Le jour tant attendu est enfin arrivé ! J’ai tellement hâte d’aller découvrir ce volcan. Culminant a 3763m d'altitude, c'est le plus actif du Guatemala et d'Amérique centrale!
Dernière éruption en date : le 5 juin 2018 ( Merci wikipedia ;)) qui a laissé quelques traces.
Début de journée à 5H30 ! Depuis que je suis ici, je m’endors tôt et me réveille naturellement à l'aube. Je pense que le décalage horaire fait des siennes !
J'ai rendez-vous à 7h à l'église de La Merced, à Antigua, ce qui me permet de traverser la ville encore endormie. À cette heure-là, il n'y avait absolument personne ! C'était vraiment agréable de découvrir la place principale, l'arche de Santa Catalina, et la ville dans une ambiance presque déserte. Du coup, j’ai ma best photo de l’arche, clairement on dirait la couverture de mon guide ahah donc je suis contente ! Mon meilleur conseil pour visiter les lieux touristiques sans la foule : y aller très tôt le matin. Et puis, la lumière du lever du jour rends les photos encore plus belles.
Arco de Santa Catalina La Merced J’ai opté pour l’agence Asaova pour ce périple. Une association familiale bien connue, réputée pour son authenticité et ses randonnées en petit groupe. Je l’ai trouvée en fouillant dans des blogs, mais c’est mon amie Tania, qui a exploré le Guatemala l’année dernière, qui m'a confortée dans mon choix.
Après une bonne heure de trajet, nous arrivons dans une maison familiale qui est tout simplement le siège de l'agence. L'accueil est chaleureux, avec un petit-déjeuner typiquement local ( mon premier 😉) : purée de haricots rouges, œuf frit, banane flambée, guacamole et un petit café. Impeccable. Ça change de mon avocado toast !
On nous propose de louer des équipements pour l'ascension : bonnets, manteaux, bâtons de randonnée, etc. Super utile si on est mal équipé ! Moi, j’ai décidé de garder mes running, même si tout le monde a opté pour des chaussures de rando. Mauvaise idée ? Peut-être… Les guides me l’ont déconseillé, mais bon, il fallait bien faire des choix pour ne pas trimballer ma garde-robe à l'autre bout du monde. On verra bien ! Je prends quand même un manteau en supplément de mon sweat et mon K-way thermique. Car apparement il fait très froid là-haut, donc dans le doute, je préfère assurer le coup.
Partie 1 : Acatenango - base camp 3600m
Le départ se fait après 10 minutes en voiture au pied du Volcan Acatenango, et on attaque directement avec une montée raide, vraiment abrupte. Mon cœur s'emballe, le souffle devient court. C’est intense ! Parfois les chemins sont assez étroits donc les croisements avec les autres marcheurs peuvent être épic. On a de la chance car il fait très beau alors que ça fait plusieurs jours que le volcan est couvert et nuageux. Ça annonce une belle vue.
Montée de l'Acatenango Après 3h de montée éprouvante, je dois l'avouer : c'est l'une des randonnées les plus dures que j'ai faites. Je suis habituée à marcher et à faire du sport, mais là, c'était autre chose. On faisait des micro-pauses, le palpitants arrêtait pas de s’emballer ! Il y a certainement l’effet altitude qui rentre en compte. Pour ceux qui ne font pas de sport ou ne sont pas habitué à randonner, je pense que ça peut vite devenir compliqué. Pour avoir fait pas mal de randonnées, elle fait partie des plus difficiles. On fait 1450m de dénivelé positif en 7km, pour arriver à 3600m d'altitude.
À 1h du camp, une petite pluie commence à tomber, rien de grave. Après le passage de l'entrée du Parc, cette dernière partie est bien plus facile, on avance plus vite et ça fait plaisir au moral.
Bon, ça s’est pas passé vraiment comme prévu après car à 10 minutes de l’arrivée au camp, il s’est mit a pleuvoir ! Mais pas une petite averse, c'était une pluie torrentielle ! Le chemin devient une rivière, ça glisse, et nous voilà trempés jusqu’aux os. Le guide nous distribue des ponchos de fortune ( rose en plus ^^), mais ils ne font pas le poids face à cette averse. Bilan : sac trempé, leggings pareil, k-way inefficace, et mes runnings sont devenues des éponges. L'enfer !
Et la "bonne" idée que j'ai eue, c'est de garder le même legging pour ne pas emporter trop de choses. Erreur de débutante ! Il faut toujours avoir une tenue de rechange quand on part en montagne. En plus, nous n'avions pas mangé, donc le repas froid dehors, sous notre abri de fortune, n'a pas arrangé les choses. Là, je me suis vraiment dit : « La super expérience que j'attendais tant tourne un peu au cauchemar. »
Heureusement, nous sommes allées dans notre cabine (je m'attendais à autre chose, genre des petits lits individuels, etc.). Il y avait trois lits côte à côte, avec couette, duvets qui nous attendais. Les murs, eux, étaient en tôle ! Mission : se réchauffer ! Je me suis emmitouflée avec tout ce que j'ai pu pour essayer de me réchauffer. Il ne fallait surtout pas que la brigade du style passe, car là, j'étais morte ^^. J'ai essayé de dormir avec mes trois copines à côté de moi. Il y avait trois lits, mais nous étions quatre à dormir serrées côte à côte. On était vraiment dans une sorte de gîte version GR20 (de Wish, pour être précise). Bref, ce n'est pas grave, ça fait partie de l'expérience. Au final, c'était drôle !
Le camp ! Je me suis réchauffée après, en écrivant ces lignes, assise sur mon lit de fortune, avec comme arrière plan "El Fuego" qui crachait de la fumé mais aussi de la lave. Franchement, j’ai tout oublié quand je voyais une nouvelle expulsion de fumé. Je levais les yeux de mon ordinateur pour admirer ça. Par moments, il y avait même de petites éruptions de lave. En fond, toujours la pluie et l'orage, avec d'énormes éclairs et coups de tonnerre qui durent depuis des heures. Au début, j'étais un peu inquiète, mais maintenant ça va. C'est quand même incroyable !
J’ai vu une irruption de lave et c’était quand même ouffff!
Premières vues Del Fuego après la pluie .Le soir, nous avons mangé un repas chaud près du feu, préparé par notre guide. Les vêtements et chaussures trempés étaient suspendus au-dessus du feu pour sécher. J'avais l'impression d'être dans Koh-Lanta. Bon, eux n'ont pas de marshmallows ni de chocolat chaud au whisky en dessert ! Après le repas, le guide nous a demandé qui voulait faire la deuxième partie de l'aventure : aller jusqu'au pied du Fuego. Et ça, c'est encore 3 heures de randonnée aller-retour. À ce moment-là, avec tout ce qui s'était passé, je n'étais pas franchement décidée. Du coup, avant de me prononcer : petite sieste de 45 minutes. Je me réveille au son de la voix de Tessa qui dit : "On y va !" Je me lève en sursaut, hésitante. Et là, je me dis que je suis venue pour ça et que si je n'y vais pas, je vais le regretter.
Partie 2 : A 200m du Volcan
On part à 3 contre 8 au départ. Heure de début 21H30.
Dès le départ, on se rend compte des importants dégâts causés par la pluie. De grandes crevasses se sont formées là où il y avait un chemin quelques heures auparavant. Les sentiers sont glissants. Nous traversons plusieurs passages difficiles, avec l'aide précieuse du guide. Il faut avouer qu'en pleine nuit, on ne se rend pas vraiment compte du danger.
Vers le Fuego Nous faisons 30 minutes de descente pour rejoindre le pied de l'Acatenango, puis 1 heure de montée pour atteindre le Fuego. Une nouvelle fois, c'est rude, mais on avance bien. En haut, nous trouvons notre spot, situé à 200 mètres du cratère. À peine arrivés, nous tournons le dos au volcan pour rire de notre guide, qui s'était confortablement installé avec sa petite couette.
Notre guide et son set-up 😉Et là, il nous crie "LAVA !" C'était un véritable festival d'éruptions, qui se sont enchaînées pendant plus d'une heure, espacées de 5 minutes chacune.
Franchement, je n'ai pas de mots pour décrire cette expérience inoubliable. Nous étions face à un phénomène à la fois grandiose, dangereux, imprévisible, resplendissant et plus qu'incroyable. Les éruptions étaient toutes différentes, chacune accompagnée de sons distincts. Le bruit de la lave s'écrasant sur la roche froide et dévalant la pente à toute vitesse était impressionnant. Être si près, c'était tout simplement fou. C'est probablement l'expérience la plus unique que j'ai jamais vécue.
LAVA !
On surplombait tout ! Nous pouvions voir les villes éclairées au pied des volcans, tandis que nous étions perchés à près de 3700 mètres d'altitude. Dingue!
Sur le toit du Guatemala Le retour au campement a été ponctué de quelques moments difficiles, avec des nausées et sans doute une chute de sucre. Je ne mentionne pas toutes mes glissades, merci les chaussures ( 5 beaux dérapages avec atterrissage au sol😂 ) Nous sommes arrivés à 2h du matin, et j'étais tellement épuisée que j'ai décidé de ne pas me lever à 3h pour aller voir le lever du soleil au sommet de l'Acatenango. Le prochain lever de soleil sera pour moi au lac Atitlán 😉
Bisou 4 del Fuego !