Landmannalaugar... Ce mot résonne dans ma tête depuis que j'ai planifié ce voyage, c'était la première croix que j'ai fait sur la carte et j'attendais beaucoup de cette étape... Autant vous dire que je n'ai pas été déçu !!
Le programme s'annonçait particulièrement riche : volcans, F-roads, gués, randonnée, cratères, lacs... on allait en prendre plein les mirettes et (pratiquement) pour pas un rond ^^
Pour rejoindre Landmannalaugar, 2 itinéraires s'offraient à nous : soit par la F26 et la F208 Nord, soit par la F225. La première option est la plus rapide et ne comporte pas de gués, mais la seconde est bien plus belle et passe près du volcan Hekla. Nous, on a choisi la seconde.
Pour atteindre la F225, il faut emprunter une portion de la Route 26, et c'est vraiment pénible : beaucoup de tôle ondulée et de trous. Puis c'est le croisement avec la F225 et la magie débute avec une vue dégagée sur le terrible volcan Hekla. Ce volcan est particulièrement redouté par les islandais, car il est imprévisible : il peut entrer brutalement en éruption en 30 minutes ! En temps normal, une randonnée permet d'atteindre le sommet, mais depuis 2011, elle est formellement déconseillée par les autorités islandaises : la face nord du volcan se déforme, signe d'une éruption prochaine...
On passe devant le Hekla, sur la pointe des roues pour ne pas réveiller le géant endormi... Le début de la piste est assez roulante, puis on entre dans le vif du sujet : on traverse un immense champ de lave sur des kilomètres, la piste serpente entre des rochers coupants comme des rasoirs, la piste devient plus difficile avec une multiplication de trous et de grosses pierres, notre vitesse de croisière chute à 30-40 km/h pour ne pas endommager la voiture ou crever...
Puis bientôt se présente devant nous un problème de taille : la piste s'arrête net, et disparaît dans une rivière, avant de réapparaître plus loin... Je cherche le meilleur chemin, je traverse un premier bras, puis un second... ouf c'est passé, le niveau était bas, c'était plus une pataugeoire qu'une vraie rivière... sauf que quelques kilomètres plus loin, je me rends compte qu'on s'est trompé de route : le gué est situé pile sur un carrefour et on s'est planté... Donc après avoir fait demi-tour (ce qui peut se révéler périlleux sur les étroites pistes islandaises), on repasse le gué et on se présente cette fois dans le bon sens, vers la bonne piste... La vidéo n'est pas de moi, mais elle fournit la bonne trajectoire pour franchir le gué sans souci.
La route ? Là où on va, on n'a pas besoin... de route. Il y a 2 autres gués sur la piste, mais ce sont plus de grosses flaques et nous n'aurons aucun souci pour rallier la F208 Nord. Nous faisons un arrêt au Frostastaðavatn, premier contact avec le massif du Landmannalaugar, aux couleurs si caractéristiques. Au pied du massif, une ancienne coulée de lave vient mourir au bord du lac.
Le Frostastaðavatn annonce les paysages irréels du LandmannalaugarAprès une portion de piste chaotique, c'est l'arrivée au camping du Landmannalaugar, qui accueille le voyageur par un double gué à franchir. Pour les plus timorés, un parking et des passerelles permettent de l'éviter... Pour les plus téméraires... 1ère courte, mode 4x4 et c'est partiiiii ! Le 1er gué se franchit en allant tout droit, en longeant l'alignement de pierres. Le 2nd gué est plus profond, il faut le prendre en arc de cercle, de l'aval vers l'amont... Avec le Duster, on a eu aucun souci pour le franchir !
Le double gué en vidéo (ne faites pas comme lui sur le 2nd gué !)
Le double gué du Landmannalaugar Arrivés au camping, on se gare tout au fond du parking, au départ de notre randonnée. Pile devant nous se dresse notre premier objectif : Bláhnúkur, "le pic bleu".
Bláhnúkur nous attend de pied ferme On entre rapidement dans le vif du sujet : après une première portion sur terrain plat, le début de l'ascension grimpe très vite sur une pente assez raide et sablonneuse, les bâtons de marche sont les bienvenus ! Le terrain s'élève très vite et offre déjà des vues grandioses sur le site, notamment le Laugahraun, la coulée de lave qui occupe le centre du site.
La montée offre dès le début un panorama exceptionnel... et le sommet est encore loin ! Après environ 1h30 de montée et 350m de dénivelé, on arrive en haut du sommet et là, une vue exceptionnelle, à 360° du site nous est offerte en récompense !
Vue vers l'Est, sur les rhyolites du Barmur (au fond)Vue vers l'Ouest, sur la Breinistasalda, aux couleurs exceptionnelles Vue vers le Nord, sur le massif du Suðurnámur Après avoir profité du panorama exceptionnel qu'offre l'ascension du Bláhnúkur, il est temps d'amorcer notre descente par l'autre versant, vers la vallée du Brennisteinsöldukvísl (à vos souhaits). Avec un panorama tout aussi exceptionnel, la descente est un régal, avec toutefois une fin un peu difficile à négocier, car très raide.
Une descente toute aussi éblouissante que la montée ! On arrive néanmoins sans trop de casse en bas, mis à part une douleur au genou chez mon compagnon de voyage qui s'est réveillée dans la descente. Alors qu'on devait initialement remonter vers la Breinistasalda, on choisit de ne pas prendre de risque, on traverse la vallée, puis on s'arrête bivouaquer au pied de la Laugahraun, qu'on doit traverser pour rejoindre le camping.
Et traverser une coulée de lave, ça n'a rien d'une sinécure ! le chemin est balisé par une série de piquets, mais il faut crapahuter au milieu des blocs de lave et on avance péniblement, en faisant attention de bien regarder où on pose le pied, une entorse est vite arrivée, surtout si comme moi, vous avez déjà eu affaire à ces petites bêtes !
On fini par longer un cours d'eau qui passe au pied du Bláhnúkur, dont l'apparence gris-bleu tranche avec le reste du massif... Puis c'est le retour au camping, un dernier coup d'oeil sur ce site exceptionnel et nous voilà repartis !
La Laugahraun, dernière étape de notre petite balade En chemin, on fait un crochet par Ljótipollur, un lac situé au fond d'un cratère. Il est possible d'en faire tout le tour, mais nous, après avoir crapahuté une partie de la journée et avec encore 3h de pistes à faire pour rentrer, on n'a pas eu le courage (#Déglonflés). Pour atteindre le lac, il faut prendre à droite au carrefour entre la F208 et la F225. Attention, la piste est assez mauvaise, mais ne comporte aucun gué.
Dernier arrêt de la journée à la ravine de Gjáin. Une petite pépite ! L'endroit se mérite, la piste pour y accéder est très mauvaise, mais l'endroit est magnifique ! Après avoir traversé une coulée de lave désolée, on découvre le canyon telle une oasis en plein désert. L'endroit a également servi de lieu de tournage à Game of Thrones. Un sentier y descend et permet de faire le tour de l'endroit, mais la fatigue de la journée nous a dissuadé d'y descendre. Retour à notre hébergement, épuisés, mais ravis ! Sans doute l'une des plus belles étapes de notre voyage.
Une oasis au milieu d'une coulée de lave !