Carnet de voyage

États-Unis

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Le rêve américain
Mai 2020
12 semaines
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Publié le 12 mai 2020

[narration Jeanne]

Nous avons donc quitté le Costa Rica à bord d’un avion plein à craquer, en pleine crise du coronavirus. Nombreux sont ceux qui ont été surpris voir inquiets, car le Costa Rica faisait office d’élève modèle dans la gestion de la pandémie, mais nous, on a décidé de partir aux USA 😅 !

Cela dit tout est relatif : évidemment nous avons prévu un plan « safe », et non un séjour en hôtel à New-York 😏! Nous atterrissons donc à Houston où le contrôle à l’immigration se passe sans encombre, puisque nous prétendons être sur le territoire « seulement 15 jours, en quarantaine dans une maison prêtée par des amis, en attendant de prendre notre avions pour la France 😇🙏😉». All good ! Nous voilà tamponnés jusqu’au 25 juillet 🍾🥂!! Nous verrons d’ici-là si les frontières Canadiennes rouvrent leurs portes, nous permettant ainsi de poursuivre le voyage jusqu’à mi -Septembre… En attendant, nous avons obtenu les 3 mois de visa touristique pour les USA 🤠 !

Grosses routes et quartiers résidentiels à la "desperate houswife", pas de doute,  nous sommes bien aux States !

Nous prenons ensuite un deuxième avion - bien moins rempli- direction Denver, où nous passerons la nuit à l’aéroport ! J’adore☺️. Il est complètement vide mais on a quand même réussi à être dérangés par une dame qui est venue regarder une vidéo sur son téléphone à côté de nous en pleine nuit. J’ai trouvé ça invraisemblable, car elle n’avait pas l’air allemande. Je ne me suis pas privée pour l’envoyer balader (dans tout le reste de l’aéroport!!!) en mode ours mal léché 😤.

Le campement. ça faisait longtemps ! 
Une fois le jour levé, on est surpris par la vue sur des sommets  enneigés !

Le lendemain matin, nous prenons un dernier avion, et cette fois nous ne serons que deux ! Bon en même temps l’avion ne compte que 9 places passagers et la destination est vraiment un trou paumé ! Nous survolons des déserts industrio-agricoles comme dans les livres de géographie, avant d’atteindre une zone de dunes sablonneuses qui semble infinie. Ici plus de cultures, mais des vaches élevées sur des ranchs immenses ! Et plus de vaches que d’habitants, ça c’est sûr 😅

Malgré la multitude de vols annulés, notre avion VIP décolle rien que pour nous 2 ! 

Nous voilà donc à l’aérodrome d’Alliance, ou Becky vient nous chercher. On s’arrête faire les courses avant de rouler près d’1h sur la piste qui mène à son ranch. Quel changement ! La vue est dégagée sur 360° car il n’y a pas d’arbre, nous qui ne voyions que ça au verdoyant Costa Rica. Aussi, tout est jaune et fané, car la neige vient de fondre et la nouvelle herbe n’a pas encore pointé le bout de son nez. Il fait une température idéale, et l’atmosphère est tout à fait sèche : on « revit » !

Nous sommes logés dans une « bunk house » rien que tous les 2, ça aussi ça va nous changer. Pendant les 15 jours de quarantaine, nous y cuisinerons également tous nos repas. Nous redécouvrons le plaisir de dormir emmitouflés sous une couette, ainsi que la télé, avec par chance le film « Danse avec les loups » (mon préféré!) programmé dès notre arrivée !

notre nouvelle maison...jamais loin des chevaux 😉
Un fauteuil digne de Joe et Chandler, un vieille télé et un film qui nous met direct dans l'ambiance, "so good "! 

Cloitrés au milieu de 5000 hectares de prairies, et cernés par 2150 Black Angus, on ne devrait pas risquer grand chose côté virus 😉 ! En temps normal, le ranch est très prisé par les volontaires et n’offre pas de place disponible avant plusieurs saisons. Mais « grâce » au corona, tous les helpers prévus ont dû annuler leur venue. Voilà pourquoi Becky et Scott ont répondu positivement à notre demande complètement « last minute », bien qu’ils nous avouent dès notre arrivée « mais alors on aurait JAMAIS cru que l’immigration vous laisserait passer !!!». Ça faisait un drôle d’accueil du coup mais au final ils semblaient contents 😆! Et nous aussi, puisque nous serons donc logés-nourris au sein du ranch autant de temps que nous le souhaitons :) .

Notre premier jour de « travail » commence en douceur : on a emporté avec nous l’esprit « Kindred » du Costa Rica, alors on passe simplement la matinée au sein du troupeau des juments, pour se faire intégrer 🥰 .

Cerise sur le gâteau, un poulain est né quelques heures avant notre arrivée ! 
Lightening Up à gauche et Socks à droite, nos 2 chevaux de travail, se dorent la pilule sous le soleil printanier 

Mais un ranch ce n’est pas non plus le royaume des bisounours ! Nous passons une fois de plus d’un monde à l’autre, après des semaines de végétarisme au Costa Rica…nous voilà propulsés au coeur de l’élevage de viande bovine !

ça annonce la couleur  😂

L’après-midi, on se met donc à cheval pour rassembler tout un troupeau et faire le « branding » (marquage des veaux).

Mission accomplie ! 

Scott vient d’investir dans une table spéciale qui permet d’immobiliser les veaux à cet effet. Il a aussi un fer de marquage électrique tout neuf !

Jusqu’à cette année, le branding se déroulait de façon 100% traditionnelle, ce qui signifie que tout était comme dans la scène de « l’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » : des cow-boys partout, des veaux attrapés au lasso, mis à terre puis ligotés, marqués au fer rouge sorti des braises et bien sûr, grosse teuf à la bonne franquette une fois tout le boulot fini 😃 ! C’était une sacrée organisation car tous les veaux devaient être faits sur une matinée, ce qui nécessitait l’entraide de 70 personnes. Eh oui, des veaux, il y en a 1000 par an !

Cela permettait certainement de resserrer les liens entre voisins, mais en plus de l’organisation colossale, c’était aussi assez chronophage puisque Scott devait ensuite participer à 25 branding chez les autres. Scénario inenvisageable pour lui et bien d’autres cette année, avec la pandémie. Nous assistions donc au début d’une nouvelle ère, puisque pandémie ou pas, la table et le fer électrique facilitent tellement le travail que Scott sait déjà qu’il ne reviendra pas au branding traditionnel par la suite…

Par contre, pas d’évolution côté castration, on reste avec le bon vieux couteau et la petite pince ! Eric s’éloigne à chaque fois, il dit que ça lui fait trop mal 😅 ! Les veaux semblent cependant plus souffrir de la chaleur du fer que de la castration a vif sans anesthésie - qui, je l’admets, est franchement dégueux mais que je regarde souvent avant de jouer avec les petits bouts de scrotum poilus qui trainent (ils sont tellement doux 😍 !)

Veau fraichement "brandé" et bientôt castré 🥴! 

Depuis, nous avons fait plusieurs branding et il y en a encore d’autres à venir. Nous nous débrouillons efficacement à 5 en comptant Jim, le tout nouvel employé de Scott et Becky (ben oui, ils pensaient vraiment pas qu'on viendrait!). On se contente de faire un troupeau par jour (soit 200 veaux max), au lieu d’être 70 personnes et de faire tous les troupeaux en une matinée. Bien sûr j’aurais aimé voir l’ambiance traditionnelle du branding, mais je sais que si cela avait encore été le cas, alors nous n’aurions pas pu être là…

Eric, tout sourire avant que Scott ne lui demande de transvaser les testicules dans un pot pour offrir au voisin ...🤮🤣
Car oui oui, ça se mange ! 
Dans l'action ! 
Comme le ranch est immense, on déplace parfois nos chevaux en van, tout équipés pour aller rassembler le troupeau !
Souvent il nous faut démonter et remonter tout le corral  la veille du branding, car on change de troupeau, donc de pâture... 

Cependant rien n’égal le plaisir de galoper côte à côte avec 400 têtes de bétail, au milieu de plusieurs dizaines d’hectare de dunes, et de conduire cette masse en mouvement vers le corral monté la veille. C’est à la fois grisant et magnifique !

Mais quand on guide le troupeau, il faut être concentré et parfois galoper, alors je range l'appareil et je rêve à ma GoPro !.. 

À cheval, nous allons aussi bientôt avoir l’occasion de faire du tri de bétail, et on doit encore aller récupérer un taureau qui s’est échappé. Aussi, on a dû jouer plusieurs fois à ce que je vois comme une sorte de tombola-chasse au trésor, super jeu grandeur nature, mais c’est notre job! On nous donne le numéro d’une vache et la pâture dans laquelle elle se trouve. Il faut donc la rechercher parmi environs 200 autres, disséminées dans des hectares et des hectares de collines. Et bien sûr il faut aussi trouver son veau, qui est parfois dans une planquette complètement à l’opposé de celle de sa mère ! Une fois les 2 « wanted » repérés, il faut les guider à cheval jusqu’à un point donné où on peut les enfermer.

Le numéros 703 est demandé !  
Trouvé ! Maintenant place au "driving" 

Bon, c’est parfois pour la bonne cause (veau est malade), parfois moins. La dernière fois c’était malheureusement pour séparer le veau et sa mère, considérée comme vieille donc sans valeur. Le but était de faire adopter son veau par une vache plus jeune, dont le bébé était subitement décédé. Pour réussir l’opération, Scott a alors enlevé la peau du veau mort pour l’ accrocher comme une cape sur le dos du veau de la vieille ! J’ai trouvé ça dingue de faire ainsi croire à la jeune vache que son bébé avait ressuscité 😳. La vieille vache elle, se sera non seulement faite enlever son bébé, mais sera alors en plus vendue pour être mangée 😱. Triste réalité !..

À part ça , nos tâches quotidiennes se partagent entre le nourrissage des vaches pour Éric, et l’entrainement des chevaux pour moi. Dit comme ça on a l’impression que l’un de nous deux se fait légèrement avoir, mais je vous assure, il s’amuse bien ! De mon côté, je continue mes expériences, avec des chevaux dit de « travail » et non de loisir, c’est encore un peu différent…

Nourrissage des jeunes, ils sont drôlement bien élevés ! 
Eric et les taureaux, toute une histoire d'amour... 

Notre quarantaine se termine demain et nous pensons prolonger le séjour ici jusqu’à début juin, car Scott a vraiment besoin d’aide à cheval jusqu’au premier week-end. Cela laissera peut-être assez de temps pour que les parcs nationaux se décident à rouvrir leurs portes ! D’ici là nous vous souhaitons à tous un bon déconfinement :)

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Publié le 11 juin 2020

Voilà ! Nous avons quitté avant-hier Becky et Scott, après 44 jours passés à vivre la vie de cowboys et à découvrir un métier en voie de disparition dans un vrai ranch (pas un ranch à touriste) où le travail se fait dès que possible avec de vrais chevaux (et pas des chevaux vapeur).

Pendant ce mois et demi d’immersion nous avons donc appris à nourrir les vaches, les petits « bulls » et les gros taureaux, que nous avons également appris à trier et convoyer sur de plus ou moins longues distances. Déplacer le bétail reste bien sûr l’activité la plus chouette, qu’on eu la chance de faire au moins une fois par semaine et jusqu’à plusieurs fois par jour selon les besoins ! Nous avons aussi vu comment déclencher les chaleurs (chimiquement pas personnellement !) pour inséminer les vaches, ou à l’inverse comment castrer les veaux (parfois déjà bien gros 😱!). Et enfin de les marquer. J’ai aussi eu l’occasion de perfectionner ma technique pour les attraper !!

 Très souvent, le ciel s'assombrit en fin de journée et nous offre cette lumière d'orage qui sublime le décors
 Nourrir les big bulls, réunir des paires et embarquer les chevaux pour rassembler des troupeaux...notre quotidien ou presque !
Heureusement on est allé qu'une fois au cimetière des vaches. Jeanne a quand même été inspirée pour les photos...
Branding  des veaux de Scott dans une pâture de plus de 300 hectares chez un voisin (on s'est fait aidé du coup!) 
Gauche :le plaisir des yeux avec les chevaux de couleur ! Droite :il m'a dit avoir appris à monter avant de savoir marcher🤠normal!
 Dernier branding...les veaux sont énormes, il est temps !! 
 Les taureaux aussi ! Prêts à embarquer dans la joie et la bonne humeur, pour la saison de reproduction 

Nous avons appris à mieux comprendre cet animal, ses instincts, ses comportements. C’était intéressant de constater leurs ressemblances mais surtout leurs différences de fonctionnement avec les chevaux.

Nous avons donc participé au premier maillon de la chaine de l’industrie bovine, ce qui nous a permis de comprendre différents aspects de cet élevage extensif (gestion des troupeaux, des pâtures, du patrimoine génétique du bétail) qui peut paraitre idéal dans un premier temps. Malheureusement pour les boeufs, ou vaches et taureaux trop vieux ou caractériels, la belle vie ne dure pas et cela se termine dans un feed lot, voisin ou lointain (lieu d’engraissement ou le bétail est stocké en grand nombre dans des enclos sans herbe, et nourri de protéines douteuses dans le but de prendre un maximum de poids avant l’abattoir).

Toutes ces « tâches » nous les avons réalisées avec plaisir et bien souvent avec les chevaux, dans des paysages magnifiques à perte de vue et si différents de ce que l’on peut trouver chez nous ! Autrefois territoire des indiens Lakotas, les sand hills (collines de sable) sont considérées comme des « waste lands » (terre perdues) puisque impropres à l’agriculture et sont devenues terres d’élevage propices pour les vaches Black Angus. L’arrière-grand-père de Scott est devenu propriétaire terrien directement après les Indiens !

 Il n'y a naturellement aucun arbre sur des milliers de kms2 à la ronde, car il pleut rarement au dessus de cette zone sablonneuse
 On se demande souvent comment les indiens se débrouillaient...ils n'avaient pas intérêt à perdre leurs flèches !
 Pas besoin de déforester pour l'élevage du bétail en tout cas !
 Et on ne manque pas d'eau pour les abreuver puisque le sous-sol renferme le plus grand océan sous terrain du monde  (450 000km2)
 Bref, on est prêt pour la Camargue 😉
 Le cheval reste aujourd'hui encore l' "outil" le plus performant et approprié pour travailler avec le bétail ! 

Combien de fois s’est on dit « eh ! on est des cow boys dans un vrai ranch ! » Un vrai ranch, perdu dans son immensité, seulement peuplée de coyotes, biches et autres antilopes (pronghorn) que l’on voyait assez souvent mais de trop loin pour les photos ! Seuls quelques serpents et tortues on bien voulu prendre la pose. On s’est bien souvent cru dans des décors de film, sauf que c’était notre réalité, et nous avons su en apprécier chaque moment …

    Ballade en tête à tête, quand des journées  de travail raccourcies le permettent
Seuls au monde...

Côté cheval, Jeanne qui arrivait avec les meilleures intentions pour aider le travail avec les jeunes chevaux , comme stipulé dans l'annonce, s’est assez rapidement trouvée confrontée à « l’esprit cow boy » de Scott pour qui ses chevaux n’ont pas de problème, et s’ils en ont, on fait avec ou on ne les utilise pas ! Assez déroutant d’être confrontée à cette autre approche du cheval, plus compris comme un outil de travail que comme un être avec qui l’on peut établir une vraie relation de confiance et de partage.

Malgré tout elle à quand même pu s'amuser à "diagnostiquer" les petit dysfonctionnements de plusieurs chevaux - à défaut de pouvoir vraiment les aider - et a tout de même pu faire le pré-débourrage de la petite Stormy, qui n'avait jamais vu un licol ou donné les pieds, ainsi que l' apprivoisement et éducation au licol du tout jeune poulinou !

L'ironie de l'histoire, c'est que pendant tout ce temps Scott lui répétait qu’il adorait ce qu’elle faisait , avant de lui dire un jour par hasard qu’il détestait la méthode Parelli et ne souhaitait plus jamais que qui que ce soit adepte de ce gourou ne s'approche de ses chevaux 😂….. Autant dire qu'il ne savait pas de quoi il parlait, ou sinon il ne se rappelait plus des compliments qu'il avait fait 😅 !

Quant à moi, j’ai passé beaucoup de temps avec les groupes de juments ou de hongres…… à ne rien faire. Juste observer leur fonctionnement, faire des séances de gratte gratte ou simplement la sieste….Bref, créer la relation et être accepté par les deux groupes. Jeanne a quand même pas mal progressé aussi à ce sujet « Etre » plutôt que « faire »…. même s’il reste de la marge de ce coté ! ! !

A coté de ça nous avons beaucoup travaillé durant notre séjour puisque nous avons dû pallier le renvoi de Jim, l’employé arrivé une semaine avant nous et qui s’est fait « kiké » le genou par un veau (coup de pied) durant le deuxième branding.

Dès lors, sa blessure l’handicape au point qu’il ne puisse plus assumer ses missions et que Scott n’aie d’autre alternative que de le renvoyer deux semaines plus tard. Nous avons donc assumé de longues journées de travail, engrangeant les « good job ! » d’un Scott parfois exubérant (comme savent l’être les extravertis😆) et parfois déroutant dans son manque d’explications ou ses précipitations, trop pris dans « le job » sans savoir perdre du temps pour en gagner ensuite 😏 « Take the time it takes, it will take less time » ! (Pat Parelli 😜 ! ! )

Les journées commençant souvent vers 6h30 nous étions très disponibles pour les différentes tâches qui s’enchainaient sans véritable emploi du temps fiable (la vie de la ferme quoi !). Des choses prévues la veille ou le matin même pouvaient changer sans que l’on soit mis au courant (pas facile pour moi cette fois 🙄!) ce qui demandait de notre part une flexibilité et une adaptabilité à toute épreuve (et donc de bons progrès de mon côté 😅)!

Et après ces longues journées aussi plaisantes que fatigantes, nous retrouvions joyeusement notre petit nid et une sorte de routine simple douche-repas-télé dont on ne s’est même pas lassé ! Mais on peut dire qu’on a eu notre dose de films en anglais et de viande (black Angus de la ferme …. Miam….miam !) !

 Les burgers maisons ont été nombreux mais cette bouteille fut la seule, promis ! Ouverte à l'occasion de nos 4 ans 🥰

Récompense surprise de notre implication, Becky et Scott décident de nous payer pour le boulot que l’on à fait ! Wahou ! ! Inattendue et généreuse rétribution qui nous permet alors d’acheter « gratuitement » une voiture !

La route du ranch méritait de dérouler un tapis rouge ce jour là ! 

Grâce aux recherches internet de Jeanne (eh oui encore ! !) nous dégotons celle qu’il nous faut (une Ford Freestar de 2006 pas trop grande mais assez pour y aménager l’arrière en chambre à coucher) et venons à bout des démarches d’immatriculation, de paiement des taxes et d’assurance !

 "Thanks God!" Au bout des démarches administratives, nous tenons le sésame ! (ps : Strategy Feeders c'est un feed lot!!!)
 On revient aussi avec quelques planches et des vis pour aménager tout ça sous l'oeil avisé des juments

Puis, quand enfin nous sommes venus à bout du marquage des 1300 veaux, que nous avons dispatché tous les taureaux et inséminé toutes les génisses, une fois la voiture aménagée, l’itinéraire du road-trip grossièrement planifié, et la date fatidique du 8 Juin arrivée, nous avons fait nos adieux aux milliers de vaches, aux 16 chevaux, aux 2 chiens et multiples chats (jamais réussi à compter) ! Et bien sûr, nous avons remercié Becky et Scott en retenant leur accueil au pied levé, leur générosité financière et le superbe ranch, au sein duquel nous auront vécu un mois et demi extra-ordinaire et une expérience qui restera unique dans nos souvenirs !

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Publié le 16 juin 2020

Nous quittons les immenses plaines vallonnées du Nebraska et ses hordes d’antilopes pour rouler tranquillement vers les montagnes et les forets du Wyoming afin de rejoindre « Grand Téton National Park » puis, juste à côté, « Yellowstone National Park ».

 Bye Bye le Nebraska, bonjour le Wyoming !

Le paysage et les miles défilent au rythme de la musique country, incontournable par ici. Nous expérimentons notre « lit roulant » qui se révèle très confortable grâce au matelas donné gentiment par Becky. Nous passons notre première nuit sur un parking municipal à Douglas et la seconde dans la nature vers Dubois, ( ce qui est rigolo parce que le douglas c’est….du bois !)

 On approche de Dubois...
 ...son style très western...
 ...et un peu déjanté !
 On quitte la route pour faire un peu de piste et trouver l'endroit idéal pour camper 🤗! 

Nous profitons, à Douglas, d’une douche chaude dans les sanitaires du parking, et, à Dubois, de l’effet revigorant d’une rivière de montagne. Heureusement, ici, le feu de camp semble être un intouchable et l’on peut se réchauffer facilement après un bain «glacial».

Nous campons pour notre troisième nuit aux portes de « Grand Teton National Park » et profitons d’une vue magnifique, comme un avant gout de ce que nous réservent les jours à venir !

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Ah oui ! Aux portes du « grand téton National Park » ! Nous y entrons donc le lendemain. A cause du Covid 19 celui ci (comme tous les autres) était fermé pendant un moment, mais par chance ré-ouvre progressivement depuis fin Mai. Les « visitor centers » sont encore fermés et il est impossible d’y camper pour l'instant, mais les chemins de randonnées sont accessibles, c’est déjà ça !

 How exciting 🤗 !!
 miroir en bord de route, sublime !

Nous sommes certainement les seuls touristes étrangers 😎, en tout cas pour sûr il n’y a aucun chinois 😝, et donc une affluence réduite comparée aux années « normales ». Il nous semble pourtant que les parkings sont pleins et qu’il y a trop de monde sur certains chemins…😏 !

Mais bon, durant cette période de fermeture les animaux « sauvages » ont eu le loisir de reprendre leurs aises et nous en sommes les témoins privilégiés, puisque dès notre première balade nous croisons castor, marmottes, écureuil, wapiti et surtout ………………… 6 ours (grizzly et ours noirs) et deux oursons qui grimpent dans un arbre et se bagarrent sur une branche ! Trop choux 😍! !

 Gauche : le premier ours, qui a créé un embouteillage piéton dans les 2 sens 😅 Droite : encore 3 ours  en bord de chemin !

Cette première balade de « reprise » nous fait traverser des paysages de poster et terminer autour de deux lacs d’altitude encore recouverts de neige et de glace. Jeanne découvre un univers quasi inconnu et semble conquise par ce qu’elle voit (prête pour habiter en Franche Comté ?)

 Jeanne, encore fringante en ce début de balade de remise en forme (4 mois sans marcher c'est pas rien!)
 Mais l'objectif de base étant atteint rapidement, la balade de reprise va donc se prolonger un peu...
 On reprend quelques forces d'abord 😜
et on grimpe ! 
 on grimpe...
 ...on grimpe...
 jusqu'au premier lac  👍
 Jeanne ne s'attendais pas à ça, la voilà ravie ❄️☃️...
... et motivée  pour continuer de grimper 💪!!!
 Jusqu'au deuxième lac...
  ...et même le sommet (bon il y avait une barre de céréale qui l'attendais 😁) !
y'a plus qu'a redescendre... 
 ...sur les rotules pour Jeanne mais la tête pleine de merveilles 😇

De retour à la voiture, après 24 kms, il se fait tard et nous mangeons rapidement sur une table de pique-nique près du parking alors que des touristes nous informent de la présence d’un grizzly à 200 m de nos noodles 😅 ! Nous sommes un peu cuits et devons encore trouver de l’eau pour la nuit et le lendemain…. On continue donc de manger nos nouilles comme si de rien n’était, pendant que les gens tout émoustillés par la présence de l’ours nous prennent pour des blasés.

Nous reprenons ensuite la voiture pour trouver de l’eau avant que la nuit tombe. La tête certainement encore pleine des émotions de la journée, et alors que je remplis nos bouteilles dans une rivière, Jeanne claque sa portière pour me rejoindre juste avant de se rendre compte que les portes sont verrouillées et que les clefs sont restées à l’intérieur évidemment! Drôle de voiture qui rend possible ce genre de situation 😳! Bref, il fait quasi noir, et nous sommes « enfermés » dehors ; clefs, téléphones, ordinateur et toutes nos affaires, au chaud, dans la voiture, et pas âme qui vive dans les quelques bâtiments alentours (oui par chance nous ne sommes pas encore au bout d’une piste paumée pour passer la nuit) ! Nous finissons donc par tomber sur une « Ranger » compatissante. Elle appelle un garagiste qui arrivera 45 minutes plus tard pour déverrouiller notre voiture. Soulagés (de 125 $ !) nous rejoignons alors vers minuit notre campsite à l’extérieur du parc pour une courte nuit. J’ai juste le temps de souhaiter un bon 33ème anniversaire à ma pt’ite chérie avant de m’endormir 😊.

Le lendemain, nous choisissons une balade à géométrie variable ! Après une première partie parcourue ensemble, Jeanne (qui est bien courbaturée 😅) prends son temps, s’immerge lentement dans la nature environnante et ses habitants, s’applique pour prendre de belles photos.

Elle se  prend même en photo (elle est forte quand même 😂)
Et se prend aussi pour Pocahontas ,en discutant avec pleins d'animaux. Une chouette journée d'anniversaire ! 

De mon côté, je me suis fixé un objectif un peu physique, le lac solitude (tiens donc!), et le rejoins au terme d’une course en montagne qui se termine dans la neige, hors trace et seul au monde ! Le pied 😁! Il me reste à redescendre en courant vu l’heure et, la fatigue aidant, ce ne sera pas vraiment une partie de plaisir !

J'ai respecté la première règle. Le reste, j'ai pas compris, je n'avais pas ma traductrice avec moi...

Cette journée est très fatigante pour moi (chacun son tour!) et nous terminons ensemble notre balade par un bain dans les eaux glaciales d’un torrent de montagne. C’est, depuis notre départ la seule façon que nous avons pour nous laver ! Dur sur le moment mais tellement vivifiant ! Il est déjà tard, Jeanne à mal à la tête (vraiment, ce n’est pas une excuse !) et je suis tellement crevé que nous nous contentons d’un diner Chips MnM’s digne des meilleurs repas d’anniversaire 🥳 !

Pour notre troisième et dernier jour dans le parc nous profitons d’un dernière balade pas trop longue pour récupérer un peu. Notre rando nous conduira de lac en torrent, et de cascades en sous bois pour confirmer ces fabuleux paysages que nous avons arpentés pendant trois jours.

  cette fois on se lève avec le soleil pour ne plus finir à la nuit, et éviter de croiser trop de gens
 ce qui nous permet de profiter d'une belle lumière...
 ...pour de belles photos en cours de route
et nous vaut de croiser un Moose (élan) dès le début de la marche ! Sacré garrot près de 2m de haut), et que dire du nez 😂

Nous terminons banalement dans un ruisseau glacé pour laver les corps et quelques sous vêtements ! Pour une fois nous arrivons assez tôt, en fin d’après midi au campsite et en profitons alors pour prendre un « vrai »repas ( =des pâtes cette fois, pas des nouilles! ) et étudier un peu le planning de nos prochains jours chez les voisins de Yellowstone 🤗!

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[narration Jeanne]

Yellowstone, voilà bien un endroit qui me faisait rêver depuis des années « un jour j’irai ! ». Presqu’aussi simple que ça, enfin nous y voilà 🤗! Encore une chance que les parcs rouvrent les uns après les autres depuis fin Mai… Une fois de plus, ça se goupille bien, comme si c’était dans l’ordre prévu par le destin 🙏.

Le parc est immense : environ 9000 km2 ! Il va donc falloir bien s’organiser car pour l’instant il est encore interdit d’y rester la nuit. Pas évident de s’y retrouver d’autant plus que les centres d’informations sont également fermés, mais grâce à quelques applis mobile on s’en sort pour trouver où dormir aux alentours, quel itinéraire choisir, quelles balades sélectionner… le tout sans réception téléphonique, vive la magie de la technologie 😅!

Ce parc semble encore plus fréquenté que le précédent, ce qui n’est pas très surprenant vu sa renommée mondiale, mais quand même, on n’ose pas imaginer ce que ça doit donner en temps normal 😳 ! On joue donc la carte « lève tôt » avec un réveil à 4h30 (quand on veut on peut ) ! De quoi bien se les cailler (bonnet dans la voiture 😏) mais rouler dans le parc en mode VIP avec la route pour nous tout seul, ainsi que le lever du jour 👍.

 Yellowstone repose en fait sur la caldeira d'un supervolcan de 45x85km, d’où l’intensité de l’activité géothermique au sein du pa...

A 6h30 nous sommes donc les premiers à nous lancer sur la piste d’une petite rando qui sera quelques heures plus tard absolument bondée (avec la queue pour le parking, au secours)… Pour le moment, nous sommes seuls dans la nature et c’est magique.

«Fairy Fall»littérallement«Chute Féérique» apparaît plus amicale pour la sieste que la rivière voisine,qui elle,semble ensorcelée!

D’autant plus magique avec toutes ces vapeurs qui s’élèvent du ruisseau…et soudain en bord de chemin, de l’herbe aplatie ! Vous ne savez pas ce que ça signifie ? Regardez d’un peu plus près, et vous verrez quelques touffes de poils marrons…ça sent le bison 🤗 ! Un peu plus loin, une bouse au milieu du chemin : je m’empresse de la touiller avec un bâton pour tester la fraicheur 🧐. Rassurez-vous, pas besoin de la goûter pour savoir qu’on est sur la bonne piste ! Au détour d’un virage, nous apercevons bientôt un trio qui fait la grâce mat’ au bord du ruisseau, trop beau ! Cette fois, pas de doute, nous sommes vraiment au pays de Yakari 😃 !

 Derrière les vapeurs de la rivière, les bisons sont là, paisibles et majestueux ! le début d'une longue série 😉 ...

On remonte le long de la rivière à travers les bois pour ne pas les déranger, et en bout de source on découvre un geyser ! C’est super de voir ça rien que tous les 2 et dans un cadre aussi naturel : pas de barrières, panneau ou autre dispositif particulier, on peut continuer de s’imaginer dans la peau de Yakari qui se balade et tombe tout naturellement sur un geyser après avoir salué des bisons 😏 (bon il manque juste Petit Tonnerre…).

 Au bout de la rivière, Impérial Geyser, pour nous tout seuls !

Du coup, l’esprit aventureux, on décide de quitter la piste et de crapahuter dans les hauteurs environnantes, histoire de voir le geyser d’en haut, et puis pourquoi pas un peu plus encore si on continue jusqu’à la montagne suivante !…

Un hors piste mémorable. Il y a d’abord eu ce moment ou Eric ne voit pas le gros mâle bison à 3 mètres de lui : « Mais où????!!!! » « Juste en face, près de l’arbre ! » À sa décharge, c’est vrai que malgré son envergure (énorme !!!), la couleur plutôt ton sur ton le rend discret, d’autant plus qu’il nous fixe en restant particulièrement immobile. 😬 On change de direction sans s’attarder… Nous tombons ensuite sur une succession de marres et un sous bois encombré de troncs au sol ; l’accès est moins direct que nous le pensions et nous voilà désormais sur le qui-vive depuis la rencontre avec Gros-Bison-Solitaire. Mais depuis le temps que je voulais sortir des sentiers battus, me voilà ravie d’ouvrir notre propre voie. Bientôt nous suivons finalement celle des animaux, puisqu’une fois sur les hauteurs rocailleuse et dégagées, un petit sentier se distingue.

 le labyrinthe des mares vu du haut...

Une bête surgit alors dans mon dos et me passe à côté, je fais un écart digne d’un cheval 😅!! Mais il s’agit juste d’un daim que l’on devait gêner sur « son » chemin… S’il avait eu un klaxon il l’aurait surement utilisé ! Chacun son rythme, et je finis par le retrouver vers le sommet - qu’Eric a lui aussi atteint avant moi. Je décide donc de filmer la scène : le daim qui gambade et passe à côté d’Eric, comme si c’était normal, comme si nous faisions partie de son décors, car nous sommes ici simplement considérés comme une autre espèce animal inoffensive, et non une espèce qui se veut à part et plus menaçante que toutes les autres. Nous avions déjà eu cette sensation en nous promenant à Grand Téton, et c’est un peu comme évoluer dans un Disney, les chansons en moins ! Je coupe et range l’appareil, pendant qu’Eric commence à grimper sur un rocher pour prendre encore un peu plus de hauteur. Je relève le nez dans sa direction pour le rejoindre et je vois la scène la plus improbable que mon appareil aurait pu filmer si je ne venais pas de le ranger 😱!! Un grizzly vient d’apparaitre dans le tableau, et il veut aussi grimper le rocher, mais depuis l’autre côté, pour voir où est parti le daim. J’ai juste le temps de crier « chéri, un ours !!!! » et les voilà qui se découvrent face à face au même instant ! On peut lire la même surprise sur leurs têtes, car seul le rocher et quelques mètres les séparent maintenant. Ni une ni deux, une fois la seconde de stupeur écoulée, chacun s’empresse de faire demi-tour et part en courant ! J’enregistre la scène dans mon cerveau et aujourd’hui encore je me la repasse quand je m’ennuie un peu : c’était tellement drôle (et un peu effrayant mais bon) 😂!!

Une fois remis de nos émotions, nous poursuivons encore un tout petit peu l’ascension pour arriver au bout du bout…et voir si on ne retrouverait pas notre copain, vous vous doutez bien 😇. La vue est non seulement imprenable, mais en plus nous sommes récompensés de notre témérité : on repère Ours-Peureux que l’on peut observer (presque) sereinement depuis le haut, puisqu’il est redescendu un peu pour continuer sa chasse !

 Une vue dont nous sommes peut-être les seuls à avoir profité ! Cascades, fumerolles, bisons, une nature sauvage à perte de vue !
et une petite dédicace Roi Lion à LH qui attendait l'article avec impatiente 😉

Nous redescendons enchantés par cette petite aventure et reprenons le tracé de la randonnée. Mais c’est ensuite un immense troupeau de bisons qui nous oblige à repartir en hors piste, puisqu’ils se sont installés par dizaines en plein sur le chemin qui traverse leur plaine. On ne voit pas d’autre choix que de partir à droite pour éviter le troupeau, et cela nous oblige à traverser une zone géothermique vaporeuse avec des trous d’eau surréalistes.

On apprécie vraiment de se sentir comme de simples animaux parmi les autres, partageant le même espace naturel - parfois hostile - et obéissant aux règles logiques permettant de préserver l’harmonie environnante. Pas besoin de les lire ou de les apprendre, ces règles sont naturelles.

En fin de balade nous montons au point de vue le plus populaire du parc ; ça fait bizarre de se retrouver entourés de Sapiens d’un seul coup ! Drôle de sensation de se dire que nous sommes soudainement revenu à la réalité… ne venons-nous pas plutôt de vivre l’inverse ?

La vue sur le Grand Prismatic m’hypnotise assez pour éviter que je m’attarde trop sur la question… Il y a de quoi : je pense que cette création de la nature est tout simplement un chef d’oeuvre artistique.

 Le "Grand Prismatic" n'est pas célèbre pour rien ! On croirait un dessin à la craie...

Sur la route pour sortir du parc, on marque un stop pour voir l’éruption du plus haut geyser de Yellowstone, ainsi que toutes les bizarreries avoisinantes, avant d’élire domicile au bord d’une rivière près de la sortie ouest .

Le lendemain, comme prévu, la pluie s’invite alors c’est grâce mat (bien méritée !). On se sent drôlement à l’abri dans la voiture et on apprécie de ne pas angoisser à l’idée de devoir plier une tente mouillée… On petit-déjeune au chaud dedans, en regardant un DVD Parelli pour compenser le manque de vue causé par la buée. Et quand ça nous chante, on décampe :) !

 Vive le nid 🥰!!

Malgré la grisaille, rouler dans Yellowstone reste un régal de paysage pour les yeux ! On croise aussi des bisons, et on aperçoit même un bel ours noir qui pêche de l’autre coté de la rivière.

Quand je disais qu'on a croisé des bisons...😅 Un plaisir sans égal de PARTAGER les lieux avec tous ces animaux ! 

Une fois près de la sortie nord, le soleil pointe le bout de son nez et nous offre un arc en ciel immense ainsi qu’une très belle lumière sur les incroyables formations de Mammoth Hot Springs ! Cette fois ce ne sont pas des chefs d’oeuvres de peinture, mais de sculpture, que la nature nous présente humblement.

 Des micro-organismes vivant dans l'eau créent tout un panel d'ocres, qui disparait quand la source se tarie : magique !

Nous sortons de Yellowstone par le Nord, salués par une biche au bord du passage de contrôle. Nous aurions aimé passer plus de temps dans cet endroit magique mais la météo est amenée à se dégrader, et ne pas pouvoir dormir dans le parc rend la logistique un peu compliquée. Il nous reste aussi pas mal de route au programme et encore beaucoup de beaux endroits à découvrir ! Alors malgré la pluie nous roulons joyeusement vers le Nord-Ouest, à travers les grandes vallée de cette contrée qui m’a toujours fait rêver : le Montana 😍 !

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[narration Éric]

En quittant Yellowstone, nous décidons de faire une croix sur « Glacier National park » au vu de la météo annoncée. Mais le lendemain, devant le dernier panneau nous permettant encore de changer la destination, et après un dernier check météo un peu moins alarmiste, nous bifurquons finalement vers le nord ! Parce qu’on ne sera jamais plus près de ce parc que maintenant 😉

Nous profitons donc encore des merveilleux paysages du Montana, des grandes vallées sur fond de montagnes enneigées, de ces innombrables maisons en fustes (que Jeanne s'est retenu de prendre en photo sinon on se serait arrêter trop souvent 😍! ) et de granges d’époque entourées de belles barrières en bois.

 Le Montana Ouest : des grandes vallées verdoyantes habitées par les vaches et traversées par des routes bien droites
Chouette panneau d'accueil du village de Plains "Où les montagnes rencontre les rivières, et les chevaux sauvages passent l'hiver"
Gauche: une entrée de ranch très jolie comme beaucoup d'autres,mais il y avait un detail amusant cette fois! Droite:vallée typique
 Gauche : super slogan, non ? Droite : le soir, je trace sur la carte les routes empruntées et note le nombre de "miles" parcourus

Beaucoup de maisons arborent (fièrement ?) le drapeau américain quand ce n’est pas le drapeau « Trump 2020 » ! Sur le bord des routes, de nombreux panneaux publicitaires pour….Jesus ou des slogans anti avortement nous expliquent sans équivoque dans quelle Amérique nous évoluons. Nous croisons aussi des américains en vadrouille avec leurs ENORMES « caravane - mobil home » attelées à de non moins énormes pick-up. L’Amérique XXL se décline jusque dans le gabarit des américains 🙄😅 !

 Le camping à l'américaine, 2 options : le pick up tire la caravane-bus, sinon c'est le bus qui tracte le pick up !

En bord de route, on repère une boutique qui attise notre curiosité. On s'arrête et on découvre la vraie caverne de l'Alibaba local, qui est un sacré personnage, à l'image de sa boutique ! !

De loin le meilleur musée qu'on ai visité ! !
Notez le retour du lapin à bois,ainsi que la gigantesque peau d'anaconda...et le poisson à fourrure qu'on ne trouve qu'en Alaska😂!

Et puis nous arrivons à « Glacier National Park », jouxtant la frontière canadienne ! Nous pique-niquons, presque banalement, au bord d’un superbe lac avant de ressortir du parc pour trouver notre campement du soir. Ici aussi il est encore interdit de dormir dans le périmètre du parc. C’est aussi sans surprise que nous dormons au bord d’une rivière à quelques mètres d’une pancarte « camping interdit » 🤫 !

 Arrivés au parc, un pique-nique s'impose 🤗 !
 On se fait discrétos à manger, et après une petite vaisselle dans le torrent, c'est à nous de nous y laver  🥶😁

Toujours dans le contexte covid 19, la moitié du parc (celle appartenant à la communauté indienne) est fermée au public alors la foule des visiteurs se concentre sur l’autre moitié. Nous nous levons donc très tôt le lendemain matin pour partir avant « les gens » sur une rando très populaire et surtout ouverte !

 Il est tôt, on est encore dans le brouillard et les montagnes aussi...

Nous marchons d'abord à travers la forêt, où nous croisons encore une biche de très près (ce qui devient franchement banal 😅), puis nous rejoignons assez rapidement un joli petit lac avant de nous heurter à la pancarte « end of trail » (fin du chemin).

Un petit sentier nous invite néanmoins à continuer et nous arrivons quelques minutes après sur un énorme névé qui marque la vraie fin de l’aventure.

Mais pas pour nous ! Jeanne, qui à repéré une cascade là haut, tout là haut, a envie d’aller la voir de plus près (certainement pour avoir au moins une photo de cascade dans ce voyage 😆 !)

 Vous la voyez, c'est celle du milieu, tout en haut ! D'après Jeanne c'est parfaitement faisable  😏

Commence alors la partie hors piste de notre sortie. Pentue et sur un sol instable, l’ascension est plus rude, plus longue et plus « émotionnelle » que prévue ! On a l’impression que la cascade recule au fur et à mesure que nous montons... Au prix de louables efforts physiques et psychologiques, Jeanne arrive jusqu’à un promontoire sur lequel, visiblement une pause s’impose !

Gauche : "à vos marques, prêts ?" Droite : "je déclare forfait !" 

Je continue en solo la grimpette qui devient de plus en plus « engagée » ! À mon retour, et parce que la cascade recule toujours, je propose au « reste du groupe » de redescendre pour ne pas tenter le diable. Le reste du groupe acquiesce à l’unanimité et nous nous engageons dans une descente à peine plus rassurante !

De là haut nous avons tout de même profité d’une superbe vue sur le lac, mais aussi sur des cascades inaccessibles, protégées par une végétation impénétrable…….Sauf peut être en remontant le torrent qui part du pied des cascades pour approvisionner le lac !

 Gauche : Jeanne m'attend et une nouvelle cascade (en bas à droite) attire son attention... Droite : zoom sur le nouvel objectif!

Nous sommes très motivés pour continuer à jouer les explorateurs ☺️ Nous repérons le passage vers le delta du torrent, enlevons nos chaussures pour le rejoindre, traversons des ruisseaux d’eau gelée, et commençons à remonter, par la berge, le torrent qui doit nous mener aux cascades.

Au bout de quelques mètres nous devons nous rendre à l’évidence que la seule possibilité pour continuer est de remettre nos chaussures et de marcher dans le torrent tellement la ripisylve est dense et impénétrable !

Les premiers mètres dans le torrent glacé nous font mal aux pieds tant l'eau est froide mais on continue, on s’accroche, on remonte le courant parfois assez fort, on mouille nos pantalons (rien à voir avec la peur !), on traverse des parties de bois en faisant du bruit pour prévenir les ours de notre présence, le bruit des cascades se fait de plus en plus présent et finalement, après un ultime méandre nous débouchons là où peu de Sapiens ont dû arriver : au pied vrombissant des cascades ! Drôle de sensation d’arriver là sans suivre un chemin piétiné par les touristes... On imagine un peu ce qu’on dû ressentir les explorateurs découvrant des contrées inhabitées 🙂!

 Doucement mais surement, cette fois on va y arriver !
 Tadaaaaam ! "notre" cascade 😀
L'eau coule à flot et mes chevaux continuent de pousser. Et  bien évidemment ce n'est pas moi qui sélectionne les photos 🙄😅

Quelques photos plus tard (oui quand même) nous reprenons le torrent dans le sens du courant et profitons au maximum de notre trajet retour jusqu’au lac ! Nous retrouvons le chemin de rando et constatons avec effarement qu’il est 16h. Nous n’avions pas pris de pique-nique mais personne n’a songé à manger, Jeanne pensant qu’il devait être au plus 13h (peut-être à cause d'un black out sur la montagne😅) ! ! !

Le retour au parking se fait sous un orage qui à eu l’élégance d’attendre la fin de notre aventure ! Quelle chance incroyable que d'avoir profité toute la journée d'un soleil éclatant... Nous ne regrettons pas le déplacement ! Nous croisons maintenant sur le sentier des gens qui montent en short/marcel ou en robe d’été sous une pluie battante...Incompréhensible 😳!

 5 min à peine après ces dernières photos du lac, l'orage arrive et efface les belles couleurs du lac. Dommage pour les suivant !

Nous rejoignons notre campement de la veille pour une nouvelle nuit avec cette sensation d’avoir passé une superbe journée dont nous avons choisi des ingrédients qui n’étaient pas au menu, mais ont agréablement relevé la sauce ! Rassasiés, nous décidons donc de ne pas nous attarder plus longtemps ici. Notre voyage est encore long et nous avons, en une journée, vraiment bien profité de cette moitié accessible du parc. Nous reprenons donc la route à l’aube le lendemain en direction, toujours plus à l’ouest, de « North Cascades National Park ».

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Vous vous en douterez, avec la situation un peu particulière liée au covid19, notre road trip sera essentiellement composé de balades en duo plutôt que de rencontres à la "nus & culottés". On fait avec et on n'est pas trop à plaindre : il y a tant de belles balades à faire !

Nous continuons donc notre tournée avec North Cascades NP (National Park), qui se situe au nord ouest de l’Etat de Washington, à la frontière canadienne. Depuis Glacier, la route est longue et nous mettrons deux jours pour rejoindre l’entrée du parc.

Du Montana à l'Etat de Washington,nous traversons l'Idaho nord, et nous arrêtons sur des spots sympas pour pique-niquer ou dormir 

En chemin, nous traversons l’Idaho où nous tentons une rando jusqu'aux Cedar Lakes, mais au fur et à mesure que l’on grimpe dans les montagnes, le temps se détériore et nous arrivons sous la pluie au premier des deux lacs. Nous décidons de rebrousser chemin et de trouver un endroit « à l’abri » pour pique-niquer. On s'installe donc un peu plus bas le long du torrent : la pluie est moins forte mais la forêt plus dense, et nous avons alors la drôle sensation qu’un ours peut débouler à n’importe quel moment pour, au mieux, partager nos sandwichs ! Les nombreux arbres limitent notre vue et le bruit de l'eau couvre tous les autres sons ; mais il n'y a rien par contre pour camoufler l'odeur des chips 😅 ! Nous devenons alors naturellement très attentifs, aux aguets, comme des proies. C'est intéressant de penser qu'autrefois cela devaient constamment être le cas ; quand ce n'était pas pour les ours, ce devait être les loups ou les brigands... à l'époque les gens n'allaient surement pas comme nous en forêt pour le simple plaisir de se balader l'esprit léger 🙄 !

Un peu plus tard, de retour à la voiture nous plongeons dans le torrent de montagne pour la douche du jour😁! Etonnant également de voir comme l’on peut s’habituer à se laver à l’eau glacée ! ! On en devient même plein de gratitude pour ces torrents ou rivières qui nous offrent la possibilité d’un bain quotidien et de ressentir cette sensation tellement vivifiante une fois essuyés et habillés. Cela fait presque deux semaines que nous n’avons pas pris de douche chaude et cela ne nous manque pas.

 Même après une balade pluvieuse, un bon bain froid ça réconforte ! Jeanne y retourne d'ailleurs à 2 fois 😄 !

Nous reprenons la route, que nous continuons toute la journée suivante, et les paysages grandioses de lacs, forêts et montagnes défilent, parfois ponctués de magnifiques maisons en bois qui nous font envie ou, au moins, nous donnent des idées. Charmés, nous marquons une pause peu avant le parc lorsque nous découvrons la petite ville très pittoresque de Winthrop qui à su cultiver son caractère d’antan en préservant ses commerces aux devantures en bois d’époque. Jeanne veux faire les boutiques, moi j’en profite pour raser, dans les toilettes publiques, ma barbe de 2 semaines et rajeunis de 10 ans par la même occasion😇!

Droite: Les voitures modernes dénotent dans le décors! Gauche: 50% sur le pauvre ours tué pour sa couleur rare (soit quasi 5000€!)

Nous finissons par atteindre North Cascades et pique-niquons pour fêter ça DANS un lac, le spot le plus original de notre voyage ! Puis, sans surprise, nous partons en balade...☺️

En arrivant au parc la vue sur la lac Diablo est superbe ! 
 On pique-nique DEDANS, sur une souche 😊
 Jeanne inaugure sa chemise achetée à Winthrop, sur une balade - sans surprise- remplie de cascades, mais vide de touristes !
 Une forêt bien calme qui nous rappelle un peu la Nouvelle-Zélande

Comme à l'habitude, s'en suit la toilette dans un torrent bien glacé (peut être la palme pour celui-ci😱) au pied de notre campement, et comme « j’aime ça » j’ai la bonne idée de me laver les cheveux (qui attendent ça depuis notre départ). Ma tête manque d’éclater au contact de l’eau mais mes cheveux revivent (et reprennent leur folle pousse😏 !)

 Après le rasage, le shampoing ! Et du savon tant qu'à faire, car on n'en met seulement quand on tombe sur de gros torrent....
...mais qui dit gros torrent dit souvent gros courant, alors mieux vaut s'accrocher ! 

Jeanne à repéré une belle randonnée pour le lendemain qui doit nous mener au lac Thornton. Nous partons de bon matin, motivés, mais au bout d’un moment, avec l’altitude, la neige toujours présente ensevelit le chemin que nous n’arrivons plus à distinguer (allez savoir pourquoi aux Etats-Unis les marquages style GR n’existent pas !!). Nous arrivons tout de même à rester plus ou moins sur la piste grâce au GPS du téléphone (et à Jeanne qui maitrise la technologie🙏). La fin de l’ascension se fait donc hors piste et comme le lac est sous la neige, au lieu d'y descendre, nous grimpons finalement jusqu’à Trapper Peak où nous pique-niquons, seuls au monde, avec une vue à 360° pour nous récompenser de notre ténacité💪.

 À North Cascades NP il y a des cascades...
 ...mais pas toujours de pont ! Certains s'en sortent mieux que d'autres 😅
 Avec la neige Jeanne n'est pas toujours à son aise non plus...
 ...mais elle surpasse sa peur du vide et des pentes malgré tout ! 
 ça mérite bien une photo de couple et un bonhomme de neige 😉
Mais surtout un bon pique-nique 🤗! 
Content Yves Duteil avec sa coiffure post-shampoing (comme quoi 1 tous les 15jours c'est bien hein...) ! 

Le retour est presque une formalité et nous prenons plaisir à dévaler les pentes enneigées avant de retrouver, plus bas, le sentier qui nous ramène à la voiture. La balade aura durée près de 10h où nous n'aurons croisé qu'un groupe de fille perdues dans la neige qui rebroussent chemin à 10min de la fin 🤦‍♀️(pas faute de les avoir encouragées!) Après le rituel du bain glacé, il nous reste un peu de temps pour reprendre notre route car déjà notre prochain objectif nous appelle : ce sera Olympic NP 🙂

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[narration Jeanne]

Nous continuons de rouler vers l’Ouest en longeant la frontière canadienne (toujours fermée à cause de la pandémie) et nous évitons Seattle - ainsi qu'un détour de 5h de route - en prenant un ferry à 20€ pour rejoindre la péninsule sur laquelle se situe Olympic NP, juste en face de l’ile de Vancouver.

On se sent alors comme au Canada en approchant le parc par une route qui borde un grand lac, lui même bordé de grands sapins sur fond de montagnes si joliment éclairées par la lumière du soir… Magnifique, mais bientôt il fait noir et ça ne nous dit pas où dormir ! Et oui, la « routine » d’un vrai road trip, c’est justement beaucoup d’improvisation ! Ce qui n’est pas un problème pour moi, élevée au « on verra bien quand on y sera! » si souvent répété par ma petite maman 😊… Et c’est une formule qui a largement fait ses preuves😅. Pour ce soir, on solutionne facilement la question grâce aux conseils d’un ranger, qui nous indique l’emplacement d’un « camp spot » parfait à l’orée du parc national. Car autant on ne peut pas camper n’importe où dans les « National Parks » - et en ce moment carrément nulle part ! - autant il est officiellement autorisé de pratiquer le camping sauvage dans toutes les « National Forests ». Allez comprendre, en tout cas ça nous arrange bien !

Le spot est tellement parfait que même des bûches nous attendaient!Et l'eau n'est pas glaciale,je me lance enfin pour le shampoing

Le lendemain on se lève avant le jour. Ou plutôt devrais-je dire « Eric se lève avant le jour » car j’avoue que moi je reste au lit pendant qu’il nous conduit 😇 . C’est l’avantage du lit sur roues ! Et d’un super chéri, puisqu’on n'a pas encore inventé le pilotage automatique…. Eric nous conduit donc dans le parc jusqu’au départ de notre rando du jour. On petit-déjeune avec le lever de soleil dans un froid de canard, et je m’échauffe dans tous les sens pour affronter au mieux la "petite" balade qui a cette fois été soigneusement choisie par Eric 😏 Comprenez : ce n’est pas tant pour éviter le monde que nous partons aux aurores, mais surtout pour avoir le temps de parcourir les 30km et 1600m de dénivelés en une journée 😅 ! Je me demande si c’est le nom du parc qui l’a influencé 🙄

Nous démarrons la boucle dans une forêt humide et majestueuse : beaucoup de grands arbres, de cascades, et la petite brume matinale transpercée par les rayons du soleil...une ambiance féerique nous invite à garder le silence. Puis, rapidement, la grimpette commence, et nous nous faisons doubler par un couple de coureurs, visiblement lancés sur le même tracé. Comme quoi je n’ai aucune raison de me plaindre, nous on se contente de marcher 😆. Ces 2 personnes seront les seules que nous croiserons, et nous ne le savons pas encore, mais sans elles nous n’aurions jamais pu terminer la boucle!

En effet, à mesure que l’on monte, la neige fait son apparition…et le chemin sa disparition !!! Une fois n’est pas coutume, AUCUNE indication ne permet de deviner le tracé… Personne ne semble avoir fait la rando récemment, surement à cause de la neige encore trop présente combiné au fait que le circuit nécessite normalement une nuit de bivouac, ce qui est interdit en ce moment. Alors nous bénissons les 2 coureurs pour leurs traces fraiches, et nous félicitons d’avoir, au dernier moment, changé d’avis sur le sens dans lequel effectuer la boucle ! En sens inverse, nous serions tombé sur une neige dénuée d’indice après quelques heures en forêt. Bien sûr le GPS du téléphone aurait pu dépanner cette fois encore, mais la batterie n’aurait jamais tenu le coup et nous n’aurions de toute manière pas été assez efficaces avec cette technique pour rester dans le temps imparti. Bref, nous nous réjouissons de ce coup de chance et la majeur partie de la rando ressemble alors à un grand jeu de piste version trappeur 🤗. Nous découvrons d’ailleurs d’autres traces : cervidés évidemment, mais aussi ours et même lynx ! Cependant, aucun de ces animaux n’aura daigné se montrer, et contre toute attente, le seul que nous voyons est…un colibri 😯 !

La rando est superbe mais il me faudra affronter mes pires cauchemars face aux abruptes pentes enneigées que nous devons traverser pour atteindre le pic Bogachiel, où je peux alors souffler et savourer ce qui me motive le plus dans la randonnée : LE PIQUE NIQUE 😃 (et oui, chacun sa motivation!)

Plein de jolies fleurs ! Surtout une ☺️( non, pas à gauche, à droite ! ) 
 Ce genre de passage tant redouté ! Mais ça passe bien si je ne regarde que mes pieds...et que j'arrive à ne pas glisser 😱!!
  Finalement c’est en passant un an sans hiver qu’on aura vu le plus de neige dans une année 😎
La récompense ultime : pique-nique face au mont Olympus  🤗

Une fois le ventre plein nous attaquons la partie descente et nous amusons à skier dans la neige en nous disant que cette fois ça devrait bien être la dernière fois qu’on en voit. Au total nous marchons plus de 10h, passant des vertes forêts aux blancs alpages, des folles cascades aux calmes étangs d’altitude, et du niveau de la mer aux sommets enneigés, le tout dans une ambiance sonore des plus silencieuses, renforçant encore un peu plus la sensation d’être seuls au monde.

De retour au parking, il reste juste le temps pour le bain, une soupe…et au lit 😁!

Le bidet est plus froid que la veille, mais le gueuleton "ben" bon !

Le lendemain par miracle je n’ai même pas une courbature 🙏 La remise en route sur 15 jours aura été efficace (Eric lui n’en a jamais, à se demander s’il a des muscles en fait 🧐😏 ). Nous reprenons la route et faisons désormais cap vers le Sud, le long de l’océan pacifique !

 Le Pacifique Nord  🙂

Les maisons en fustes laissent progressivement la place aux pavillons en bois laqués, et l’ambiance rustique montagnarde s'efface au profit de la touche plus raffinée du bord de mer. Le paysage a lui plus de mal à se décider et préfère mélanger les styles, mariant les montagnes couvertes de sapins aux grandes plages désertes de sable gris. La brume environnante crée une ambiance bout du monde des plus charmante et nous nous arrêtons de-ci de-là pour une balade de santé.

Mer et montagne se mélangent ; la neige se transforme en sable... 
 Je vous préviens je me suis lancée dans une mission de reportage capillaire ! il  risque d'y avoir des portrait assez souvent  😇
 Les plages sont idéales pour galoper, et ce genre de petit chemin fini de me rendre folle de ne pas être à cheval...

Nous roulons donc tranquillement au gré de nos envies durant 4 jours, passant de l’état de Washington à celui de l’Orégon, pour atteindre, enfin, la Californie !

Ceci est une chaussette, lavée en rivière sans produit,séchée sur le tableau de bord.L'aspect est douteux mais l'odeur à disparu !
 On n'est pas trop sûr de comprendre ce panneau  😂
 Le matin quand on a du temps et un bon spot, c'est pancakes au petit-déjeuner  🤗
 La bella vida 🥰 !
9

[narration Éric]

Au nord de la Californie se trouve le Redwood National Park. Nous nous immergeons à l’occasion d’une randonnée dans cette forêt peuplée de séquoias géants aux circonférences et hauteurs incroyables. De vraies sculptures monumentales végétales !

On se sent vraiment minuscules au milieu de ce monde arboricole surdimensionné. Nous marchons souvent le nez en l’air en faisant confiance à nos pieds pour nous guider sur le chemin qui nous mène à une plage à la nébulosité caractéristique de cette côte pacifique !

 Bien sûr, on ne se rend pas compte de grand chose en photo !

Nous continuons notre traversée en voiture en empruntant l’allée des géants. Une petite route nous conduit au milieu de ces vénérables millénaires que le serpent de bitume contourne en nous laissant admirer les plus beaux phénomènes. Un lit de rivière presque asséchée nous accueille pour la nuit et le bain du matin alors que le traditionnel feu de camp réchauffe notre petit déjeuné matinal.

Dur réveil pour les cheveux, heureusement on a des tartines chaudes pour oublier, et un bonnet de camouflage au besoin...

Nous avions ensuite prévu de passer par Yosemite National Park mais nous nous rendons compte en voulant préciser notre visite que cette année pour ce parc, l’entrée est impossible si l'on n’a pas réservé à l’avance - et bien sûr tous les billets se sont vendus dès la mise en place du système ! La gestion de la pandémie, au niveau des National Parks, est complètement hétérogène et souvent incompréhensible, voir illogique dans les dispositifs mis en oeuvre 🙄…. De fait, nous oublions Yosemite - et ses quelques 5000 visiteurs autorisés par jour ! Notre nouvel objectif est Sequoia National Park, juste en dessous sur la carte, mais bien moins réglementé que Yosemite.

 cette chevelure est décidément pleine de surprise !
En quelques Miles on a l'impression de passer de la Bretagne à la Méditerranée 

Nous quittons alors la côte pacifique et traversons des paysages arides à l’intérieur des terres entre San Francisco et Los Angeles. Après l’ombrage, le désert ! La chaleur est brulante et tout est sec, prêt à bruler.

Heureusement nous trouvons un canal d’irrigation pour nous laver et réguler notre température 🤤! Puis nous prenons de l’altitude pour atteindre Séquoïa NP où nous dormons dans la National Forest accolée.

Après le désert, l’ombrage ! Ici, malgré un climat plutôt sec, les séquoias peuplent à nouveau les pentes des montagnes jonchées de gros blocs granitiques.

Le lendemain nous partons très tôt pour une belle randonnée qui doit nous mener, à travers cette forêt particulière, vers 3 lacs d’altitude.

Arrivés au dernier lac, nous pique-niquons en compagnie des gardiens des lieux et décidons rapidement de prolonger la balade en mode hors piste, sous l’impulsion de Jeanne, sur-entrainée, qui a trouvé ça trop court (mais a peut-être oublié qu’il y avait le retour😅!! ) . Il est vrai qu’en l’absence de chemin tracé, les larges dalles de granit semblent rendre plus facile l’ascension vers les sommets environnants.

les lieux sont gardés par des marmottes adorables style chat angora. L'une s'endort à nos côté en nous surveillant pdt la sieste 🥰
 rien ne vaut de sortir des sentiers pour vraiment en suer !

Mais la montagne est pleine de surprise et nous mettons un certain temps pour arriver enfin à un sommet, qui, après avoir semblé reculer 100 fois, nous offre finalement une vue panoramique à 360° aussi belle que méritée !

La descente en hors piste par une voie différente n’est ni plus facile ni plus rapide, mais les petits challenges de désescalade qui s’enchainent et l’analyse du terrain nécessaire pour bien choisir notre route la rendent amusante.

En chemin Jeanne se (re?)découvre une passion pour les fleurs... 
Si vous croyez qu'on est arrivé, vous vous trompez... il faudra encore escalader le mur de droite...

De retour au lac où nous avions déjeuné seuls quelques heures plus tôt, nous découvrons beaucoup de monde et prenons alors sans regret le chemin qui nous ramène au parking, après une rando finalement bien physique ! Et Jeanne subit durement le retour, beaucoup plus long à son goût que l’allé 😏😆

Nous quittons Sequoias NP avec en point de mire Death Valley ! Après l’ombrage, le désert !

 On était bien, au frais dans les montagnes 😅!

Nous trouvons (non sans mal cette fois) un coin pour la nuit en bas des montagnes, puis sillonnons le lendemain une petite route très sinueuse qui nous propose un paysage encore différent, mélange de minéral et de végétal aux couleurs bien particulières. Puis les arbres deviennent des cactus et les routes des lignes droites infinies...

Nous sommes le 4 juillet, c’est la fête nationale, nous aurons donc droit à de nombreux feux d’artifices pour éclairer le ciel en plus de la pleine lune !

 Le calme qui règne au matin contraste avec l'agitation nocturne de la veille! Le désert fût propice aux battles de feu d'artifice

Au réveil nous découvrons un peu mieux la beauté du lieu qui nous a hébergé pour la nuit, avant de repartir dans des paysages de plus en plus désertiques et gigantesques, sous un soleil de plomb…vers la fameuse vallée de la mort !

 En route pour la Vallée de la Mort !
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[narration Éric]

En route pour Death Valley nous empruntons des routes rectilignes et interminables. L'absence d’autres voitures et l'aspect aussi déserté que désertique des rares villages que nous croisons nous donne la sensation d’être seuls au monde, perdus dans cette immensité minérale. Les heures et les miles défilent, tandis que la température augmente sans limite. Le paysage lui, devient vraiment extra ordinaire ! Les échelles ne sont plus les mêmes, nous progressons dans le gigantesque lunaire...

Notre première halte se trouve au terme d’une piste chaotique pour une petite balade qui doit nous mener....à une cascade ! Impossible de deviner que cet environnement minéral et désertique cache, quelque part dans ses recoins secrets, une oasis de verdure et de vie où la présence de l’eau offre un havre salvateur à quelques plantes et animaux chanceux... Et pourtant 😯! Après quelques minutes de marche au fond du canyon aride et brulant, celui-ci se resserre et les premiers saules apparaissent. Petit à petit, la vegetation devient plus dense et nous avons l'impression d'avoir changé de planète en quelques mètres. Le bruit de la cascade guide nos pas jusqu’à son pied ombragé. Là, ce sont les libellules qui s’approprient les lieux : des rouges, des bleues, des grosses, des petites ! Elles semblent régner en maitres et dansent innocemment au dessus de l'eau, les grenouilles étant trop occupées à se faire la court 😏...

Impossible de soupçonner la moindre présence d'eau dans ce désert aride... Suivons les crottins d'âne, ils connaissent le chemin !
 Il fallait VRAIMENT la voir pour y croire, et encore, on se demande si ce n'est pas la chaleur qui crée une hallucination !!

Nous passons un bon moment à profiter de l’ombrage bienfaisant et de la présence quasi miraculeuse de cette source de vie. À regret, nous rejoignons la voiture (et le cagnard😅) et roulons jusqu'au sommet d'une montagne pour un pique-nique panoramique impressionnant.

 Une vue de dingue, et une brise parfaite pour apprécier la sieste post-prandiale !

Puis, dans l’après-midi nous franchissons Paramint Range, une chaine de montagne, pour trouver notre campsite du soir à Wildrose. Les voitures se font encore plus rares puis finalement inexistantes. À la place, on croise des ânes sauvages 🥰! Depuis le campsite, nous nous engageons sur une piste carrossable afin de rejoindre le départ d’une rando qui va nous mener jusqu'à Wildrose Peak (2500 m d’altitude).

 Une jolie petite famille d'ânes sauvages !

Nous commençons à marcher à 17h pour éviter les heures les plus chaudes de la journée.

En découvrant cette fleur de cactus, on devine sans aucun doute pourquoi le sommet se nomme "wildrose" (rose sauvage) 

Après 2h de grimpette (et sans surprise zéro marcheur croisé) nous arrivons au sommet et découvrons une vue panoramique sur Death Valley et ses environs ! À perte de vue, aucune trace de civilisation et des paysages titanesques ! On se sent minuscules.

Nous arrivons à la voiture à la nuit et prenons rapidement une douche « bouteilles d’eau » avant de rejoindre le campsite (en slalomant entre les dizaines de lièvres qui tentent de passer sous nos roues!) pour savourer un bon repas "chips, pommes, gateaux" bien mérité, en regardant un film sur le téléphone 🤗! Nous devons être les seuls Sapiens à des kilomètres à la ronde.

Nous repartons le lendemain pour atteindre enfin la fameuse vallée de la mort, au bout d’un interminable et incroyable toboggan routier d’une dizaine de kilomètres, qui nous entraine en ligne droite sans détour, du haut de la montagne au fond de la vallée, là bas, tout en bas ! Quelle sensation !! Tout est démesuré ici !..

Petit déjeuner seuls face au désert 

Nous nous arrêtons aux Sand Dunes, curiosité géologique, où des dunes de sable se sont formées au milieu du désert rocailleux. La température est extrême (environ 48°) et la pt’ite chérie à juste le temps de voler quelques photos avant de frôler le malaise pendant notre retour à la voiture😇.

Nous reprenons la route jusqu’à Furnace Creek, où il fait encore plus chaud car situé sous le niveau de la mer, mais, comble de l’absurde, un golf verdoyant dénote à l’extrême dans le paysage alentours. Notre chance ou un timing de dingue fait que nous arrivons au moment où le système d’arrosage du green se met en marche 🤩! Ni une ni deux, on se jette sous les jets d’eau pour une douche improvisée, peut-être la plus chaude depuis notre départ et certainement la plus inespérée et réjouissante ! Un vrai bonheur.

Quel est le plus absurde, un golf dans le désert ou l'arrosage à midi ? Les 2 cumulés sont un comble mais on en a bien profité !

Malgré l’ombre procurée par les arbres du golf durant notre pique-nique, la chaleur reste accablante et Jeanne a du mal à terminer l'article de "Glacier National Park" rempli de photos de cascades dans ces conditions 😅! C’est donc avec un plaisir démesuré qu'elle découvre le restaurant du golf, vide mais ouvert, dans lequel nous commandons glaces, milkshake et boissons fraiches ! Re un vrai bonheur !!!!

Nous ne sommes pas pressés de quitter la clim' des lieux et en profitons pour admirer méticuleusement la déco du restau et du saloon où se côtoient vieilles photos de la conquête de l’ouest, tableaux plus ou moins réussis et collection taxidermiste de la faune locale (bref, vraiment tout pour ravir Jeanne 😄!).

Finalement nous repartons sous une température encore plus dingue (si, si !) et ne faisons qu’une courte halte au lac de sel de Badwater avant de capituler et d’activer enfin la clim de la voiture, dont nous avions jusqu’ici voulu nous passer pour rester en immersion totale dans « la vallée de la mort……..de chaud » !

Le lac de sel de Badwater, une chaleur absolument invivable. Cet été le record mondial de 54°C y a été enregistré !  

Et puis, au fil des miles et des paysages toujours aussi grandioses, nous quittons petit à petit Death Valley en direction de Las Vegas dans le Nevada.

Cette nuit, nous dormons encore une fois dans un paysage désertique, en pleine nature...mais pourtant bien aux portes du paradis du jeu et de la démesure américaine 🤑 !

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Publié le 25 août 2020

[narration Éric]

Après avoir tranquillement flâné à notre campsite, nous reprenons la route pour continuer notre « traversée du désert » et arriver d’un coup, en milieu d’après-midi, dans l’oasis LAS VEGAS.

 Petit dèj à l'ombre, entourés de cactus

Nous entrons dans « la ville des lumières » par une autoroute 2X4 voies qui pénètre jusqu’au coeur de la ville. L’avenue la plus populaire, et inévitable pour le touriste de passage, s’appelle « le strip » et concentre la majorité des hotels de luxe plus gigantesques les uns que les autres, qui abritent tous en leur sein galeries marchandes et casinos labyrinthiques aux milliers de machines à sous ! Il faut vraiment le voir pour le croire 😯

Bienvenue sur le Strip de Vegas, véritable oasis au milieu du desert  
 Des hotels, des casinos et de l'eau, en veux-tu en voilà !
 Mais aussi des bières au cannabis, des stands de tir, une tour trump en or, et j'en passe 😅 !

Nous déambulons dans la looooongue avenue (environ 7km) tantôt sous le soleil accablant, tantôt dans les galeries et casinos, qui nous procurent plus d’ombre et de fraicheur que de rêves ou d’envies ! Les rues semblent désertes en pleine journée, mais on découvre finalement beaucoup de monde dans les hôtels, scotchés devant les machines à sous 😏...

Les gens peuvent passer jour et nuit devant les machines à sous, et il y en a tellement que s'en est écoeurant 🙄

Les immenses complexes hoteliers à thème nous transportent de Venise (avec canaux et gondoles) à Paris (avec tour Eiffel), puis New York (avec statue de la liberté) à Louxor (avec pyramides et sphinx), et rivalisent de qualificatifs pour vanter leurs spectacles permanents, David Copperfield et autres magiciens, tous, les meilleurs du monde, chanteurs ou chanteuses plus ou moins connus(de moi) ou spectacles de cirque tous plus extraordinaires (qui frôlent parfois l'indécence !). Chaque Méga hotel a son méga show (mais un seul sera maintenu à cause du Covid 19).

 À gauche, la galerie marchande de l'hotel Bellacio est dotée d'un faux ciel, comme ça il fait jour même quand c'est la nuit 😎!
 Las Vegas et son légendaire sens  de la morale 😇!

La démesure est partout et, lorsque la nuit tombe, l’apparition des lumières démultiplie cette sensation ! C’est très impressionnant, souvent très beau, mais cette ville « miracle » - ou mirage - a poussé au milieu d’un désert que l’on traverse maintenant depuis quelques jours et qui s’étend à perte de vue, dès que l’on quitte les faubourgs de la ville... On ne peut s’empêcher de se demander : d’où vient toute cette eau qui enchante, irrigue ou rafraîchit ?! De se demander combien de temps encore pourra durer une telle débauche d'énergie et si d'ailleurs, le rêve américain incarné par cette vitrine de la puissance capitaliste, n’arrive pas déjà en bout de course, comme en témoignent les énormes hotels délabrés et laissés à l’abandon, qui dénotent tout autant que le nombre non négligeable des mendiants qui jonchent les trottoirs devant les antres du luxe et de l’argent... "Hélas Vegas" est aussi visible de l’autre côté de la médaille.

Sentiments mitigés donc, entre émerveillement de surface et dégout plus profond devant cette ultra consommation illimitée !

 Gauche: pas besoin d'être handicapé pour utiliser un fauteuil électrique ici😆Droite:on n'a pas hésité à ne PAS faire de shopping 

Bref ! J’ai faim depuis des heures lorsque nous choisissons un restaurant qui a comme première vertu d’être ouvert et qui nous permet enfin de nous poser, boire et manger. Mon Hamburger frites est délicieux (mais je pense que j’aurais pu manger de la cervelle d’agneau et des pieds de porcs avec le même appétit) mais le fish & chips de ma pt’ite chérie semble moins convaincant 😏 (grosse dalle ou pas, on ne l' "arnaque" pas 😅)!

Nous terminons la rando urbaine (eh oui, 15kms quand même !) tard dans la soirée et constatons de retour à la voiture, qu’il va être impossible de dormir comme prévu sur le parking, sous peine de devoir choisir entre chaleur étouffante en gardant les fenêtres fermées, ou vacarme incessant de la ville en les ouvrant..!

Nous quittons donc Vegas, déjà bien fatigués, un peu avant minuit, et roulons pendant une heure, plus à l’Est avant de trouver un spot pour dormir « pas terrible, mais ça ira bien ! ». Après une courte nuit rendue inconfortable par la chaleur et la soif, nous partons de bonne heure le matin pour trouver un endroit ombragé (une gageure dans le coin !) pour le petit déjeuner.

Quelques miles plus loin, alors que Jeanne imperturbable continue tranquillement sa nuit dans le lit roulant, je bifurque un peu par hasard sur une petite route qui nous mène tout droit……..au fleuve du Colorado. Alléluia 🙏 ! Nous profitons de cette oasis providentielle pour prendre un bon bain tonifiant dans les eaux claires et froides, suivi d’un petit déj « Pancakes » avec nos amies les abeilles !

On découvre ensuite une station destinée aux pêcheurs pourvue de nombreux robinets... L'eau chauffée par le soleil à travers les tuyaux nous permet de remplir nos bidons pour la douche du soir, faire la vaisselle, la lessive et même me raser pour la deuxième fois en 1 mois ! L’eau c’est la vie, et l’eau chaude c’est le luxe 🤗

 Un gros poisson profite de la station pour s'enlever les écailles...

Nous nous attardons un peu pour préparer, à l’ombre, la suite du périple, ce qui nous permet de préciser notre itinéraire et par la même occasion décider de rebrousser un peu chemin. Alors, après une ultime trempette fort rafraîchissante, nous reprenons la route, finalement en direction du grand lac Mead, au bord duquel nous camperons le soir même avant d'atteindre le célèbre Zion National Park !

 Bonne surprise, la route pour le lac Mead se révèle être absolument magnifique !
  Cela nous pousse à sortir de la voiture malgré la chaleur...
 ...pour grimper rapidement jusqu'à un point de vue qui valait le coup d'oeil !
 On adore ce genre d'émerveillement inattendu !
 Le spot au bord du lac valait bien de prendre le risque d'emprunter la piste sablonneuse de 4x4 !
La nuit le coffre ouvert nous fera profiter cette fois 'dun excellent courant  d'air, tel un ventilo sur puissance max, parfait !
 Au menu ce soir, pâtes-pesto...comme 1 soir sur 2 (l'autre option étant riz-chilli ☺️ ) !
 Et l'aventure continue !! (c'est bien pour ça d'ailleurs que ce blog a plus d'un mois de retard 😅)
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Publié le 17 novembre 2020

1 mois de retard qu’on disait ?… mouarf, c'était rien 😅 ! Non, nous n’avons pas attrapé le covid entre temps, mais les événements se sont enchainés, les photos se sont accumulées, et le choix de ne pas passer trop de temps devant l’écran mais plutôt à vivre le moment présent nous aura fait lâcher le blog sur la dernière partie du voyage...

Depuis, nous sommes rentrés en France mais le tourbillon de la vie ne nous a guère laissé de répit. Maintenant que nous sommes bien installés, nous voilà donc 4 mois plus tard, de nouveau sur ce blog pour terminer de vous raconter notre épopée !

Nous quittons donc les berges sauvages du lac Mead et l'état du Nevada, pour nous rapprocher un maximum du Zion National Park, dans l'Utah. Nous avons la journée devant nous pour rouler, faire quelques provisions, et préparer notre visite (comme d’habitude par nous-même en fouillant sur internet, puisque les centres d’informations sont tous fermés), avant de nous installer tranquillement pour la nuit sur un spot de camping sauvage à quelques miles de l’entrée du parc.

Nos recherches nous apprennent entre autre qu’il est en fait devenu fort compliqué de pénétrer dans ce parc ! Les voitures sont interdites depuis des années et l’accès se fait donc par un système de navettes… Jusque là, ça va. Mais avec le Covid, des dispositions particulières on été mises en place afin de limiter le nombre de personnes au sein des navettes : il faut désormais prendre des billets (nombre de places très limité) qui sont uniquement disponibles sur internet, et uniquement la veille pour le lendemain ! Résultat, les tickets qui sont quotidiennement mis en vente (1$) à 9h…. sont déjà épuisés vers 9h03 ! Et c’est tous les jours comme ça.

Autant dire que malgré notre tentative de réservation dès 9h le lendemain matin, nous n’arrivons pas à être assez rapides pour gagner un ticket de navette pour le matin suivant, mais on arrive tout de même à en décrocher un pour le début d'apèm. Ça sera surement l'heure de pointe et ça ne nous laissera pas beaucoup de temps sur place mais c'est déjà ça ! Et d'ici là pour aujourd'hui nous nous contenterons d'une petite rando "d’entretien" aux alentours afin d’être prêts pour les deux jours à venir💪

 Gauche:pas sûr qu'il ai pris son ticket celui-là ! Droite:pas d'ours ici mais ne pas quitter sa nourriture des yeux pour autant😄!
 les routes alentours sont superbes
Après la balade de santé, dîné pâtes-pesto panoramique au soleil couchant 

Le samedi, nous prenons notre temps le matin puisque notre navette est à 14h, et nous réussissons cette fois (merci pt’ite chérie) à prendre des billets d’entrée pour le matin suivant, nous allons donc pouvoir accéder au parc 2 fois, on se sent trop VIP 😎

Cependant, pas mal de sentiers (bien sûr les plus intéressants) sont fermés (covid toujours) mais la foule des touristes américains désireux de visiter le parc ne faiblit pas. De fait, nous nous retrouvons en début d'après-midi au départ des navettes pour rejoindre le départ de la rando « the Narrows » au milieu de nombreuses autres personnes partageant le même objectif - ce qui a le don d’assombrir mon humeur 🙄😬!

The Narrows est une rando familiale qui serpente dans un torrent relativement plat au fond d’un canyon imposant et souvent très étroit (=narrow) . Par ces températures, c’est la rando familiale, facile, ludique et rafraichissante par excellence, surtout avec le choix restreint que nous propose le parc en ces temps de restrictions Covid !

Sans surprise nous commençons donc la rando dans un flot de Sapiens et, malgré un petit détour moins fréquenté pour pique-niquer au calme, nous nous retrouvons dans la nuée dès l’entrée du canyon ! Ce sont, je pense, des milliers de personnes qui barbotent, pataugent, et prennent leurs ablutions dans ce que nous appellerons bientôt le « bain de pieds géant ».

Avant son sandwich, Jeanne ne résiste pas à l'appel de l'eau émeraude 😍😈. Elle ne sait pas encore pourquoi elle est si trouble 😏😇
Pour toute la crème solaire et autre jus de chaussettes des "randonneurs" qui pataugent quelques centaines de mètre en amont ! 

Je suis bien sûr excédé de voir tant de monde et c’est à marche forcée que j’entraine la pt’ite chérie toujours plus loin pour fuir la furie de la foule bouillonnante !

Au bout d’un moment - c'est à dire après avoir doublé des centaines de personnes qui arrivent à peine à poser un pied devant l’autre quand il s’agit de marcher dans l’eau (et portent pour beaucoup des chaussures de location spéciales en néoprène, comme s’il s’agissait d’une grosse expédition !) - cette stratégie de fuite en avant commence à payer, et l’on peut enfin apprécier la beauté du paysage débarrassé des bruyants intrus.

La remontée du torrent se fait plus sauvage, plus technique et nous nous retrouvons pratiquement seuls au milieu de cet environnement exceptionnel et si pittoresque !

Mais il est déjà temps de penser au retour si nous ne voulons pas rater la dernière navette pour revenir à l’entrée du parc, et risquer de se rajouter 8 miles à pied !

Nous rejoignons ensuite notre campsite, toujours ombragé (ouf!) mais bien moins calme que la veille, week-end oblige !

Le lendemain nous partons assez tôt pour prendre la navette de 8h et profiter des heures les moins chaudes de la journée pour notre seconde rando au sein du parc, nommée « Scout Lookout ».

 Belle lumière matinale au pied de la randonnée

Nous nous engageons alors sur un chemin large et cimenté, accessible au plus grand nombre….du moins jusqu’à ce que celui-ci prenne du dénivelé de plus en plus fort !

 Pose à la chinoise pour un sentier bétonné à la chinoise... La vue n'en est pas moins superbe

On se croirait sur un chemin de pèlerinage dont le graal, bien plus haut, est un spectaculaire point de vue que nous n'atteindrons jamais puisque la dernière section a été fermée par les autorités du parc, je vous laisse deviner pourquoi…

Nous profitons tout de même d’un chouette belvédère, un peu moins haut, mais quand même !

Tout le monde profite de la vue 😊 ! 

Puis malgré la chaleur qui augmente, nous continuons notre ascension sur un chemin bien moins roulant, plus technique et donc soudain vidé de la foule déambulante 😈 Nous finissons comme à notre habitude par une petite section hors piste pour trouver un charmant coin d’ombre et une très jolie vue sur les gorges en contre-bas, que nous admirons pendant notre pique-nique.

 Où est Charlie ☺️?

Le retour est une formalité, mais il fait trèèèèès chaud, l’excuse parfaite pour faire un plouf à l'arrivée, avant de reprendre la navette et sortir du parc pour se payer une bonne glace et une boisson fraiche bien méritées !

 ça c'était avant qu'elle voit le panneau "danger mortel  cyanobactéries", elle faisait moins la maline après 😂

Puis vient le moment de reprendre la route - magnifique - et de trouver un nouvel endroit inconnu en guise de chez nous 🤗

 Comme à la maison 🥰 ! Chambre au calme et bien ventilée, salle de bain super, jolie vue sans vis-à-vis et porte serviette inclus😄

Le lendemain, nous profitons du calme, de l'ombre, et de notre planning très libre pour s'offrir une petite pancakes party, puis écrire dans mon carnet (celui qui nous sauve aujourd'hui!) pendant queJeanne avance sur le blog (la belle époque😏...)

 Le petit dèj en slip dehors... pépère 🐱! 

Et quand on est prêt on décampe : cap vers un autre canyon...encore plus Grand 🤗 !

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Publié le 27 décembre 2020

NB: il n'y a pas eu de news letter pour l'étape précédente n°12 (Zion) , vous l'avez peut-être manquée !

Après quelques emplettes, une bonne lessive et un sérieux plein d'eau, nous arrivons en fin de journée aux portes du Grand Canyon National Park, rive Nord ! En effet, le célèbre canyon peut être admiré depuis un côté comme de l'autre, mais d'une largeur comprise entre 6 et 30 kms, il n'y a pas de pont pour le traverser. Nous avons donc opté pour la rive Nord, bien que beaucoup moins réputée que la rive Sud. Pour des raisons pratiques d'abord, le détour pour aller au sud étant très conséquent de base et encore pire par les temps qui courrent, du fait de routes fermées (par crainte du Covid, les Indiens interdisent tout accès à leurs réserves....y compris Antelope Canyon et Monument Valley !). Et puis qui dit moins réputé, dit forcément moins fréquenté ! 90% des visiteurs vont voir la rive Sud, alors après le petit bain de foule de Zion il ne nous en fallait pas plus pour nous conforter dans notre choix pour la rive Nord 😌...

Pour ne rien gâcher, l'altitude est bien plus élevée sur cette face nord du Grand Canyon. Résultat, nous retrouvons avec grande surprise et émerveillement un environnement vert et frais 🤗

Enfin un peu d'air frais !! 
 Et même de l'herbe verte  😍 Ce n'est pas l'image qu'on se faisait de l'Arizona...

A l'orée du parc national, nous campons, seuls, dans une forêt de bouleaux très amérindienne qui nous offre un joli coucher de soleil entre deux averses.

Un qui lit, l'autre qui bosse... 

Le lendemain - ou plutôt dans la nuit !- nous décampons à 4h du mat'. Notre plan vous vous en doutez, est d'assister au levé de soleil sur le Grand Canyon ! Pour avoir un maximum de chance d'en profiter rien que tous les 2, nous roulerons 1h dans le noir (enfin un qui roule, l'autre qui dort....) jusqu'au dernier point de vue du parc. La bonne idée ☺️ Arrivés dès potron minet au look out, il fait encore noir et il nous tarde de découvrir le paysage tant attendu !

 Aux premiers rayons, nous sommes toujours seuls et déjà époustouflés par la démesure de la scène.

Encore une fois, un paysage légendaire et mythique de l’ouest américain s’offre à nous. Petit à petit le soleil qui se lève révèle les teintes multiples et changeantes des roches stratifiées titanesques.

A plus de 1000 m de profondeur, tout en bas, nous devinons le Colorado qui suit son cours sinueux comme il le fait depuis des millions d’années pour creuser cette incroyable cicatrice dans l’écorce terrestre.

"Cap Royal" lookout, Grand canyon North Rim 

Les forces de la nature, combinées au temps géologiques insondables donnent à voir une des merveilles dont regorge notre planète.

Nous avons le privilège de prendre notre petit déjeuner, seuls, au bord de l’abysse, alors que le soleil qui monte toujours dans le ciel n’en finit pas de changer les ombres et lumières du théâtre naturel qui nous hypnotise.

Nous faisons plusieurs haltes et une marche dans la journée pour profiter d’autres points de vue, toujours exceptionnels et très peu fréquentés, sur le canyon.

"Bright Angel Point" 
"Cap Final trail"
 "Point Imperial" 2683m d'altitude
Notre future maison 🥰 !! Pour nous un rêve,  pour eux une simple lodge parmis tant d'autres sur la partie hôtelière du parc 😏 ...

Mais le temps passe, il nous reste peu de jours et pas mal d’autres endroits à voir avant la fin de notre road trip. Nous quittons Grand Canyon National Park, conscients d’avoir été, le temps d'une belle journée, les invités d’une des manifestations les plus grandioses que la nature terrienne puisse nous offrir.

Ce soir nous dormons à Jacob Lake au pied d’une tour d’observation des feux de forêt du sommet de laquelle nous contemplons un joli coucher de soleil pour boucler la boucle sur cette mémorable journée, avant d’aller nous coucher à notre tour... 😇

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Publié le 7 février 2021

[NB: il n'y a pas eu de news letter pour les étapes 12 (Zion) et 13 (Grand Canyon), vous les avez peut-être manquées !

Le lendemain, nous reprenons la route sans plus tarder, car si notre objectif final se rapproche, il nous reste encore pas mal de route à faire avant d'y arriver, et beaucoup d'endroits à voir avant de retrouver la sédentarité. Nous devons rebrousser chemin vers le Nord depuis Grand Canyon afin d'atteindre Bryce Canyon, mais plutôt que de reprendre la même route nous choisissons de faire un petit détour sur une boucle de 200 kms afin de profiter du voyage au maximum 😊

Route 89A, en Arizona. De vrais décors de western !
On y voit parfois pâturer qques chevaux  indiens dans de grds territoires clôturés, en se demandant ce qu'ils trouvent à manger...

La verdure et les températures clémentes du haut plateau de Grand Canyon National Park nous semble très rapidement un lointain souvenir, alors que nous descendons en altitude pour nous retrouver au niveau du mythique fleuve Colorado, celui que l’on devinait hier, sinuant au fond du canyon de 1500m de profondeur .

Nous faisons étape à Lee’s Ferry où une balade doit justement nous mener sur les rives du fleuve. Avec cette chaleur, on ne rêve que d'une bonne baignade !!!

C'est parti pour un bout de canyon sous le cagnard  !

Nous nous engageons dans un canyon tortueux, minéral et bien chaud, qui devient de plus en plus étroit et profond par endroit. Notre progression n’est pas simple, ce qui explique que nous ne rencontrons quasiment personne en chemin... Bref, on adore 🤗

Il ne manque que les crocodiles ! 
La palette des couleurs rose, jaune, orange et rouge est un régal pour les yeux 
 On s'amuse bien, il faut étudier les options et parfois rebrousser chemin pour trouver comment continuer la progression 🙂
 On imagine aussi le décors de cascades après l'orage !

Le canyon est étouffant et on fantasme à l'idée de voir de l'eau, mais on peine vraiment à y croire. Et puis soudain, une bourdonnement se fait de plus en plus présent et nous déboulons à la sortie d’un méandre sur les berges du Colorado, dont les eaux vertes nous accueillent juste avant un petit rapide.

Ni une ni deux, parce qu’il fait vraiment chaud, je me précipite dans les eaux ……….GLACÉES du fleuve !!!!!!!!! Jeanne, plus précautionneuse face au risque de choc thermique, prend un peu plus de temps pour s'immerger à son tour, avant la pause sandwich dont elle a au moins autant rêvé, à l'ombre d'un arbuste.

 Comment, en plein milieu d’un désert minéral surchauffé, des eaux parviennent-elles à rester si froides ??? Mystère.

Une fois le pique-nique englouti, on se jette à l'eau en gémissant une dernière fois, avant de ré-attaquer le canyon dans l'autre sens, et de laisser l'arbuste et son fleuve à un couple de jeunes qui arrivent, mais n'oseront bien sûr pas y tremper plus que leurs pieds 😏. Le retour semble encore plus chaud mais tout aussi beau.

Nous retrouvons avec plaisir la clim de notre voiture et repartons en direction de Page, ce qui nous donne l'occasion de traverser le fleuve par le pont historique Navajo Bridge...et de trouver une pompe à essence peu de temps après 🙏 !!! Et qui dit station, dit glace 🍦😜

 Historic Navajo Bridge
 Le fleuve Colorado, tout aussi émeraude vu d'en haut

Pour couronner le tout, nous trouvons plus loin une douche en plein air sur une immense zone de camping en berge d'un lac crée par le Colorado. Nous fonçons sur l'occasion et faisons patienter tout un groupe de mexicaines, pendant que nous profitons de l’opportunité pour nous laver de fond en comble y compris les cheveux. C'était un peu gênant devant toutes ses dames mais quand faut y aller, faut y aller (on avait quand même les maillots !)

Après Lake Powell, nous troquons le cap Nord-Ouest pour le Nord-Est , afin de terminer notre boucle. Nous laissons alors l'Arizona derrière nous, pour retrouver l'Utah.

Jeanne à repéré sur la carte un site, Paria Movie Road, un peu plus loin sur notre route, où l’on devrait assister à un superbe coucher de soleil sur les roches multicolores. Le temps est compté car le soleil baisse et nous ne sommes pas si près que ça... Il faut dire que le stop décrassage imprévu nous a pris un peu de temps 🙄😇 Malgré une course contre la montre et une dernière partie de piste à vive allure, nous manquons le coucher de soleil de quelques minutes ! ! Jeanne trouve quand même le moyen de faire de belles photos et, la déception passée, nous décidons de camper au bord de la piste histoire de rentabiliser le déplacement jusqu'au bout. 😉

 Go go go, goudron ou pas, il faut tracer !
 La lumière dorée du soleil couchant s'efface à mesure que nous approchons, mais même dans l'ombre, les couleurs sont magnifiques😍
 "Paria Movie Set," on ne se demande pas pourquoi ça a servit de décors de cinéma !!
Un orage gronde au loin et nous offre de beaux nuages colorés pour compenser les falaises mal éclairées 

Au matin, nous prenons notre petit déjeuner au bord de la piste, avant que la chaleur ne devienne trop accablante, puis repartons tranquillement en direction de Bryce Canyon.

Petit délire matinal... vive le désert 😉

Comme c'est toujours la route qui compte et non la destination, nous prenons le temps pour une petite balade du matin à Canyon Narrow, où nous nous engageons dans des gorges encore beaucoup plus étroites que celles de la veille ! Nous sommes seuls, au frais (relatif) entre les roches encore à l'ombre, et devons escalader plusieurs passages (aller et retour) pour pousser au plus loin notre exploration. Nous tenterons dans notre aventure de sauver ce petit oiseau surement tombé du nid et qui tente désespérément de grimper les parois abruptes de la gorge... On ne saura jamais s’il a survécu grâce à notre intervention. En tout cas de notre côté, on s'en est pas mal tiré !

Pour finir, nous avons repéré un petit lac d’altitude où l’on espère retrouver un peu de fraicheur, et qui serait idéal pour notre pique-nique du midi. Il nous faut encore faire un crochet pour l'atteindre mais nous avons appris à rester souple en matière d'itinéraire 😌. Nous bifurquons donc dès que possible en direction d' Aspen Mirror Lake. La route grimpe en lacet et la verdure réapparait magiquement, à mesure que la température diminue, au point d’être idéale lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner sur la rive ombragée du lac. Ce petit écrin d'émeraude nous apparaît comme un mirage 😍. C'est tout de même assez incroyable de passer si vite des canyons asséchés à un paysage qui rappelle les grands parcs du nord....

L'étang est fréquenté par des pêcheurs et qques canoés, mais on se trouve un petit coin sympa pour savourer nos sandwichs végé ! 
 Du désert à l'oasis... la route est pleine de bonnes surprises quand on prend le temps pour l'explorer 😊

Notre circuit-détour nous conduit finalement encore plus loin jusqu'à Cedar Break National Monument où, là encore, le spectacle de la nature minérale nous surprend par ses ombres, lumières et couleurs.

 Cedar Break National Monument

Un point de vu surprenant, comme une fusion entre la forêt et le désert... Nous avons bien fait de faire ce crochet qui nous a permis d’admirer des paysages que l’on ne reverra surement jamais !

Deux jours seulement se sont écoulés depuis le Grand Canyon. Les journées sont denses en découvertes...et en photos ! Le retard sur le Blog s'accumule sans surprise, et ne risque pas de s'arranger avec le programme du lendemain 😅 Nous roulons encore une bonne heure avant de nous arrêter le soir aux portes du Bryce Canyon National Park, enfin ! Nous nous trouvons un petit coin tranquille pour la nuit non loin de là, bien décidés à pénétrer le parc de très bonne heure demain matin, afin d’éviter, autant que possible, la foule des touristes qui ne manqueront pas de rappliquer !

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6 mois sans mise à jour, rien que ça ! Le tourbillon de la vie comme on dit... Résultat, c'est finalement avec un décalage de plus d'un an que nous vous livrons les photos époustouflantes de Bryce Canyon National Park 🙈 Mais mieux vaut tard que jamais, cet endroit est bien trop joli pour que nous gardions tout cela enfoui... Alors reprenons l'écriture, et ensemble le fil de l'aventure !

NB: il n'y a pas eu de news letter pour les étapes numéros 12 (Zion) 13 (Grand Canyon) et 14 (Deux jours en détours), qui datent mais vous les avez peut-être manquées ! Nous avons donc pris le temps d'y remettre les photos exprès au cas où, car à notre grand désarroi, toutes celles des articles publiés avant l'incendie du serveur OVH cet hiver ont disparues 😢 (mais ça peut toujours être pire, car tout le blog devait normalement disparaitre pour cause de faillite chez My Atlas... Au final, la société a été rachetée par des utilisateurs, puis manque de bol tout a brûlé. Mais par chance nos textes ont été sauvés 🙌 !!! Et pour les photos, tant pis, heureusement elles sont encore dans notre ordinateur 🤞 )

Comme prévu nous levons le camp aux aurores afin de profiter au maximum des canyons encore vides et du soleil pas trop brulant 😇 . Arrivés au parc, on se gare sur le parking qui se situe sur un plateau, sans soupçonner la vue qui nous attends déjà depuis le bord de celui-ci. À 100m de la voiture, c'est l'émerveillement total 😮!

à quelques mètres du parking, un panorama insoupçonnable !! 

Au belvédère du point de départ de notre rando, le soleil levant, que nous attrapons juste à temps, nous offre son show de couleurs et d’ombres, en jouant avec les innombrables sculptures naturelles qui s’étendent sous nos pieds.

 "Sunrise Point" LE point de vue pour le lever de soleil 😍
  17 juillet 2020. Une fois encore, un panorama sur l'infini, sans une trace de civilisation à l'horizon

Le vert de la forêt, tout en bas, contraste avec les roches aux multiples couleurs - jaune, blanc, rose, ocres, mauve, gris, orange - sculptées par l’eau, la glace, le vent et le temps.

Du calcaire, de l'argile, du sable...  et la magie de la grande artiste Dame Nature !
 Dame nature a aussi du talent en coiffure  😉

Des dépôts de sédiments accumulés au fond d'un immense lac il y a 50 millions d'années constituent la roche friable du canyon. Celui-ci est apparu après un mouvement des plaques de la croute terrestre, qui causa une élévation du sol, passant alors de l'état de plaine inondable à celui de plateau, culminant à un altitude idéale pour laisser s'exprimer au mieux la magie de l'érosion. En effet, les fréquentes variations de températures faisant passer la pluie qui s'infiltre dans les roches au stade de gel, sont responsables de l'explosion de la roche, déjà très sensible à l'acidité de la pluie. Et voilà comment un plateau, se transforme en collection de crêtes, fenêtres, et finalement hoodoos (schéma visible ici) !

"wall of windows"  ou le mur aux fenêtres
Les hoodoos de Bryce Canyon, aussi variées en formes qu'en taille (de 1m50 à 45m) 

C'est donc aujourd’hui un immense dédale de dentelles aux allures, ici de palais byzantins, là de temples cambodgiens, ou encore de labyrinthes vertigineux s’élançant vers un ciel azur comme ultime contraste de couleurs.

 Un décors unique au monde...
"the Cathedral" encore une oeuvre signée Dame Nature  😎
 Un petit air de ressemblance avec les temples d'Angkor
 Et la tour Eiffel ??!! clin d'oeil pour Maïté 😉
 autre clin d'oeil pour Maïté, qui a encore les idées mal placées...🤭

Notre stratégie, toujours payante, de partir avant la foule, nous permet de profiter des lieux en toute quiétude, au moins au début de la journée. Notre seconde stratégie prend alors le relais : il suffit de marcher plus que les autres 😁 ! Partir sur une plus longue rando que la moyenne nous évite avec une facilité déconcertante le gros de la foule, qui s’étiole dès lors que les kilomètres - et donc l'effort !- augmentent.

   Malgré la popularité du parc, nous profitons sans aucun mal de sa quiétude en partant tôt et en combinant 3 circuits en 1 💪

Soudain, au détour de la piste, nous croisons un groupe en balade à cheval. Ambiance far west garantie ! Jeanne qui commençait à trainer de la patte retrouve soudainement une énergie débordante, comme si on venait de croiser le traineau du père Noël lors d'une promenade au pôle nord ☺️😏

Beaucoup de mérite pour ces chevaux qui portent gentiment toute sorte de personnes sur de nombreux kms  et sous un soleil de plomb

Nous passons en quelques kilomètres, de l’ombre bienfaisante du fin fond du canyon, au plateau sommital où le soleil nous attend, impitoyable !

 ça grimpe, et ça chauffe !!

Après plus d'une quinzaine de kilomètres réalisés en 5 ou 6 heures de marche, et parce que la route est encore longue, nous remontons en voiture après un petit pique-nique bien mérité🤗. Nous en avons pris teeeellement plein la vue lors de cette randonnée, que nous quittons le parc avec la sensation d'être aussi plein que l'appareil photo de Jeanne 😆. Notre carte mémoire interne donne la sensation d'arriver à saturation ! Cumulé aux dernières merveilles que nous avons admirées en l'espace de quelques jours seulement, nous avons la sensation d'avoir eu "notre dose" ; assez de beauté, on va finir par s'écoeurer 😅 Nous décidons alors de ne pas prolonger indéfiniment notre road trip et estimons pouvoir le boucler d'ici une semaine - le temps d'atteindre tranquillement le lieu de notre prochain woofing sans faire trop de détours, mais sans se presser pour autant.

Simplement profiter de ce que la route, la météo et nos envies nous réservent.

En somme, profiter encore un peu de la chance d'être ensemble et libres, à l'autre bout du monde 🙏

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Le 17 juillet, nous quittons donc Bryce canyon avec cette sensation paradoxale d’être repus de beaux paysages ! En effet, depuis le début de ce road trip nous nous gavons presque tous les jours de cette nature « king size » changeant souvent de façon aussi extraordinaire que rapide, entre déserts arides, forêts luxuriantes, montagnes enneigées, plages à perte de vue, canyons, gorges et autres défilés secrets.

 Pause photo au bord de la route "scénic byway 12" , quelques miles seulement après avoir quitté Bryce Canyon

Par choix, nous vivons donc nos derniers jours de nomadisme, alors que nous roulons en direction du Colorado, en enchainant les miles et les petites balades pour engranger tout de même encore, par gourmandise, des paysages magnifiques, de roches, d’eau et de sable 🤗 !

 Les montagnes dissimulées par l'orage au fond sont souvent saupoudrées de neige, quel contraste étonnant 😯!
 Avant la construction de cette route, on se demande bien comment chevaux et chariots  pouvaient se frayer chemin... 
Un peu plus bas, nous pénétrons avec bonheur les eaux tièdes d'Escalante river pour un bain-douche inespéré !

Ces quelques journées sont aussi rythmées par nos haltes - pique-nique ou bivouac - souvent choisies près de point d’eau, rivière ou ruisseau afin de profiter de la fraicheur bienveillante de ces oasis de verdure, dans un univers toujours très sec... Le premier soir, on se délasse dans la rivière Escalante mais on bivouac plus loin et là, on se croit même carrément dans la savane !

Tarzan ramasse du bois ...

Quelle joie d’allumer le feu de camp, car étonnement, lorsque le soleil brulant se couche, la température chute rapidement et nous sommes heureux de passer quelques instants devant ce feu envoutant, avant de rejoindre notre petit nid dans la voiture, et de le relancer au matin pour le petit déjeuner 🥰

 Et Mowgli fait la cuisine !


 Bonne nuit depuis le nid  😌
Au matin, un petit dèj  comme on les aime !
Et une balade matinale qui valait bien de se lever 😍 ! 

Une fois de plus nous avons pris soin de nous lever très tôt afin d'éviter la chaleur - et le monde éventuel - pour randonner jusqu'à une magnifique chute d'eau. Grand bien nous a pris ! Le sentier encore ombragé et silencieux nous guide au bout d'une heure jusqu'aux chutes de Lower Calf Creek, qui se révèlent être splendides et ne semblent attendre que nous 🥰. Mais, après une petite sieste de récupération dans cette ambiance idyllique, on se réveille entourés de gens 😅 ! L'invasion du plan d'eau par une bande de lourdots sans aucunes manières fini de nous pousser à rentrer, et nous croisons sur le chemin retour, sous une chaleur des plus accablantes, foule de familles avec enfants et chiens 😳... Une fois de plus, le monde appartient à ceux qui se lève tôt !

Sieste de rêve, avant invasion... 

Nous reprenons la route et le décor change drastiquement dès que celle-ci monte en altitude. C'est toujours étonnant, vraiment, la route est pleine de surprises !

 Après la savane...
 ...on pique-nique dans un écrin de verdure !
Puis on redescend dans le Far West  🤠
 Pas sûr de revoir un ruisseau de si tôt !!
 Et pourtant !
 Ce pays n'aura de cesse de nous surprendre par sa diversité...

Nous campons seuls au monde au bord du rivière troublée par l'argile mais avec une température parfaite pour y rester toute la vie 🤤 ! Le lendemain, on traine pour se venger de la veille, et pour profiter de cette vie sauvage qu'on sait éphémère et précieuse. Alors on se balade aussi un peu tout nu, comme il fait si chaud et que seuls les ânes sauvages semblent fréquenter ce lieu... 😇

 Ce matin c'est grasse mat', et grasses pancakes !
Puis carnet de voyage pour l'un, et épilation pour l'autre... 😇
 La piste secrète de ce camp spot magique 🌈...
 Et c'est reparti pour un tour !
 Dernier plein de "gallons" !
 Dernière ligne droite ??

En fin de journée nous passons visiter « Arches National park », plus par principe qu'autre chose, comme il se situe sur notre route et que nous y avons accès gratuitement .Nous le parcourons sans même sortir de la voiture, sauf pour une toute petite balade, tant la chaleur nous accable et la motivation nous manque ! Il y a beaucoup d'arches rocheuses à voir mais nous avons vraiment l’impression d’être remplis à ras bord de ces merveilles naturelles... Il fait une chaleur à crever mais Jeanne fait quelques photos depuis sa fenêtre, comme toute chinoise qui se respecte ☺️. Puis nous faisons la queue à un robinet pour remplir tous nos bidons afin de se convaincre qu'on a quand même bien fait de marquer l'arrêt ! Et parce qu'on se sait jamais de quoi demain sera fait 😉

Il est tard quand nous repartons et notre arrivée sur les hauteurs de Moab, un peu plus loin, est saluée in extrémis par un magnifique coucher de soleil sur les montagnes ! De cela on ne se lasse pas, et l'émerveillement est toujours là 😊 . Peut-être la fugacité du moment et l’ambiance apaisée où l’on peut profiter, l’espace d’un instant, d’un soleil moins agressif que dans la journée...

Point de vue aérien pour ce nouveau spot, avec coucher de soleil sur les montagnes en face 

Inexorablement, nous avalons les miles et finissons par sortir de l'Utah pour arriver au Colorado. Cet État sera la dernier de notre grand road trip 🙌 ! Inspiré en prime par le côté flower power de son panneau, nous concluons notre collection en immortalisant notre entrée à notre façon , « nus et culottés » !

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Publié le 30 octobre 2021

Sans plus attendre nous faisons halte pour notre déjeuner, car la route qui nous accueille dans l'État du Colorado surplombe une rivière, et l'eau nous attire comme le saint Grâal. Vraiment, l'eau, c'est la vie ! Quand on est nomade, c'est fou comme sa présence nous attire, la rencontre d'un point d'eau - étang, lac, ruisseau ou cascade - c'est chaque fois une réjouissance ! Et pas forcément parce qu'on en a besoin. En l'occurence, nos réserves d'eau en bidon sont bonnes depuis notre plein au robinet d'Arches National Parc... Finalement c'est un peu comme le feu, même si on ne cuisine pas forcément dessus, ou qu'on ne meurt pas de froid, c'est un élément qui a simplement une vraie puissance de reconnexion. Et aujourd'hui encore, la rivière nous offre cette opportunité à l'occasion d'une baignade ressourçante !

Sortir des eaux claires d'une rivière, c'est chaque fois comme une renaissance... 

De retour sur la route, nous nous régalons de retrouver des paysages montagneux et verdoyants. On nous a souvent dit que le Colorado nous plairait beaucoup ; je pense qu'on ne sera pas déçu et nous trouvons cela très chouette de terminer le voyage en retrouvant ce type de paysage 😀

 Les ranchs, leurs belles barrières et autres maisons en fustes sont de retour 😍 !

Nous arrivons en fin d’après-midi près de Silverton. Sans que cela ne paraisse nous sommes à près de 2900 m d’altitude au camp spot du soir !! Et nous ne sommes pas les seuls 😅... Apparemment, c'est un coin très prisé. Un paquet d'énormes caravanes géantes bien installées le long de la rivière occupe la plupart de la surface du camp spot 😒 Alors, avec notre minuscule voiture, on se trouve une petite planque entre des arbres...

Nous regrettons la foule présente sur cette aire de camping semi-sauvage ( = gratuite mais avec des toilettes) et l’appréhendons pour la randonnée des 3 lacs, prévue le lendemain, qui semble très fréquentée. Nous adoptons alors la même stratégie qu'à l'habitude et décampons avant le lever du jour, afin d' éviter au mieux le monde sur les chemins...

Nous devons rouler quelques miles avant que le soleil ne se lève pour atteindre le point de départ, et le topo annonce une route plutôt correcte pour s'y rendre, mais nous nous trouvons bientôt embarqués sur une piste qui devient de plus en plus chaotique, puis carrément impraticable pour qui n’a pas de 4X4 😟 . Motivés - malgré les apparences avec Jeanne qui fini (tant bien que mal !) sa nuit au fond du lit - nous persévérons pourtant entre bosses, crevasses et grosses pierres pour arriver finalement au départ d’une randonnée. Soulagement ! On grogne un peu, on se prépare, on déjeune brièvement et hop, on se lance avec le soleil, et le sourire ! Puis on se rend vit compte que rien ne correspond et que nous ne sommes en fait pas du tout au bon endroit 😅😆

Qu'à cela ne tienne, au moins il n’y a personne ! Le paysage est magnifique et l’on se dit qu'on n’est pas là par hasard. L’aventure c’est aussi accepter l’inattendu, et faire d’une erreur un moment de surprise bienvenue 😊.

Nous entamons une longue montée par le petit chemin qui se dessine au gré des virages, des bosquets et des mouvements de terrain. Nous sommes à plus de 3000m au départ de la balade et nous le ressentons rapidement dans nos corps, le souffle court et la machine qui tarde un peu à se mettre en route.

Nous montons dans un patchwork de fleurs de montagne de toutes couleurs en suivant un torrent que l’on abandonne bientôt pour grimper toujours plus vers le col que nous finissons par atteindre sans trop de difficultés. Nous sommes ravis par la vue, et seuls au monde depuis le début !

Finalement, nous croisons la route de ce couple qui marche depuis près de 3 mois en autonomie et qui va bientôt terminer son périple. Les États-Unis regorgent de randonnées au long court pour qui veut s'aventurer dans ses vastes espaces si bien préservés. Et oui, si vous pensiez que les States c'était juste New-York et l'agriculture intensive, ne pensez pas que nous avons censuré ce côté là du pays ; nous ne l'avons juste pas rencontré 😇 !

Depuis le col, nous repérons sur l’autre versant, un petit lac isolé qui semble nous appeler et dont les berges verdoyantes invitent au pique-nique et à la sieste.

 Le voyez-vous ? Petit point bleu en bas à gauche 😉

Nous rejoignons en hors-piste ce petit lac qu'aucun chemin ne borde et que l’on baptise « Rienkanou » en prenant tout de même garde de ne pas déranger un ours qui aurait eu la même idée 🤭.

 Pique-nique sur les rives du lac Rienkanou

Le calme absolu qui règne là sera le luxe de notre repas et de la petite sieste de Jeanne qui se repose pendant que je pars explorer les environs.

 Calme et sérénité en miroir d'eau

Mais bientôt le ciel se charge de nuages annonciateurs de l’orage. Nous devons faire le chemin inverse pour rentrer et n’avons aucune envie de subir cet orage de montagne... La remontée sur le col se fait donc au pas de charge, et la descente vers l’arrivée en courant !

 L'orage menace et le temps presse...
 ...mais rien ne décourage Jeanne de s'arrêter sans cesse pour prendre encore "une dernière"  photo de fleur 😏

L’orage tonne et nous talonne. On cours comme deux chamois en savourant cette sensation enivrante de vitesse et d'habileté, poursuivis par les éléments près à se déchainer ! Les premières gouttes sérieuses s’abattent alors que nous rejoignons la voiture juste à temps 🙃

Nous passons le reste de l’après-midi à l’abris dans notre nid-refuge, entre lecture, communications et planification du lendemain, où nous pensons encore prendre notre revanche pour la fameuse rando des 3 lacs.

À l'abri dans notre cocon, nous apprécions l'ambiance d'une après-midi pluvieuse comme on n'en avait pas eu depuis des semaines ! 

Nous choisissons alors de refaire en cette fin de journée le trajet retour sur la piste cauchemardesque, afin de prendre notre temps et de ne pas en perdre pour le lendemain. À la lumière du jour, aucune raison de manquer le point de départ cette fois...

Mais en démarrant la voiture, une forte odeur d’essence nous saute aux narines 🙄 Pressentant le problème, Jeanne sort de la voiture au bout de quelques mètres et constate une énorme fuite d’essence près du réservoir ! Une fuite, que dis-je, "une cascade" d'après elle 😱 ! D'ailleurs, la jauge de carburant baisse à vu d'oeil 🤪

La piste aussi défoncée que rocailleuse empruntée ce matin dans le noir m’a fait heurter une pierre sous la voiture qui a certainement endommagé le réservoir. On se demande par quel miracle le réservoir ne s’est pas vidé pendant notre randonnée ? Mais...on n'a pas vraiment le temps d'en discuter !!!

L’enjeu est maintenant de conduire le plus vite possible - sans paniquer, et sans détruire la voiture - sur cette même piste, pour rejoindre l’aire de camping blindée de monde, où l’on espère trouver quelqu’un pour nous aider. Comme quoi le monde, des fois c'est bien 😁

La jauge descend en flèche et je roule de plus en plus vite alors que la piste se fait plus praticable. Avec la poussière et les secousses de la piste combiné au chrono imposé par la jauge, on se croirait dans un rallye ! Nous arrivons in extrémis au campsite, en panne, mais soulagés 😅 !!

Nous débauchons rapidement 5 retraités américains en pleine discussion, assis au bord de la rivière entre 2 caravanes géantes ornées de drapeaux Trump, à qui nous expliquons notre situation et demandons de l’aide. Comme une distraction inattendue dans leur journée, ils se font un plaisir de tenter un dépannage avec tous les outils de bons mécanos qu’ils veulent paraître. Finalement la panne semble plus sérieuse que prévue et l’un d’entre eux appelle un dépanneur à qui nous demandons de ne pas venir avant le lendemain matin, afin que nous passions une dernière nuit dans notre voiture 😢 .

Chacun y va de sa pince et de son avis -en vain - mais voilà qui aura au moins animé l'aprem et permis la rencontre 😉!

Nous glissons en plaisantant que nous n’avons même plus de gaz pour cuisiner et Denny, l’un des 5 mousquetaires, nous invite à manger dans son énooooooorme trailer en compagnie de sa femme Carolyn. Depuis le temps qu'on se demandait à quoi ressemblait l'intérieur de ces mastodontes roulant !

Ce sera donc une soirée hamburgers inespérée, qui se termine par une invitation à partager également le petit déjeuner du lendemain. Quel aubaine de terminer le road trip sur une panne, qui nous permet de faire enfin connaissance et d'échanger de bons moments avec de parfaits inconnus🙂 Voilà bien quelque chose qui avait manqué à cette aventure ! Mais il faut replacer ici le contexte covid, maladie mystérieuse découverte 4 mois auparavant et apparemment aussi dangereuse que contagieuse 😬... Nous n'en avons jamais eu peur mais avons dans le doute suivi les recommandations, restant malgré nous de ce fait assez repliés sur nous-même afin de ne pas risquer de contaminer ou de mettre quiconque mal à l'aise en forçant la rencontre... Nous sommes donc ravis d'avoir finalement été invités par ce couple d'américains sympathiques, amoureux de Silverton, où ils retrouvent chaque été les mêmes amis, rencontrés des années auparavant sur ce camp spot !

 "life is good" le leitmotiv de Denny et Carolyn, fut dignement mis en application en faisant d'un panne un bon moment de partage!

Au matin, la dépanneuse arrive avec un peu d'avance, le petit dèj et les au revoir sont écourtés mais sincères et chaleureux.

Le dépanneur doit nous amener avec notre voiture sur un plateau à Durango, à 50 miles d'ici, mais nous explique venir du garage de Silverton. Ni une ni deux, Jeanne demande s'il serait possible d'examiner le véhicule dans son garage plutôt qu'à Durango, et nous réduisons ainsi drastiquement la facture de remorquage prévue initialement aux alentours de 350 $ - sans réparation !

Pour couronner le tout, par une chance inespérée, la panne est identifiée et réparée en 15 minutes chrono ! Le réservoir n’est pas percé et notre porte monnaie non plus 😃 Il suffisait de remettre un flexible arraché, par lequel le carburant fuyait une fois le moteur allumé...

Nous rejoignons alors Durango au volant de notre auto, en franchissant plusieurs cols un peu fébrilement, espérant que la réparation tiendra, et roulons sous un ciel gris qui ne nous fait pas regretter la randonnée que l’on ne fera jamais 😌

Durango est une ville assez importante à 20 miles de Bayfield où nous sommes attendus ce soir dans le ranch de Jan pour la dernière partie de notre voyage. Nous en profitons alors pour démarcher quelques « cardealers » et voir s’ils seraient intéressés pour racheter notre voiture bien aimée.

Le premier n’en veut pas, et le second nous en offre 300$, alors Jeanne "qui a horreur de se faire arnaquer" décide sans surprise que nous nous débrouillerons pour la vendre par nous-même via les réseaux sociaux. Autant dire que je ne serai d’aucune utilité ! Enfin je m’occuperai du ménage intérieur-extérieur 😇

 Pause carnet studieuse lors de nos derniers instants nomades, dans un parc à Bayfield

Notre road trip américain se termine donc ce soir aux portes du ranch de Jan, après quelques 10 000 kms (5845 miles) et 11 états parcourus parmi des paysages incroyables de diversité et de gigantisme, mais surtout où la nature sauvage, préservée et pleine de vie a encore toute sa place, malgré tous les aprioris existant sur ce pays 🙂

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Nous voici donc le 22 juillet 2020, et après un mois et demi de nomadisme, nous nous apprêtons à retrouver une certaine sédentarité, jusqu’à notre retour France, qui signera bientôt la fin de cette formidable année de voyage.

C’est Jodi, une Américaine de 56 ans qui nous ouvre la porte et nous accueille mais Jan n’est pas loin et c’est elle qui, chaleureusement, nous conduit directement à la superbe chambre qu’elle nous attribue.

La chambre est en fait une vraie suite, avec une pièce qui change de l’exiguïté de notre voiture, un lit king size à l’américaine, un frigo et coin salon, ainsi qu'une salle de bain neuve attenante 🤤. Nous redécouvrons sans attendre le confort d’une douche chaude, la dernière datant de 6 semaines, avant de partager un repas commun - hors du commun !

 A gauche : de nomade à sédentaire, le luxe, sans transition ! A droite : Reed a de vrais talents de Chef, à nous les festins !

Reed, en woofing ici tout comme Jodi, s’affaire avec Jan en cuisine pour le plus grand bonheur de nos yeux, nos papilles et nos estomacs. Après des semaines où nous alternions le soir entre pâtes au pesto et chili con carne en conserve, nous apprécions avec délice de voir se succéder l'arrivée des différents plats sur le buffet extérieur , et nous régalons d'abord par le simple fait d'être assis devant une farandole de plats en libre service, avant de s'extasier de toutes leurs saveurs en bouche 🤤

Reed nous interpelle sérieusement et nous mettrons quelques jours avant d'oser demander (à Jodi !!!) quel est son "genre", tant il nous est impossible de déterminer par nous-même s'il s'agit en fait d'une fille ou d'un garçon ! Sujet délicat que nous avons bien fait de clarifier avant de commettre un impair.... Reed se présente comme Reed, sans préciser "au fait, je suis un garçon" et ça se comprend, mais on peut vous dire que quand le mystère reste entier, et que, vraiment, on n'arrive pas à trancher, c'est drôlement perturbant ! Disons que Reed est androgyne, physiologiquement féminine et psychologiquement masculin. Nous intervertissons donc parfois - involontairement - le « she » et le « he », et Jeanne prétexte le fait que l'anglais ne soit pas sa langue natale pour justifier les erreurs d'expressions que Reed finit un jour par lui reprocher gentiment 🙄😅

Le ranch de Jan n’est pas un modèle du genre, tel qu’on pourrait l’imaginer en version carte postale. Situé tout proche d’une route très passante, le bruit des voitures est omniprésent. Trois ou quatre bâtiments abritent les hommes, les chevaux et le matériel. Un élevage de chiens de traineaux s’est installé sur la propriété et c’est Jack, le « woofeur trappeur » (gentil, mais bizarre) qui s’en occupe quand les propriétaires sont absents. Il y a donc 3 volontaires déjà sur site et on ne comprend pas trop bien qui fait quoi, puisque Jack s'occupe de chiens qui n'appartiennent pas à Jan, Reed fait des gâteaux et est censé(e) s'occuper des chevaux mais n'y connait rien, passant plus de temps à tenter de dresser une portée de chatons en laisse, alors c'est Jan elle-même qui nourrit les chevaux pendant que Jodi....Jodi nous fait la causette, et est tout simplement de très bonne compagnie ! voilà 😁 Avec nous ça fait 5 woofers pour un mini ranch, qui n'a de ranch finalement d'ailleurs que l'appellation et la présence des chevaux : 3 juments, 1 hongre et 2 poneys composent la totalité du cheptel et représenteront l’essentiel du travail de Jeanne. De mon côté, je commence mon travail au ranch en fendant et rangeant le bois de quelques arbres qui viennent d’être abattus.

 Si vous vous demandiez à quoi ça ressemble vraiment de fendre du bois, voici une petite démo !

Durant les jours suivants j’entreprends de tracer des pistes de balade pour les chevaux dans la colline boisée de la propriété. Il s’agit de choisir les itinéraires à flanc de colline, défricher les ronces et arbustes, couper les arbres encombrants, terrasser des passages pour les sécuriser, niveler les chemins naissants, et enfin les tester avec les poneys à pied puis les chevaux en selle.

C'est parti pour un petit test de la piste verte ! niveau baby poney 😉

Je m’épanouis vraiment dans ce travail physique (mais pas que !) et y passe bien plus d’heures que ce que prévoit un accord de woofing. Les autres woofeurs n'étant pas des « acharnés du travail », disons que je rétablis un peu une moyenne de cohorte !..

La virilité n'exclue pas un petit faible pour les micro-poneys... 

Je fais aussi connaissance avec Coby, mini poney trop chou à qui je propose des parcours d’habileté et qui semble bien s’amuser lors de nos récréations communes 🤗

Jeanne, quant à elle, fait plus particulièrement connaissance avec Toby, le second poney qui est bien différent et semble terrifié de tout et de tous, et ce depuis des années. Jan sa propriétaire, pense qu'il doit être handicapé mental, car même les traitements aux plantes ne le stabilisent pas et il est toujours aussi délicat à approcher alors qu'on ne lui a jamais demandé de travailler... Jeanne prend à coeur de voir s'il est possible de mieux l'apprivoiser et surtout de le rassurer. Elle travaille aussi un peu les autres chevaux, avec souvent Jan ou Jodi en public attentif. Elle va même jusqu’à donner des cours à Reed que l’on sent sincèrement intéressé(e?) mais qui a du mal à s’exprimer verbalement et physiquement. Globalement mal dans sa peau, il se cache souvent à l'heure où Jeanne est disponible pour les cours 😏 mais ce n'est pas grave, du moment qu'il continue la pâtisserie ☺️ !

Nous profitons de notre temps libre pour faire le grand ménage de la voiture et annoncer sa vente sur internet, nous assurant ainsi d'avoir le temps de trouver preneur à bon prix avant notre départ 🙂

 Achetée 1900$, on la propose à 1800 et je peux vous dire que ça se bouscule au portillon ( $ et € sont à peu près équivalents )
 un bijou d'ingéniosité 🥰

Les jours défilent, ponctués par de délicieux repas que l’on attend avec impatience et des nuits « grand luxe » lorsque l’on rejoint notre chambre. Il règne ici une bonne ambiance, tout le monde est sympa et travaille qui veut !

Cerise sur le gâteau, nous sommes à 35 kms du Centre Parelli Colorado ! La Mecque pour Jeanne qui piaffe d’impatience et d’excitation après avoir pris rendez vous pour visiter le ranch (un vrai !) et, peut-être, rencontrer « God Himself » 🤪 !

Le mercredi 29 juillet au matin, nous voici donc partis avec Jodi et Reed pour la visite du saint des saints. Nous découvrons avec émerveillement un ranch XXL, avec chevaux, vaches, bâtiments en bois et un décors de rêve que nous avions l'habitude de voir sur les vidéos du programme de formation Parelli, que Jeanne visionne depuis plusieurs années. La vue est, comme en vidéo, exceptionnelle, avec les montagnes à l’horizon et les collines boisées du parc des Rockies Mountains qui bordent les terres du ranch...

Après avoir essaimé l'enseignement Parelli autour du globe pendant près d'un an, Jeanne arrive à la Mecque  !
 Le parking est déjà une attraction en soit apparemment...
 Accueil par Sharon pour la visite VIP

Dès le début de notre visite nous longeons un espace où se déroule un stage encadré par « il maestro » qui, à notre grand étonnement, s'interrompt et prend quelques minutes pour venir nous parler. Jeanne est aux anges - ce qui semble lui couper la chique, elle qui d’habitude ne s’en laisse pas compter 😏

il Maestro (à droite) entouré d'une quinzaine d'élèves pour le stage "polyvalence Western" 

Après un échange jovial, Pat Parelli nous encourage à venir au barbecue qu’il organise tous les mercredis soir. Je pense que le reste de la visite n’est alors qu’un vague souvenir pour Jeanne, qui se précipite sur internet dès notre retour afin de réserver 2 places pour le soir-même, tandis que Jodi et Reed font pareil.

Je répète, $1 est à peu près égal à 1€ ... OUI OUI ! Heureusement le prix des tickets pour le barbec' était plus abordable 😅 !!

Quelques heures plus tard, nous voilà donc repartis pour le Parelli Center. Deux excursions dans une même journée, l’excitation est à son comble dans la voiture !! Nous arrivons alors que les élèves en formation effectuent des démonstrations sous le gigantesque barnum permanent. Le public arrive petit à petit et Pat, à cheval, fait le tour des convives en discutant chaleureusement avec chacun d’entre eux.

 Pat prend le temps de parler à tout le monde depuis son cheval. Et il mangera également assit dans sa selle 😉  !
 Monte classique ou western, les étudiants Parelli offrent une belle démonstration d'équitation éthologique...
 ...et Pat Parelli fait un show de tri de bétail, aidé par ses chiens de troupeau ultra efficaces !

Jeanne est un peu moins coincée que dans la matinée et arrivent à échanger quelques mots avec l’idole centaure... La nourriture n’est pas bonne mais la soirée « guitares et chants » continue atour d’un feu de camp et devient de plus en plus intimiste à mesure que les gens rentrent chez eux.

A mesure que les chansons défilent et le soleil se couche, il ne reste plus que nos chaises et Pat a du mal à nous laisser partir!

Finalement, nous sommes les derniers à partir et Pat en profite pour nous proposer de revenir le lendemain pour assister à la matinée de stage en auditeurs libres 😱 . Je pense que Jeanne à mis quelques heures à s’endormir cette nuit-là !

Le lendemain à 9h30, le stage à déjà repris lorsque nous arrivons et nous installons sur la pointe des pieds dans l’immense manège qui à accueilli la soirée de la veille. Pat nous salue et continue son stage jusqu’au moment où il sollicite Jeanne pour une démonstration de changement de pieds au galop (sans cheval !). Fidèle à elle-même, la p’tite chérie ne se démonte pas et effectue une superbe prestation, aussi technique que comique, sous les rires bienveillants des stagiaires et de Pat lui-même.

 Imaginez Jeanne en plein milieu là, mimer une impro' au galop, avec un cheval imaginaire, tantôt fougueux tantôt majestueux... 😆

Lors d’une pause nous avons l’occasion d'échanger un peu plus et alors qu'il se désespère au sujet de l'élagage d'un grand arbre, Jeanne saisi la perche et en profite pour glisser habilement que nous serions ravis de l'aider pour de l’entretien ou du bricolage, en remerciement de tout ce qu'elle a pu apprendre des années durant grâce à ses enseignements. 👏 Reste plus qu'à voir si la graine semée va germer dans la tête de Pat 😇

La matinée se termine et nous sommes sur le point de prendre congé lorsque que le maitre des lieux nous propose de déjeuner avec lui au lodge. Re 😱 ! Un peu surpris mais fidèles à notre philosophie, nous acceptons l’invitation de bon cœur (celui de Jeanne bât juste un peu trop vite à son goût !!)

C'est lors du repas que Pat revient sur notre proposition en nous disant qu’il est intéressé par notre venue « as soon as possible » ! À l’issue du repas nous avons donc droit à une petite visite guidée en cargolf pour nous montrer les travaux qu’il souhaiterait que je réalise. Arbres à élaguer, à couper ou à débroussailler…. En contrepartie, nous serions logés, nourris au lodge le matin et le midi, et Jeanne pourrait intégrer gratuitement le stage western en cours qui a lieu le matin, et travailler avec moi l’après-midi !

Difficile d’en croire nos oreilles et Jeanne est très émue devant cette incroyable opportunité qui s’offre à nous et surtout à elle !

Nous réservons cependant notre réponse, car nous sommes déjà engagés auprès de Jan, alors cela nous met dans l'embarras. Surtout que Jeanne ne voudrait pas laisser tomber Toby, le poney "spécial". Pat résout le problème en nous proposant de l'héberger ici lui aussi 😜 Nous concluons en lui promettant de le tenir au courant rapidement, mais avant ça une discussion avec Jan s'impose...

De retour chez elle, Jeanne lui explique la situation et Jan est plus qu'enthousiaste face à la tournure des événements, incitant de bon coeur Jeanne à accepter cette opportunité.

Et une fois de plus la vie est bien faite, car il s'avère que de son côté, Jan a appris qu'une partie de ses enfants et petits-enfants s'apprêtent à débarquer d’ici peu, cause vacances annulées. Le Covid aura chamboulé bien des plans, y compris pour nous qui aurions dû être au Canada à ce moment là... Mais il aura aussi véritablement su modeler notre aventure de façon surprenante 😇 !

Nous choisissons donc de ne pas vendre notre voiture tout de suite malgré les touches prometteuses et proposons à Pat Parelli de rejoindre son ranch le lundi suivant, afin de prendre le temps de finir ce que nous avons entrepris chez Jan durant les 3 jours à venir.

Un petit montage qui regroupe quelques images en souvenir de nos 11 jours chez Jan 

Je travaille d’arrache-pied durant les week-end afin de terminer les pistes, pendant que Jeanne continue tranquillement son travail avec les chevaux. La famille de Jan ne tarde pas à débouler, et toute l'agitation qui va avec. Nous leur cédons la suite royale au profit d'une petite chambre aux premières loges du brouhaha général, en nous consolant à l'idée que par "chance" nous déménageons très bientôt !!

Queue de cheval, une hache et un poney de cirque... fin prêt pour le Puy du Fou 😆 Mais finalement on va chez Parelli, tant pis
RDV fixé. Imaginez un peu que vous receviez ce message de la part de Zidane si vous êtes fan de foot...ça fait son petit effet !!

Le 3 août à 7h30 nous arrivons donc sans trop y croire encore, avec toutes nos affaires, au Parelli Center "international" pour terminer en apothéose notre formidable aventure !

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Publié le 1er janvier 2022

Comme prévu nous arrivons le lundi 3 aout à 7h30 au « Parelli Center » de Pagosa Spring sans vraiment savoir ce qui nous attend ici.

Nous prenons donc notre petit déjeuner, seuls et un peu intimidés, dans la grande salle de restauration dont les murs sont tapissés de phrases clés et autres grands principes de la méthode Parelli, ainsi que de grands posters et une multitude de photos témoins de l’histoire des lieux.

 La salle de restauration (et de cours théoriques !)

Et puis à 8h Pat Parelli arrive, nous salue chaleureusement et nous explique comment va se passer notre séjour ici ! Nous ne parlons pas du temps que nous pensons rester et Pat ne s’inquiète pas de ce « détail » lors de cette première conversation... Alors si tout se passe bien nous resterons probablement jusqu’à la fin 😊

Jeanne va pouvoir intégrer le stage western avec Pat (et sa grosse douzaine de stagiaires) qui a commencé il y a quelques jours. Elle pourra ainsi monter tous les matins aux côtés du maître pendant que je travaillerai en sifflotant dans la forêt 😏. Et nous pourrons travailler ensemble l’après-midi (s’il lui reste encore des forces).

Le deal parait vraiment avantageux lorsqu'on connait le prix d’un stage Parelli (2500euros la semaine hors hébergement et location du cheval😬). En plus de cela, nous serons hébergés et n’aurons que les repas du soir à notre charge !

Côté logement, les stagiaires utilisent les sanitaires accolés à la salle de restauration et sont logés à part, dans des « cabins » - bungalow en bois ne contenant rien de plus que quelques lits à étage. Nous les trouvons charmants car ils se fondent bien dans la végétation boisée de la colline au flanc de laquelle ils sont implantés, mais Pat nous laisse également le choix avec « le mobile home, au fond là bas ». On se dit qu’un mobile home dans un ranch sera surement moins bucolique qu’une cabine en bois, mais nous partons tout de même en quête de ce dernier, sur les conseils de son assistante.

Nous pensons nous être trompés lorsque nous tombons sur une énorme maison avec terrasse. Mais c’est bien ce qu’on appelle ici un « mobile home » car au vrai sens du terme, ça reste une maison mobile ! Effectivement, le bâtiment est fait d’un assemblage de plusieurs morceaux de maison, posés sur pilotis et donc potentiellement mobiles. Nous sommes tous simplement dans les dimension xxl du pays 😆!

Notre choix est donc fait et nous découvrons, en nous installant, les 4 ou 5 chambres, les deux salles de bains, le grand salon jouxtant la cuisine à l’américaine, quelques pièces dont on n’identifie pas l’utilité, et la terrasse avec vue sur les montagnes et les forêts voisines 😍 !

Bienvenue dans notre nouveau nid, taille XXL ! 
 un mobile home king size à l'américaine  😀

Nous sommes scotchés de nous dire que nous allons vivre ici, rien que tous les 2, pendant 3 semaines ! Quel luxe !! Nous sommes en plus un peu isolé du centre névralgique du ranch et profitons du calme alentour, ce qui nous vaudra régulièrement la visite de biches et cerfs juste devant la terrasse 🥰 ou encore des petites vaches de Pat qui se promènent en liberté sur cette partie du ranch.

vue avant 
 vue arrière !
 Le centre névralgique du ranch à 500m de notre mobile home

Jeanne monte donc tous les matins de la première semaine avec les autres cavaliers du stage de polyvalence western. Elle complexe un peu de son style basket-casquette mais se dégotte vite une vielle paire de santiags trop petites qui traine dans les objets trouvés, ainsi qu’un joli chapeau de cowboy abandonné dans le mobile home. À son grand désarroi, elle ne déniche cependant pas de jean et se retrouve donc tout de suite avec d’énormes brulures aux fesses ! Eh oui, 5h d’affilée en selle, quand on a plus l’habitude et qu’on a naturellement la peau sensible, c’est un peu compliqué en legging 😅! La voilà donc dès le premier jours avec deux jolies plaies suintantes sous les ischions🙈. Mais elle ne va pas déclarer forfait pour ça ! À la place, elle me pique un caleçon pour rajouter une couche de protection, enfile la vieille culotte d'équitation récupérée au Costa Rica par dessus son legging, se badigeonne chaque jour de crème sous de gros pansements… et serre bien les dents !!

Premier jour !! une cavalière apporte à cheval un papier que Jeanne rempli directement en selle... On est bien chez les cowboys 🤠
 Alors elle troque les baskets et la casquette contre une paire de santiags et un chapeau ! Il ne lui manquera que le jean...XXS 😏
Qui dit western dit bétail ! L'occasion de parfaire sa technique via différents jeux par équipe avec les génisses.
 Expérimentation de la nouvelle discipline "dressage western" 
La règle veut qu'on rentre aux écurie à cheval en marche arrière, et Pat tapit dans l'ombre surveille discrètement la manoeuvre ! 
 Dernier jour du stage = balade, c'est bien connu 😃 ! 
  Il y a de quoi s'amuser avec le dénivelé ....
.... chacun son tour  !
 Banquet surprise dans les bois à l'arrivée, suivi de la "remise des diplômes" 😯🤗

De mon côté, j’élague les arbres autour des bungalows, crée de nouvelles pistes pour les chevaux, ou des bancs avec les bouleaux morts que Pat m’a demandé d’abattre. Je débroussaille aussi le tracé d’une future clôture, et je fais tomber de gros arbres, plus gros que je n’ai jamais abattus, pour des éléments de Playground pour chevaux. Et enfin, je suis très occupé à trouver et couper des arbres qui pourront servir de clôture !

 Au ranch personne ne se doute que je suis fonctionnaire... Je passe pour un bûcheron-aux-cheveux-longs et Pat me surnomme Tarzan!

Ici les clôtures sont vraiment différentes de ce qui se fait en France. Tout est en bois, 3 ou 5 grandes traverses en troncs d’arbres rectilignes de 3 à 4 mètres de long et de 10 à 15 cms de diamètre, sont fixées sur des X à intervalle régulier…et ce, sur des kilomètres !!

Encore un petit arbre au tronc bien droit , bientôt transformé en traverse de barrière... 

Durant notre séjour j’aurai donc déniché, coupé, ébranché, débardé, et empilé en bord de piste pratiquement 200 de ces troncs avec ma seule tronçonneuse et mes petits bras, ce qui me vaudra une belle tendinite au coude à notre retour en France, mais qui m’aura aussi permis de parcourir la forêt où l’ours et le puma rôdent 😉 !

Finalement, nous travaillons assez peu ensembles car je préfère que Jeanne profite un maximum (et arrête d’avoir peur quand elle me voit grimper aux arbres avec la tronçonneuse 🙄 ). Aussi, une fois le stage western terminé, Toby le petit poney de chez Jan arrive au ranch de Pat et Jeanne s’en occupe souvent l’après-midi après avoir monté à cheval avec Pat et ses internes en formation.

Pat, Jeanne et les internes se mettent en mission de tracter à cheval les troncs que j'ai empilé.

Elle préfère cependant de temps à autre rester à pied afin que son fessier se régénère progressivement, profitant de l’occasion pour observer le nouveau stage qui a démarré, dispensé cette fois pour les débutant, par une instructrice Parelli d’origine Allemande.

 La méthode Parelli réunit des cavaliers de tous les styles d'équitation
Gauche : Séance découverte du travail au sol en liberté -  Droite : Après-midi sur les techniques d'embarquement dans le van.

Le travail avec Toby progresse lentement mais surement, et le résultat final vaut tous les efforts consentis, en validant les compétences professionnelles développées par ma pt’ite chérie 🙂

Dès lors que Toby devient un poney facile à attraper,  nous l'installons avec une super mule dans un grand pré ! 
 Cela a sans aucun doute beaucoup contribué à son équilibre, en plus des séances de travail à pied...
 ...qui ont finalement abouties en séances montées!Même s'il n'est pas haut, le casque est de rigueur pour cette  grande première!
Approcher Toby frontalement et lui toucher la tête fût un défis  difficile à relever...
 ...mais une fois la confiance gagnée, plus rien ne les arrêtait 💪 !!
 Et tant mieux car avec Jeanne tout se transforme en "obstacle" ! y compris mes bancs 😏

Je suis vraiment fière d’elle en constatant la différence de comportement de ce poney entre le moment où nous l'avons rencontré et celui où Jan viendra le rechercher. Je suis aussi content pour lui, pour qui l’humain ne semble plus représenter un problème insurmontable 😌 .

Des moments simples qui en disent long, tant ils semblaient irréalisables quand j'ai rencontré Toby.

Jan, Jodi et Reed viennent nous rendre visite pour voir les progrès de Toby et récupérer du bois de mon travail d’élagage que Pat ne veut pas garder.

Jan, Jodi et Reed nous rendent visite pour voir les progrès de Toby, récupérer du bois ou simplement boire un verre 
Le montage vidéo souvenir des progrès de Toby 

Nous avons des journées très denses et chaudes ponctuées parfois par des moments plus conviviaux. Ainsi, tous les mercredis soir, le barbecue-cabaret organisé au ranch nous permet des échanges sympas avec les stagiaires et les internes, dans un décor vu de nombreuses fois sur les vidéos que nous regardions pendant notre voyage !

Monte western ou classique, tout le monde fait tomber la bride ! 
"Quoi, qu'est ce qu'elle a ma gueule ?" Bon j'avoue qu'il n'y a pas que Jeanne qui complexe sur son style.
  Pour le short troué porté au quotidien torse nu, j'assume, mais les cheveux, ça devenait dur 😅 Au grand maux les grands remèdes✂...
 A chaque barbecue, les démonstrations sont différentes
Vive le far west ! Cowgirl ou pas, ici pas besoin de soirée costumée, on peut s'habiller comme ça même pour aller au supermarché.

Une fois le barbecue consommé, les soirées se terminent invariablement par une « guitare session » autour d’un brasero, avec Pat et ses potes qui improvisent, discutent, et n’en finissent plus de jouer…

Et puis Pat nous invite au restaurant, par deux fois, ce qui lui permet de nous parler de lui et d’avoir un peu de compagnie originale. Nous sommes français et terminons un tour du monde, mais de cela nous ne parlerons pas 🤫 il a tellement à raconter !

Drôle de personnalité de notre hôte, très égocentré en ce qui concerne les relations humaines, mais si généreux en ce qui concerne ce qui coûte de l’argent (et ne l’impacte donc guère personnellement 😉 )

Nous prenons le parti d’en rire et de ne retenir que les bons côtés du personnage. Comme cette chouette balade à cheval à laquelle il nous invite un soir en fin de séjour, pour nous faire découvrir son domaine et la superbe vue panoramique depuis cet endroit où, soi-disant se trouve la tombe d’un chef indien.

Mon cheval ( nommé Scout ! ) fin prêt pour la sortie, avec une grande scie et un petit sécateur sur lui  🤗

Et puis il y aura surtout ce petit apéro-concert VIP qu’il organise rien que pour nous, et en notre honneur, pour marquer notre dernière soirée ! Un moment très spécial, accompagné de Jenny, amie chanteuse et cavalière, et Dave Ellis, instructeur Parelli qui vient d'arriver avec sa femme Jody. Sa façon à lui de nous remercier, sans en faire des tonnes ☺️ .

Souvenirs en son et en image, avec Pat et ses solos de guitare qui sonnent toujours pareil, quelque soit le morceaux 😄...
 Concert et resto d'adieu...  Une dernière soirée bien accompagnés !

Le dernier jour sur place sera marqué par une matinée éducation des poulains, de quoi s'amuser un peu tous ensemble de façon originale avant de conclure le séjour par un déjeuner pizzas, partagé pour l'occasion sur la terrasse du ranch.

 Surprise du dernier jour : le voisin a emmené 5 poulains pour une matinée "éducation au sol" !
Ils sont tous très mignons mais ne connaissent pas le licol.. Lequel  nous sera attribué 🤗 ?
 En attendant la réponse, on retrouve Dave et Jody Ellis qui nous présentent leurs chevaux .
 Verdict : on a gagné le petit rouan !
 Pas sûr de le rendre...
 On termine la matinée par la découverte des vaches, et l'embarquement dans le van à l'américaine (taille semi remorque!)

Quelques pizzas plus tard, et c'est la fin d'un séjour aussi intense qu'improbable dans le ranch mythique de Pat Parelli !! Entre temps, nous avons vendu notre voiture sans difficultés, 100$ de moins que son prix d’achat, à une américaine qui se trouvait en même temps que nous au Costa Rica, pour un stage de yoga ! Drôle de coïncidence.

Pat aura bien essayé de nous retenir, nous proposant même de le suivre en septembre dans son autre ranch en Floride mais, malgré l’intérêt de son offre, que nous aurions peut-être acceptée en d’autres circonstances, nous lui expliquons que je suis engagé sur un travail en France, et que nous avons des chevaux et de la famille à retrouver là-bas.

On aimerait lui assurer de futur retrouvailles, et il nous plairait de découvrir son ranch « d’hiver » où l’hiver n’existe pas. Mais nous sommes en « over stay » aux états unis : nous avions un visa pour 90 jours et nous bouclons notre quatrième mois sur le territoire…. Le Canada n’ayant pas rouvert ses frontières, nous n’avons pas pu suivre notre plan initial de remonter via la Colombie britannique et le Yukon vers l’Alaska ! Pourra-t-on jamais réaliser ce rêve ? En tout cas, le fait d’être resté aux USA plus longtemps que la durée autorisée, nous interdit théoriquement tout retour ultérieur dans le pays. Mais pour l’instant, l’heure est avant tout à la question du retour en France !

Notre billet "tour du monde" nous permet de prendre un avion pour Paris depuis…Los Angeles ! Situé à 1350 kms d’ici - et nous n’avons plus de voiture 😏 Il nous faut donc prendre l’avion pour aller là-bas et obtenir en plus un test PCR négatif, de moins de 72h afin de pouvoir quitter le pays. Cependant, aucun labo alentour n’est en mesure de donner ses résultat avant 8 jours. Photoshop peut toujours aider pour modifier la date, mais par sécurité, Jeanne convainc également l’ambassade de France de nous délivrer une dérogation pour motif impérieux 😇. Nous sommes donc à peu près sûrs de pouvoir embarquer !

Dimanche 23 août, nous faisons nos adieux à Pat qui nous remercie sincèrement pour notre présence et le travail que l’on a pu faire pour lui durant ces 3 semaines.

Jan vient récupérer Toby et nous quittons le Parelli Center avec elle puisqu’elle s’est proposée de nous conduire, le lendemain, jusqu’à Denver (soit environ 1200 kms aller/retour !! un petit trajet à l'américaine...) où l’on doit prendre notre avion pour Los Angeles, puis Paris.

À ce moment, notre seule certitude c’est un poste qui m’attend à Nantes à compter du 1er septembre - la transition va être courte - et c’est à peu près tout.

Nous n’avons pas de domicile, une voiture à remplacer et une activité professionnelle à lancer pour Jeanne. Mais tout cela ne nous fait pas peur. Au contraire ! Forts des expériences de cette année extraordinaire, nous savons pouvoir faire confiance en la vie et aux opportunités qui s’offriront à nous si nous sommes sur la bonne fréquence 😌.

Une dernière soirée au ranch de Jan, Toby a retrouvé son environnement et nous avons un peu pitié pour lui, certains qu’il a préféré sa vie au Parelli Center, dans un grand pré en compagnie de son ami la mule, à celle qu’il retrouve aujourd’hui, dans son enclos de terre avec pour seule compagnie le bruit incessant des voitures…

Nous faisons nos Adieux à Reed, laissant Ad Vitam Aeternam le doute planer sur son identité sexuelle. Jodi nous accompagne pour le long trajet jusqu’à Denver, où elle en profitera pour visiter sa famille. Jan est au volant, nos sacs sont chargés pour la dernière ligne plus ou moins droite, et c’est ainsi que nous partons pour rentrer chez nous, après 11 mois et demi de vagabondage .

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Publié le 6 janvier 2022

Comme le veux la tradition de ce blog, voici quelques faits insolites relevés au cours de notre périple à travers les Etats-Unis :)

  • On a remarqué que côté loi, il y a pleins de petites failles amusantes, comme faites exprès pour laisser la place à ce qui est hors la loi. Par exemple, il est bien sûr interdit de ne pas avoir de titre de séjour valable, mais il est possible d’obtenir un numéros de sécu en tant que clandestin. Ou encore, il est interdit de ne pas souscrire d’assurance quand on a une voiture, mais les contrats d’assurance sont sans engagements (on peut donc le rompre dès le lendemain de la signature des papiers d’achat par exemple) et les contrats incluent d’office une couverture pour les accidents causés par les véhicules non-assurés.
  • En ce qui concerne les voitures, elles sont toutes plus grosses les unes que les autres ! Sans parler des caravanes ou remorques pour chevaux. C’est juste incroyable de penser qu’un jeune de 16 ans (âge minimum pour l’obtention du permis de conduire) peu en toute légalité se promener au volant d’un ensemble faisant le poids et la taille d’un semi remorque sans aucune formation supplémentaire à son permis de base 😳 Bon, en contre-partie, il n’est pas censé boire avant ses 21 ans (âge de la majorité) !
 Le gabarit standard aux US, 2x plus haut ou 2x plus long, au choix !
 Caravane ou pas, il y a toujours moyen de faire un somme 😄
On avait une remorque de fermier, mais ceux qui vont en concours avec leur chevaux (ou chez Parelli) ont des trucs un peu mieux !
  • Aussi, le code de la route veut que l’on «grille» le feu rouge si on tourne à droite. Et puis il n’y a jamais de rond-point alors pour les routes plus petites, ça fonctionne uniquement avec les stops. Dans un quartier résidentiel à l’américaine, on va donc rencontrer un carrefour à 4 stops tous les 300m, comme les rues sont toutes droites, parallèles et perpendiculaires… Le code de la route veut que l’on applique la règle « premier arrivé, premier parti ». C’est donc l’ordre d’arrivée des voitures qui détermine la priorité !
  • Finalement ce qui nous a le plus perturbé c’est quand les américains ferment leurs voitures à distance : il n’y a pas de jeu de phares ou de petit bip, mais à la place, on entend un petit coup de klaxon. Ça ne parait rien mais croyez nous pour un européen c’est tout simplement insupportable !!!! À vous rendre fous à chaque fois que vous traversez le parking d’un supermarché. Car on sursaute sans arrêt alors que, non, personne ne vous fait coucou ou ne vous bouscule… dur dur la désensibilisation 😤!
  • dernier détail Auto Moto, les plaques d’immatriculations varient selon l’État, et sont tout à fait personnalisables.
De nombreux détails amusants sur ces 2 photos !!  Saurez-vous les voir  😄
  • Un jour en conduisant nous avons vu des champs de cultures protégés comme une cour prison avec de grands grillages surmontés de barbelés tranchants. Des cultures de survivalistes ??? non ! Il s’agit en fait d’une ferme de Marijuana (qui propose visite et vente à la ferme) ! En effet, le Colorado est un état autorisant légalement l’achat et la consommation de cannabis à titre récréatif, à partir de 21 ans. D’autres États, principalement dans l’ouest des USA, l’autorisent également mais pour un usage médical. Et il reste encore interdit dans la plupart des états, mais souvent, sa détention en faible quantité n’est officiellement pas répressible. Les éternelles contradictions des lois américaines ! D’ailleurs, pour compliquer le tout, peut importe les lois fédérales, la détention de cannabis est interdit au seins de tous les parcs nationaux 😌😇
 Un flyer de conseils pour la consommation de cannabis
extrait d'un site web d'organisation de tours touristiques / voyages organisés atour du cannabis !
  • En Amérique les oeufs sont blancs de chez blanc ! C’est surprenant, mais simplement lié à l’utilisation d’une race de poule différente de celles choisies en Europe.
 des oeufs tous beaux tous blancs ! des oeufs made in USA🇺🇸🇺🇸
  • On l'a déjà dit mais on le répète, c'est le pays du king size...pour beaucoup de choses !! Dont les oignons.
ça parait rien en photo, mais regardez l'envergure de votre propre main 2sec pour réaliser... On ne trouvait jamais plus petit! 
  • Les prix sont affichés hors taxe. Pour un Français c’est assez agaçant car c’est toujours la mauvaise surprise à la caisse, avec l’impression qu’on s’est encore fait arnaqué car on a payé plus que le prix affiché… Pour un Américain, c’est habituel et c’est un gage de transparence. Tout est une question de point de vue ! D’ailleurs ils sont tellement transparents finalement que pour faire le plein à la pompe, le tarif au litre est toujours affiché en doublon: un moins cher si vous payez en cash, un plus cher si vous payez en carte 😅 !
  • On est passé par un paquet de stations service, et la meilleure c'est celle qui faisait également sellerie western 🤠
  • Aux States, Wild Wild West ou pas, c’est ok de se trimbaler avec un gun ou autre dans les lieux publics à condition….que vous la cachiez 🤣😂 décidément, ils sont drôles.
  • Nous n’avons pas vu de camping comme en France. À quoi bon c’est vrai puisque tout le monde semble rouler directement avec une caravane de la taille d’une maison sur roue ? Pour compenser, ils ont développé un concept bien plus minimaliste, les « RV parks » . Généralement de grands espaces tout simples, avec un peu de chance dans un cadre naturel, mais parfois tout juste un parking en bord de route, l’idée étant simplement de pouvoir entasser sa maison roulante au milieu des autres et rien de plus ! D'abord on croit passer devant un vendeur de caravane mais non, c'est encore un "camping" en bord de route ! L’horreur.
un RV park trouvé sur google photo (plutôt luxieux). Le concept marabout, soirée moule et aquagym leur est totalement inconnu !
  • On a parfois emprunté des routes à 6 voies, en pleine ville…. En revanche, on n’a jamais vu un péage 😎!
  • Les clichés des maisons américaines que nous avons en tête sont tout à fait vrais : les pavillons blancs avec le drapeau et la pelouse verte devant, sans aucune clôture autour, c’est bien réel ! On se demande encore comment est géré l’entretien des ces dernières du coup, puisqu’il n’y a pas toujours de délimitation entre les terrains (les clôtures sont interdites)… et que leur entretien est primordial ! Pour preuve en Californie, face a la sécheresse et l’herbe qui jaunit, certains n’hésitent pas à peindre leur gazon en vert 😅 !
  • Autre différence culturelle, ici point de laïcité ! On a vu des panneaux absolument gigantesques faisant la promotion de Jesus - et condamnant l’avortement. La mention « in God we trust » (en Dieu nous avons foi) est présente sur chaque billet et pièce de monnaie. Assez étrange de voir un Dieu qui prône la pauvreté, mêlé comme ça avec l’argent, et la religion en général être autant mise en avant. Le président prête serment sur la bible et God bless America ! Par contre musicalement, ça donne bien, on a souvent écouté les radios cathos sans s’en rentre compte car on ne faisait pas gaffe au paroles en anglais et les chansons étaient vraiment tendances 😎! Mais les annonces entre 2 morceaux faisaient vraiment très fanatique 🤭
 "Connais-tu Jesus? Le chemin, la vérité, la vie. Viens à lui et vis !" Une belle affiche parmi tant d'autres
 "Dieu est réel" par Strategy Feeders, société d'engraissement de bovins avant abattage. Insolite !
  • On a testé une « drive through bank » ! Un peu comme chez Mc Do, sauf que c’est ta banque, et que tu passes au drive pour déposer ou retirer de l’argent par exemple. Pas mal quand tu es trop gros pour sortir de ton pick up !
 On a reçu une liasse de billets par le tube, si si ! On place ce qu'on veut dans un contenant cylindrique et hop, le tube aspiré!
  • Comme le pays est grand et que les propriétés sont parfois difficiles d’accès, les Américains ont développé un système révolutionnaire pour qui veut avoir une maison neuve. Scott et Becky par exemple, qui, une fois quitté la grand route doivent conduire encore près d’une heure sur une petite langue de goudron défoncée, en avait commandé une qu’il ont reçue quelques jours après notre départ. Les murs, les fenêtres, la cuisine, et même certains meubles, bref la quasi totalité de la maison a été fabriquée et assemblée directement en usine, pour être livrée prêt à l’emploi sur la propriété !
c'est presque comme une usine de tiny house...sauf qu'elles font 300m2 
Livraison !!! (avec quelques branches d'arbres)  L'usine est à 6h de route.
 reste plus qu'à la faire glisser sur le rez de chaussé, et Tada ! Manque la terrasse surélevée, barder le bas et le tour est joué
  • Encore une contradiction notable, le coté prude et pudique avec les films à la télé qui sont coupés de toutes leurs scènes « câlins ». Mais les émissions téléréalité avec tout le monde à poil, c’est ok !
  • À la télé il y a aussi beaucoup de pubs évidemment, et les enchainements sont parfois amusants, du style un petite pub pour des hormones qui font gonfler les muscles, suivie d’une pub pour du Round Up, suivi d’une pub pour des médocs. À savoir qu’il semblait y avoir une obligation de mentionner tooouuuuus les effets secondaires des médocs ; du coup, il y avait plus de temps consacré à leur énumération dans la pub en question, qu’a faire la promotion de ce en quoi le médoc pouvait être chouette… pas très vendeur comme concept !!
 Bye Bye l'Amérique !
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Publié le 21 février 2022

Comment conclure une telle aventure ? Les mots me manquent tant les idées se bousculent, et la page reste bien blanche face à ce défis de rédaction solitaire. Eh oui, il faut avouer que jusqu’à présent, chaque texte était en fait le fruit d’un travail en duo, le blog s’écrivant habillement à quatre mains, pour produire plus d’un cinquantaine de récits illustrés 💪. Un travail conséquent, quand on est aussi maniaque que moi, mais gratifiant, puisque le défi combiné de vous faire voyager avec nous et de garder une trace détaillée de notre aventure a été relevé avec succès grâce à cet effort solidaire, et malgré le temps qui s’est écoulé ! Cependant, pour la conclusion, nous trouvions important que chacun rédige de son côté, sa propre version 😇.

Nous voilà donc rentrés depuis maintenant…18 mois 😱😅! Ce fut un retour surprise pour nos deux familles, qui ne pensaient pas nous revoir avant début septembre. Mais la fête familiale du 29 Août nous a motivés à anticiper notre retour de quelques jours. D’abord de passage par Nantes, pour une caméra cachée réussie avec mes parents qui tombent sur nous (et qui tombent des nues !) en rentrant dans leur appartement, nous faisons un saut en Bretagne pour retrouver les enfants d’Éric, puis nous reprenons très rapidement l’avion pour aller dans le Jura. La famille d’Eric s’y réuni chaque fin d’été, alors c’est l’occasion parfaite pour un come back festif bien entouré, sans qu’on n'ai rien à organiser 😁! L’opportunité aussi de "transitioner" agréablement vers le retour à la vie « normale »…

En effet, Eric a, sans tarder, repris le travail à Nantes, car par « chance », il a finalement réussi à obtenir un nouveau poste à la direction régionale J&S des Pays-de-la-Loire. Il enchaine alors réunions sur réunions, pendant que je me dépatouille depuis l’appartement de mes parents avec les formalités administratives pour lancer mon activité… 10 jours plus tôt, nous étions encore bûcheron et cowgirl, en plein coeur de ce qu’on nommait jadis le Nouveau-Monde. On est clairement passé d’un monde à l’autre !

Alors il y a toujours cette même question, qui revient : « ça doit être dur de rentrer ! Comment vous faites après "tout ça" pour ne pas déprimer ? » La réponse est très simple : les gens qui souffrent de leur retour sont simplement des gens qui ne voulaient pas rentrer. Et en ce qui nous concerne, rien ni personne ne nous y a obligé 😌! Nous sommes rentrés par choix ; nous avions prévu une absence d’un an et avons réussi à maintenir cet objectif malgré la menace Covid et son lot de voyageurs rapatriés. Clairement, ceux-là avaient toutes les raisons de déprimer !! Dans l’absolu ils sont aussi rentrés par choix, mais contre leur gré 😅…

Personnellement, ce n’était pas la première fois que je partais loin de chez moi, et je n’ai jamais vécu les retours comme la triste fin de quelque chose, mais plutôt comme le début d’une nouvelle aventure 😃! Peut-être l’avantage de savoir "tout plaquer" quand on part ? Certains trouveront ça angoissant, moi ça m’a toujours semblé grisant : on rentre et voilà, tout reste à faire ! Tout peux commencer. Encore une fois… Et à partir du moment où on a confiance en la vie, l’excitation, l’enthousiasme et la curiosité remplacent tout naturellement la peur, le pessimisme et la morosité.

Et comment ne pas être plus confiant en la vie après une année aussi magique que celle-ci ?? Si on fait le bilan, c’est toujours la santé le plus important, et sur ce point je ne regrette pas d’avoir mis mon expérience à profit en ce qui concerne la trousse à pharmacie : il ne faut vraiment pas s’encombrer 😆! Au final, comme pour mes précédents voyages, on se sera juste contentés de quelques Dolipranes et pansements, et ça tombe bien car c’est à peu près tout ce qu’on avait emporté. Bon déjà parce qu’on devait vraiment voyager léger, mais aussi parce que « la taille de ton sac, c’est la taille de tes peurs !»😉.

Il y aura quand même eu : pour Éric, un jour de fièvre, et une chute de cheval (sans gravité) durant notre séjour chez Andy. De mon côté : une légère entorse, en parant les pieds d’un cheval qui a pris peur, lors de mon premier jour de travail chez Andy (décidément!). Et une petite plaie à la hanche (à défaut d’une jambe pétée😱!) en tombant dans une trappe - qui me laisse aujourd’hui encore une belle cicatrice, que je préfère voir comme un tatouage souvenir de voyage…et la marque de la Chance 😇!

La scène est trop compliquée à vous compter par écrit, mais ce jour là encore, on s’est dit qu’on avait un sacré bol !! Car cet incident grotesque - qui n’est pas survenu au cours d’une escapade hors piste mais lors d’une paisible soirée DVD Parelli dans notre logement au Nebraska - aurait vraiment pu mettre un terme à l’aventure en une fraction de seconde… Il y a donc toujours une petite part de « chance/hasard ». Cela vaut pour le Covid par exemple, qui à 6 mois près, nous aurait totalement empêché de quitter la France, alors que nous avions tout organisé pour (et ça a dû arriver à pas mal de personnes 😓…). Mais la majorité du temps, ce que les gens considèrent comme de la chance, ne relève pas du tout du hasard. La plupart des événements ont le potentiel commun d’être des aubaines ou non. Tout dépend comment nous décidons de les percevoir et donc d’y réagir.

Pour en revenir à la crise Covid par exemple, nous avons pris le parti de la considérer comme un élément perturbateur positif (par rapport à notre voyage), car bien qu’elle aie mis en péril les 6 mois qu’il nous restaient (fermeture des frontières…), qu’elle nous aie fait perdre de l’argent (billets d’avion annulés jamais remboursés, achat de nouveaux billets, frais de changements d’aéroport…), et compliqué beaucoup de choses (que là je ne pourrais pas faire tenir en une parenthèse !), nous avons préféré apprécier son apport d’une composante si propre à l’Aventure : l’Imprévu ! Avec son lot de challenges, et ces morceaux de voyages que nous n’aurions pas imaginés vivre, même dans mes rêves les plus fous ! Bien sûr, il y a certaines choses qui n’ont pas eu lieu à cause de cette crise, mais en échange d’autres nous sont arrivées GRÂCE à elle (à peu près toute celles de ce carnet de voyage des Etats-Unis 😅😇 ) !

Quand l’ambassade de France nous a contacté au Costa Rica pour nous encourager à prendre le dernier avion, notre réponse négative ne relevait pas de l’inconscience ; à l’époque, on pensait même que nous ou nos proches pouvions facilement mourir du virus, et que nous ne pourrions même pas prendre l’avion pour aller ailleurs… Mais nous avions tous deux fermement confiance en la suite des événements 🙂. À mi-voyage, après 6 mois d’aventure sans heurts, nous prenions parti de ne pas choisir la peur, le pessimisme et la morosité, mais d’embrasser avec enthousiasme, excitation et curiosité cette seconde partie de l’aventure. Bref, vous l’aurez compris, la chance c’est avant tout une question d’état d’esprit ! Une attitude positive permet de rester flexible et ouvert, et c’est cela qui laisse la place aux aubaines pour émerger, et nous permet de les remarquer 😌.

Quand on y pense, c’est quand même pas rien qu’on ait fini au côtés de Monsieur Patoche, quand on sait que mon but ultime avant de partir en voyage était de valider mes examens Parelli, que j’ai ensuite essaimé sa méthode auprès de tous les chevaux et cavaliers que nous avons croisés, et qu’en parallèle nous continuions à regarder ses vidéos, sans même penser que nous pourrions le rencontrer, comme nous visions l’Alaska pour la fin du voyage ! Et pour ce qui est de monter un jour à cheval à ses côtés, rappelez-vous un peu les tarifs 😳😅 Mais rien n'est impossible. Je conclurai d’ailleurs l’anecdote avec une citation tirée d’un document reçu lors de son briefing le matin de notre arrivée :

« Chance : orthographié t-r-a-v-a-i-l ; là où la préparation rencontre l’opportunité, vous acquérez de la chance en faisant tout votre possible pour serrer la main de l’opportunité. »

D'autre part, comme vous l’aurez remarqué, les chevaux auront vraiment été le fil rouge de ce voyage. Nous en auront rencontrés un paquet ! Ce n’était pas prévu d’avance (comme 99% du reste), mais ce fut très bien comme ça ☺️ J’ai ainsi pu voyager tout en continuant à enrichir mon expérience, me préparant en douceur à l’activité que je souhaitais démarrer à mon retour en France. C’était pour moi l’idéal de pouvoir commencer à exercer en autonomie, mais sans pression de résultat, comme je m’occupais des chevaux à titre gratuit.

C’était aussi l’occasion de travailler avec mon chéri, et de passer 350 jours à ses côtés ! Verdict : tout s’est très bien passé ☺️. Vraiment je vous assure, on a beau chercher (promis je lui ai demandé pour vérifier!), on ne s’est jamais disputé 😇! À la place, on s’est toujours épaulé, constatant un peu plus chaque jour notre formidable complémentarité.

Il me tenait d'ailleurs à coeur de pouvoir présenter Éric à Andy, mon maître Yoda de Nouvelle-Zélande, qui l’a grandement apprécié…comme tout le monde je dirais 😁 ! Et lui qui avait peur de ne rien valoir et de ne pas être d’une grande aide en woofing, sous prétexte que (d’après lui) « c’est moi la pro des chevaux », s’est révélé (d’après moi) sans surprise un woofer hors pair : polyvalent, efficace, et insatiable ! Des fourneaux à la tronçonneuse, le talent est là 🤗! Cet homme peut vous créer un potager n’importe où, nourrir vos taureaux ou dresser votre micro-poney, tout lui va (même le yoga !).......tant que ça l’occupe 😉

J’ai adoré la dynamique de notre voyage, partagé entre le mode nomade et sédentaire, conservant cet équilibre vacances/travail si précieux à mes yeux. Oui, un an de vacances ça fait rêver beaucoup de gens, mais franchement à moins d’être en burn out, ce n’est pas si souhaitable ! Comment apprécier une pause si elle n’est pas précédée d’un effort 🤔? Son sens même ne serait plus. Cette alternance de style de voyage nous a aussi permis de varier les plaisirs, entre périodes d’immersion « nature » ou bien « culture » - bien que nos lieux de woofing étaient toujours entourés de nature 🙂 Disons alors qu’on profitait de l’aspect culturel EN PLUS 😃 ! Et pour finir, le dernier point important à maintenir en équilibre était celui des moments seuls (enfin rien que tous les deux, comme nous ne faisons qu’un 😏) et les moments partagés.

Le stop nous aura permis une diversité de rencontres qui n’auraient jamais eu lieu en d’autres circonstances. C’est une expérience que j’avais hâte des vivre, comme je n’avais encore jamais voyagé comme ça ! C’était super de commencer le voyage avec ce mode de déplacement, car il nous a poussé dès le début à travailler sur notre attitude, notre flexibilité, et le fait de faire confiance à la vie … et aux autres !!! Peur, pessimisme et morosité sont complètement incompatibles avec ce type de pratique. Le stop était donc une très bonne école pour l’entrée en matière d’Aventure 😃 ! Cela dit, terminer par jouir de la liberté d’avoir sa propre voiture, pour aller jusqu’où bon nous semble, en faisant les détours qui nous chantent et en s’arrêtant quand on veut, fut un luxe fort apprécié 😌. De toute manière, les États-Unis sont bien trop vastes pour s’y déplacer facilement en stop, et cette pratique y est d’ailleurs interdite…

Toutes ces périodes sur les routes, ponctuées de camping et de randonnées en amoureux, furent un régal, mais furent aussi ce qui nous a permis d’apprécier au mieux les périodes de woofing en mode « home sweet home ». Un lit, une douche, et des repas variés, franchement aujourd’hui encore je ne sais pas quel style je préfère ! Les bains de rivières glacées me manquent (honnêtement😆!) mais c’est aussi parce que je les ai connus que paradoxalement je vénère chaque jour l’inventeur de la douche chaude 🙏…

Je crois tout simplement que ce que j’aime, c’est peut-être le changement. Ça fait toujours peur à Éric quand je dis ça 😅(mais qu’il se rassure, il y a de rares exceptions, comme mon animal préféré qui n’a pas changé depuis la naissance😄). En tout cas c’est sûrement pour cette raison que j’ai toujours été très à l’aise avec les voyages, en plus de la philosophie inculquée par ma maman qui dit toujours « chaque chose en son temps, on verra quand on y sera ! » et « tout est une question d’organisation » 😌 (oui ça peut paraitre paradoxale dans cet ordre là, mais l’astuce consiste à inversez les 2 pour en faire une stratégie infaillible 😉!)

Voilà voilà, terminer ce blog qui traine à n’en plus finir va être un sacré soulagement 🙌 Bien que je n’aurai l’impression d’avoir été jusqu’au bout que le jour où nous aurons fait imprimer les photos et leurs récits dans de beaux albums. Et que j’aurai aussi trouvé le courage et le temps pour faire les montages vidéos du Costa Rica, du Ranch du Nebraska, de tout notre road trip à travers les Etats-Unis et de notre séjour chez Pat Parelli 😅. Bref, une TONNE de prises vidéos à trier…. 🙈 Si un jour j’y parviens, je les publierai ici et les abonnés seront notifiés 🙂 ! Entre temps, Eric lui, a déjà eu le temps d’écrire un livre sur cette épopée (que je n’ai pas encore eu le droit de lire) et l’esprit de notre voyage va pouvoir encore se prolonger grâce à notre visite dans 3 jours chez Ambre et Jo, nos collocs du Costa Rica, qui ont récemment eu un bébé !

Et puis en réalité, le voyage ne s’est jamais vraiment arrêté, comme nous vivons dans une superbe maison entourée de chevaux, certes en France, mais encore grâce au sytème du woofing 😁! Aussi, nous repartons pour de nouvelles aventures dans pile 90 jours, après 21 mois de sédentarité. Au côté de nos chevaux, nous chevaucherons plein Est en remontant la Loire, vers la prochaine opportunité que la "chance/travail" nous a apporté, et que nous avons décidé d’accepter🦄 !

Car nous n’avons pas oublié ce que disait Mark Twain sur notre page d’accueil :

Dans 20 ans vous serez davantage déçus par les choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors sortez des sentiers battus. Mettez les voiles et laissez-vous porter par les vents. Explorez, rêvez, rencontrez !

Merci à tous ceux qui nous ont supporté tout au long de la rédaction de ce blog, silencieusement ou par le biais des commentaires, et merci aux courageux de m’avoir lue jusqu’au bout ! 😘

Jeanne-Marie

Et comme on vous a habitué aux belles photos, voici de nos nouvelles en images !

Notre maison de woofer dans la vignoble Nantais :

La Sèvre coule à 100m de la maison, alors Eric s'est acheté un Kayak pour jouer aux aventuriers de l'Amazonie !

Et quand il ne taille pas des cuillère en bois pendant ses visio-conférences, en télé travail dans la maison, il jardine ou joue au berger... (bon et parfois il va vraiment au travail, et à vélo quelque soit la météo!)

Après mes heures de woofing, je travaille à mon compte. Mon auto-entreprise Holy-Horse, Holistic Horsemanship, propose aux propriétaires de chevaux : des cours à pied et montés basés sur l'approche éthologique, des stages d'Equifeel et de Mountain Trail, du travail de chevaux (éducation et résolution de problèmes comportementaux)

Et bien sûr en plus de nos proches, nous avons retrouvé nos juments, avec qui nous partageons de merveilleux moments...surtout quand ils sont prétextes à ressortir la tente 😁 !

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Publié le 21 février 2022

Après une escale à Los Angeles, nous arrivons en France, à Roissy Charles de Gaulle le 26 août 2020. A la descente de l’avion, je n’ai pas encore conscience qu’une page se tourne. Tout est encore tellement présent.

Nous prenons le train pour Angers où nous récupérons la laguna de Jeanne que nous avions prêtée pendant un an. Et puis nous rentrons à Nantes, tard dans la nuit, et dormons chez les parents de Jeanne, absents, et qui ne sont pas au courant de notre retour.

Durant ces heures de trajet, j’ai tout le temps de repenser à ce voyage qui aura été initiatique pour moi. Il n’est jamais trop tard !

Le temps de revoir ceux qui nous ont accueillis pour quelques heures ou plus longtemps tout d’abord

en Nouvelle Calédonie :

Karen et Jean Michel bien sûr, ils furent les premiers et sont devenus nos amis.

Charlotte et Philippe dans leur immense domaine de la Tontouta aux chevaux de couleurs.

Odon, son centre équestre, son silence et sa rivière,

Patricia et Guy sur la pointe Bellenguez au paradis des chats et des chiens,

Stéphanie, François et leurs enfants Enzo et Nina à Poindimié, en Kanakie,

Florent et Anita, à l’éco-gîte tellement génial de Boulouparis,

Camille et Matthieu, Mia, Manoe et Naella, à l’Oasis des Possibles tellement inspirant de Dumbea,

Savina et Sébastien et toute leur troupe sur l’ilot Puen.

Puis en Nouvelle Zélande :

Joseph, notre couchsurfeur autodidacte érudit d’Auckland,

Fabrice l’ex collègue de Jeanne, boxeur à ses heures de Porirua vers Wellington,

Nico, Sandra et les colocs à Queenstown,

Andy, notre fermier préféré à qui l’on pense souvent à Te Anau,

Brant, activiste Maori multitâches à Reporoa, hôte de couchsurfing,

Julia ancienne prof de français à Blenheim, hôtesse de couchsurfing


Au Costa Rica :

Markus, Autrichien expatrié, gérant de la finca Mil Bezellas à Quepos,

Huguette, québécoise gérante de la finca Valeria à Puerto Viejo,

Terry, maitresse yoga, de Kindred Spirit à Cocles chez qui nous vivrons une partie du confinement.


Et aux USA :

Becky et Scott Brown Potmesil, au ranch d’Alliance dans le Nebraska,

Jan, au ranch de Bayfield dans le Colorado

et Pat Parelli « himself » au Parelli Center de Pagosa springs dans le Colorado.


Toutes et tous furent des refuges pour nous, ponctuant des moments de nomadisme et en suscitant de nouveaux.

D’autres furent des jalons, autant de rencontres qui fixent les souvenirs de moments partagés. Ce furent nos rencontres de voyage :

En Nouvelle Calédonie :

Alice et Bertrand, globetrotters rencontrés au camping de Poe, que nous ne croiserons finalement pas en Nouvelle Zélande,

Marion, rencontrée chez Karen et Jean Michel avec qui nous passons notre soirée rugby lorsque nous étions chez Odon,

Fred, juriste à Nouméa, Paul, psychologue cafetier, Marta, italienne en vadrouille rencontrés sur l’ile des pins,

Anna, franco-américaine en woofing chez Camille et Matthieu,

Morgane, chanteuse surexcitée et tellement drôle au karaoké chez Charlotte et Philippe

En Nouvelle Zélande :

Phavie, couchsurfeuse française logée par Joseph à Auckland et que nous retrouverons par hasard sur le ferry pour l’ile du sud,

Tea, Woofeuse danoise chez Andy qui nous a précédé et suivi, ne pouvant quitter le lieu ou le personnage.

Virginie, woofeuse toulousaine extravertie « pigophobe » chez Andy,

Sarah et Sam, lors de notre randonnée kayak et pédestre sur Abel Tasman.


Au Costa Rica :

Leona, woofeuse chez Markus qui tombera enceinte durant notre séjour,

Marie et Pierre François, globetrotters français malheureux en attente de leur carte bleue à Jaco et qui seront rattrapés par les restrictions dues aux Covid

Ambre et Jo, woofeurs français rencontrés chez Andy et qui nous permirent de vivre chez Terry durant le confinement. 1 mois et demi passés avec eux dans la jungle !

Ramon, jardinier en pointillé chez Terry,


Aux Etats Unis :

Jim, Cow boy mythomane et sympa croisé chez Scott et Becky avant son renvoi prématuré,

Jody, Woofeuse sur le tard qui nous a accueilli chez Jan,

Reed, Androgyne en woofing chez Jan aux très bonnes pâtisseries !

Sharon, Nate, Carlos, Victoria, Colin, Gracie, Rachel, Mac, employés ou stagiaires de Pat Parelli


Et puis il y eu les dizaines de bonnes âmes qui nous véhiculèrent sur quelques centaines de mètres ou pendant plusieurs heures, dans leurs voitures, camping-car, van ou même moto, sans qui nous n’aurions pu vivre ce que nous avons vécu.

Nous n’avons pas compté ni consigné leurs noms mais nous sommes redevables à chacun d’eux, chacune d’elles d’un fragment de notre aventure.

Ils furent notre mode de voyage en Nouvelle Calédonie et surtout en Nouvelle Zélande remplacés au Costa Rica par les transports publics puis, notre voiture aux états unis.


Nous avions choisi un type de voyage qui semblait le plus nous convenir, l’immersion plutôt que les pays à foison, des périodes de woofing plutôt que toujours les vacances, de la sédentarité entrecoupée de nomadisme, ou l’inverse, notre tente plutôt que des hôtels ou des auberges de jeunesse (qui nous sauveront pourtant quelques fois).

Grâce à ces choix nous sommes revenus plus riches dans tous les sens du terme.

Riches de tous ces moments magnifiques vécus, de ces rencontres inoubliables et des activités de dingue que nous n’aurions jamais pu nous payer et qui nous ont été offertes, simplement parce que cela faisait partie de la vie de nos hôtes.

Je veux parler des sorties en bateaux dans le lagon, de la pêche au gros, de nos escapades à cheval en Nouvelle Calédonie, de nos treks à cheval chez Andy en Nouvelle Zélande, de notre vie chez Markus et de notre « stage » de yoga chez Terry au Costa Rica, de notre vie de cowboys chez Scott et Becky et du stage Parelli offert à ma chérie à la sueur de mon front (ah ah !)

Riches aussi d’avoir vécu tous ces moments tous les deux et d’avoir confirmé, au feu d’une certaine promiscuité (nous étions tout le temps ensemble, ou presque), que nous étions bien ensemble et que nous allions continuer sur le même chemin,

Riches personnellement par les transformations plus ou moins conscientes que ce voyage a révélées ou permises. A ce propos, j’ai noté quelques « leçons de vie de maître voyage ».

  • L’ « être » offre autant que le « faire »
  • Il n’y a pas de contrariété ; les choses se font SI et QUAND elles doivent se faire.
  • L’esprit ouvert aligne les planètes, le sourire ouvre les portes.
  • Savoir prendre le temps, ou accepter de le « perdre » laisse place aux surprises de l’imprévu.
  • Regarder les paysages avec l’œil des premiers explorateurs.
  • Vivre en pleine conscience imprègne le corps et l’esprit.
  • Chacun d’entre nous se pose ses propres limites. Soit par fainéantise, par manque de confiance ou par délégation. L’audace fait reculer les limites.

Riches enfin financièrement puisque ce voyage nous aura couté, tout, tout, tout compris 9 786 € pour 11 mois et demi à deux dans des pays traversés, au coût de la vie relativement voire très chers !

Tout compris signifie, vols, assurances, voiture, et vie quotidienne. Pour être plus précis, nous avons dépensé 14 266 € et gagnés 4 480 € au gré de nos woofing et de quelques cours donnés par Jeanne.

Tout calcul fait, nous aurions plus dépensé si nous étions restés en France pendant la même période ! Cette précision donnera peut-être à réfléchir à celles et ceux qui brandissent l’argent comme principal frein à ce type d’aventure.

Nous avions un budget prévisionnel de 10 000 € chacun et en avons dépensé la moitié. L’autre moitié nous permettra d’acheter une voiture à notre retour.

Je serai éternellement plein de gratitude pour Jeanne car je sais que c’est grâce à elle que nous avons su négocier au mieux tous les moments un peu tendus de notre voyage. Sa maitrise de l’outil informatique et de l’anglais, son expérience des voyages et de la débrouillardise nous ont sorti de plus d’une chausse trappe. En comparaison je ne suis qu’un handicapé du voyage.

J’aurai apporté ma pierre à l’édifice par mes capacités de travail, mes connaissances de la montagne, de la forêt et de la cuisine française ! Quelques compétences qui nous ont servi de sauf conduit en de nombreuses occasions.

Ce voyage nous aura permis de confirmer le mode de vie auquel nous aspirons ensemble, dans la simplicité, en connexion avec la terre, avec nos chevaux, et surement en marge de ce système qui s’emballe sans nous emballer.

Au moment de conclure l’écriture de cette aventure, des émotions s’invitent qui rendent les mots maladroits. Nous sommes conscients d’avoir vécu une expérience incroyable qui restera à jamais gravé en nous. Et même si la gomme du temps qui passe estompe certains détails il restera ce témoignage écrit et photographique qui saura, j’en suis certain, refaire vibrer ce qui nous fit vibrer.

Nous avons dégusté, durant tout ce voyage, les fruits savoureux de notre plante de rêve, en avons dispersé partout les semences qui se transformèrent aussitôt en graines de souvenirs ou graines de nouveaux rêves.

Nous avons gardé une de ces graines de rêve et l’avons semée dès notre retour dans notre super terreau d’aventure. Aujourd’hui cette toute jeune plante est déjà bien développée, mais son histoire est une autre histoire……

Des Totems sans Tabou ! De la plage paradisiaque de Nouvelle Calédonie en passant pas les glaciers de Nouvelle Zélande , la jungle du Costa Rica et le grand Canyon aux États-Unis !