En route vers l'inconnu, à la découverte d'un autre pays, d'une autre culture.
Du 25 janvier au 10 février 2020
17 jours
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Si près de l'Afrique... Et pourtant si loin. Chaque jour j'ai cette chance de pouvoir voir ce magnifique panorama du continent africain. Depuis plus de 10 mois je vis dans la Vallée de Guadalmesi située dans le Parc naturel de l'Estrecho entre Tarifa et Algeciras, à seulement 14km de l'Afrique.

Aller il faut aller voir de l'autre côté du détroit !

Au loin, l'Afrique, si près et pourtant si différente.

Un voyage de deux semaines à la découverte d'un autre continent, un autre pays, une autre culture.

Au départ, mon organisation était la suivante: voyager en stop du Rif (Nord du Maroc) jusqu'à l'Atlas, seul. Ce fut finalement très différent de ce que je pensais...

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Samedi 25 janvier 2020

C'est le départ, direction l'Afrique, sans plan si ce n'est que prendre le ferry à Algeciras pour accoster à Tanger Med. La traversée fut intense, beaucoup de mouvement, de vent et un peu de pluie. En quittant le port, on a une belle vue du rocher de Gibraltar. Je passe entre les deux continents, d'un côté l'Europe et de l'autre l'Afrique. Le Djebel Muja (la montagne de Moise) est très impressionnant. Le Maroc se rapproche.

Le rocher de Gibraltar. (à gauche) l'Espagne où l'on peut apercevoir la Torre de Guadalmesi et les maisons... Mon chez moi.

Arrivé à Tanger Med, je fais la connaissance d'une australienne et d'un canadien qui voyagent ensemble. La météo étant catastrophique et la traversée qui m'a épuisé, je décide d'aller à Tanger avec eux.

Le Djebel Muja (à gauche). Le port de Tanger Med et sa montagne où il est écrit: "Allah est grand". Oui on change de culture... 

Mon arrivé à Tanger fut difficile. Contrairement à l'Espagne que je rappelle est située à seulement 14km plus au nord, là bas je peux me balader tranquillement...

À Tanger, c'est différent. Je suis un européen, donc je suis un touriste, les gens me proposent sans arrêt des services. Eh mon ami ! Welcome ! Où vas-tu ? Que cherches tu ? Tu fumes du haschich ? J'ai un bon prix pour toi. Si je dis non c'est encore pire. Les habitants sont agressifs, ils te parlent violemment, t'empêchent d'aller où tu veux, ils te conduisent à l'endroit où tu souhaites aller et à la fin... Money money!

Changement de continent, de pays, choc culturel, la fatigue du voyage, la pluie... Je passe ma nuit dans une auberge de jeunesse située dans la Médina. C'était la fête il y avait beaucoup de monde, c'était très sympa mais la nuit fut très courte et peu calme.

Après la pluie, le beau temps. 

Bon avec du recul, on comprend petit à petit la culture du pays. On s'y habitue, on découvre et on apprend.

Tanger le matin, c'est plus calme, il y a moins de monde dans les rues. Je fais la connaissance de Luisa, une allemande qui vit à Lisboa (Portugal). Elle vient d'arriver au Maroc, moi aussi. Elle a deux semaines devant elle, moi aussi. Elle voyage seule, moi aussi. Du coup nous allons voyager tous les deux seuls.

À partir de rencontre, se crée les opportunités.

إن شاء الله. Iin sha Allh.

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Dimanche 26 janvier

Nous partons pour Chefchaouen, mais encore faut-il savoir comment sortir de Tanger, une ville peuplée de 1 million d'habitant et qui ne cesse de s'agrandir.

Nous cherchons la gare routière qui finalement n'en est pas une. Du coup on a choisi le taxi. On met sa ceinture... NON, la ceinture est interdite ! Nous traversons la ville afin d'arriver à une autre gare routière pour prendre un grand taxi, partagé et rempli.

Nous traversons des plaines vertes (qui seront bientôt urbanisées), les montagnes, la ville de Tetouan. La route zigzag, ça accélère, ça ralenti, ça veut doubler mais il y a un virage... Aller on double quand même ! Oui au Maroc, c'est de la conduite dynamique.

Chefchaouen, la cité bleue.

Arrivé à Chefchaouen, je découvre un autre Maroc. Certes très touristique, mais plus calme, les gens sont moins agressifs, on respire.

Nous faisons une promenade pour aller voir une mosquée espagnole, ce lieu nous a offert un magnifique panorama de Chefchaouen. Ces maisons peintent en bleu-ciel et blanc.

Si vous aimez les chats, aller donc au Maroc, vous serez bien entourés.

Luisa m'explique qu'elle a un contact d'un berbère dans le village de Assilabied dans le désert du Sahara et je suis le bienvenu pour l'accompagner. Ayant beaucoup voyagé seul ces derniers temps, je pense... Non, je vais saisir cette opportunité. Nous allons voyager ensemble durant 1 semaine et ça nous arrange tout les deux de voyager ensemble dans un pays qui nous est inconnu.

La mosquée espagnole, qui t'offre une vue panoramique de Chefchaouen.

Nous (nous = Luisa et moi) nous rendons à Arkouch, un petit village à 80km de Chefchaouen, dans les montagnes, avec une belle petite rivière, des sentiers de randonnée.

Les cascades de Arkouch.

Ce jour-là nous étions avec Anass, il est volontaire dans l'auberge de jeunesse où nous sejournons.

Le lieu est très calme, on entend juste le bruit des cascades.

À Chefchaouen, et dans les autres villes du Maroc, chaque maison a son magasin. À première vue on pense que c'est tout petit, un marchand nous accueille et nous dit que l'on pouvait (ou devait) aller sur la gauche... Il y a 4 ou 5 étages composés de pièces rempli d'objets à vendre !

La caverne de Ali Baba

Nous passons du temps, du rez-de-chaussée jusqu'à la terrasse (le toit). Il y a de tout. Nous prenons le temps de discuter avec le vendeur.

Un beau magasin... NON ! Une belle rencontre.

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Mercredi 29 janvier

Direction Fès

3h de bus pour traverser les montagnes du Rif, la campagne avec ses plaines de cultures de blé, de fève ainsi que des troupeaux de chèvres et de moutons. On passe ensuite à un paysage de colline avec peu de villages. Ouazzane est une petite ville qui domine ces collines. Quelques cultures d'oranger et d'olivier irriguées grâce à des aqueducs.

Arrivé à Fès, nous nous rendons à l'hostel, ce lieu est juste très convivial et familial. J'ai côtoyé un couple de canadien, un québécois, un français et un argentin (Andres) avec qui j'ai pu parler espagnol.

Les gens qui gèrent l'auberge, nous ont invité à manger une tajine, tous ensemble comme une famille.

Hostel Back Home

Nous marchons dans les petites rues de la Medina de Fès qui est très riche en commerce. Légumes, fruits, épices, poulets vivants, de la viande fraîche, du sang par terre... Je ne me sentais pas très bien, passons passons !

Fès, sa medina et sa grande place où les gens se retrouvent et jouent aux jeux de cartes.

La suite, 10h de bus jusqu'à Assilabied pendant la nuit. On traverse l'Atlas, il avait beaucoup neigé mais on ne pouvait pas admirer ce paysage montagneux, si proche du désert. On était attendu à Assilabied. Du coup nous profiterons des paysages de l'Atlas pour le retour.

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Vendredi 31 janvier

5h30, arrivé à Assilabied, dans le noir, avec trois autres touristes. On en rigole, on ne sait pas trop pourquoi. Grâce à notre sens de l'orientation (et surtout gogole map), nous avons trouvé la maison de Moha qui nous attendait.

Assilabied et ses dunes.

Au matin nous déjeunons avec deux espagnols avec qui, nous passerons la nuit suivante dans le désert.

Le village est très calme, les rues sont en sable, pas de goudron, les poules se baladent librement, pas un nuage dans le ciel. Oh ! Les premières dunes.

La palmeraie et ses couleurs...

À Assilabied, il y a une palmeraie très bien entretenue. On s'y balade et on va voir les gens qui entretiennent les cultures, récoltent des carottes, des petits-pois.

Ce sont des parcelles de 10m carré plus ou moins, séparées par des mottes de sable et de terre afin de gérer l'irrigation. Il y a des fèves, des carottes, des petits-pois, des oignons, des poireaux, de l'herbe pour les animaux. Il y a des arbres fruitiers et des palmiers pour faire de l'ombre et conserver l'humidité.

Je ne pensais pas rencontrer une grande palmeraie si près des dunes.

Jardin avec 3 étages: les parcelles de cultures, les fruitiers et les palmiers.

Avec Moha, nous nous aventurons dans les dunes à dos de dromadaire. Les mouvements sont lents, c'est agréable. On a fait du sandboard, pas facile de glisser sur du sable mais c'est divertissant. On est perdu au milieu de nulle part, seul... NON. Pour ne pas mentir, le lieu est très touristique, on peut y apercevoir d'autres caravanes de dromadaire, des gens en quad (pas seulement des touristes), plusieurs campements. On était seulement 2 à dromadaire, c'était très sympa.

Sandboard.

La journée se termine par un dîner sous une tente avec les espagnols, de la musique, des devinettes, puis on a observé le ciel étoilé.

"Je peux tout manger, j'ai toujours faim. Mais lorsque je bois, je meurs. Qui suis-je ?"

Un moment de médiation sous le coucher de soleil. 

Le jour suivant, nous continuons notre aventure dans les dunes avec Mohammed (le frère de Moha). Nous nous posons dans un autre campement. Nous montons une grande dune qui nous offre un magnifique panorama du désert et au loin, on aperçoit des montagnes: Algérie. C'est calme, très calme.

Au menu, salade de légume et tajine au poisson, thé. Vient ensuite la sieste et la médiation. Oh que c'est silencieux.

Photo à droite: Assilabied et les montagnes de l'Atlas.

Sur le chemin du retour, nous montons une autre dune afin d'admirer le village et le soleil qui disparaît petit à petit dans les montagnes.

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Dimanche 2 février

Moha nous a trouvé une voiture qui peut nous conduire vers l'Atlas. Nous partons avec Yahn y Vojta deux tchèques, direction Tinghir. C'est à grande vitesse que nous traversons des plaines désertiques, quelques dunes de sable, des petits villages, des ruches... Attention aux dromadaires qui traversent la route!

Sur la route vers Tinghir.

Arrivé à Tinghir, nous (toujours Luisa y moi) nous dirigeons vers l'hostel... Ah non, on nous a emmené dans une tisserie, on nous a offert un té, on a beaucoup discuté... Et on est sorti avec un tapi. J'ai du mal à me souvenir comment j'ai fait pour me retrouver avec un tapis... (il est très beau et il vole).

La tisserie. 

Arrivé à l'hostel, nous rencontrons Jamal y Moha qui gèrent l'hostel, le lieu est très beau, très propre, très chaleureux, les murs sont couverts de peinture. Jamal nous emmène visiter la ville. Dans la Medina on rencontre beaucoup de magasins de vêtements pour femme. À l'extérieur, peu de femme, que des hommes dans la rue. On y retrouve des épices, on mange des "berbères donuts", du té, encore du té, beaucoup de té.

Jamal nous emmène visiter la ville. 
Il y a de tout pour se régaler... 

Le soir, on nous a appris à faire une tajine, on a passé la soirée tous les quatre ensemble comme une famille. On mange avec nos mains comme de grands enfants, on boit encore et toujours du té. Ça consomme du haschich, un tour de magie, des blagues. On rigole beaucoup, on est très bien. On se couche tard, très tard.

Du té, de la tajine, du hashish, bienvenu au Maroc! 

Le jour suivant fut plus calme, matinée difficile, mal au ventre, sûrement à cause du té. On se promène dans la grande palmeraie de Tinghir mais on a vu personne.

La palmeraie de Tinghir.

Je passe mon temps à méditer sur la terrasse de l'hostel. Je profite du calme que cette ville offre. Oui Tinghir, c'est une ville, mais c'est très calme, un calme que l'on ne rencontre pas trop en Europe (et au Nord du Maroc aussi). Je profite des derniers rayons de soleil, la ville est belle sous ses couleurs orangers.

L'hostel est décoré de peinture. Sur la terrasse (ou le toit), je profite du couché de soleil et de la magnifique vue de la ville.

Je profite des derniers moments avec Luisa, elle s'en va à Marrakech pour rentrer chez elle à Lisboa. De mon côté, je vais faire un tour dans l'Atlas. Un peu de peur parce que je vais continuer mon voyage seul, mais je suis sûr que je vais faire une autre rencontre.

Toumast Toumast Toumast !

Bonus: Faire une tajine

Utiliser un plat de tajine, poser les oignons coupés en rondelles pour faire la base. 
Couper les carottes sur la longueur et poser les en direction du centre, mettre la viande si vous n'êtes pas végétarien.
Ajouter du cumin, de l'origan. Mettre les navets, les pois et fèves, carottes jaunes. Ajouter l'ail, du gingembre et des patates. 
Pour finir, ajouter du poivron, de la courgette, aubergine. Du safran. Un peu d'eau et de l'huile d'olive faire cuire à petit feu 
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Mardi 4 février

Aujourd'hui est un nouveau départ. Luisa se rend à Marrakech pour rentrer au Portugal, de mon côté direction les Gorges du Todra. Merci beaucoup Luisa.

Je me pose plus ou moins à la sortie de la ville, le pouce levé sous un soleil de plomb à attendre ma première voiture en stop en Afrique.

C'est une famille française qui m'emmène dans les gorges. Durant le trajet, je n'étais pas très à l'aise, peu de place dans la voiture et plein de questions (assez violentes). Ils m'ont parlé de la France et des grèves bien sûr, je n'étais pas très libre dans la discussion. Le voyage fut rapide.

Les Gorges du Todra et ses spots d'escalade.

Je traverse les gorges, c'est très jolie, impressionnant, et très touristique ! Beaucoup de gens. Je me pose près des grimpeurs, un monsieur vient me voir, nous prenons le temps de discuter et de surveiller son fils qui se balade dans les rochers. Il me propose de déjeuner avec sa femme près de leur camping car.

Erik, Karoline et leur enfant Emiel sont une famille belge qui voyage au Maroc depuis plusieurs semaines. Originaire des Flandres (Nord) ils ont déménagé il y a peu de temps en Walonie. Karoline donne des cours de français à Emiel, j'ai donc assisté au cours de français afin de corriger d'éventuelles fautes. Je leur ai écrit des expressions et des jeux de mots en français. Nous discutons beaucoup.

En fin de journée, nous rencontrons deux grimpeurs que la famille avait déjà rencontré hier, ils ont proposé un cours d'escalade à Emiel. Erik et Karoline me propose l'hébergement dans leur camping car. Just cool!

Une anecdote:

Erik et moi nous croisons un berbère dans sa voiture stationné près du camping-car prêt à partir laissant ses déchets par terre autour de la voiture. "Tu ne vas pas partir en oubliant tes déchets." dit Erik. "Mais c'est vide" répond le berbère. "Tu ne vas pas laisser ça là ?" "C'est vide, ça ne sert plus à rien et s'était là avant." et il s'en va sans rien ramasser. Finalement, ce ne sont pas forcément les touristes qui laissent des déchets dans la nature. ¡Una pena! Mais avec du recul, on peut comprendre que dans ce pays, il n'y a pas un système de recyclage comme en Europe ni une éducation sur ce sujet.

Les Gorges du Todra en fin de journée. Ainsi qu'une rencontre inattendue d'une famille et deux grimpeurs.

Mercredi 5 février

Nous faisons route vers Tamtatouch à une dizaine de kilomètres plus dans l'Atlas. Nous empruntons des petites routes entre les montagnes, on y croise des nomades avec leurs chèvres. Quelle force de vivre dans un endroit avec peu de végétation. Nous passons devant un projet de barrage, qui selon certains berbères de Tamtatouch, est une bonne nouvelle pour le village, pour d'autres non.

Tamtatouch et les hauts sommets enneigés de l'Atlas.

Tamtatouch est un village de 2000 habitants, situé dans une vallée entouré de montagnes dépourvu d'arbre (avant il y en avait), on peut y apercevoir les hauts sommets enneigés de l'Atlas.

Nous nous installons dans un camping, qui se construit petit à petit avec l'aide des touristes.

Mustafa un des gérant du camping, nous raconte comment le village a évolué. Les nomades ont été forcés de se sédentariser par le roi. Les maisons se sont construites avec le bois provenant des quelques arbres des environs et les mûrs sont en terre paille. Depuis l'an 2000 se développe le tourisme et avec le barrage qui nécessitera 2 ans pour inonder la vallée, va faciliter l'accès à l'eau et développer le tourisme. Chacun son avis à ce sujet.

Un point positif du tourisme, c'est l'apprentissage de la langue, des mathématiques. Avant l'école était payante, aujourd'hui et depuis peu, elle est gratuite (mais pas obligatoire). Pour Mustafa, le tourisme lui a permis d'apprendre à lire, à écrire et à compter, grâce à quelques européens venus passer des vacances dans le village.

Au Maroc il y a beaucoup d'inégalités, de corruption. Seuls les riches ont le pouvoir, tout est question d'argent. Un métier, ça s'achète.

Les jardins de Tamtatouch, bientôt inondés par le barrage ? 

Jeudi 6 février

Nous prenons le temps de quitter Tamtatouch et de remercier Mustafa et ses frères pour l'hébergement. Karoline, Erik et Emiel vont s'installer dans les Gorges de Dades et moi je vais continuer ma route vers Ouarzazatte pour commencer à remonter vers le Nord.

Nous passons par Tinghir puis direction Boumalne-Dades. Durant le trajet je donne des cours de conjugaison de français à Emiel. Sur la route, il y a rien, tout est désertique, pas d'arbre, pas de voiture, un horizon grand ouvert.

Je fais mes aux revoirs à Emiel, Karoline et Erik, je les remercie pour leur hospitalité, pour ces jours de voyage partagés ensemble. "Tu es sûr que tu ne veux pas rester plus longtemps avec nous ?" me dit Erik. Je n'ai plus que 3-4 jours pour revenir à Tanger. Oui si j'avais une semaine de plus, je continuerai à voyager avec eux en donnant des cours de français à Emiel. Mais bon il faut rentrer...

Erik, Emiel et Karoline, merci beaucoup pour votre hospitalité ! Un cadeau ! 

À Boumalne-Dades, je lève tente le stop pour rejoindre Ouarzazatte. Mais je me rends compte très rapidement qu'il y a peu de trafic. Quelques voitures remplies de passagers ou des taxis (très audacieux de levé le pouce dans un village du désert). Du coup j'ai pris le taxi direction Ouarzazatte.

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Vendredi 7 février

Après Ouarzazatte, direction Marrakech, direction le Nord. Je traverse l'Atlas dans un taxi partagé. 4h de voyage très intense, que ça conduit mal au Maroc, ça veut toujours aller plus vite, ça tente de doubler même si un camion arrive droit sur nous. Ça freine, ça accélère, ça éviter les nids de poules... Le taxi, ce n'est pas un bon plan pour se reposer.

Néanmoins les paysages sont magnifiques, on quitte Ouarzazatte et ses plaines désertiques pour monter l'Atlas. Nous passons devant quelques villages, petit à petit les montagnes sont parsemées d'arbres et nous descendons et traversons des plaines cultivées, plus vertes.

Sur la route entre Ouarzazatte et Marrakech. A gauche le désert côté Ouarzazatte, à droite un peu plus de verdure côté Marrakech.

J'arrive à Marrakech, épuisé par le trajet. J'y passe une nuit avant de prendre un bus qui m'emmènera à Tanger. J'ai décidé d'abandonner l'idée de faire du stop, manque de motivation et de temps.

Je n'avais pas une très bonne opinion de Marrakech et ça s'est confirmée en visitant la ville. Très touristique, beaucoup de voitures, des mobylettes dans la Medina. Il fait chaud, on étouffe, du coup je me pose dans des parcs.

Marrakech, la place Jemaa el Fna et le parc Arsat Mouley Abdelsam.

Samedi 8 février

Une journée de bus, départ de Marrakech, direction Tanger en passant par Casablanca et Rabat. J'observe les paysages et leur évolution, du désertique au vert, des champs de pierre aux prairies.

Le passage de Casablanca fut très intense: bouchons, travaux, police, ça ne conduit pas mieux qu'un taxi. Lorsque le bus s'arrête, des gens sortent, le bus est un peu vide mais il ne pars pas tant qu'il n'est pas plein. Parfois il s'arrête sur l'autoroute pour prendre ou déposer des passagers. Une autre culture.

Entre Rabat et Tanger, on traverse des forêts de pin, des champs de céréales, des serres de bananier. On peut apercevoir des troupeaux de mouton et... Des taureaux. On n'est plus très loin de l'Espagne.

Sur la route Marrakech-Tanger.

Arrivé à Tanger, je retourne au Melting Polt, l'auberge de jeunesse où mon aventure au Maroc à commencé. L'ambiance y est totalement différente, peu de monde, moins de fumette, pas d'alcool. On dîne ensemble, on discute, comme une famille.

De retour à Tanger, au loin l'Espagne. 

Je prends le temps d'observer l'Espagne, si proche et pourtant si loin, si différente.

Au Maroc, je me suis senti très différent, le contact avec les gens n'a pas toujours été simple. En voyageant dans ce pays, il y a des choses qui m'ont plu et d'autres qui m'ont vexé. Mais tout ne peut pas être parfait.

Je continue à observer cet autre continent, en pensant que je vais faire la traversée du détroit. Un rêve pour de nombreux africains, une croisière de plaisance pour de nombreux européens. Pour moi, une traversée qui devrait être libre et accessible à tous.

Tous différents, tous égaux.

Le port de Tanger Med, le Djebel Muja et le Rocher de Gibraltar mais cette fois ci sous le soleil.