Nous nous sommes levés à 7h30 ce matin pour prendre le temps de petit-déjeuner calmement avant de prendre le train à 10h54 pour rentrer à Paris.
Nous avons profité de la chambre jusqu’à 9h45 puis nous avons pris une dernière fois le métro pour retourner à la gare. Notre train est déjà à quai. Nous nous installons tranquillement. Sur le quai d’à côté un vrai train a vapeur avec à son bord ? Le père Noël ! Louis est ravi !
Une petite voix dans le micro nous annonce en allemand puis en anglais que le train a un problème technique donc que nous aurons du retard. Environ 15 min. J’ai retiré les chaussures de Stanislas et nous nous dirigeons vers la voiture-restaurant pour me commander un café. Il commence à neiger et le froid devient vraiment prenant.
Alors que le monsieur me donne mon café, la petite voix nous annonce que finalement, le train ne va pas partir, il est annulé. Pour aller à Paris, il y a un train sur le quai 10 – Direction Berlin – qui part à 12h51 et qu’il faut faire le changement à Mannheim.
Nous descendons non sans mal du train avec les bagages, les enfants, le café, sous la neige. Je ne vois aucun train sur le quai 10 mais un train sur le Quai 9 est affiché et il va a Paris. On decide d’attendre un peu sur le quai mais le froid est vraiment trop saisissant, nous allons à l’abris. Puis le train pour Paris s’annule aussi finalement. Je me renseigne de nouveau auprès d’un agent qui me confirme le train quai 9 avec changement à Mannheim…. OK, je vais faire ça. 1h d’attente dans le froid avec les enfants. On mange un petit sandwich au pain noir que j’ai acheté dans le premier train. Un homme que je croise sur le quai me demande si je suis dans le même cas que lui, il s’avère que Oui. Il m’explique qu’il a l’habitude, qu’il fait des aller-retour vers l’Allemagne tous les 15 j et qu’il connait bien. Ouf ! lui, je le suis !
13h51, le train pour Mannheim entre en gare et nous sommes un petit groupe a monter dans la voiture restaurant. Il fait chaud et il y’a de la place ! le fameux monsieur m’explique qu’il y en a pour 40min. Je propose donc aux enfant de retirer leur manteau. La neige tombe de plus belle, il y a déjà pas loin de 5cm au sol. Le ciel est blanc comme le sol. C’est vraiment joli.
A nos cotés sur la banquette une jeune demoiselle qui panique un peu car elle a un covoiturage qui l’attend a paris pour 14h30. Elle passe beaucoup de temps au téléphone et elle finit par nous dire que nous aurons 9min sur place pour faire le changement de train. Je me vois déjà dans la neige, ma valise, la poussette, les enfants…. L’homme du quai toujours a nos cotés qui lui, très calme, a commandé une salade comme repas de midi, me dit « ne vous en faites pas vous n’êtes pas seule, on est tous derrière vous ». C’est apaisant.
Je m’assoie avec les garçons pour profiter du paysage.
Tout a coup, le train s’arrête en pleine voie…. Cette fois ci, aucune explication. Nous sommes arrêtés plusieurs minutes. Je dirais 15 min, peut-être plus. je n’ai pas du tout le réflexe de regarder ma montre. La demoiselle a côté de moi trépigne de stress. L’homme du quai discute avec un autre homme présent dans le wagon.
Nous finissons par repartir. Nous arriverons a Mannheim avec plusieurs dizaines de minutes de retard. Le train pour Paris ne nous a évidemment pas attendu. Nous nous dirigeons ensemble, l’homme du quai, son acolyte asiatique, la demoiselle en stress, les enfants et moi vers le guichet des informations. Le monsieur asiatique (j’apprendrai par l’homme du quai qu’il s’agit d’un grand peintre important) parle très bien allemand et vas expliquer notre situation au guichet. Quelques Français dans notre cas tendent l’oreille mais ils ne rejoindront jamais notre petit groupe. Il n'y a plus de train pour Paris. Il faut prendre un autre train pour Karlsruhe et là-bas prendre une correspondance pour Paris.
Nous repartons pour un autre train. Sur le quai 2 possibilités d’offrent à nous. A droite, un autre train « ice » en direction de Karlsruhe avec 20mn de retard affichées. A gauche un TGV de chez nous, à priori annoncé à l’heure qui va jusqu’à Strasbourg et Marseille mais qui s’arrête aussi a Karlsruhe.
Vu les péripéties que nous avons eu avec les « Ice » on décide de monter dans le TGV. On s’installe, il est presque vide…… mais il ne part pas ….. 20min…. 30 min …. 40 min …. Une annonce nous explique que l’équipage du train arrive de Frankfurt, en train…. Et que leur train a du retard. Ils seront la dans 30 mn ………… 15h50, une nouvelle annonce, l’équipage arrive a 16h10….. 16h15,30…… nous finirons par partir avec 2h de retard. Pour éloigner le mauvais œil, nous décidons finalement de pousser jusqu’à Strasbourg pour arriver en France et prendre un autre TGV pour Paris.
Nous descendons du train à Strasbourg a 18h01 au lieux de de 16h. Le TGV pour Paris est affiché a 18h17. Nous montons en première classe. Il n’y a presque personne dans le wagon et le peu de personne présentent nous observent comme des migrants arrivant sur leur territoire. Stanislas a fini par s’endormir dans mes bras depuis la descente du train à Strasbourg. Il va dormir pres d’1h30 sur 2 sièges en première. Louis et moi allons jouer un peu pendant que l’homme du quai mange encore en voiture restaurant, l’homme asiatique travaille sur son ordinateur et la demoiselle stressée aura fini elle aussi par s’endormir.
Il est presque 20h30 quand nous arrivons a Gare de l’Est, nous, le groupe des rescapés du Stuttgart – Paris. Nous sommes là, en cercle. Chacun près à prendre son chemin. On se sourit, on se dit bonne continuation et on se quitte en sachant qu’on ne se reverra sans doute jamais. Mais je pense que chacun d’entre nous gardera un souvenir de ce 10 décembre 2017. Il animera bon nombres de soirées ou les uns et les autres se racontent des anecdotes.
J’ai pris du temps et du plaisir à retranscrire au mieux ce que nous avons vécu car ça reste un beau moment malgré le périple vécu. Et il n’y a que le train pour offrir ce genre d’aventure. Louis se souviendra surement de quelques flash. Stanislas ne s’en souviendra pas. Mais j’ai tenu à écrire cette histoire pour qu’un jour ils puissent la relire et peut être qu’eux aussi, un jour, ile raconteront cette anecdote.
Les rescapés du Stuttgart - Paris