Carnet de voyage

Intime Maroc

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Maroc. Des villages et hameaux retirés qu’on atteint après des heures de route. Des impressions notées sur le vif aux réflexions qu’inspirent le voyage et le désir de l’autre par-delà les cultures.
Mai 2018
10 jours
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Aéroport de Marseille. Longues files et colimaçons. Des indications incohérentes et contradictoires. On attend, puis on avance, puis on attend. On croise Jonathan, le futur marié, son jeune fils, ses parents. Ils prennent le même avion que nous. Ils se rendent comme nous dans le village natal de Candide. Jonathan va y épouser Candide. Nous assisterons au mariage. Un mariage dans les pures traditions.


Au tout dernier comptoir, juste avant le tarmak, on doit s’y résoudre, la guitare ira dans la soute. Lors du dernier voyage, on avait réussi à avoir un siège. On insiste malgré tout un peu, on essaie de faire entendre raison à un règlement de compagnie aérienne, puis on n’insiste plus, on accompagne l’instrument de nos dernières attentions avant qu’il ne rejoigne le chariot où les bagages sont entassés à la hâte.


Devant notre inquiétude manifeste, l’hôtesse nous dit qu’une alternative existe, celle de laisser la guitare à la porte d’embarquement, comme on le ferait d’une bouteille d’eau qu’on ne pourrait emmener, et l’instrument serait tout simplement détruit. Elle nous le dit sans se départir d’un grand sérieux, présentant techniquement et très professionnellement toutes les possibilités qui nous sont offertes par sa compagnie.


Au départ, le steward fait un appel urgent, mentionnant un bagage abandonné et les précautions qui s’imposent. Il interroge les passagers au micro. A qui appartient-il ? Bagage peu usuel, c’est un bébé qu’il tient dans ses bras. Plusieurs mamans se proposent, avant que les parents étourdis ne se fassent connaître. Rires et applaudissements fusent, une bonne humeur réduisant pour un instant la tension palpable, mélange d’excitation et d’appréhension du départ.


Ensuite, on roule sur la piste grise, face à un ciel nuageux et une lumière blanche qui aveugle. Le voyage commence sans aucun frisson si ce n’est celui de l’envol. L’avion nous secoue dans une purée de nuages.


La terre du Maroc, ocre et brune, apparaît après le survol des Pyrénées enneigées, de l'Espagne et du détroit de Gibraltar


Durant le vol, l’ambiance est particulièrement chaleureuse, détendue. Les conversations se nouent. On est curieux d’un voisin. Qui est-il ? Où va-t-il ? Pour quelle raison ? On se raconte brièvement.


Une dame à mes côtés. La famille, les enfants, la maison qu’on a conservée ou fait construire au pays, qu’on va ouvrir et aérer pour le printemps, on y va régulièrement maintenant qu’on est à la retraite, les vols des compagnies « low cost » ne sont pas très chers. On a beaucoup travaillé pour que les enfants fassent de bonnes études, ils sont devenus ingénieur à Bruxelles, banquier à Lyon ou encore diplomate à Dubaï. Pour eux, on s’est arrangé avec la réglementation du pays et les traditions qui régissent l’héritage des filles. Ce faisant, rompant avec la tradition, on se met la famille à dos, mais comment faire autrement. Les enfants ont « réussi » dans la vie. Ils ont offert, en retour, à leurs parents, un appartement et une belle voiture, une golf cinq me précise avec fierté et une joie non feinte la dame à mes côtés, cette voiture flambant neuve les attend au garage.

Publié le 7 décembre 2019

A l’arrivée à Rabat, la dame souriante et enjouée qui me parlait il y a peu avec enthousiasme, réajuste son foulard, se drape de réserve, d’une soudaine pudeur. Elle rejoint à la sortie de l’appareil son mari, dont elle m’a parlé durant le voyage avec un grand respect. Atteinte de polyarthrite invalidante peu après la naissance de ces enfants, elle n’arrivait plus à s’occuper d’eux et voulait les confier à sa belle-mère. Son mari n’avait pas voulu s’y résoudre et lui avait dit qu’il serait toujours à ses côtés, autant qu’il le faudrait. Quarante années de mariage, avait-elle précisé. Ils émanent d’eux une impression de douceur quand ils se rapprochent pour cheminer ensemble vers le bâtiment de l’aéroport, une proximité empreinte de respect et de dignité simple.

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A la sortie de l’aéroport, une ondée fraîche de pluie nous accueille. La jeune cousine et le cousin d’Aziz, Zola et Hamed, qui vivent à Rabat, sont venus nous voir quelques minutes. Embrassades émues, la joie enthousiaste et chaleureuse de Zola est communicative.


En un instant, un peu de l’essence diffuse du Maroc nous enveloppe, la chaleur de l’accueil sans réserve. Les gâteaux préparés pour accompagner notre voyage sont restés à la maison. Est-on certain de ne pas vouloir rester pour la nuit, on passerait juste la soirée à la maison, on les goûterait et on repartirait demain ?


Nous avions prévu et promis d’être dès le soir chez la future mariée, Candide. Tout n’est pas perdu, nous disent-ils, on s’arrêtera de retour à Rabat pour les goûter, c’est comme une évidence.


Un air de ressemblance 
 Chez Zola et Hamid, au retour. Damien, Manon, Zola, moi-même, Norbert. Chose promise, chose due.
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Le loueur de voiture semblait n’attendre que nous. Beaucoup de tact, de gentillesse et de prévenance. Il nous explique dans un français impeccable la vigilance nécessaire sur les routes au Maroc, et en ville les ronds-points, les stops, la gendarmerie royale présente partout, il faut vraiment faire très attention. Ses alertes rejoignent les inquiétudes que nous avions, au sujet du risque de la conduite, de louer une voiture, de conduire, des tracasseries administratives que l’on pourrait avoir.


L’attention dès que l’on prend le véhicule est dès lors maximale. Au premier stop, dès la sortie du parking, la conduite est très prudente et ralentie, nous sommes tous concentrés, hyper vigilants. Il faut l’être, car aucune ligne blanche n’apparaît au sol. Pas évident et peu usuel, un stop précède d’un mètre à peine le tout premier rond-point. On apprendra plus tard, au retour, la raison de cette incongruité. Nous passons très lentement au rond-point, mais malheureusement sans marquer de façon nette l’arrêt à ce fameux stop incongru le précédant.


Dès la sortie de l'aéroport, le roadtrip et l'aventure commencent aussitôt 

Deux policiers marocains sont là, un peu plus loin, ils nous font signe. Ils s’approchent du véhicule, dans leurs yeux, une sorte de petit sourire narquois. Une légère tension, on essaie de s’expliquer, de faire valoir notre récente arrivée, notre méconnaissance des lieux, rien n’y fait, un petit autographe forcé, quelques échanges de politesses courtoises et on repart, allégés déjà de quelques billets, et bien remontés, avec le sentiment désagréable d’une sorte d’injustice qui nous paraît bien contraire à l’accueil coutumier. Un peu de l’essence du Maroc là encore, avec tous ses contrastes. Bien marquer les stops, ce sera en tout cas bien entré dans nos têtes cette fois-ci et pour tout le séjour.

« En tout cas, c’est vraiment pas sympa de votre part » leur lance courageusement Norbert en remontant la vitre, dans un geste très rock, en redémarrant.

Publié le 8 décembre 2019


Autoroute vers Casablanca. Des camions d’un autre temps, ceux des films de nos années cinquante, et des berlines surpuissantes. Des hommes et des femmes venus d’on ne sait où, de nulle part, en rase campagne, marchent sur la bande d’arrêt d’urgence, attendent on ne sait quoi, des voitures sont arrêtées, sans raison apparente, un peu partout, sur le bord de l’autoroute.


Nous avions été frappés l’an dernier et nous le serons à nouveau durant tout ce voyage par cette multitude de personnes présentes partout à toute heure, sur le bord des routes, en ville, en campagne, le long des autoroutes, des chemins, qui marchent, s’arrêtent, stationnent, font du stop, attendent un bus, un taxi, une voiture qui viendra les prendre au passage.

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Bientôt on aperçoit l’océan. Une petite faim et une envie partagée grandissent. Aller manger du poisson grillé en bord de mer, sur la plage. On sort à Mohammedia. Pour rejoindre la mer, il faut s’arrêter sur un parking de sable devant un hôtel restaurant de luxe. On aperçoit un portique de détection pour la sécurité à l’entrée. Des gars postés sous un figuier assurent une surveillance discrète des véhicules et indiquent à chaque arrivée les emplacements de stationnement suivant des règles bien précises mais très opaques à nos yeux. Ce n’est pas carré du tout, leur machin.


Une envie d'océan 

Sur la plage, une jeune fille tient son chaton en laisse. Le chaton tremble de tout son corps. La jeune fille dit que c’est son premier chaton. Elle dit qu’elle ne sait pas comment il faut s’y prendre, comment s’en occuper. Elle interroge Manon, se demande si c’est bien de l’emmener à la plage. N’est-ce pas légitime finalement pour une jeune fille de s’interroger à ce sujet ? On se régale des sardines grillées à emporter et on repart.

Publié le 8 décembre 2019


Tracé au crayon à papier sur des cartes routières imprimées et scotchées entre elles, notre itinéraire défile. Une lune incroyablement rousse dans la nuit noire se lève au-dessus de la route. Elle nous éclaire vers le sud, vers l’Atlas.


Pause-café dans une aire d’autoroute étrange, irréelle. Les bâtiments qui la composent et jouxtent la station essence sont blancs, propres, vides. A l’intérieur, tout est neuf, très clair, très neuf. Quelques personnages se tiennent là, mais comme ils le feraient dans une pièce de théâtre contemporain, une performance, avec distanciation.


Un lieu qui semble tout en décor monté pour notre halte et qui serait entièrement démonté, à la suite de notre passage. On y fume à l’intérieur, dans la salle de cafétéria. Il y a des cigarettes à vendre, avec des marques distinctement affichées sur les paquets. L’envie d’une Camel là, pour accompagner le café, juste une, l’envie toujours présente, qui reste malgré le temps.


Le voyage s’étire. La route est longue. A l’occasion d’une halte, la guitare est transvasée depuis le coffre vers la banquette arrière. L’idée a germé de commencer à répéter quelques chansons pour le mariage. Il faut se réorganiser à l’arrière. Le guitariste se doit d’être tout à droite pour qu’il puisse jouer aisément et surtout sans qu’il ait à ouvrir la fenêtre pour sortir le manche. Les morceaux s’enchaînent, emballés en quelques kilomètres de nuit, faufilés à la guitare, cousus à la clarinette, les chants sont vite ficelés, une trame joliment tissée.


Nous sortons de l’autoroute qui continue elle vers Marrakech. La route que nous empruntons est noire et roule tout droit dans la nuit, vers l’Atlas qu’on devine.


Des choses du Maroc se passent. Alors que nous sommes tentés par une courte pause en rase campagne, une meute d’une dizaine de chiens sauvages attaque la voiture lorsqu’elle ralentit. Ils sont jaunes dans les phares, on voit leurs gueules grandes ouvertes, leur rage aveugle. Un petit chiot git sur le bord.


Rouler, rouler tout de même, freiner aussi pour ne pas les heurter, puis accélérer, freiner encore, rouler, avancer. Ça passe. Une frayeur nocturne inconnue nous assaille, une stupeur soudaine, saisissante, sidérante. Des coyotes affamés surgis dans la nuit.


Plus loin, une silhouette qu’on distingue mal, se met en mouvement à notre approche et traverse la route. Un personnage tient dans ses mains un bâton comme le ferait un samouraï et exécute une danse de type « moon walk » en marche arrière, en nous coupant la voie. C’est normal là encore, ne pas s’affoler, faire comme si de rien n’était, rouler, freiner, rouler, ça passe.


L’arrivée à Zaouiat nous jette dans une immense avenue ouverte, toute en travaux, le chantier a commencé il y a certainement un bout de temps, et est laissé en attente. Des crevasses, de la terre, du gravier, du sable, des morceaux de trottoir, un engin abandonné, des ronds-points ébauchés, beaucoup de poussière qui se lève sur notre passage, une traînée de terre rouge et de sable gris.


Aziz demande le chemin à la volée, il ne comprend pas tout des directions imagées qu’on nous donne, illustrées par toutes sortes de gestes, on essaie d’attraper au vol les signes de la main, les hochements de tête, les intonations de distance, quelques indications glanées dans lesquelles se détachent immanquablement rond-point, rond-point, rond-point. On se perd plusieurs fois à essayer de trouver, comme dans la vie. De proche en proche, et d’indice en indice, après une vingtaine de personnes rencontrées, nous voici à bon port.


La Candide qui nous reçoit est différente, elle est marocaine, elle s’appelle Dounia. Il n’est pas loin de minuit et nous sommes attendus avec un couscous impressionnant. Pendant que l’on reprend vie, les femmes espiègles plaisantent le futur marié, elles cherchent parmi nous un fiancé pour une de leurs filles qui est en âge de se marier. Aziz est pressenti, mais elles estiment qu’il y a à revoir sa coupe de cheveux auparavant, un peu trop longue et indisciplinée à leur goût.


Des rires malicieux, on ne comprend pas tout ce qui se dit, mais on en devine l’esprit taquin. On retire les coussins des banquettes, ces grandes banquettes de salon marocain aux multiples usages, on s’y assoit aux repas, on s’y allonge pour une sieste, on y traîne en discutant longuement, on y réunit la famille, des amis, on aime y recevoir. On s’endort alors bien vite, les yeux pleins de route, happés par cette première nuit dans ce pays.


Réveil. Quelques bruits de rue, des voix de passants. Je rejoins Aziz et Norbert au soleil du matin, à la terrasse d’un petit café, les tables sont avancées, face à un grand carrefour de passage. La vie matinale grouille, une agitation malicieuse, des camions, des autos, des autos sur des camions, des motos, des mobylettes, des triporteurs, des mulets qui tirent des charrettes, circulent en tous sens, dans un joyeux vacarme, dans ce qui paraît être une anarchie totale qui nous désoriente. Rester là, juste regarder un spectacle vivant et permanent, la rue au Maroc.

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Petit déjeuner avec la maman de Candide, une voisine, un ami. La voisine vit en France, elle travaille au tri postal. Elle est là pour le mariage. Le voisin a vu la guitare, il est curieux, il se souvient et nous raconte enthousiaste un festival de musique au Maroc où il est allé il y a longtemps. Dehors, les enfants du quartier, rassemblés, nous attendent.


Les enfants du quartier, curieux et facétieux, nous attendent dehors 


Danse improvisée avec Aziz 
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Nous partons à la rencontre d’Hossein qui est notre point de contact, notre relais local avec une association, l’AMEJ (Association Marocaine pour l’Education de la Jeunesse). Les présentations sont rapidement faites devant son atelier de menuiserie, par Candide qui s’éclipse vite, très prise par les préparatifs de son mariage. Hossein nous accompagne au centre socio-culturel. C’est un lieu qui accueille des jeunes durant les temps non scolaires, vacances et week-ends.


Rencontre d'Hossein à son atelier, Damien, Hossein, Norbert, Manon 
L'atelier de menuiserie d'Hossein, Damien, moi, Hossein, Norbert ef Manon  
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Le gardien du local de l’association, souriant dans sa grande moustache, jovial, nous accueille et nous souhaite la bienvenue. Il est fier de nous accueillir dans son centre et nous fait visiter les lieux.

Les lieux sont très vides, une grande salle, une estrade immense, il nous demande si l’on veut bien faire un essai de guitare, une chanson. Il sort un guembri de fortune pour accompagner la musique, il mime un solo de basse en sautant comme Mick Jagger. Il rit sans cesse, il nous appelle les Beatles.


Des rythmes frappés sur une chaise d’école résonnent sourdement, la salle est gigantesque et démesurément vide. Ça sonne creux et fort. Le son n’est pas optimal, un son de grande salle complètement vide, mais on n’a que ça, nous dit-il et ça, c’est très bien pour nous, lui dit-on.

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Au centre socio-culturel de l'AMEJ 
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Publié le 25 décembre 2019

On nous a parlé le matin d’une source à voir à quelques minutes d’ici. La source jaillit simultanément de différents endroits de la terre, en plusieurs résurgences. C’est un endroit très vert, très printanier, très frais. L’eau y est canalisée et cela créé un très beau parc avec des allées fleuries bordées d’oliviers, de rosiers et de différentes essences de palmiers.

Le parc, la source. L’eau est canalisée et cela créé un très beau parc avec des allées fleuries bordées de différentes essences 

Des guinguettes bordent le parc. Des balustrades peintes dans des coloris chatoyants, des petits ponts ouvragés qui enjambent les canaux. C’est un lieu de promenade calme et frais, à l’écart de l’agitation et de la chaleur de la ville. Un havre de paix. Les gens s’y retrouvent pour un instant paisible, une balade, un thé. On y promène, on converse en se tenant le bras, on se salue.

Le parc, la source . Des balustrades peintes dans des coloris chatoyants, des petits ponts ouvragés qui enjambent les canaux.
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C’est là que pour nous se noue le début d’un fil de programme, pour le voyage à venir. C’est le but de notre séjour, repérer, prendre les contacts et préparer le futur voyage. Une discussion informelle avec Hossein qui tourne de façon subtile autour du sujet, qui le contourne tout en finesse, et qui scelle les termes d’un accord oral. Rien n’est figé dans le détail mais le principe est établi avec une grande économie de mots, des regards, des sourires. A chacune de nos interrogations : « Nous sommes les bienvenus, oui c’est possible, bien sûr … », nous dit et nous répète Hossein.

Repérage accompli dans la plus grande simplicité, nous pourrons revenir ici avec le groupe, à Zaouiat Cheikh et y être accueilli.

On tourne de façon subtile autour du sujet, on le contourne tout en finesse. Des regards, des sourires. Et un voyage à venir 

« Nous sommes les bienvenus, oui c’est possible, bien sûr… », nous dit et nous répète Hossein.

Hossein est menuisier. Il a son atelier près de la maison de Candide. Nous passons souvent devant quand nous allons à la ville. Il arrête un moment son ouvrage, nous fait un signe de la main. Il y a dans son regard et dans son sourire une sérénité rayonnante et beaucoup de chaleur et de générosité. Une belle rencontre qui nous rend légers et sereins pour un futur séjour.

Hossein devant son atelier. Peu de mots, beaucoup de chaleur et de générosité. Une belle rencontre.
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Nous déambulons dans les rues de la vieille ville de Zaouiat. Des escaliers, des ruelles étroites, fraîches, qui arpentent une colline. Au loin on aperçoit les montagnes de l’Atlas.

La vieille ville. Des oliviers tout autour, les montagnes de l'Atlas, la nature toute proche.
Des animaux familiers paissent en liberté à deux pas des maisons 
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La vieille ville. Une belle lumière. Des ruelles étroites, fraîches, qui arpentent une colline et au loin l'Atlas, toujours.
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Il y a une belle lumière, une impression de calme, de paix qui se dégage de l’intérieur de la vieille ville, très différente de l’agitation et de la circulation des artères principales proches. On s’y sent bien.

La vieille ville. Une boutique au bas d'une maison, une rangée d'orangers 
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La faim nous gagne et l’envie de brochettes que l’on sent dans l’air chaud. Hossein nous guide jusqu’à un petit restaurant qu’il connait en bord d’avenue. La viande d’agneau suspendue à des crochets. Des agneaux entiers sont attachés par les pattes, exposés, les brochettes sont cuites à quelques mètres de nous. Leur fumet proche aiguise l’appétit. Elles sont servies telles quelles, grillées à point et fondantes, accompagnées d’une salade fraîche de tomates et d’oignons.

En bord d’avenue, des agneaux entiers attachés par les pattes. Des brochettes fondantes, cuites à quelques mètres de nous.  

L’après-midi, nous marchons dans les rues de la ville à la recherche d’une puce marocaine pour alimenter un téléphone. En attendant l’ouverture de la boutique, on rejoint un café plus haut. C’est un bar « lounge », à la façon occidentale, avec une décoration orientale. Les serveurs sont vêtus de noir à l’effigie du lieu, ils parlent français et anglais, les fauteuils sont d’un design contemporain, on y sert des cafés crème, des capuccinos, des glaces et des gâteaux. La jeunesse qui nous y entoure est habillée et coiffée à la dernière mode. Des hommes lisent le journal, croisant les jambes avec distinction. Contraste saisissant de soudaine modernité après nos déambulations dans la vieille ville.

 Les larges avenues, des piétons partout qui empiètent sur les voies

On achète la puce pour recharger la carte ou bien le contraire, la carte pour activer la puce. Cela nous apparaît déjà très compliqué. Mais, ce n’est pas terminé. Il faut aller faire un contrat à l’agence Maroc Télécom. Quand on commence à désespérer et qu’on pense que ça ne marchera jamais, ça finit par fonctionner. Internet est avec nous, le monde entier nous rejoint et nous accompagne désormais.

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En fin d'’après-midi, après la route de la veille, les marches du matin, tout ce pays qui nous entoure, ces images qui nous happent, c’est une grande sieste comateuse dans laquelle on plonge, dont on sort peu à peu avec grande difficulté.

Les abords de la ville, lumière de fin d'après-midi et mirages.
L'Atlas toujours proche. Des images qui nous happent