtes. Nous montons dans le mini bus et découvrons l’île…Assez délabrées et pauvre. Nous apprendrons plus tard un peu de cette histoire.
La découverte de la Posada Rural de la Amistad est également un très beau moment. Nous sommes accueillis par Dora et Liliana qui sont les deux personnes qui gèrent le lieu. L’histoire de ce projet est très belle, des femmes de pêcheurs qui souhaitent s’inscrire dans un projet pour subvenir à leurs besoins et ceux des femmes de l’île. Permettre à celles-ci de travailler, amener un peu d’argent à la famille et développer le tourisme pour faire connaitre leur île.
C’est Liliana qui nous explique ce projet ambitieux. Au début 10 femmes se sont inscrites dans ce programme soutenu par l’état mais également par l’union européenne. Au fur et à mesure, chacune à quitter l’association...sauf Dora et Liliana. Les raisons sont diverses et variées mais le fait que la rentabilité n’ait pas été immédiate a été l’une d’elle. L’autre raison, la plus importante a été « le machisme » comme le nomme Liliana : les freins des maris qui ne voyaient pas d’un bon œil que leurs femmes soient à la Amistad plutôt qu’à la maison lorsqu’ils rentraient de la pêche. Liliana explique que son mari et celui de Dora ont eu une toute autre attitude, les soutenant dans leur projet et s’investissant dans l’association.
Aujourd’hui l’association arrive à dégager des bénéfices notamment en saison d’été. Cela a permis l’achat du mini bus dernièrement dont les deux femmes sont très fières. Cela permet de développer l’activité de la Amistad mais aussi de venir en aide aux femmes de l’île qui les sollicite lorsqu’un enfant ou elle mêle sont malades. Grâce aux relations développées autour de ce projet, Liliana a pu l’an dernier solliciter de l’aide en direction des familles de Chira durement touchées par des pluies torrentielles et incessantes pendant plusieurs semaines qui n’ont pas permis aux hommes de pêcher, et donc rapporter de nourriture. Plusieurs bateaux ont pu être affrétés vers l’île pour distribuer de la nourriture aux familles de l’île. Aujourd’hui, la Amistad arrive à embaucher des femmes pour quelques heures lorsque l’activité est trop importante.
La vie sur l’ile est très tranquille, les hommes sont pêcheurs, les femmes sont à la maison. Il y a beaucoup d’enfants sur l’ile. Les jeunes partent pour étudier mais beaucoup reviennent sur l’île tant ils sont attachés à leurs racines. Les habitants sont issus de la tribu indigène des Chorrotegas. Aujourd’hui quelques coutumes subsistent mais la langue et l’âme des Chorrotegas se perdent. Sur l’île il y a beaucoup de femmes : sur 10 naissances, au moins 7 seraient des filles. Les médecins disent que cela viendrait de l’alimentation : essentiellement des produits de la pêche, le lait des vaches et les œufs des poules dont chaque famille est propriétaire.
Pour voyager sur l’île, essentiellement 2 solutions : nos gambettes ou la moto ! Quelques véhicules à moteur et vélos sont également présents…
Anaé a été invitée à visiter l’école…rencontre avec les enfants très intéressés par cette petite fille aux yeux gris vert, ses bouclettes et ses cheveux châtains ! (Tous sont très noirs de peau et ont des yeux marrons très foncés, noirs).
Nous avons eu la chance de pouvoir naviguer au travers de la mangrove autour d’Isla Chira. Nous avons fait des rencontres très chouettes et certaines impressionnantes !
Au moment de repartir nous sommes vraiment ravis et touchés par ce séjour si improbable, tellement loin de notre quotidien, par des rencontres très fortes dont Anaé à pu dire qu’elle reviendrait voir les gens quand elle serait grande ! Plein de beaux souvenirs, de belles histoires…