Les trains partent tous les matins de la belle gare de Sao Bento (7h20, 8h25, 9h20) en direction de Pocinho. Ils vous amènent, en un peu plus de 2 heures, dans des wagons vintage (sans clim', ni wifi, ni prise électrique), tirés par une micheline diesel et donnant du klaxon à chaque passage à niveaux jusqu'à Pinhao. Cette petite gare, comme Sao Bento, ornée de scènes de vie typiques en azulejos, était naguère le quai de chargement, sur les bateaux "rabelos", des raisins vendangés, pour les conduire jusqu'aux caves de maturation de Vila Nova de Gaïa, situées 100 kms en aval.
Une fois à Pinhao, on est au coeur du vignoble de Porto. Vous pourrez y faire une croisière en bateau de 1, 2 ou plusieurs heures en remontant le fleuve vers Tua, partie la plus préservée de la vallée. Le mieux est de partir à pieds en se donnant pour objectif une quinta (propriété viticole) où l'on pourra se raffraichir, se restaurer, déguster du vin, du Porto, du miel, de la charcuterie ou le tout ensemble, en profitant d'une vue sur ce patrimoine de l'humanité qu'est la vallée du Douro.
Notre choix s'est arrêté sur la quinta do Jalloto, accessible facilement depuis la gare, en 1 heure de marche, 370 m de dénivelé et sous 30° à l'ombre (quelle ombre?). L'endroit justifie l'effort : dégustation de planches de charcuteries ou/et de fromages, de vins, de Porto, de miel, avec une vue magnifique et plongeante sur la vallée. Le tout à l'écart des touristes, qui préfèrent la facilité des croisières à l'effort.
L'un n'empêchant pas l'autre, nous ferons une croisière d'1h de retour au village de Pinhao : reposant, agréable, mais sans grand intérêt concernant les vues sur la vallée.
Nous finirons la journée en mangeant des spécialités locales en petites portions, façon tapas, chez Mago, situé dans le quartier Clerigos (des facs). L'occasion de tenter, enfin, la francesinha, mixte entre la fondue et le croque-monsieur : pas très fin, mais coupe-faim.