Difficile d'ouvrir les yeux après les petites heures de sommeil qui nous amènent à préparer nos affaires pour l'avion.
On se meut non sans peine à la table du jardin de l'hôtel, où nous attend un petit déjeuner que l'on espère un peu plus européanisé. Que nenni ! On ne voulait plus de confiture de figues, et bien, il n'y en a pas ! Uniquement une soupe à la tomate et à l'oeuf, accompagné de fromage et de jambon séché. Euk euk euk pour nos petits palais déboussolés le matin.
À 9h, comme ça sans prévenir Qu'importe, il faut se donner des forces puisque nous avons un périple aérien à accomplir !
Première étape : se rendre à l'aéroport, check.
Deuxième étape, rendre la voiture, check. Et, c'est le scam ! Évidemment, nous avons filmé les moindres recoins des égratignures que la voiture avait. De l'intérieur des pneus jusqu'au essuis glaces, en passant par le dessous du pare-choc, c'est ceinture et bretelles pour ne pas se faire accuser à tort.
Mais, nous avons oublié l'intérieur du coffre, proche de la roue de secours, où se situaient 4 petits outils en cas de crevaison.
Ce qui ''manque''Là, on nous indique qu'un de ces outils est manquant. Le modèle d'à côté de nous, l'a bien. C'est bien préparé, c'est rodé, les papiers de l'amende ne demandent plus qu'à être imprimés. Il est impossible que nous l'ayons perdu, nous n'avons pas eu de crevaison...
Le surplus demandé, d'environ 10 euros, n'est pas exorbitant et l'on se dit que c'est justement une somme pour laquelle les gens ne sont pas prêts à se défendre.
D'autant plus que nous sommes pressés par le temps avec la sécurité à passer.
J'ai presque envie de demander, après le paiement, au gars de l'accueil, s'il peut m'avouer que c'est une supercherie. Eloa fulmine, je la comprends. Mais on ne peut pas lutter.
L'embarquement pour Dubaï, notre escale, s'effectue sans encombre. Nous prenons place pour les trois heures de vol qui nous séparent du Las Vegas oriental.
Leaving YerevanJ'en profite pour dévorer Le règne des Affranchis, le bouquin de Claude Onesta. Véritable monument du handball français, c'est aussi une référence de management dans le haut niveau. Même s'il n'y a pas de méthode Onesta, c'est un ensemble fort didactique et somme toute une lecture agréable. Eloa, de son côté, a déjà fini le dernier Musso et entame Veiller sur Elle, de Jean-Baptiste Andrea. Pour les connaisseurs, elle me dit que ça lui rappelle Le nom du Vent sans l'univers fantasy.
C'est la tradition !Premier pied sur le territoire Emirati, et un voile de chaleur, dense et immédiat, enveloppe mes vêtements jusqu'à les coller chaudement contre ma peau.
C'est tout l'inverse dès le portique de l'aéroport franchi, avec la climatisation qui s'essouffle bruyamment. Dehors, les travailleurs sur la piste en pâtissent sérieusement. Ils ont des cagoules de fortune, des vêtements lourds... Un gros respect à ces personnes, des aiguilleurs jusqu'aux balanceurs (les personnes qui s'occupent des bagages, on entend).
La chaleur et le sable de DubaiNous avons 4 heures à tuer avant de reprendre l'avion, confinés dans l'espace destiné aux transferts aériens. Je pensais que nous pourrions accéder aux commerces de l'aéroport, mais non.
Je suis ébahi par le nombre d'ethnies qui travaillent de concert dans l'aéroport. Je n'ai jamais vu un brassage culturel tel qu'ici. Pour le contrôle des passeports, c'est un Emirati, puis pour nous guider, un asiatique. C'est un punjabi qui nous aide au Subway avant que notre stewart soit le plus aryen qu'il soit. Ça donne de bonnes vibes à mon âme d'idéaliste.
J'en profite pour regarder le match de basket d'hier, de commander une e-sim pour le Sri Lanka et de faire une demande de permis de drone sur l'île.
Je rêve, j'ai le sentiment que le pays doit à peine connaître l'engin qu'ils déploient un nombre considérable de règles à son encontre. En plus, je dois faire la liste de tous les lieux où je souhaite voler, renseigner le modèle, le numéro de série, même le nombre de Mégapixels de la caméra...
En voilà des bizarreries, et pourquoi pas la couleur des hélices, tant qu'on y est.
Je n'ai pas le temps de finaliser la demande que nous devons prendre la navette vers notre avion. Évidemment, inutile de dire qu'on remarque vite que nous sommes des touristes et qu'il n'y a nul besoin de s'adresser à nous en singhalais.
In the sky againOn zieute la température qui nous attend à Negombo, notre premier lieu de résidence. 30°C, ça nous semble correct, mais c'est sans relever les 80% d'humidité... Pour comparer, à Yerevan, il faisait 58% d'humidité ce matin, et il pleuvait.
Il faudra s'habituer.
Il reste 4 heures et demi de rêveries au-dessus des nuages avant d'atteindre notre destination. Si je dis rêveries, c'est que je préfère échapper à la réalité de notre situation : j'ai du mal à me faire à l'idée que je ne suis pas en contrôle, inconfortablement installé dans mon siège de Fly Dubai. Ma carcasse suspendue à des kilomètres du sol, supporté par une coquille métallique.
Pourtant, nous sommes plusieurs fois ramenés au réel avec quelques joyeuses turbulences. Je vois les ailes battre nerveusement et je prie irrationellement pour ne pas qu'elles se décrochent.
Le train. C'est bien le train. C'est sur la terre, ça file droit...
It is going dark hereIl ne reste plus qu'une heure de vol et l'on se demande si notre gars va bien nous amener la voiture de loc' à l'atterrissage. Si la ''compagnie'' demande elle-même d'envoyer un rappel la veille au missioné en question... Au moins, elle ne nous extorquera pas pour un outil de démontage de pneu au retour.
Sur la descente, le pilote prend la parole pour nous annoncer qu'on va y aller ''slow slow'' parce que la météo est mauvaise. Roulement des yeux, grande inspiration, ça va aller.
Dans le même temps, un stewart asperge le plafond d'une sorte de déodorant qu'on soupçonne d'être un désinfectant en spray. Il ne m'en faut pas moins pour imaginer que le gars est en train de bénir l'avion pour qu'il atterrisse en un seul morceau.
Et la bénédiction a fonctionné puisque vous lisez ces mots.
On récupère nos bagages, le passage à la douane est hyper rapide, un tampon et c'est tout bon. On récupère un peu de cash, des bouteilles d'eau, et on sort de l'aéroport. C'est bon, on est rodé !
On récupère la voiture, un vrai véhicule de Playmobil. Et puis c'est parti pour le bizutage ! 20 minutes de conduite, de nuit, en sortie d'aéroport, en conduisant à gauche !
Le BOLIDE 2.0Cela se passe sans accroc mais on reste super prudent.
On arrive à la Villa Domminiku, une guest House de Negombo, où Dulshan, son propriétaire, nous accueille comme jamais personne ne nous a accueilli. Serviette gelée au citron pour se rafraîchir, jus de fruit maison (sans eau !!!), introduction de la villa, le tout à 3h du matin. Il insiste pour porter nos sacs, il nous fait un peu d'humour... Ça change de l'Arménie !
Villa Domminiku - NegomboLa chambre est parfaite, tout ce qu'on a besoin pour récupérer de la journée de transit.
Cette étape marque la fin de notre voyage en Arménie, et le début de celui du Sri-Lanka. Dans son esprit très rationnel que j'adore, Eloa me demande de donner une note, dans son ensemble, à l'Arménie. Non Eloa. On note déjà entre nous les films, les restaurants, les hôtels, mais on ne note pas les pays.
À demain pour les premiers jours au Sri-Lanka !