Carnet de voyage

Malte

Malte se situe précisément au cœur de la Méditerranée, à égale distance de chacune de ses rives occidentales et orientales. Cette position unique en fait une île africaine mais également européenne.
Février 2020
3 jours
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La capitale maltaise, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, justifie à elle seule le voyage. Pour en saisir pleinement le charme, il suffit de se laisser aller au gré des pentes, de descendre jusqu'à la mer et de remonter par une de ces ruelles où le temps semble s'être arrêté. La situation exceptionnelle de La Valette perchée sur un éperon rocheux, en fait d'autant plus apprécier la géométrie de ses rues, exploit d'urbanisme à l'époque de sa construction au 16e siècle. Ville dynamique et commerçante, ici se trouve le cœur politique de l'archipel.

Les rues de La Valette
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Passage quasi obligé des piétons rejoignant La Valette, le quartier de la City Gate, entièrement repensé en 2015 par l'architecte italien Renzo Piano, fait résolument entrer la ville dans l'ère moderne tout en préservant les fondations historiques qui font son identité. Formant une perspective parfaite avec la City Gate, la fontaine de Triton, édifiée en 1959, est l'un des monuments les plus célèbres de la ville.

A droite après l'entrée se trouve Parliament Building, imposant édifice en deux blocs massifs.

City Gate et le Parlement

Our Lady of Victory Church n'est pas la plus impressionnante de la ville, mais elle en est l'une des plus importantes dans la mesure où c'est le premier édifice non militaire de la ville (1566) - certains affirment même que la première pierre de la ville aurait été posée ici. Edifiée selon les plans de Francesco Laparelli et Glormu Cassar pour fêter la victoire sur les Ottomans, le sanctuaire fut également la première église conventuelle de l'Ordre jusqu'en 1577, date à laquelle prit fin le chantier de la co-cathédrale Saint-John.

Our Lady of Victory Church

Auberge de Castille, de Léon et du Portugal. Ancienne résidence des chevaliers de langues espagnole et portuguaise est certainement la plus imposante des auberges de langue encore debout. Le bâtiment fut reconstruit entre 1741 et 1745 afin de correspondre aux canons de l'époque, ceux du baroque. L'entrée, précédée de deux canons, est surmontée du buste et des armoiries de Manoel Pinto da Fonseca, grand maître de l'Ordre de 1741 à 1773. Dominant la façade, les armoiries de Castille-et-Leon et du Portugal s'accompagnent du drapeau maltais, car l'édifice abrite aujourd'hui les bureaux du Premier ministre.

Auberge de Castille, de Léon et du Portugal

Upper Barrakka Gardens. Ce jardin public construit en 1661 est sans conteste le plus plaisant de la ville, bénéficiant en outre d'une vue à 180° sur le Grand Harbour et les Trois Cités. A l'origine réservé aux membres italiens de l'Ordre, dont l'auberge était située à deux pas, le jardin a ouvert au public en 1824.

Vue depuis Upper Barrakka Gardens
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Saint-John's Co-Cathedral

Le joyau de l'Ordre se dissimule derrière une façade dont l'étonnante sobriété manifeste la mission militaire des Hospitaliers. L'édifice, commandé par le grand maître Jean L'Evesque de la Cassière en l'honneur de saint Jean-Baptiste, fut dessiné comme la plupart des constructions de l'époque par l'architecte Glormu Cassar. Au début du XIXe siècle, l'église est consacrée co-cathédrale, puisqu'elle partage le statut de cathédrale avec celle de Mdina, où siège l'évêque chargé du diocèse de Malte. Aujourd'hui, le flamboyant intérieur baroque tranche avec l'aspect presque sévère de l'extérieur. La voûte, véritable chef-oeuvre, déroule des scènes de la vie de sain Jean-Baptiste, peintes par Mattia Preti. Les chapelles sont chacune dédiées à une langue, les plus proches du chœur sont françaises. Le sol est une marqueterie de marbres polychromes, composée par 400 pierres tombales sous lesquelles reposent évêques et Chevaliers de Malte, descendants des familles les plus nobles de tous les pays d'Europe. Les inscriptions gravées sur ces pierres évoquent l'histoire de l'Europe des 17e et 18e siècle. Les douze Grands Maîtres, dont La Valette, le fondateur de la cité, reposent dans la crypte.

Co-Cathédrale Saint-John


Bibliothèque Nationale

Un décret de 1555 stipule que tous les livres et biens de valeur des chevaliers revenaient à l'Ordre après leur décès. L'édifice à arcades a été construit en1796 selon les plans de l'architecte Stefano Ittar. Parmi les livres et documents les plus importants : 7000 volumes d'archives de l'Ordre, la bulle pontificale de 1113 reconnaissant la création de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, l'acte de donation de Malte aux Hospitaliers par Charles Quint, des manuscrits enluminés du XVe siècle et les archives de l'université dei Giurati, l'organe du pouvoir avant l'arrivée de l'Ordre, dirigé par les familles nobles de Mdina et lié à la Sicile.

Bibliothèque Nationale

Grand Master's Palace

Depuis sa fondation en 1571, la ville gravite autour du palais du Grand-Maître. Siège du pouvoir politique de l'Ordre, des Britanniques puis de la République maltaise, la demeure, élaborée dans un style maniériste selon les plans de Glormu Cassar, abrite aujourd'hui encore, les bureaux du président de la République.

Grand master's Palace (photo empruntée, non visité pour cause de fermeture)
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Fort St Elmo

La position stratégique de la pointe de la péninsule de Sciberras explique la présence d'une tour de guet ici déjà en 1488. L'Ordre ne s'y trompe pas non plus et, conscient de l'imminence d'une attaque ottomane après celle de 1551 contre Gozo, entreprend de construire un fort en étoile à cet endroit afin de pouvoir défendre au mieux l'entrée du Grand Harbourg. Après un siège d'un mois et des combats acharnés, le fort tombe aux mains des Turcs. Avec la fin du Grand Siège, Francesco Laparelli, renforce encore le fort, comme le feront les Britanniques après lui. Pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est ici que les premiers dégâts furent causés par les bombardements italiens. Après avoir abrité une école de police, le fort accueille désormais le musée nationale de la guerre.

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Habitées depuis plus de 3000 ans, les Trois Cités contemplent La Valette de l'autre côté du Grand Harbour. Vittoriosa (Birgu), Senglea (Isla) et Cospicua (Bormla), appelées également Cottonera du nom du Grand Maître Nicolas Cottoner qui débuta la construction des fortifications en 1670, occupent deux promontoires situés sur une côte très découpée.

Vittoriosa: Des Trois Cités, c'est elle (appelée aussi Birgu), bel exemple de ville médiévale, qui a le moins changé. Elle abritait au Moyen Age une communauté florissante qui fit bâtir de nombreuses maisons. Cette ville s'appelait Birgu lorsque les Chevaliers de Malte, à l'époque du Grand Maître français Villiers de l'Isle Adam, chassés de Rhodes, y établirent leur capitale (jusqu'en 1565). Ils y construisirent un hôpital et leurs auberges. Elle reçu son nouveau nom après le Grand Siège. A l'extrémité de la péninsule, se trouve l'imposant Fort Saint Angelo, quartier général des Chevaliers et centre de commandement qui prit la relève du Fort Saint Elme pendant le Grand Siège. Le fort ne se visite pas.

Senglea: En face de Vittoriosa, s'étend Senglea, ville plus populaire, appelée officiellement Isla mais rebaptisée en l'honneur du Grand Maître français Claude de la Sengle. Cette péninsule fortifiée servait de lieu de promenade aux chevaliers.

Cospicua : C'est la seule des Trois Cités à présenter des traces de civilisation de la période néolithique. Après 1565, on la repeupla, alimentant en bras les chantiers navals qui constituaient sa principale source de revenus. En 1722, la ville reçut le titre honorifique de cité remarquable.


Les Trois Cités
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Située entre La Valette et les Trois Cités, Paola abrite deux des sites archéologiques les plus importants du pays: l'hypogée plusieurs fois millénaire de Hal Saflieni et le site des temples mégalithiques de Tarxien. Le premier lieu est unique et mystérieux. Inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, cet ensemble complexe est formé de salles différentes réparties sur 3 niveaux, creusées dans le roc sur une profondeur de 11m, il y a 4000 ou 5000 ans. Ces grottes naturelles ou creusées par l'homme avaient une vocation religieuse mais surtout funéraire, puisqu'on y a découvert de très nombreux ossements. Je n'ai pas pu visiter le site car il faut réserver au moins trois semaines à l'avance…et je ne le savais pas.

Les temples Tarxien (prononcez Tarchine) : Ces temples vieux de quelques 5000 ans (3000 à 2500 ans av J-C), sont composés de quatre ensembles comprenant des bâtiments à ciel ouvert reliés par d'étroits passages et qui pour trois d'entre eux communiquent. Beaucoup de blocs ont conservé leurs sculptures, représentations géométriques ou animalières (oies, cochons, pigeons, taureaux…). On pense que les animaux étaient à la fois consommés et utilisés comme offrandes. Le temple central, le plus complexe, est divisé en six absides (chambres) dont certaines avaient un accès limité (élite ou personnes initiées). C'est sur ce site qu'ont été découverts sur un piédestal les fragments de jambes d'une statue colossale, déesse de la fertilité. Ce site, découvert par des agriculteurs (probablement arrivés de Sicile) en 1913, est celui qui a fourni le plus d'informations sur les bâtisseurs des temples en raison du nombre élevé d'éléments de décoration qui s'y trouvaient. La plupart ont été remplacés par des copies, les originaux se trouvant désormais au musée d'Archéologie de La Valette.


Temples Tarxien
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Voici la partie de l'île la plus construite et la plus animée. Le littoral se compose d'une succession de presqu'îles étroites, baies aménagées, de petites criques (Sliema, Saint Julian…).

Agréablement située sur une péninsule donnant sur le large et sur le port de Marsamxette, Sliema est depuis longtemps l'une des adresses les plus courues de l'île. Ville très résidentielle, Sliema est aussi le grand centre commerçant de l'île, un des lieux privilégiés du shopping pour les Maltais. De l'extrémité de la péninsule, de la pointe de Dragut à Tigne, la vue sur la Valette est magnifique. Le fort de Tigne est la dernière forteresse construite par les Chevaliers.

Balade sur la promenade aménagée jusqu'aux baies de Saint Julian et Spinola.

Sliema et Saint Julian
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A 8 kilomètres de Malte, Gozo a su préserver son charme méditerranéen et son caractère agricole. Mesurant seulement 15 km sur 7km, c'est le jardin potager de l'archipel. Dominant l'île de son éminence rocailleuse, la citadelle de Victoria veille sur ce bout du monde.

Comino, rocher aride battu par les vents, cultive des airs d'île au trésor avec ses falaises escarpées, ses criques idylliques et ses grottes accessibles uniquement par la mer. Longtemps l'île servit de repaire aux pirates mais aussi de destination pour les hôpitaux d'isolement en période d'épidémie. Située entre Malte et Gozo, elle est réputée pour ses eaux cristallines, en particulier au célèbre Blue Lagoon.

Gozo (citadelle, grottes, église) et Comino (Blue Lagoon)