Comme précisé plus haut, les Iraniens sont perses et sont très fiers de leur héritage historique. Ils ont d’ailleurs tendance à mépriser les Arabes en raison de leurs visions de leurs homologues féminins. Certes, les femmes doivent porter le hijab, mais la réglementation est en réalité plutôt lâche sur le sujet. La plupart porte des vêtements près du corps surmontés d’un léger manteau, et arbore un voile de manière négligée, dévoilant ainsi leur chevelure teinte. Dans cet environnement soigné, ce sont les voyageurs occidentaux qui semblent passés de mode !
En Iran, les femmes peuvent conduire, poursuivre des études universitaires, sortir avec leurs amis masculins (bien que le contact physique soit encore prohibé), rester célibataire aussi longtemps qu’elles le souhaitent et vivre seules dans leur propre appartement. Bien sûr, il y a des exceptions, mais dans quel pays n’y en a-t-il pas ?
A Masuleh par exemple, nous avons rencontré Sahar, une jeune femme d'une vingtaine d'années entièrement habillée de noir. C'est l'une des rares femmes du pays à porter à la fois le hijab et le tchador. Quand elle nous a invitées à rester chez elle et sa famille lors de notre futur passage dans la ville de Shiraz, nous étions surexcitée à l'idée d'avoir l'occasion de passer de l'autre côté de la barrière et d'entrer ainsi dans la sphère privée d'une famille d'apparence traditionnelle et conservatrice. Nous voulions absolument faire l'expérience de leur quotidien et en apprendre davantage sur leur vision du gouvernement et de la religion. Nous sommes restées 3 jours chez eux et ça valait vraiment la peine !
S'il y a une chose que nous avons apprise en Iran, c'est de ne jamais se fier aux apparences.
Sahar nous a rapidement fait part de son regret de ne pas pouvoir faire d'études dans certains pays Occidentaux du fait de l'interdiction du port du voile dans l'enceinte des universités. En effet, elle souhaite devenir médecin, et bien qu'elle rêve d'étudier à l'étranger, elle croit davantage aux valeurs associées à son hijab qu'à la qualité de l'éducation occidentale. Elle est très pieuse, pleine d'ambition et de fierté, mais surtout, elle jouit du soutien inconditionnel de son père dans tout ce qu'elle entreprend. Et c'est hors de question qu'elle ne se marie avant d'avoir atteint son rêve et d'être devenue médecin. (Soit dans 8 ans !)