1/ AUCKLAND : 2 jours
Ce ne sera pas mon coup de cœur néo-zélandais !
Grande ville, pas grand chose à voir ni à visiter à part les musées, en apprendre plus sur leur culture, explorer les parcs, la sky tower, les volcans dans la ville et les environs. Alors j'en ai profité pour me balader, observer mes 1ers kiwis (pas les oiseaux mais les locaux), les regarder aller au boulot par exemple mouahaha ! Car ça va quand même faire un peu plus de 7 mois que je ne travaille plus et de vous à moi, ça me manque un peu de ne pas faire chauffer mes neurones pour faire tourner le business !
Mais il y a un temps pour tout, et là c'est le moment de découvrir la Nouvelle-Zélande.
Il y avait tellement peu de choses à faire que je suis même allée au casino 😉 Oui, on en est là !
En revanche il y a 2 choses que j'ai adorées à Auckland !
• Un hasard incroyable !
En rentrant dans mon auberge qui était plutôt grande et où il y avait beaucoup de backpackers, je passe à la cuisine pour déposer mon dîner et là, je tombe nez à nez avec 2 potes du Laos !!! On a tous les 3 bugés !
"Mais qu'est-ce que vous faîtes la ?? Mais euh... quoi.. hein. Mais qu'est-ce que.. vous êtes déjà en NZ ?..."
Oui, on suivait nos aventures respectives mais pas forcément en temps réel. Ils me disent qu'ils sont arrivés le même jour que moi en NZ à 4h près ! Eux venaient de Singapour et moi de Buenos Aires. Fou ! Hasard de dingue !
On a tellement ri en se regardant. On était trop heureux de se retrouver ! 💙 A la même heure pour cuisiner dans la même auberge ! Tellement drôle ! On a passé la soirée ensemble évidemment. Ils repartaient le lendemain matin donc timing encore plus fou ! Surtout que j'aurais pu dîner dehors et eux aussi. On ne se serait alors peut-être jamais recroisés en NZ !
Le plus drôle, c'est que l'autre partie de l'équipe du Laos était à ce moment-là sur l'île du sud. Ils voyageaient du sud au nord et nous du nord au sud donc on s'est dit que, sans rien planifier, il fallait absolument que l'on se retrouve tous quelque part au même moment. Challenge accepted !
• les îles autour d'Auckland
Dont Devenport qui avait une belle vue sur Auckland et surtout Waiheke qui est clairement une île de riches. Les maisons sont géantes et magnifiques. Elles m'ont fait rêver. En haut des collines, avec une vue sur les lacs et plages, au milieu de la nature... bref, ça donne envie d'être riche 😅
2/ LA PENINSULE DE COROMANDEL : 1 jour
Quel temps merveilleux j'ai eu : pluie, ciel gris et un vent glacial. Je vais être servie ici d'ailleurs 😅. Même si les paysages restent beaux, avec du soleil, c'est sûr, ça aurait été beaucoup plus sympa !
Coromandel, c'était joli. Mais de vous à moi, je n'ai pas eu de "wow moment". Il y avait de belles plages et beaucoup de moutons mais ce ne fut pas exceptionnel. J'ai trouvé que ça ressemblait un peu à la Bretagne ! Pourtant je vous promets, je continue de m'émerveiller pour tout et n'importe quoi mais les plages, ce n'est clairement pas mon truc. Heureusement que la suite fut incroyable 😆
Ah oui, 3 choses tout de même à souligner qui furent sympathiques :
- la hot water beach où il y a des sources d'eau chaude géothermiques. On vient ici avec des pelles pour creuser des bains chauds naturels. Ça peut aller jusqu'à 64 degrés ! Je suis restée 3 min dedans avant que ça ne commence à me brûler ! Mais certains y restent des heures !
- la Cathedral cove qui servit de lieu de tournage pour le film le Monde de Narnia, le prince Caspian
- la driving creek railway : ancien chemin de fer construit dans la colline par Barry Brickell, célèbre artiste-potier en Nouvelle-Zélande. A la fin du chemin, on a une vue sur tous les environs, c'est joli
3/ ROTORUA : 5 jours
Ici, on est en terre volcanique, c'est complètement dingue !
C'est l'une des zones géothermiques les plus actives de la Nouvelle-Zélande. Autant vous dire que l'odeur du souffre (et donc des œufs pourris) se sent partout !
Dans la ville et autour, il y a de très nombreux geysers et des sources d'eau chaude impressionnantes ainsi que des volcans encore actifs. Là, j'ai vécu des "wow moments" 🤗
Wai-O-Tapu et sa région géothermale
Au programme, des cratères, des piscines thermales, des geysers, des fumerolles, du souffre et des gargouillis. Tout ça au milieu de forêts car oui, la végétation est bien présente autour !
N'oublions pas les couleurs insolites ! Du vert émeraude, de l'orange, du noir...
Dû à des bactéries et du CO2. Je fais court niveau explication hein 😏 !
Mettons-nous d'accord tout de suite : je ne vais pas vous expliquer les raisons de toutes ces couleurs car je vous perdrai tous donc pour en savoir plus, il y a un truc qui s'appelle Google et qui peut aider 😁
Waimangu et sa vallée volcanique
Elle est appelée « la plus jeune vallée géothermique du monde ». L'endroit est extraordinaire !
Le volcan Tarawera
Quelle merveille...
Quelles couleurs
Quel lieu
Il est très peu fréquenté étonnamment. Ce jour-là, nous étions 5 touristes : 4 allemands et bibi. On avait le volcan pour nous tous seuls, c'était magique !
Avant de descendre dans le cratère volcanique, le guide a fait une prière en maori en regardant le volcan d'en face qui lui, est sacré, contrairement à Tarawera que je m'apprêtais à explorer.
Il faut savoir que Tarawera etait entré en éruption en 1886 pour la dernière fois et avait fait 153 morts. C'est de cette éruption que sont nés la plupart des sources chaudes du coin, des geysers et des mares bouillonnantes.
Waitomo, ses grottes de vers luisants et ses rivières souterraines
Oui, oui, vous avez bien entendu ! J'avais déjà visité des grottes mais jamais avec ces petites bestioles toutes mignonnes. C'était magnifique !
Des millions de vers luisants se tenaient sur les parois des grottes. Plus un ver luisant a faim, plus il brille pour attirer une proie.
A la lumière, le ver ressemble à un fil blanc vertical. Et dans l'obscurité, il brille comme une étoile !
Pour la petite histoire, ces grottes ont été formées il y a plus de 30 millions d'années suite à des tremblements de terre qui ont fendu la roche, et l'eau qui s'est alors infiltrée pour creuser des grottes et des tunnels souterrains. Des milliers de stalactites et stalagmites se sont formés, c'est superbe !
Quand on ressort de cette grotte, on suit la coutume maorie qui veut que l'on se lave les mains après avoir foulé un sol sacré.
En photos, ça donne ça :
Et puis, à côté de Rotorua, il y a bien sûr la ferme où s'est déroulé le tournage du Seigneur des anneaux et de The Hobbit. Mais je ne pouvais pas y aller sans avoir vu ces films. Je me suis donc tapée 9h de visionnage car je ne les avais jamais regardés 😂. 3h dans l'avion puis 3h dans le bus puis encore 3h la nuit (#insomnie). Et ça y est, j'étais fin prête à découvrir Hobbiton !
Je n'ai pas été déçue ! Très mignon et même si 40% des visiteurs n'ont vu aucun des films, le lieu reste beau à voir !
Quelques anecdotes :
• l'arbre au-dessus de la maison de Bilbon et Frodon est artificiel. Il a été construit en silicone, en acier et en plastique pour les 20.000 feuilles. La veille du 1er jour du tournage, le réalisateur a demandé aux peintres de changer les couleurs de l'arbre car ça ne lui plaisait plus
• tous les arbres avec des fruits et des légumes sont artificiels
• les scènes à l'intérieur des "hobbit holes" (leurs maisons) se sont déroulées dans des studios à Wellington et pas ici dans le village
• dans le film, les hobbits aiment faire la fête et boire de la bière. Normal donc qu'à la fin de la visite, on nous en serve gratuitement : on a le choix entre 3 types de bières dont une locale exclusivement produite pour le village des hobbits et donc unique au Monde. Ils sont forts quand même !
Enfin et très très important (je finis par le meilleur 😁), Rotorua est le seul endroit en Nouvelle-Zélande où la culture maori est encore très présente. Les maoris sont longtemps restés à cet endroit pour les avantages des eaux thermales qui leur permettaient d’avoir de l’eau chaude pour la cuisine, la toilette etc.
Je me suis beaucoup renseignée pour en savoir plus sur qui ils sont et quelles sont leurs traditions. J'ai appris plein de choses et surtout j'étais trop heureuse de rencontrer de "vrais kiwis, de vrais maoris". Entre eux, ils s'appellent "My People", c'est beau.
Quelques précisions que je trouve intéressantes :
- un kiwi peut ne pas être maori mais un maori est toujours kiwi s'il vit en Nouvelle-Zélande
- les Maoris sont arrivés en NZ il y a plus de 1 000 ans depuis leur terre natale polynésienne
- ils sont couverts de tatouages qui racontent toujours une histoire de leurs ancêtres. Nombreux sont ceux qui en ont sur le visage car c'est une partie du corps qui est sacrée. Les femmes en ont surtout sur le menton et les hommes sur la tête. Autrefois ils étaient réservés aux personnes qui avaient un statut social tels que les guerriers et les personnalités importantes
- le chant et la danse occupent une grande place dans la culture maori. Par exemple, les All Blacks dansent toujours le haka avant de commencer un match de rugby. Cette danse guerrière donne du courage et intimide l’adversaire. Chaque geste, chaque son et chaque parole sont calculés pour effrayer l’ennemi.
Après Rotorua et ses alentours, direction la ville de Taupo.
Mais en partant, j'ai quand même eu un regret : j'aurais aimé explorer le volcan nommé "White Island".
Le nom complet de l'île est Te Puia o Whakaari, qui signifie « le volcan dramatique ». Et en effet, il l'est et c'est pour ça qu'aujourd'hui plus personne ne peut le visiter : début décembre 2019, deux éruptions ont eu lieu et ont tué une vingtaine de touristes dont principalement des australiens.
Quand je demandais aux locaux l'endroit le plus dangereux en NZ, ils me répondaient tous la White Island. Ils sont d'ailleurs tous encore sous le choc, c'était il y a seulement 3 mois...
Pour voir l'éruption impressionnante en quelques secondes : https://youtu.be/WxnSCzYndaw
4/ TAUPO : 3 jours
J'y ai fait une randonnée pour aller voir la cascade la plus connue du coin HUKA FALLS et encore et toujours des cratères fumants de volcans.
Sur le chemin du retour, je rêvais secrètement que quelqu'un s'arrête et me ramène à mon auberge car j'en avais plein les pattes 😅 mais je n'avais jamais fait d'auto-stop et commencer à en faire seule ne m'inspirait pas plus que ça.
Et qui je vois tout d'un coup s'arrêter devant moi alors que je n'ai rien demandé ? 2 petits vieux anglais vivant en NZ depuis 50 ans. Ils m'ont rapprochée de ma destination finale alors que ce n'était même pas leur direction. Trop sympas 🤗
Dans la ville Taupo en elle-même, il y a du street art à observer, le lac le plus grand de NZ à explorer, un des mac donald's les plus originaux au Monde où manger (dans un avion) et puis des potes chiens qui se baladent ou font une sieste avec moi et ça, c'est trop cool !
Ah oui, et j'étais dans une super auberge avec plein de gens super sympas et des proverbes comme j'aime !
Une grosse surprise tout de même : les magasins ferment tous entre 16h et 17h ! Incroyable. Quand je leur demande pourquoi ils ferment si tôt, ils me répondent : "pour profiter de la vie". Magnifique réponse !
Mais du coup, quand tu reviens d'une randonnée vers 18h et que le lendemain, tu en as une autre avec un départ à 5h du matin, ben tu te retrouves sans sandwich, avec les 3 pauvres bananes qui te restent dans ton sac 😅
Car oui, le lendemain, je faisais le trek le plus connu de la NZ : le TONGARIRO !
Et qui j'allais retrouver au départ de cette randonnée ? Mes copinous du Laos (d'un autre groupe que les 1ers copains revus à Auckland) !!!
Oui, eux aussi étaient en NZ ! Et notre timing commun était excellent car on avait prévu de faire ce trek le même jour donc bien sûr qu'on allait le faire ensemble ! Le seul hic c'est que l'on se retrouvait un vendredi 13 ce qui nous a fait un peu douter 😅. Mais finalement je crois que ça nous a porté chance : grand soleil, pas froid, lumière sublime... bref le bonheur de passer cette journée avec eux.
Je vous les présente un peu. Aurélie et Andrew, venant de la Meuse. Qui sait où ça se situe en France ? Eux, seulement eux 🤣. Pour la petite histoire, Aurélie avait prévu de faire un tour du Monde cette année mais 6 mois avant son départ, elle rencontre l'Andrew qui la rejoindra pendant son voyage. Et comme si ça ne suffisait pas, le petit la demandera en mariage à Bali. C'est pas mignon tout ça ? 💕
Evidemment je me suis déjà imposée comme témoin de leur histoire, organisatrice de l'EVJF, témoin de leur mariage, marraine de TOUS leurs enfants (faudra quand même me réexpliquer en quoi ça consiste exactement hein) etc. Vous êtes contents les A&A ? 🤣
C'est important que vous appreniez à connaître ces 2 énergumènes car ils vont jouer un rôle essentiel dans la suite de mon voyage 😅
Mais d'abord, voici le reportage photos de notre trek au Tongariro. Paysages uniques au Monde. Je ne sais pas comment décrire toute cette beauté et ces endroits surréalistes. C'est ici que le film le Seigneur des anneaux a été tourné en partie avec la fameuse montagne du destin que Frodon et Sam grimperont pour détruire l'anneau.
On a célébré la fin de ce trek dans un endroit incontournable que je vous laisse deviner :
Le lendemain, on s'est retrouvés pour se balader mais surtout pour qu'ils me tiennent la main pour que je fasse un saut à l'élastique. Ne me demandez pas pourquoi j'ai voulu faire ça, je m'étais toujours dit JAMAIIIIIIS !! Bon ben, raté. Je ne sais pas. J'avais envie de faire une folie. De me challenger. Je ne l'aurais jamais fait sans une personne de confiance à mes cotés. Là, j'en avais 2. Royal ! Alors je me suis lancée. J'ai payé la veille pour m'obliger à le faire le lendemain car sinon je perdais tout l'argent si je renonçais. Il faut se faire violence de temps en temps 😂. Je dois vous avouer avoir fait attendre tout le monde 10 minutes avant de sauter. Le staff n'en pouvait plus de moi. Je leur faisais prendre du retard sur les sauts suivants. Mais ça ne se contrôle pas une peur ! En plus j'ai le vertige. Rappelez-moi pourquoi je faisais ça 😂?
Bon allez, 1, 2...10 minutes et hop je saute en criant comme jamais. Et à chaque rebond svp. Je crois que j'ai réveillé tout le voisinage ! Mais c'était fait ! Je ne sais pas si j'ai aimé honnêtement ! Mais je crois que je n'en referais jamais. Mais bon, ne jamais dire jamais !
J'ai donc sauté de 47 mètres, ce qui me paraît peu quand je vois qu'Aurélie avait fait de même la semaine précédente dans le sud de la NZ mais à 134 mètres 😅. Il y a des fous partout !
LIVE MORE, FEAR LESS comme ils disent. Ils m'ont eue avec leur slogan je pense 🤙
J'ai évidemment la vidéo mais comme d'habitude, je ne peux pas l'héberger sur ce blog, dommage.
Le reste de la journée, on a chillé, fait des bêtises, réalisé des vidéos où je suis évidemment la scénariste et eux mes acteurs. Y a qu'à voir leur état 😏
On s'occupe comme on peut !
On s'est quittés en fin de journée après 2 jours géniaux ensemble. Eux continuaient vers le nord et moi vers le sud.
Ce jour-là, on est le 14 mars et le coronavirus tue déjà des milliers de personnes dans le Monde mais en NZ, il n'y a alors que 2 cas, ce qui ne nous inquiète pas plus que ça. Surtout que les élections municipales avaient été maintenues en France donc on se dit qu'il n'y a pas de quoi s'en faire ou même penser à rentrer. Ici, on se sent en sécurité et on ne pense pas à ce moment-là que la situation va se dégrader. On en parle, on commence à peser les pour et les contre mais ça reste encore très hypothétique.
Pour anticiper, on est tout de même partis en mission "achat de masque". A Taupo, il n'y avait que 2 pharmacies. La 1ère était en rupture de stock et la 2ème, on a 2 asiatiques qui nous sont passés devant pour acheter le tout dernier kit de masque !! On était tellement tellement énervés contre eux ! Le kit était devant nos yeux, on faisait la queue et tranquillement, eux, passent devant et nous le prennent. On a compris qu'après coup que c'était le dernier kit. On avait très très envie de leur faire un croche-patte !
Je partais le lendemain pour la ville de New Plymouth où j'en ai finalement trouvé car peu de touristes passent par là 🤙
5/ NEW PLYMOUTH : 1 jour
J'y ai rencontré un couple de français d'une soixantaine d'années et leur fils, vivant dans l'auberge de jeunesse dans laquelle j'étais, le temps d'acheter une maison dans la ville. Ils vivent en NZ depuis 10 ans et cherchent maintenant à s'installer à New Plymouth. Je parlerai des heures avec eux, de leur vie, de leur regard sur la NZ et la France et puis évidemment sur le virus qui se rapproche. Eux ne sont pas inquiets à ce moment-là. Du coup, ça me rassure.
J'irai visiter la ville en ayant l'esprit un peu plus serein grâce à eux.
Au programme, des plages de sable noir, une galerie d'art, un peu de street art et un temps gris. Tellement nuageux que je n'ai pas pu randonner autour du Mont Taranaki. Il fallait attendre 2 jours pour avoir du soleil et pouvoir y aller mais comme je n'ai pas eu de coup de cœur pour cette ville, je suis partie le lendemain, direction la capitale de la NZ : Wellington.
Avant de partir, je passerai ma soirée avec 2 jeunes français bien sympas, l'un voyageant en NZ depuis 5 mois et l'autre qui l'a rejoint pour 3 mois de vacances. Ils devaient tous les deux prendre un avion dans les jours qui venaient pour aller aux USA puis à Hawaï. On parlera pendant des heures de nos options qui commencent à se limiter car tous les pays sont en train de se confiner, certains instaurent un couvre-feu, et les compagnies aériennes commencent à limiter leurs escales et leurs vols. On comprend que quelque chose de très grave est en cours dans le Monde entier mais on n'arrive pas encore à se dire que notre tour du Monde pourrait potentiellement prendre une autre tournure. On parlera un bonne partie de la nuit de cette situation.
Nous sommes alors le 17 mars, la France entre en confinement sous nos yeux ébahis. Les 2 français remontaient vers le nord et moi j'allais toujours vers le sud, dans l'espoir d'accéder à l'île du sud.
6/ WELLINGTON : 2 jours
Pour y arriver, j'ai passé une journée dans le bus local. Bizarrement, l'ambiance est différente de d'habitude. Les gens essayent de tous s'éloigner les uns des autres mais ils ne portent pas encore de masques. On est encore loin de la psychose qui a lieu dans le reste du Monde.
Dans le bus, je retrouve Charlotte, une française que j'avais rencontrée quelques jours avant à Rotorua. Elle avait commencé son tour du Monde 1 mois avant donc autant vous dire qu'elle était totalement dans le déni d'un retour envisagé en France.
Je passerai mon 1er jour à Wellington à visiter la ville : plages, musée Te Papa le plus connu de la NZ, tramway, parcs, le Mont Victoria et ses maisons bien riches etc.
Mais voilà, ici, c'est une grande ville et je sens les choses évoluer dans le mauvais sens. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que la NZ se prépare à se confiner aussi car en l'espace de quelques jours, elle a vu une centaine de nouveaux cas atteints du virus. Pourquoi ? Car de nouveaux voyageurs dans le pays sont arrivés et pour certains ne se sont pas confinés. Pourtant, la Première Ministre avait formellement demandé à tous les nouveaux de s'auto-isoler pendant 14 jours. Mais certains ne le feront pas et se feront expulsés illico presto. Ici, ça ne rigole pas. Les règles sont les règles. La police néo-zélandaise se rend sur chaque lieu où le voyageur a indiqué habiter pendant son confinement. S'il partage une chambre avec quelqu'un ou s'il n'est pas là où il avait dit qu'il serait, il se fait virer du pays.
Mais à cause de ces abrutis, le virus s'est propagé, ce qui a provoqué la colère des locaux qui ne supportent pas que l'on ne respecte pas la loi ni leur île. Et puis il y a eu cette histoire du franco-australien qui avait fait un test à Brisbane mais qui n'a pas attendu les résultats et a pris un vol pour Wellington. Il était positif. En arrivant, lui et ses copains et se sont faits arrêter et emmener en quarantaine pour se faire ensuite expulser. Oui, les règles sont les règles ici.
A cause d'eux, les français ont commencé à être mal vus. Certains se sont faits refouler des hôtels ou on leur a annulé leur woofing ou leur job.
De mon côté, je devais normalement prendre un ferry le lendemain de mon arrivée à Wellington, pour enfin commencer l'exploration de l'île du sud. Mais devinez quoi, dans la nuit, je reçois un mail me disant que le ferry est annulé. Ok, ça ne sent pas bon.
Je rejoins alors le groupe de français avec qui j'avais sympathisé dans mon auberge. Ils parlent du virus. Tout le monde en parle. On a plus que ça en tête. On se demande quoi faire. On avait plusieurs choix possibles mais ils commencent à tous s'annuler au fur et à mesure que les pays ferment leurs frontières, comme venait de l'annoncer l'Australie qui interdisait désormais ses entrées et sorties sur son territoire. Ok donc déjà je peux oublier mon vol pour Melbourne 10 jours plus tard. Je crois qu'en fait, je peux oublier mon voyage en Australie.
Il me reste alors ces alternatives :
-> rester en NZ avec le risque qu'il n'y ait plus aucun vol pendant minimum 3 mois et que la NZ interdise les sorties et la France les entrées. Je serai alors coincée ici. Mais pourquoi rester si on est de moins en moins les bienvenus, que les auberges et les campings ferment, que les jobs s'annulent, que je n'ai donc pas d'endroit où me confiner si cela arrive (les air bnb sont hors de prix) ? Et puis toutes les attractions touristiques sont en train de fermer, les transports aussi...
-> aller dans un autre pays comme l'Indonésie où toutes les frontières sont encore ouvertes et les entrées et sorties autorisées. Mais si je tombe malade, le système de santé ne sera pas bon et là-bas, je serai seule
-> rentrer en France. Cela veut dire mettre un terme à mon rêve de toujours, mon tour du Monde, mon voyage en Australie mais surtout le sud de la NZ que j'avais tant envie d'explorer. Cela veut dire rentrer au milieu de milliers de voyageurs et attraper plus facilement ce virus. Cela veut dire que je serai à l'hôtel les premiers jours car il y avait toujours des locataires dans mon appartement. Cela veut aussi dire que je dois réserver un vol immédiatement avant que les prix ne deviennent fous, que je dois prendre une décision maintenant tout en étant sûre que les escales ne fermeront pas avant que je n'atterrisse à Paris sinon je serai bloquée dans le pays du transit.
Avec les français, on étudiait toutes les possibilités qui nous étaient encore offertes pour prendre une décision. On suivait tous les pages facebook et twitter des Ambassades en NZ, en France mais aussi en Australie, à Dubaï et à Hong Kong car on voulait savoir si les escales potentielles pour rentrer en France pouvaient fermer. Tout semblait se jouer dans les prochaines heures. Mais on n'avait pas de réponse claire de l'Ambassade de France pour se décider. On attendait donc de voir comment tout ça allait évoluer.
LA DECISION
Et puis, ça arrive enfin, au moment où on est tous réunis : un message clair et précis du ministre des affaires étrangères qui, cette fois-ci, contrairement à la fois dernière, ne nous invite pas à rentrer mais nous demande de revenir dès que possible en France, au risque de rester bloquer plusieurs mois faute d’avions ! Car oui, le Monde était en train de s'arrêter, la psychose s’installait, l’insécurité et la panique un peu partout avaient commencé, le virus continuait de se propager à une vitesse folle et les morts s’accumulaient.
Quant à la Nouvelle-Zélande, les personnes infectées étaient de plus en plus nombreuses.
C’est à ce moment-là, à cette demande précise du ministre, que j’ai décidé de rentrer, après des jours de confusion, sans message vraiment clair de la part du gouvernement.
Mais pour cela, je devais attendre le retour de l’agence par laquelle j’avais acheté mon billet tour du monde. Elle a mis 3 jours à me rappeler et me confirmer qu’elle ne pouvait rien faire pour m’aider et que je devais moi-même acheter mon vol retour. Pour sa défense, les compagnies aériennes étaient injoignables et donc il lui était impossible de me proposer quoi que ce soit.
Ni une ni deux, je décide de réserver un vol mais pas seule. Ce qui est bien quand on voyage, c’est que l’entraide et la solidarité sont de mises, toujours. En NZ, il y avait donc ce groupe de français avec qui j’étais mais aucun d’eux ne voulaient encore abandonner son rêve. Ils voulaient tenter de rester encore 1 mois sur place et voir ensuite comment ça allait évoluer. Ils changeront tous d'avis quelques jours après mais pour certains, ce sera trop tard, ils devront attendre le rapatriement qui a pas mal tardé 😦.
J'avais également 6 autres potes en NZ à ce moment-là, tous connus au Laos. Il y avait Jessica et Jérémie, revus dans mon auberge à Auckland, Aïda et Raph, qui étaient encore dans le sud et Aurélie et Andrew avec qui j’avais passé quelques jours dans le Nord (avec Jessica, Jérémie, Aïda et Raph, on avait fait un road trip ensemble au Laos).
On s'appelle tous direct. Que fait-on ? Que décide-t-on ?
Pour ma part, c’était sûr, je rentrais. Aurélie et Andrew n’attendaient que mon GO pour réserver, on s’était mis d’accord quelques jours avant : si ça se gâte, on rentre direct ! Il n’y avait plus de raison de rester ici. Ça allait devenir très compliqué pour nous, français ou même pour les touristes en général, car on était désignés comme les coupables d'avoir amené le virus sur leur île.
Quant à Aïda et Raph, Jérémie et Jessica, ils voyageaient en van, ils ne voyaient donc jamais personne et dans les campings, les gens ne se parlaient pas vraiment me disaient-ils. Ils n’avaient donc pas du tout le même ressenti que moi. Pour eux, ce n’était pas si grave. Tout allait revenir à la normale. Je ne pouvais pas les convaincre de rentrer donc avec Aurélie et Andrew, on a tenté tant bien que mal d’acheter un billet de notre côté, malgré les prix qui grimpaient de minute en minute : ça passait de 670€ à 4000€ puis 7000€ en quelques secondes, on hallucinait ! Comment était-ce possible ? Ok « business is business » mais là, c’est de l'inhumanité ! Où est la solidarité ?
Après avoir fait d'autres recherches, on en trouve enfin un à 700€ (avec frais d’annulation, qui sait…), pas si mal pour un pays si lointain. Avec du recul, je pense que c’était la seule fenêtre de tir que nous avions pour quitter le pays à un prix non exorbitant et avant qu’il ne passe en confinement total.
Nous devions donc nous envoler 2 jours après, en espérant que la Nouvelle-Zélande qui venait d’interdire toute entrée sur son territoire ne ferait pas de même avec les sorties comme l’Australie l’avait décidée quelques heures plus tôt !
Il me restait donc 24h pour prendre un bus de 12h pour rejoindre l’aéroport d’Auckland. De même pour Aurélie et Andrew qui eux, voyageaient en voiture / tente. Dans mon bus, pas un bruit. Beaucoup de monde. Les gens n'osent pas parler de peur d'être infectés ou d'infecter d'autres personnes. Certains ont des masques.
Après une journée de transport, me voilà enfin arrivée à Auckland. Autre ambiance. Les gens portent tous des masques, la Première Ministre fait de plus en plus d'interventions télévisuelles. Je me dis qu’elle ne va pas pouvoir éviter le confinement. Dans quelques heures, elle sera obligée de l’annoncer. Je me prends pour la première fois depuis longtemps une chambre toute seule pour m’auto-confiner au moins 1 nuit. Le lendemain, direction l’aéroport.
Ces derniers jours en Nouvelle-Zélande furent intenses, pleins de questionnements, de réassurance entre voyageurs, de galères potentielles qui étaient en train de se profiler, d'incertitudes, de situations cocasses, de changements non-stop dans tous les pays. On était accrochés aux informations 24h/24. On a senti que les français étaient de moins en moins les bienvenus ici, les hôtels frileux, les auberges de jeunesse risquant de fermer, les employeurs nous demandaient de nous auto-confiner 14 jours avant de venir travailler ou annulaient notre venue. Les supermarchés commençaient à être en rupture de stock de gels, lingettes, produits alimentaires. Ici, au pays des Kiwis et des All Blacks, la tension était de plus en plus palpable dans les rues…
On se dit alors que l’on a bien fait de prendre un vol retour. Car personnellement, j’ai plus de 30 ans donc impossible de demander le « work holiday » pour travailler et gagner de l'argent en attendant de pouvoir revenir en France. Et je ne peux plus compter sur les revenus de mon appartement car toutes les réservations sont en train de s’annuler, normal vu la situation. Ça va durer des mois et s’il y a un rapatriement, nous serons sûrement les derniers concernés. On prend peur. On se dit que l’on doit partir dans les heures qui viennent, ce qui nous rassure un tout petit peu. On espère ne pas avoir raté le coche comme d'autres amis sur place qui n'arriveront pas à réserver un vol à temps. A cette heure-ci, certains ont réussi à repartir mais d’autres sont coincés et n’ont aucune certitude de pouvoir rentrer dans les semaines à venir.
Le jour de notre départ, je dis au revoir à la NZ, à mon tour du Tonde et je retrouve mes 2 amis, mes 2 acolytes avec qui on s’apprête à vivre un retour… non planifié et incertain.
Tout s’accélère : l’Australie et Dubaï, pays où nous devions faire des escales, annoncent fermer les transits dans quelques heures et la Nouvelle-Zélande donne 48h à son pays pour se confiner…
On a croisé les doigts très très forts pour que ces délais ne soient pas raccourcis car à quelques heures près, on aurait pu rester coincés ici.
Le retour fut très long : 5h de vol jusqu’à Melbourne puis 8h35 d'escale, 14h de vol jusqu’à Dubaï, 1h30 d'escale, 7h40 jusqu’à Paris. Plus de 40h de voyage !
En organisant mon tour du Monde, je me souviens pourtant avoir tout fait pour planifier un itinéraire où je n'aurais pas besoin de faire un trajet France-Nouvelle-Zélande d’une traite... raté !
Mais quelle joie et quel bonheur d’être accompagnée de mes 2 stars. Malgré la situation, on a ri, on a essayé de se détendre, ça ne servait à rien de stresser. On a accueilli les bonnes et les mauvaises nouvelles comme on a pu, en essayant de trouver toujours une solution. Je nous déclare ainsi des « problem solving ». Oui c’est gratuit, allez 🤙
Et puis, vu les tensions qui nous attendaient en France, heureusement qu’on avait encore le sourire. On a quand même vu l’atmosphère se dégrader au fur et à mesure des vols : 3 avions / 3 ambiances. Et on a aussi eu quelques surprises :
• aucun contrôle des passeports lors des escales. Incroyable. De peur d’être infecté par le virus, il n’y a pas de personnel pour nous tamponner la sortie du territoire néo-zélandais ni l’arrivée en France. Pour rentrer illégalement dans les pays, c’est LE moment !
• les gens ne portaient pas de masque ni de gants sur les deux premiers vols et en particulier le personnel à bord. Etonnant. On n’a pas très bien compris. Tout le monde était assez calme
• les deux derniers vols étaient pleins. On était les uns à côté des autres. Aucune distance entre nous. Certaines jeunes filles craquaient. Si elles étaient dans la même situation que nous, elles devaient ne plus dormir depuis déjà quelques jours et avec la pression, le délai si court pour rentrer, les mauvaises nouvelles qui tombaient au fur et à mesure, elles n'en pouvaient plus
• sur le dernier vol, de Dubaï à Paris, l’atmosphère fut pesante. Les français étaient tendus, râlaient (j’avais oublié…). Tout le monde sans exception portait un masque et certains des gants. On a même assisté à une "battle" de masques et de gants. Certains étaient ultra sophistiqués, d’autres très esthétiques, de toutes les couleurs et nous, ils étaient juste basiques. C’est là que je me suis dit que même en pandémie, la mode existe toujours ! Grâce à elle, on était prêts à en découdre avec ce satané virus.
Après presque 2 jours de voyage, on arrive enfin à Paris ! Le terminal où nous atterrissions fermait le soir même pour plusieurs semaines ou mois. Timing incroyable ! Mais quelle surprise : aucun accueil, rien, nada ! Personne pour nous diriger, nous aider à rentrer chez nous, nous confirmer la quarantaine ou le confinement en tant que nouvel arrivant sur le territoire français. On est vraiment surpris. Il y a quelqu'un de l’aéroport qui nous dira quand même : « Ben non, y a rien de prévu pour vous et pour les autres d’ailleurs ». Autant vous dire que l’on s’est marrés ! Mais on me dira par la suite que c’était normal, qu’il y avait moins de risque de transmettre le virus au personnel sur place. OK. Je peux comprendre. Mais on avait déjà pas mal d’appréhension de découvrir l'étendue des dégâts, les rues vides, les policiers et cette absence totale du gouvernement ne nous a pas aidé ! J’ai de la chance, j’habite Paris donc j’ai pu rentrer en taxi mais mes amis habitaient à 2h de la capitale. Les trains étaient annulés et personne ne pouvait venir les chercher. Ils ont du prendre un taxi et dépenser encore 300€ !
Et puis, nous n’avons pas compris ce tel décalage entre les autorités françaises à l’étranger et celles absentes à notre arrivée. Car oui, pendant toute cette course à la montre pour rentrer, la France a été présente. Même si les Ambassades n'avaient pas toujours de réponse à nous donner, elles ont fait leur maximum dans cette situation complètement inédite. Elles ne nous ont pas délaissées. Elles nous répondaient rapidement sur Twitter, Facebook. Elles mettaient à jour les nouvelles directives presque en temps réel. Essayaient de négocier et de prolonger le délai pour attraper nos avions avant que les escales soient fermées. Elles ont fait preuve de réactivité et de soutien et je ne m'attendais pas à ça de leur part. Alors MERCI à elles (je sais qu’elles ne me liront pas mais ça fait plaisir de les remercier quand même 😀), merci de ne pas m’avoir fait sentir seule au bout du Monde. Merci d’avoir été là et de l’être encore pour tous les français à l’étranger et en particulier mes amis qui ont vécu et vivent encore cette situation pour certains. Mes amis avec qui on s’est serrés les coudes et on continue. L'entraide est énorme. Ça vaut tout l’or du Monde.
Et merci à vous mes loulous, Aurélie et Andrew ! Franchement, quelle rigolade d’avoir voyagé avec vous même dans ces conditions ! Je vous adore mais ça, vous le savez donc je ne vais pas m’éterniser là-dessus. Pensez bien à mon transat personnalisé quand je viendrai vous rendre visite dans la Meuse. J’ai hâte que l’on se fasse cette fameuse raclette dont on s’est parlés et que l’on se réunisse avec Aurélie (une autre) et Maxime (les 2 autres potes du groupe). Maxime, qui lui, bosse toujours car il travaille dans une banque. Il est donc de 1ère nécessité…
Sur le chemin du retour, je réalisais qu’après 8 mois de voyage, les retrouvailles avec la famille et les amis ne seraient pas pour tout de suite. Que mon rêve australien, je pouvais l’oublier pour quelques années. Que mes 2 amis qui vivaient en Australie et avec qui on avait prévu de se revoir après des années de distance, ce serait finalement pour dans très longtemps. Que voyager, c’était fini pour un temps.
En arrivant, j’avais mon autorisation de sortie pour me déplacer de l'aéroport à mon domicile. Surréaliste. Je n'arrivais pas à comprendre ce qu’il se passait. J’avais quitté la France avec les gilets jaunes qui étaient encore de sortie et je rentrais en temps de "guerre sanitaire". Une pandémie mondiale. La peste du siècle. Qui aurait pu l'anticiper. Mon tour du Monde, j’y pensais depuis 10 ans et c’est enfin quand je passais à l’acte que le Monde entier passait en autarcie à cause d’une chauve-souris...
Tout ça m’a fait peur. Comme à des milliards de personnes partout sur la planète. Et encore j’avais de la chance, je ne faisais pas partie des plus pauvres pour qui se confiner était juste impossible. Les oubliés de notre société. Les plus faibles. Quelle tristesse de voir qu'en tant de danger mortel, ils ne sont toujours pas ou que peu pris en compte. J’étais heureuse de voir que l’association pour laquelle j’avais été bénévole avant mon voyage, ENTOURAGE (https://www.entourage.social/), était encore et toujours présente pour eux.
Mais que nous réservait l'avenir ? Combien de temps allions-nous être en confinement ? Comment l'économie mondiale allait pouvoir se remettre de tout ça ? Qui serait humain et inhumain ? Comment la France allait pouvoir s’en sortir alors qu’elle ne testait pas massivement, qu’elle était en pénurie de masques et de gants et qu’elle avait l’air de « prendre son temps » de prendre de « vraies décisions » ?
J’avais l'espoir que l’on puisse retrouver une vie normale très bientôt. Que je puisse embrasser mon père. Revoir mes frères, mes nièces, prendre l'apéro avec mes amis. Que je reprenne mon travail.
Mais comme si ça ne suffisait pas, quelques jours après mon retour, pour des raisons de santé autres que le virus, j’ai dû emmener mon petit papa aux urgences (papa, la prochaine fois que tu veux me voir, on s'appelle, ce sera plus simple 😉). Evidemment, on s'est fait arrêtés par la police mais ils ont été cools quand ils ont vu la tête de mon père lol ! Maintenant, il va mieux mais pendant une demi-seconde, on se dit que ça ne va pas le faire. Les hôpitaux étant déjà sous l’eau avec ce covid-19, est-ce que les autres pathologies sont toujours traitées ? Dans quelles conditions ? Est-ce que c’est assez safe de rentrer dans un hôpital sans infecter / être infecté ? Et en le ramenant en voiture, j’avais peur de l’infecter si j’avais le virus. Car cela ne faisait pas encore 14 jours que j’étais confinée et j'avais croisé des centaines de personnes à l'aéroport donc je pouvais peut-être l’avoir.
Jusque-là, je croise les doigts mais lui comme moi, on a rien chopé ! Pourvu que ça dure.
Je vous écris maintenant de mon appartement où je suis rentrée. Il est 10h34, j'ai fait mes courses, le soleil arrive dans quelques heures sur mon balcon où j’ai réinstallé ma table et ma chaise. Je regarde les joggeurs courir dehors. Je n’ai toujours pas remonté mes dizaines de cartons chez moi. Pour le moment, je me satisfais de ma garde-robe que j’ai mise pendant ces 8 derniers mois (lavée depuis hein !). Je n’ai pas besoin de grand chose d'autre. Et puis, on vient d’annoncer que le confinement durerait 2 semaines de plus donc j’ai bien assez de temps pour faire tout ça.
J’ai un programme chargé je vous avoue, je suis overbookée 😏 : je dois m’occuper des assurances pour essayer de me faire rembourser mon billet tour du Monde et mon vol retour, dormir, reprendre une mutuelle, dormir, trier mes milliers de photos et de vidéos, dormir, décider de ma carrière professionnelle, dormir et surtout essayer d’aider comme je peux les copains encore à l’autre bout du Monde, qui sont pour certains, dans une bonne galère…
Et puis avec les autres copains qui eux ont réussi à rentrer d'un peu partout dans le Monde, on est bien contents de s'envoyer nos arrivées en photos et vidéos et de discuter de nos ressentis de cette fin de voyage et de la suite.
Il est maintenant temps aussi que je fasse un bilan de ce voyage (5 mois en avance, tristesse 😦)