L'Indonésie est le 4ème pays le plus peuplé au monde, le 1er pays musulman, le plus grand archipel au Monde et le pays compte 17.000 îles, 50 parcs nationaux et 129 volcans encore actifs.
Sur ces 129 volcans, j'ai eu la chance d'en explorer 4.
Je vais vous raconter ça car ce furent des moments intenses et inoubliables 🔥
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LE TREK DU MONT RINJANI à Lombok
Tout ne s'est pas passé exactement comme prévu 😅
Il faut savoir que suite au tremblement de terre de 2018, le gouvernement a fermé le chemin menant au sommet du Mont Rinjani mais les trekkeurs peuvent quand même aller jusqu'au cratère. C'est donc ce que je devais faire !
Le trek devait durer 2 jours et 1 nuit sous tente avec vue sur le cratère.
Je partage cette aventure avec une française Elsa qui a booké la veille du départ, j'adore ahah ! Je la rencontre donc pour la 1ère fois dans le taxi nous emmenant au village de Senaru, là d'où partent les randonneurs.
Elle est très sympa, très cool, open-minded, tout ce que j'aime. Surfeuse, elle est monitrice de ski l'hiver et kiné le reste du temps. Elle fait aussi du triathlon et ça, je vous avoue que ça ne m'a pas vraiment rassuré au début, niveau très élevé !
On apprend donc à faire connaissance quand on réalise que sa meilleure amie travaille avec un de mes potes (oui, toi @Mathieu 😁) !! Improbable ! Le Monde est donc si petit que ça ?!
Bref, tout ça pour vous dire que je commence le trek hyper soulagée car je sais que je vais me marrer avec Elsa.
Notre guide HERO (oui c'est son vrai prénom) est assez génial également. Il comprend vite que nous sommes des petites rigolotes et que l'ambiance va être top entre nous. On est là pour marcher, rire et profiter à fond ! Nos 2 porteurs sont le beau-frère et l'oncle de notre guide. Ils travaillent en famille, ça ajoute une dimension encore plus humaine à ce trek difficile pour eux qui portent plusieurs kilos sur leurs petites épaules.
Jusque-là, tout allait donc bien !
On commence à marcher à 7h30 du matin, on rencontre les autres groupes : beaucoup de jeunes entre 25 et 35 ans, quelques français. Au total, on doit être une quarantaine de touristes à monter ce volcan ce jour-là.
C'est parti pour 11 km de montée jusqu'au cratère culminant à 2641 mètres d'altitude.
Après avoir marché assez vite les 9 premiers kilomètres dans la jungle (notre guide a dû nous ralentir car Elsa et moi allions vraiment trop vite, genre 2h d'avance selon lui ! 😋), on découvre enfin le haut de la montagne. Il nous reste environ 1,5 km, on y est donc presque !
Mais on a la surprise de voir sur la droite du versant une partie de la montagne ON FIRE !
Il a l'air de se propager assez vite à cause du vent. On voit les porteurs redescendre en courant, des groupes qui étaient plus haut reviennent affolés...
Ils nous expliquent que le feu est trop rapide et que l'on va être encerclés si on continue de monter.
C'est un peu le chaos car les guides ont l'habitude de gérer des situations avec des tremblements de terre mais ils n'ont pas de connaissances sur les incendies. Personne n'ose vraiment prendre la décision de redescendre. Continue-t-on de grimper pour voir au moins le cratère qui est si proche ? Sauf que l'on risque d'être pris au piège ? Mais on est si proches du but !
Notre guide a peur que son boss lui reproche de nous avoir fait redescendre et que l'on se plaigne. Ce qui n'arrivera évidemment jamais. Notre sécurité avant tout !
Après moultes hésitations, Elsa qui a été formée aux risques d'avalanche en montagne prend la décision de nous faire redescendre car Hero est trop long à se décider avec les autres guides. Il a l'air aussi tout triste et on comprendra après pourquoi : il réalise qu'il va perdre son job à cause de ce "big fire" qui est en train de tout raser... Pour nous, c'est un trek qui s'achève mais pour lui, c'est le début de la galère...
On décide donc de redescendre en courant les 9km montés. 18 km au total dans la journée, c'est sympa 😝
Au début de la descente, on panique un peu car on a vraiment peur de se faire encercler par les flammes. Il n'y a qu'un seul chemin pour monter et redescendre et le feu semble se diriger de l'est vers l'ouest, il peut donc nous rattraper à tout moment.
Arrivés enfin en bas après avoir couru, on ne réalise pas encore ce que l'on vient tous de vivre. On est avec tout le monde, Hero s'assure que les porteurs sont bien là et que personne ne manque à l'appel. Il n'y a pas eu d'accident donc tout le monde est soulagé.
Pour finir tout de même cette folle journée, Hero et d'autres guides décident de nous emmener sur la plage, face au Rinjani pour camper.
La soirée va être assez incroyable et presque inexplicable tellement on ne comprend pas vraiment ce qui vient de se passer.
Sur le chemin vers la plage, on découvre l'ampleur de l'incendie... ça fait un peu peur !
On était arrivés exactement là où on voit le feu...On passera la soirée avec d'autres touristes français, irlandais et anglais principalement. Des gens adorables dont 2 moniteurs de ski encore (ils sont donc partout ?) et 1 pisteur.
Les locaux nous rejoindront également avec leurs familles au cas où le feu arrive jusqu'au village. Sur la plage, on devrait tous être en sécurité. Mais finalement on se rend compte que personne ne maîtrise vraiment le sujet parmi les guides...
On se lave dans la mer après tous ces km réalisés dans la poussière et le stress, on assiste au coucher du soleil en mangeant des fried bananas et en buvant du thé, on mange un repas excellent qui a été préparé par nos porteurs (on aurait dû le déguster en haut du Rinjani, tant pis), on échange tous ensemble, on boit des Bintang et on finira par faire un karaoké avec la vue sur la mer d'un côté et la lune sublime ce soir-là et sur le Rinjani en feu de l'autre. Scènes de vie très étranges, un peu surréalistes.
Tout le monde a le sourire, l'ambiance est top mais on n'oublie pas que le feu est toujours devant nous. On sait que l'on doit rester aux aguets et surveiller cette nuit l'avancée de l'incendie. Car ici, pas de pompiers, pas d'hélicoptère pour arrêter le feu, il faut attendre qu'il s'éteigne tout seul...
Hero m'explique qu'il a le cœur lourd, il va devoir retourner sur les îles Gili pour être cuisinier en attendant que le Rinjani soit de nouveau praticable. Il ne verra pas sa femme et son fils pendant quelques temps... On comprend que les locaux entrent dans une période très dure car à Lombok, à part le trek du Rinjani, il n'y a pas grand chose à faire. Les touristes vont donc être de moins en moins nombreux...
Après très peu d'heures de sommeil, on se réveille pour le lever du soleil et on réalise que le feu est toujours actif 😶😫
Un dernier au revoir à l'équipe de folie avec qui j'ai passé des moments uniques, stressants, joyeux et rares et je reprends la route. Quelle aventure 😆
🔥💙On prend le petit-déjeuner puis on repart direction l'hôtel. Dans 2 heures, je dois prendre un bateau puis une navette et un taxi pour aller à Denpasar car le lendemain, j'ai un avion pour découvrir le parc national de Komodo à Flores 😅
Sur le chemin de l'hôtel, on a tous nos yeux rivés sur le Rinjani et sa fumée...
Pas très surprise que les médias internationaux n'en n'aient pas parlé. On a surtout vu ça dans les news indonésiennes.
Rinjani, je reviendrai !! 👊😄
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LE MONT BROMO sur l'île de Java
• Départ à 3h du matin
• Beaucoup de poussière et de vent. Il fait froid. J'ai mes gants, ma polaire, mon coupe vent...
• la vue sur le volcan est splendide
Après le point de vue sur le volcan, on part en Jeep jusqu'au cratère. On marchera 30 min dans le sable noir pour arriver jusqu'à ce paysage lunaire !
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LE VOLCAN KAWAH IJEN sur l'île de Java
J'avais vu tellement de reportages sur ces hommes défiant les émanations de gaz toxiques pour décrocher des bouts de soufre à l’aide de pieux et de barres de fer que je voulais vraiment aller sur place pour voir ça de mes propres yeux !
Il faut savoir que cette merveille volcanique culmine à 2799 m d'altitude.
Il y a aujourd'hui entre 200 et 300 mineurs qui y travaillent et qui sont payés chaque jour au prorata de la quantité de soufre qu'ils rapportent. La méthode d’extraction n'a pas évolué depuis le début de l’exploitation en 1968.
Au total, les mineurs extraient environ 14 tonnes de soufre par jour. Ils portent ainsi entre 80 et 160 kilos par jour et par personne, le tout pour 0,05 centime d’euros par kilo, soit entre 4 à 8€ par jour !
Au fond du cratère, il y a un lac de couleur turquoise qui se veut être le lac le plus acide au Monde 🤪
Après avoir été traité dans une usine de la vallée, le soufre est ensuite vendu pour la production de produits cosmétiques, d’allumettes, d’engrais et d’insecticides ou pour le blanchiment du sucre.
Voir les mineurs travailler dans de telles conditions fait évidemment beaucoup réfléchir. Ils sont pour certains en tongs, n'ont pas de masque à gaz ni d'équipement...
L'exploration s'est déroulée ainsi :
• Départ à 1h du matin. Encore un réveil matinal 🥴
• 1h30 de montée avec la lampe frontale. Ce n'est pas si dur mais il y a énormément de vent et de poussière
• Arrivée en haut du cratère puis 30 min de descente dans les entrailles du volcan, le chemin qui n'en n'est pas vraiment un est assez compliqué. C'est très impressionnant de faire ça de nuit. On croise les premiers mineurs
• La respiration se fait compliquée. On a un masque à gaz mais honnêtement il ne sert pas à grand chose. On sent le soufre. On a les yeux qui pleurent tellement c'est acide
• Je m'approche d'un mineur qui est en train de briser des morceaux de soufre pour que chacun puisse se servir et remplir son panier. Je n'aurais peut-être pas dû. Je me retrouve au milieu d'une fumerolle. La fumée m'aveugle et m'asphyxie : j'essaie de gérer ma respiration et j'attends que le vent tourne mais ça n'arrive pas assez vite 😅. Je ne vois plus grand chose mais heureusement j'arrive à sortir de cette fumerolle en escaladant sans voir où je mets mes mains mais tant pis, j'arrive à remonter. J'ai encore quelques difficultés pour respirer mais ça ne durera pas
• une des filles du groupe a voulu faire la maline en descendant plus bas. Elle a paniqué en se retrouvant au milieu d'une fumerolle et s'est fait mal à la cheville en voulant remonter trop vite. Elle a dû descendre en se faisant pousser par un indonésien... ses vacances commençaient tout juste...
• on voit les fameux blue fire. Google me précise que "le soufre qui sort du cratère à l’état gazeux s’enflamme et produit ces flammes bleues. En se refroidissant, il passe à l’état liquide puis se cristallise en formant des grosses plaques jaunes à oranges."
Les blue fire 😷🤓• on remonte doucement et on assiste au lever du jour sur le cratère. C'est superbe et en même temps on découvre cet enfer grandiose dans lequel les mineurs y laissent leur santé tous les jours, si ce n'est leur vie (espérance de vie : 50 ans).
• on redescendra pendant environ 45 minutes. Les paysages sont aussi très beaux !
A noter un truc très moche et qui je trouve ressemble à de l'esclavagisme moderne...
Voilà voilà 😱En allant sur ce lieu, on a reçu une leçon de vie aux côtés de ces combattants de soufre 👊🙏
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LE MONT BATUR à Bali
Peut-être le moins extraordinaire de tous mais il reste tout de même très beau à voir et le trek jusqu'à 2152 mètres est sympa !
• Départ à 4h30 du matin avec la lampe frontale. On montera le mont Batur en 1h10 pour arriver en haut et assister au lever du soleil au-dessus du lac. Le trek n'est pas si difficile mais le terrain est glissant à certains endroits à cause du sable
• Chocolat chaud, sandwich banane et œuf nous sont servis à l'arrivée. Gros kiff ! Petit-déjeuner avec vue sur le lac et le Mont Agung.
• il y a également des fumerolles et un cratère visibles. De nombreuses éruptions ont eu lieu ici.
Des singes sont également là. 2 d'entre eux me sauteront dessus et réussiront à me voler ma bouteille d'eau. Sur le coup, ils me feront tomber, j'avais un pied dans le ravin... 😂
Voilà pour les volcans 👊🔥🌋