Carnet de voyage

Au nord d'Adélaïde. Flinders Ranges

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Décembre 2019
15 jours
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Publié le 5 décembre 2019

On a donc passé quelques heures imprévues dans un garage, Et on a donc eu le temps de regarder la météo pour les jours à venir : pluie, vent et froid, ça donne pas très envie d'aller à la plage ! Mais ça fait bien notre affaire finalement ! On décide de prendre la route vers le nord : direction le parc naturel des Flinders Ranges. Il s’agit d’une région connue comme très aride en été et notre idée est de profiter de la météo « fraîche » pour y randonner.


Étant partis un peu tard d’Adélaïde, nous faisons un stop dans un camping à mi chemin du Mount Remarkable, qui est notre objectif.

La route est très différente de celle de la côte, très dépaysante. Nous traversons de grandes étendues plus ou moins désertes et des petits villages plus ou moins abandonnés. Nous ne sommes pas encore dans l’outback mais on sent déjà l’isolement. Sur le bord de la route, quelques émeus et kangourous nous accompagnent.



Pour l'instant il y a des cultures à perte de vue
C'est le Black Friday......

Le camping est dans une ferme et Alix s'y sent très bien et libre de faire ce qu'elle veut, d'autant plus que nous sommes seuls sur l'ensemble du site.

C'est une ferme "historique" qui date des premiers colons. Bon vu d'Europe, rien de très impressionnant, elle date du milieu du 19e, mais pour l'Australie c'est presque le Moyen-Age ! Il y a donc une petite exposition d'anciennes moissonneuses, anciens réservoirs,...

Le lendemain, après quelques km supplémentaires, nous arrivons au pied du fameux Mount Remarkable (960m), petite randonnée à flanc de montagne (on ne grimpera pas au sommet, petite forme aujourd'hui 😀), puis nous dormons dans un petit village nommé Melrose pas beaucoup plus animé que les autres. Au camping, nous croisons un oiseau dont le sifflement est fortement évocateur du cri d'un singe et qui, fun fact, a été utilisé pour la "voix" de flipper le dauphin..... Il s'agit du Kookaburra ou Martin chasseur d'Australie.



Le lendemain nous poursuivons notre route jusqu’à Hawker, village assez charmant doté d’un restaurant servant les meilleures pies d’Hawker ! Il fait aussi les meilleurs hamburger d’Hawker et les meilleurs œufs sur le plat d’Hawker. Bref c’est mauvais mais c’est le seul restaurant d’Hawker, et l’ambiance y est très agréable. Hawker ne semble pas très animé non plus mais l’a été par le passé. Ces villages que nous traversons ont en effet été des étapes importantes le long d’une voie ferrée traversant le pays. Cette voie ferrée à fermée il y a une trentaine d’année et depuis….. Ben rien.


Les villes sont passées de plusieurs milliers d'habitants à quelques centaines (ou parfois même dizaines).

Toutes ces villes ont un peu la même ambiance, à la fois un peu surannée, un peu nostalgique mais que les habitants restants cherchent des moyens de redynamiser. C'est très paisible et finalement assez agréable. Il faut quand même être honnête et souligner qu'on est aussi hors saison dans ce coin : comme on nous l'a dit plusieurs fois, il n'y a que ces fous d' européens pour s'aventurer ici à cette époque ( les européens en question bénéficieront de températures autour de 24 degrés et petit vent frais associé donc des conditions de promenade parfaite à leur humble avis).



Non loin d’Hawker, nous faisons une randonnée qui nous permettra de grimper un peu sur les montagnes alentour, de découvrir ce paysage magnifique et d’y observer les « yellow footed rock wallabies », sorte de Wallabies aux pieds jaunes et à la queue zébrée vivant dans les montagnes. Il s'agit d'une randonnée facile mais qui nous a énormément plu.


En vrai Alix n'a rien compris à l'utilisation des jumelles

Nous terminons cette journée par une petite marche en partant d'Hawker et donnant un joli point de vue sur les alentours.


Demain nous poursuivrons vers le nord et entrerons officiellement dans le Parc National des Flinder Ranges.

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Hier, sur la route, nous sommes passés devant plusieurs ruines de fermes. C'était celles des premiers colons qui tentaient de faire de l’élevage dans la région. Peu ont résisté à la chaleur, et au baisses des cours de la viande et de la laine. On a un petit remord, on trouve qu'on est passés un peu vite. Pour débuter la journée., on décide donc de revenir quelques km sur nos pas, pour aller visiter l'une de ces ruines : « kanyaka homestead ». Il s'agissait de ce que l'on appelle ici une "station", une sorte de maitairie, grosse ferme de plusieurs bâtiments, qui abritaient quelques fermiers et leurs familles et organisée de façon communautaire (bâtiments d'habitation, réserve à part, cuisine commune,...). De là, nous partons pour une randonnée dans le bush, jusqu'à un point d'eau permanent, rare dans cette région. Il est utilisé depuis fort longtemps, puisque les aborigènes vivaient aussi autour auparavant.

Arrivés à la source, nous sommes accueillis (poursuivis ?) par des moutons

Puis nous reprenons la route vers le nord, jusqu'à Arkaroo Rock, où ont été trouvées des peintures aborigènes. La randonnée est courte, mais il est très impressionnant de se perdre dans le bush, et le soleil est de la partie donc en milieu d'après midi, ça tape pas mal... Nous nous perdons un peu, mais nous trouvons finalement à la fois les peintures, puis notre voiture. Ouf!


Le panneau d'information donne le ton

Nous croisons quelques chèvres (initialement introduites pour élevage, elles sont ici retournées à l'état sauvage et se sont plutôt bien acclimatées, jusqu'à être maintenant considérée comme une espèce invasive, mal aimée de la région)


Il est en réalité difficile de se repérer au milieu de cette végétation ! 
Bon..... C'est assez joli mais très mal entretenu et mis en valeur...


Enfin, nous filons vers Wilpena Pound, lieu central au milieu du parc national des Flinders Ranges équipé d'un un camping, une boutique, d'une station essence et plusieurs départs de randonnées. Comme d’habitude, la route est dingue et c’est un plaisir de prendre son temps au milieu de ce paysage.



Bon, on s'était retenus jusque là mais on ne tient plus: Photo cliché d'Australie

Nous arrivons en fin d’après midi au camping et préparons la randonnée du lendemain qui a pour objectif de nous mener au centre devra nous conduire au centre d'Ikara, un bassin naturel cerné de montagnes.


Pour une fois, on a été un peu déçus de l'endroit, entre accueil franchement désinvolte et camping un peu surévalué. Et surtout, comme souvent ici, les gens nourrissent les animaux, ce qui les rend un peu trop domestiques à notre goût.


Australian Ringneck

Beaucoup de chemins de grande randonnée sont fermés l’été par sécurité, mais les plus courtes et les plus emblématiques restent heureusement accessibles. On part donc à la fraîche, direction le centre du bassin, d'où on peut grimper sur un promontoire naturel (jolie vue en perspective).

Nous croisons au passage quelques kangourous (plus sauvages qu'au camping puisqu'ils s'en vont à notre arrivée) , un Yellow Footed Rock Wallaby et même des émeux, pour le plus grand bonheur d’Alix.

La randonnée s'enfonce dans le bassin et permet d'accéder à un charmant point de vue le surplombant
Un wallabie à pied jaune Avec sa queue zébrée, en pleine action.
La petite ascension au point de vue
Et ça ne serait pas une vraie rando sans une petite rencontre imprévue
Un émeu dépisté par Alix 
Laughing Kookaboora

Sur le chemin du retour nous effectuons un petit détour pour voir un arbre devenu célèbre.

L'arbre de Cazeneau

Du coup on s'en est choisi un aussi

L'arbre de Maxime, Eléonore et Alix

Par la suite, nous décidons de poursuivre plus au nord.

Plus nous avançons et plus les paysages sont impressionnants. C’est un plaisir de rouler au milieu de ce parc. Les points de vue s’enchaînent, les arrêts aussi, et nous profitons... en faisant quand même un peu attention aux différents animaux qui traversent la route.

Nous nous arrêtons finalement dans un magnifique camping qui est tenu par des fils et petits fils d’éleveurs de moutons, nous y passerons un moment très agréable, dans ce lieu très isolé, où nous sommes encore une fois les seuls touristes.

Nous apprenons beaucoup de choses sur l'élevage des moutons, le commerce de la laine, et les particularités des exploitations australiennes. On est à 2 doigts de monter notre ferme!

Pendant ce temps là, Alix nourrit les poules, et reçoit un œuf comme premier salaire... Grande fierté !



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Publié le 7 décembre 2019

Dès le lever, on sent que la météo clémente de ces derniers jours est sur le point de devenir bien plus estivale. Il fait chaud, il y a peu de vent et il n’est que 7h du matin.

Nous profitons donc du début de matinée pour faire une petite randonnée en partant directement de notre camping. On fait le tour d’un gros rocher très très ancien (on n'est pas super calés en géologie mais apparemment il y a de quoi être impressionné ). Randonnée plaisante sans être époustouflante, ça permet de marcher un peu dans ce beau paysage et nous avons l’impression que chaque randonnée nous offre des paysages très différents .

Quelques rapaces tournent autour de nos têtes 


Une fois revenus au camping, nous prenons encore, mais pour quelques kilomètres seulement, la direction du nord, pour atteindre une petite bourgade : Blinman. Outre qu'il s'agit du village le plus haut de South Australia ( 610m...), il abritait une mine de cuivre, d'un excellent rendement (5%, ça vous en bouche un coin non ?).

La visite de la mine est passionnante, nous apprenons que le gisement de cuivre à été découvert en 1859 par hasard par un certain Robert Blinman (berger unijambiste de son état), qui a reconnu le scintillement de cuivre dans un pierre de son champ. Il a eu la bonne idée de vendre sa mine très vite (en se faisant un paquet de pognon au passage) et un petit village nommé d'après lui s’est formé a 3 km qui a accueilli plus de 1500 personnes à son âge d'or (qui n'a pas duré longtemps, quelques années seulement). On a vraiment appris plein de choses sur la dure vie des mineurs, sur les différentes compagnies qui se sont succédées, jusqu'à la fermeture de la mine en 1906, et l'exode massif des habitants puisqu'il ne reste aujourd’hui plus que 30 habitants à Blinman (dont un bébé).


La rue principale de Blinman, sa mairie, son hotel bar
La mine est assez sympa de l'intérieur
On ne se moque pas

On visite aussi un vieux cottage de l'époque.

La route goudronnée s’arrête après Blinman, nous n’avons plus de petit pot sucrés pour Alix, il fait 40 degrés et les distances entre les villes vont aller en s’allongeant. Nous prenons donc la décision de rebrousser chemin et de redescendre vers le sud. Nous nous arrêtons dans un très sympathique camping repéré à l’aller et y profitons de la piscine, pour la plus grande joie d'Alix.

Le lendemain, nous profitons de notre dernière journée dans les Flinders Ranges pour partir gravir une petite montagne juste à côté de notre camping. Superbe randonnée nous offrant des panoramas à couper le souffle sur les alentours et quelques belles observations d’aigles.

.. pour suivre un crête et offrir une superbe vue

De retour à la voiture, il est 11 h et il fait plus de 30 degrés.

C’est l’heure pour nous de quitter ce très beau parc naturel, mais avant, on se fait un dernier petit arrêt à Quorn, ville autrefois dynamique au bord de la voie ferrée, aujourd’hui tranquillement endormie en attendant quelques touristes. On y trouve un petit restaurant, l'extérieur ne paye pas de mine mais l'intérieur est très charmant. A l'arrière d'Alix, le "flying fox" était un système de transfert d'argent entre les comptoirs du magasin.

Cette boutique existait à l'époque où la ville de Quorn accueillait plus de 20 trains par jour