Après un périple en bus entre les arrêts fréquents, les routes cabosseuses et nos voisines qui voyagent avec un nouveau né et une poule, nous arrivons enfin à Matema beach. Nous oublions vite notre fatigue en découvrant ce petit bout de paradis.
Noah, un rasta qui tient un bar sur la plage nous accueille chaleureusement et nous propose une chambre. En la découvrant et après avoir posé les questions habituelles notamment le prix, notre réponse ne se fait pas attendre. Nous allons passé une semaine ici dans un bungalow sur la plage pour 5€ par jour.
Nous sommes éblouis par la vue. Il nous suffit de faire quelques pas dans le sable et nous voilà face au lac Nyasa contre les monts Livingstone et à quelques kilomètres du Malawi.
Ici, la vie est tranquille. Les enfants jouent les fesses à l'air dans le lac et nous font quelques pas de danse dès que nos regards se croisent. Les pêcheurs partent sur leurs pirogues en bois et les femmes lavent leur linge. Les gens se lavent également dans ce lac comme l'eau est douce.
Ici, il y a moins de pudeur. Les femmes se baignent seins nus.
La religion musulmane est moins présente. Il y a d'avantage de catholiques. Les gens viennent ici pour les vacances ou pour fêter un éventuellement important sur la plage comme les baptêmes par exemple.
Nous sommes spectateurs de ce tableau de vie qui recommence tous les jours.
Nous agissons comme les locaux. Nous lavons nos vêtements dans le lac et nous nous baignons tous les jours, voir plusieurs fois par jour dans cette eau qui peut parfois être chaude car un volcan actif sommeille en dessous. Difficile d'imaginer qu'il y ait de la lave sous nos pas.
Nous attrapons des gros coups de soleil. Nous ne sommes plus des visages pâles mais des peaux rouges.
Noah nous explique le conflit qui règne entre le Malawi et la Tanzanie qui se disputent la propriété du lac en rapport avec la récente découverte de gisement de pétrole.
C'est ici que nous fêtons l'anniversaire d'Anaïs. Pour l'occasion, nous nous offrons un plat de poisson et une bouteille de vin d'Afrique du Sud, les pieds dans le sable.
Ici, nous échangeons avec beaucoup de gens et nous sommes même surpris car nous devenons vite une attraction. Tout le monde veut sa photo avec les "mzungu" comme ils nous appellent.
Les filles s'amusent à attraper Anaïs dans l'eau alors que Tymour s'échappe loin dans le lac en les regardant du coin de l'œil.
Ici il y a beaucoup de chiens sur la plage qui se laissent plus ou moins approcher. Mais le plus intriguant c'est cette petite femelle singe enfermée dans une cage suspendue que Noah a récupéré. Anaïs a failli crier au scandale ne comprenant pas pourquoi ce singe n'était pas en liberté jusqu'à que Noah s'explique. C'était un bébé quand il l'a trouvé et il s'occupe d'elle avant de la relâcher dans la jungle afin de la protéger.
Nous aimions aller rendre visite à notre petite amie 🐒
Noah nous prépare tous les jours des bons petits plats qui changent du régime habituel mais surtout un super petit déjeuner avec omelette de légumes, pain maison, café tanzanien et jus d'ananas. Nous goûtons le plat local à base de bananes plantons et de porc. C'est le premier village où nous voyons des cochons.
On découvre le village en se promenant entre les champs et les habitations en saluant au passage les habitants. Nous longeons la rivière pour rejoindre la jungle.
Le chemin est escarpé et nous sommes vigilants. Surtout que nous avons été informés qu'il y avait des crocodiles dans les environs. Nous n'en verrons pas mais nous aurons la chance de voir des singes et moins de chance lorsque nous croisons la route des fourmis rouges africaines. Ces fourmis nous attaquent et mordent les pieds d'Anaïs qui a eu la bonne idée d'aller dans la jungle en sandales. Cet épisode nous fera rebrousser chemin mais nous avons tout de même profiter pour nous baigner dans l'eau froide descendant de la cascade.
Un jour, nous apercevons au loin un nuage paraissant à de la fumée au dessus du lac. On nous explique que c'est un nuage de mouches comme il y en a fréquemment ici. Notre voisin allemand nous dit qu'ils les mangent mais nous avons du mal à le croire.
Cette étape à Matema nous a totalement plu. Le décor, les gens, la vie, tout était fabuleux.