[narration Éric]
Le Volca No View (j’aime bien ce nom !) est un camping à la ferme, donc un peu perdu en campagne. Le matin, les voitures qui passent empruntent la route pour aller vers le Taranaki mais personne ne roule dans l’autre sens. On décide alors de tenter notre chance auprès des autres campeurs, et Jeanne dégotte un couple de trentenaires hollandais très sympas. Les beaux paysages défilent et le trajet parait couler au rythme de la conversation.
La mer, que l'on voyait depuis le sommet du Taranaki, sans soupçonner ces immenses plages de sable noir... Magnifique ! Nous ferons 200kms ensemble, avec une pause où on leur offre un café, avant de se séparer à Te Kuiti. Super, nous sommes environ à mi-chemin de notre objectif du jour, nommé Reperoa. On s’autorise donc une bonne pause avec un bon pique-nique : sandwich thon-carotte, comme tous les jours ! Puis on tend le pouce et après quelques minutes un 4x4 s’arrête. Le conducteur est un Neo-Zélandais typique : chasseur, pêcheur, avec une voiture dégueulasse. Jeanne me force à monter à l’avant… J’étais à l’aise pour converser avec les hollandais, mais là, je sais d’avance que je ne vais rien comprendre 😑 !
C’est le cas mais Jeanne est derrière moi et répète de temps à autre ce qu’il raconte, dans un anglais plus lent et sans l’accent kiwi… Cependant je ne suis quand même pas sûr de bien comprendre, car beaucoup de choses me semblent bizarre ! Déjà Il à l’air vieux… il est d’ailleurs grand-père depuis un moment….mais en fait il a mon âge ! ! ! Et il vient d’avoir un bébé 😳 avec une cousine de sa défunte femme, avec qui il a eu son autre fille…de l’âge de Jeanne. Etrange ! Cette première fille a donc 5 enfants, tout comme la mère de Jeanne au même âge. Sauf qu’eux ils auront une tante très jeune ! Bref, ça m’embrouille tout ça, j’aurais bien fait la sieste derrière mais il veut me montrer des photos de sanglier…😅
Il nous conduit jusqu’à Taupo, dont le lac d’une superficie de plus de 600km2 est en fait un super-volcan. Nous voilà donc arrivés dans une région géo-thermale qui regorge de sources chaude et autres bizarreries du genre. Jeanne, frustrée de ne pas avoir eu droit à son bain chaud au bout de la Copland track - puisque nous n’avions pas pu faire la rando - avait bien envie de prendre sa revanche ! Elle propose donc de faire un saut aux hot pools naturelles qui sont à la sortie de la ville… On traverse un parc avec nos sacs, pour arriver au bord d’une large rivière très froide. Une cascade d’eau chaude en plusieurs étages vient s’y jeter, formant de jolis petits bassins naturels, idéal pour prendre un bain à bonne température. Mais le trop plein de touristes refroidit mes ardeurs !!! Jeanne, qui n’en a cure, prend sa place au milieu de la foule 😏… Evidemment venir en plein Dimanche après-midi n’est sans doute pas l’idéal ! Mais c’était l’occasion où jamais (et c’était gratuit…).
Nous avons encore un peu de route à faire et reprenons le stop à la sortie du parc. Un couple aisé de Sud Africains nous avance jusqu’à l’embranchement de la route pour Reperoa. Leur 4x4 est aussi propre qu’une voiture de location, et ils nous recommandent d’être très prudents avec le stop, en insistant sur un conseil de grand connaisseurs qu’on regrette de ne pas avoir eu avant : quand un conducteur s’arête, surtout, ne montez pas si ce n’est pas une belle voiture 🧐 ! Merci les gars, on y pensera !
La prochaine et dernière voiture qui s’arrête pour nous est justement une vieille berline déglinguée avec vitres teintées, conduite par un indien. On fait quoi??????!!! 😆
Le chauffeur est très sympa et rêve un jour dans sa vie de venir voir Paris. il fait un petit détour pour nous emmener jusqu’à Reperoa, et grâce à cela on arrive à se procurer un peu de nourriture in extremis avant la fermeture de l’épicerie du coin ! Maintenant, il n’y a plus qu’à trouver le Memorial Hall du village pour notre rendez-vous avec Grant, qui nous accueille pour une nuit de Couch Surfing 😎 !
A peine 10 minutes plus tard notre hôte arrive et nous amène directement à une hot pool toute proche et plus confidentielle. Bonne surprise ! L’eau est vraiment chaude et il n’y a presque personne !
Le trou d'eau,naturel et pétillant,a été aménagé artificiellement,mais le sol est resté en sable..absolument brulant par endroit! Grant est Maori est c’est pour ça que Jeanne l’a repéré sur Couchusrfing. À quelques jours de quitter le pays et après 3 mois d’immersion, il nous semblait bien dommage ne pas avoir eu l’occasion d’en savoir plus sur son peuple d’origine, et Grant est justement professeur de culture Maori ! Il nous parle d’abord du rapport de son peuple à la terre alors que nous nous baignons, puis il nous amène déposer nos affaires à la maison dans laquelle nous passerons la nuit, qui se situe à coté d’une salle de culte Maori. Il nous donne un millier d'explications sur les sculptures de grimaces qui ornent la porte d’entrée et là j’avoue, il nous a perdu 🤪 ! Quant à la maison… wahoo, pittoresque ! Il s’agit en fait d’une vieille cabane en bois sans eau ni électricité. Les bonnes surprises du couch surfing 😉! Au moins, c’est authentique, et en plus on aura de l’intimité. Puis ça nous rappelle un peu la chalet……en beaucoup plus moche😅.
Lui loge dans une autre maison située sur un camping, pour lequel il est jardinier paysagiste sur son temps libre. Sachant qu’il enseigne aussi la musique en plus de la culture Maori, on ne comprend pas très bien comment il trouve le temps de tout faire en même temps que d’accueillir beaucoup de couchsurfeurs ! Car nous sommes les 234ème et 235 ème dans son livre d’or 😄!
Nous faisons réchauffer nos pizzas tant bien que mal - car il n’a pas de four! - et la conversation va bon train. Nous abordons d’autres sujets sur la culture de son peuple et profitons même d’une initiation à l’alphabet Maori. Enfin nous pouvons prononcer correctement les noms des différents villages que nous traversons ! Mieux vaut tard que jamais…
L’heure tourne, nous sommes "Gne Gne" (fatigués, en Maori) ; enchainer une journée de stop et une soirée de couchsurfing est extrêmement énergivore car l’échange est permanent… Enfin nous rentrons nous coucher dans cette vieille cabane où a vécu sa mère. Je crois bien qu’elle y est morte aussi ! !
Nous prenons notre temps le lendemain matin (pour avancer sur le blog bien sûr!) et nous quittons la bicoque en début d’après midi.
Rassurez-vous , on était bien, mais on fera mieux pour notre futur chez nous !Quelques kilomètres plus loin notre premier véhicule du jour nous arrête à une taverne en bord de route dans laquelle on s’offre un fish and chips en échange d’une prise de courant pour recharger nos appareils, organiser nos derniers jours en Nouvelle-Zélande, et nos premiers jours au Costa Rica !
Kerozen creek n’est pas très loin alors nous y faisons un petit détour pour profiter de ses hot pools naturelles. La rivière est vraiment brulante et après 2 kms de marche avec nos sacs chargés à blocs ce n’est pas franchement une récompense de se baigner ! ça fini plutôt de nous achever 😆 ! Cela reste une expérience vraiment étonnante, mais certainement plus appréciable en hiver…
A gauche, photo en mode instagram VS la réalité, à droite 😉Allez ! Au bain Marie....😜 Heureusement on a pu trouvé un coin tranquille Deux stops plus tard nous nous retrouvons au free campsite du lac Okaro, où nous passons une nuit calme et reposante.
Perfect spot ! La vie comme on l'aime... Le lendemain nous quittons le campsite avec la dernière voiture et arrivons à Rotorua, une ville qui sent l’oeuf pourri à cause du souffre dégagé par son activité volcanique.
Bain bouillonnant de boue ou fumerolles de souffre, les abords du lac de Rotorua écartent rapidement toute idée de baignade !Nous ne savons pas trop où nous allons dormir le soir et Jeanne contacte une ferme équestre des environs pour leur demander si l’on peut poser notre tente dans leur propriété pour une nuit, en échange d’un coup de main.
Nous attendons un peu la réponse en trainant à la bibliothèque de la ville et finalement la propriétaire de la ferme vient nous chercher en même temps que d’autres personnes. Nous sommes 7 dans son 4X4 rempli de bordel de cheval et de bagages de tout le monde… heureusement elle n’avait pas pris les chiens !
Lucy nous accueille donc gentiment et nous invite même à manger le soir avec tout son petit monde, soit 6 helpeuses qui font tourner son entreprise de balades à cheval.
Rapidement, on ne se sent pas à l’aise au milieu de ces 8 filles qui parlent (enfin, certaines plus que d’autres) anglais, vite, et ne se préoccupent pas trop de nous. Nous ne regrettons pas d’avoir tenu à planter la tente au lieu d'accepter l’invitation à dormir dans le salon... Au réveil, on réalise que Lucy n’a pas besoin d’aide et ses helpeuses semblent même un peu au chômage technique. Jeanne regarde un peu la façon dont se font les choses ici, mais compte tenu du peu d’intérêt pour nous de rester là, nous nous échappons rapidement, mais poliment, pour reprendre notre route 😇 !
N’ayant pas du tout de programme, nous faisons confiance à notre première conductrice qui nous dépose au Redwood parc, près de Rotorua après nous avoir dit que nous avions « illuminé sa journée ! » (sic).
Nous laissons cette fois nos gros sacs à dos au visitor center et partons pour une rando pique nique au milieu des grands séquoias du parc.
Malheureusement notre chemin quitte rapidement ces arbres majestueux et, à cause d’une carte défaillante et d’un manque d’attention, nous finissons par boucler la balade, qualifiée de « pire rando de Nouvelle Zélande » par une pt’ite chérie dont le jugement a peut-être été altéré passagèrement par une grosse faim et des menstrues en approche (et la certitude qu'elle aurait fait mieux si elle avait géré la carte !......Mouai !) !
Finalement, il n’est que 13h, Jeanne a mangé son sandwich (ouf!), et nous décidons de reprendre rapidement le stop pour aller dormir aux Mc Laren Falls ce soir, à 1h de route…en théorie 😁.
7 voitures et 3h et demie plus tard (record battu de moindre efficacité😅 !) nous arrivons au campsite grace à un dernier conducteur, qui décide de nous conduire là-bas alors qu’il rentre du travail et que c’est à l’opposé total de sa route !
Le site est très beau, petite rivière tranquille bordée de collines et blindée de canards. Les agneaux broutent en liberté et nous profitons autant que possible de l’endroit le lendemain, avec une balade fort appréciée cette fois par Jeanne, qui rêve d’être réincarnée un jour en canard pour habiter ce parc...
On se baigne aux falls en début d’aprèm, avant de s'engager pour notre dernière étape à destination d’ Auckland.
Lézarder au soleil.... Nous battons ce jour là le record de moyen de transport le plus original puisqu’un motard nous véhicule l’un après l’autre sur environ 2 kms avec nos sacs au dos et sans casque pour rejoindre la route principale !
Le stop en mode Maori ! Ou le haka-stop 😉Puis 2 voitures nous suffisent pour les quelques 250 kms de la journée…
Il a fait demi-tour pour nous,il avait des tatoos de toile d'araignée sur les mains,un cobra sur le bras...louche? mais on y va ! Beaucoup de gens n'ont pas compris la blague et nous ont demandé si on allait en Californie... Au moins, ça faisait le tri 😝Arrivés chez Joseph (notre couchsurfeur d’il y a 3 mois !), nous partageons un repas ensemble et savourons le lendemain notre dernière journée en Nouvelle-Zélande…par une tonne de pancakes le matin, une bonne plâtrée de pâtes bolo à midi, une grosse lessive et une énième tournée de messages pour préparer notre arrivée au Costa Rica !
Ah oui y'avait aussi un fondant au chocolat 😍😇 On sait jamais, des fois que l'avion se crash...Et le soir, nous faisons nos adieux à Joseph et au pays, avant de prendre notre vol pour San Jose via Vancouver puis Mexico ! Pero... Es una otra historia ! !