Dernier réveil au Sri Lanka ...
Nous y voilà : réveillés par quelques rayons de soleil et surtout par leur reflet dans l’océan qui s’étend juste à nos pieds.
Nous ne goutons pas notre plaisir et prenons notre temps, lézardant quelques minutes dans notre cabane haut perchée, les pieds dans le vide, surplombant coquillages et crustacés.
Nous descendons d’un étage et prenons notre petit déjeuner, sans se lasser du spectacle qui continue de s’offrir à nous.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il vient maintenant l’heure de « packer » nos affaires.
Un pantalon introuvable plus tard, mais miraculeusement retrouvé ; et nous voilà en route pour Colombo, fin de notre « boucle » sri lankaise avant de nous envoler pour la Thaïlande.
1er partie de ce trajet marathon --> le bus jusqu’à Bentota : ce dernier est "bondé" et durant les premiers kilomètres, Romain doit se réinventer funambule : un pied dans le vide et l’autre sur les marches
Finalement les arrêts se succèdent et nous trouvons siège à nos fesses 😇
Enfin, après 2h de bus et 1km de marche (oui oui, avec le soleil aussi haut dans le ciel, cela a son importance!) nous faisons une halte à Bentota. C'est là que nous avons repéré sur le Routard un petit orphelinat pour tortues censé être moins « touristique » et commercial que les autres.
Bon choix car cela s'avérera être l'un des coups de cœur de notre séjour : histoire de terminer en beauté !
Sur place nous sommes accueilli par Candimal, un jeune sri lankais travaillant pour Sea Turtles Conservation Research Project. Durant les 45 minutes que durera cette visite guidée, ce dernier aura à cœur de nous expliquer le fonctionnement et « l’esprit » de cette institution, tout en nous fournissant nombre d’informations sur les locataires des lieux
Le bâtiment se trouve sur une plage de ponte des tortues : emplacement de choix car lorsqu'une tortue termine de pondre sa centaine d'oeufs, les bénévoles s'empressent de les récupérer avant de les enterrer en lieu sûr à l'intérieur des murs de la fondation et cela, de façon à éviter les braconnages et les vols des chiens errants.
L'une des missions principales de cet établissement est donc la préservation des tortues marines : alors qu'en milieu naturel, les chances de survies d'un bébé tortue est de 1 pour 1 000 : lors de l'éclosion, la majorité d'entre-eux n'arriveront jamais à l'océan, servant de festins aux oiseaux et autres prédateurs, et une fois arrivés à la Mer, ils devront encore passer par nombre d'épreuves ...
Dans cette structure, tous les bébés (dont l'éclosion est systématiquement simultanée) sont directement transférés dans un bassin pour une durée de 24h maximum. Ce n'est qu'une fois le soleil couché, le sur-lendemain de leur naissance, que ces petites tortues seront conduites à l'Océan ... Prêtes à affronter seules, le vaste monde océanique !
Autre rôle de cet endroit : celui d'hôpital et de lieu de rémission pour les tortues retrouvées blessées sur la plage ou prisent au piège dans les filets de pêcheurs qui les rapportent alors au centre.
Pour finir, certaines tortues sont jugées trop vulnérables, et obtiennent alors le statut de résidente "ad vitam"... Elles couleront des jours heureux, en bullant entre deux bassins jusqu'à ce que mort s'en suive.
"Stevie Wonder" : une tortue aveugle et à la carapace enfoncée; dont la durée de vie ne serait que de quelques minutes dans l'Océan
Mickael Jackson : Une des deux tortues albinos du centre, un phénomène extrêmement rare qui s'est produit à deux reprises les 5 dernières années. (ces tortues albinos auraient une espérance de vie limitée dans l'océan, car du fait de leur couleur blanche, elles deviendraient des cibles pour les prédateurs tel que les requins par exemple : qui associent cette couleur à celle de la chair)
Une fois la visite terminée c’est Kumera, l’un des bénévoles de l'observatoire qui se propose de nous conduire à la gare avec son tuk-tuk. Arrivés sur place nous nous rendons compte qu’il nous manque 100 roupies pour lui défrayer le trajet ... Mais l’homme prétextant que nous venons de contribuer à la défense des tortues en payant nos droits d’entrée à l’orphelinat, nous signifie que « c’est good ! ».
Lui renvoyant son sourire, nous nous disons qu’il faudrait organiser une sorte de quête afin de donner un petit coup de pouce à cette structure (non soutenue par WWF et soulagée par le gouvernement de plusieurs milliers de roupies tous les mois)
Il nous reste maintenant un peu plus d'heure à patienter avant l'arrivée de notre train : mais "étrangerie" de l’administration locale, nous ne pouvons acheter nos billets qu’1/4h avant l’arrivée de ce dernier en gare ... Alexandra en profite donc pour aller chasser quelques victuailles dans les "boui-boui" environnants
Enfin le train pointe le bout de sa locomotive : et c'est armés de nos billets de 3ème classe que nous sommes prêts à faire valoir notre expérience afin d'obtenir des places de choix pour le trajet à venir …
Malheureusement le train est déjà comble et nous atterrissons finalement entre deux wagons : un des pires endroits pour voyager ... (et dangereux selon certains locaux 😥 )
Au bout de quelques heures nous arrivons quand même à apercevoir la Mer depuis la porte du train : peu commun et chose appréciable !
Mais nous voilà enfin arrivés à la gare de Colombo ! À peine descendu du train, nous constatons sur le tableau d’affichage que nous avons seulement 2 minutes pour attraper le dernier train pour Négombo, la ville la plus proche de l'aéroport.
Ni une ni deux, nous courons sacs sous les bras, zizaguant entre les chariots des touristes et la foule des locaux qui accueillent le week-end « en masse » …
Et c’est bien de masse qu’il est question, car ayant réussi à bondir dans le wagon qui commençait à rouler (sans billet cette fois, histoire de frauder au moins une fois et connaître le petit frisson du voyageur clandestin 😛), nous sommes pris au sein d’une véritable marée humaine.
Le métro parisien en heure de pointe version Sri Lankaise. Puis les stations s’enchainent et pour un voyageur qui descend, trois viennent grossir les rangs. Plus besoin de se tenir aux barres, il nous est de toute façon impossible de bouger la moindre partie de notre corps : on oserait presque paraphraser Patrick Sébastien et ses sardines mais la bienséance nous l’empêche.
Après 45 minutes de sardinade, nous retrouvons notre liberté de mouvement et pouvons admirer un magnifique coucher de soleil par la porte du train.
Nous descendons quelques 45 minutes plus tard à notre arrêt – un dernier tuk tuk – et voilà l’aéroport : ici même où nous avons posé le pied pour la 1ère fois au Sri Lanka, voilà 21 jours déjà.
C’est donc riches de nombreux souvenirs, rencontres, images, odeurs et plus encore que nous filons passer la douane, puis déposer les bagages et enfin attendre la carlingue en zinc qui nous conduira vers d’autres horizons : davantage à l’Est, mais non sans moins de promesses …