[narration Jeanne]
Samedi 22 février, après 11h de vol, nous atterrissons d’abord à Vancouver, au Canada. Il fait grand beau et les sommets enneigés que nous survolons en avion nous plaisent beaucoup ! Dehors il fait froid mais comme le temps est sec c’est tout à fait supportable. Finalement, on serait bien resté là, mais un autre avion nous attend, pour le Costa Rica ! « On reviendra dans 1 mois et demi ! » se rassure-t-on. Si on avait su qu’on resterait coincé au Costa Rica, je ne sais pas si nous aurions repris l’avion…
Mais chaque chose en son temps et un problème à la fois ! Notre vol Interjet pour le Costa Rica requiert un changement d’avion à Mexico, et c’est déjà là que ça se gâte. On atterrit avec du retard, et l’aéroport de Mexico est à l’image de sa ville : immense et chaotique. On ne trouve pas où se rendre pour les vols en connexions, et en demandant de l’aide on apprend par hasard que nous devons d’abord récupérer nos bagages, car il n’y a pas de zone de transit. Nous avons alors juste un peu plus d’une heure pour récupérer nos sacs, sortir de la zone voyageurs, trouver le comptoir d’enregistrement, faire la queue pour ré-enregistrer les sacs, encore la queue pour le check-in afin de rentrer à nouveau dans la zone voyageurs, et espérer se pointer à temps au hall d’embarquement. C’est déjà pas simple de base, mais quand on ne trouve qu’un sac sur deux, qu’on ne voit trace sur aucun écran de l’existence de notre prochain vol, qu’au point info la personne ne parle pas anglais au point de pas comprendre le mot « flight », et qu’avec tout ça, l’heure tourne bien plus vite que prévu, c’est aussi très stressant !!
On finit par arriver tant bien que mal à San José, au Costa Rica, mais pas le sac d’Eric 😨. Nous faisons la déclaration au comptoir des bagages manquant, puis on essaie de retirer de la monnaie locale...en vain. Le distributeur n’aime pas notre carte ! Ça va être compliqué pour payer notre taxi ! Et le reste… Sur la route, le taxi s’arrête plusieurs fois mais les distributeurs de billets nous font tous le même coup, jusqu’à ce qu’on trouve enfin une enseigne différente. Ouf ! le hic c’est que dans la précipitation on s’est trompé dans le nombre de zéro 😆
La chambre - très cheap - que j’ai réservée nous plait bien, tout en bois avec un balcon, une grande piscine et 4 chevaux juste à côtés !
Chouette le concept baies vitrées...sauf dans une salle de bain avec toilettes 😆 Ne pas allumer le soir pour éviter de s'exhiber !Mais le Karma s’acharne encore un peu, entre la galère pour trouver à manger, une boom organisée toute la journée à la piscine, relayée par un DJ voisin le soir venu, et surtout notre ligne téléphonique bloquée par Free Mobile avec un hors forfait de dingue complètement imprévu, alors qu’on a justement grand besoin de notre téléphone pour retrouver le sac 🤬 ! Car bien sûr, malgré le code d’étiquette du bagage, personne ne sait nous dire où il est 🙄… Bref, on a quand même un lit et comme on n’en a pas vu depuis plus de 40h, c’est déjà ça !..
La piscine, dont on ne profitera pas. Mais en dehors de ces 2 nuits d’hôtel, nous n’avons pas de plan car aucunes de nos innombrables demandes de woofing n’a finalement abouti. À la base nous pensions surtout randonner, en parcourant le Camino de Costa Rica, une marche qui rallie les 2 côtes en 15 jours. Mais au vu de la qualité des chemins, du manque de balisage, de l’obligation de louer un guide sur certaines portions, de la longueur des étapes, et de la chaleur extrême, on fini par abandonner cette idée. J’avais alors bon espoir de négocier un échange de service avec l’hôtel pour commencer, mais quand nous apprenons que les 4 chevaux (dont 2 poulains) passent leur vie entière au box, avec une sortie tous les 15 jours dans la rue pour s’acheter une glace (et seulement pour les "chanceux" en âge d'être monté!), on change vite d’avis !
Personne ne sait où est notre sac et en plus c’est celui qui contient la tente et le réchaud. Notre survie est en jeu 😬😅 ! Le stress et la fatigue couplés à la chaleur, ne nous mettent pas dans les meilleurs dispositions... Nous sommes aussi un peu déçus face à notre premier aperçu du Costa Rica : quid du slogan « pura vida » ? TOUTES les maisons sont barricadées derrières des grilles infranchissables, aucune fenêtre n’est laissée sans barreaux, les chevaux vivent comme des prisonniers… et les avocats sont très chers, comme le reste 😱 (joli jeu de mot me dit Éric😂). Moi qui pensais faire une cure, c’est raté !
Petit choc d'ambiance après le pays des Hobbits ! Mais LE MIRACLE se produit quand Markus, un autrichien installé sur la côte Pacifique, nous recontacte pour nous demander si nous sommes toujours dispo, car il a finalement besoin de volontaires en urgence !
Nous prenons donc sans hésiter - mais non sans galèrer - un car pour Quepos, sur la côte Pacifique. Arrivés à bon port, la chaleur nous saisit de façon écrasante à la sortie du bus : nous sommes au bord de la mer, il n’y a pas un nuage dans le ciel, et pourtant, l’air est extrêmement pesant et chargé d’humidité 🥵. Markus nous récupère et nous emmène dans sa jungle, où il a un petit business de balade à cheval, chambre et table d’hôte.
Notre nouveau chez nous est aussi original que chouette ! Une grande tente avec salle de bain en dur, et un ventilateur, ouf ! Nous sommes très contents d’y prendre nos quartiers🤗.
Welcome home ! Mais ce n’est pas tout… il y a aussi LA piscine ! Très rarement fréquentée par les clients, on s’y adonne quotidiennement, le jour comme la nuit 😎
La piscine de rêve, de jour... ... comme de nuit ! Surtout en mode VIP ! Il n'y a plus qu'à se laisser bercer par les bulles, le chant des oiseaux, et le bruit des insectes... 😇Et lorsque l’eau n’y est plus assez rafraîchissante, il suffit de marcher un peu à travers la jungle pour profiter de la cascade, toujours à température idéale….et où on peut faire tomber le maillot 😜
Une piscine naturelle si parfaite qu'elle semble avoir été creusée par l'homme. Jungle, jacuzzis au choix...on ne s'en lasse pas! Markus possède une grande propriété dont 40h de jungle privée. Quel luxe dans un pays aussi touristique que le Costa Rica, où chaque entrée de réserve coûte très cher, de pouvoir jouir librement et en toute tranquillité d’un tel petit coin de paradis…
Chaque soir une lumière incroyable sublime le décors alentour, pendant que le concerto des insectes s’intensifie de plus belle...En échange, nous travaillons bénévolement chaque matin. On commence à 6h, il fait déjà jour, et chaud mais c’est supportable. À partir de 9h, on a l’impression d’être en plein après-midi !! Nous sommes en saison sèche, le soleil tape vraiment fort mais l’humidité est toujours présente…surtout sur nous ! On dégouline en permanence, même sans bouger. Depuis ma première baignade, mes cheveux ne sècheront jamais. Et comme je me baigne tous les jours, mon crâne reste alors humide pendant 2 semaines ! Pas très agréable mais heureusement il n’a ni moisi ni ramolli 😄 Difficile de comprendre comment les gens supportent la saison humide, qui dure les 3/4 de l’année 😳… Nous aurons l’occasion de voir la pluie une fois, et avant même de la voir, on l’entend. Elle tombe avec une telle intensité qu’on peut l’entendre approcher dans un lourd fracas, avant qu’elle ne finisse par s’abattre au-dessus de nos tête. Et là, il ne faut pas trainer ! Les gouttes sont si épaisses, si nombreuses et si rapides, qu’en quelques secondes tout est détrempé, comme après un déluge de plusieurs heures. Et quand la pluie cesse, on se croit littéralement dans un hamam à ciel ouvert. Bluffant ! Markus n’a plus de livre chez lui, car aucun n’a survécu à l’omniprésence de l’humidité…
Tout ceci est d’autant moins agréable pour Eric, qui transpire déjà beaucoup par nature, mais qui ne possède désormais q’un seul combo short/caleçon/chaussettes. Il ne prend plus la peine de porter son unique t-shirt, mais essaye de laver le reste chaque après midi, sans quoi son short ressemble vite à du carton une fois sec 😅 … Il se promène alors en serviette et pied nu, tel un égyptien. On a bien essayé de lui trouver des rechanges, il n’y a pas de short au supermarché, et les tongues ne se font nulle part au-dessus du 43 !
Alors la première semaine, on passe nos après-midi à enquêter sur le sac (et sur notre hors forfait !), à s’énerver au téléphone, téléphone qui ne capte rien, numéros qui n’aboutissent pas, interlocuteurs inutiles, et assurances de l’arnaque. Mais au bout du compte 5 jours plus tard, le sac débarque presque sans crier gare. Hourra ! On va enfin pouvoir se relaxer… et Éric se changer !
Avant le sac 😩 / Après le sac 😃Côté travail je ne m’occupe pas directement des balades à cheval, et c’est un grand soulagement ! Leona, une helpeuse présente depuis 2 mois, est déjà sur cette tâche et cela m’arrange vraiment. En effet, j’ai l’occasion de faire serre-fil à cheval dès le lendemain de notre arrivée, et j’en ressors sincèrement dégoutée. Tout d’abord les clients sont bien trop lourds pour les chevaux et il y a beaucoup de dénivelé sur le circuit. En plus les selles sont si mal adaptées aux dos des chevaux qu’elle sont carrément blessantes, et les 3 chevaux de Markus sont par ailleurs en dessous de leurs poids de forme. Aussi, comme il faut faire monter 5 américaines ce jour là, Markus loue 4 chevaux au voisin, tous maigres comme des clous et complètement éteints. Personne ne se pose de question, les clients trouvent les chevaux du voisin jolis et moi je ne vois rien d’autre que des sacs d’os qui ont perdu leur âme, des chevaux qui ont rendus les armes… Je suis déjà mal mais en plus je suis censée monter Brownie, une jument qui appartient à Markus mais qu’il ne peut pas donner aux client car elle mord. Ça, ça ne me dérange pas, mais Brownie est également très maigre, et ne me semble pas à l’aise dans les descentes, sans doute à cause de la selle (une cata). Je passe donc la majeur partie de la balade en marchant à côté de Brownie, et en regardant les grosses fesses des filles devant moi, qui se font transporter tant bien que mal par leurs poneys, aussi rachitiques que dépressifs.
Rapatriement des chevaux du voisin au "goulag", où ils séjournent dans une pâture aussi morne et désolée que leur esprit...Je dois admettre qu’après cette première expérience je n’ai même pas envie de rester un jour de plus chez Markus. Mais ça se passe plutôt bien pour Eric, en dehors du fait qu'il se fait mordre la jambe par un des chien 🙄😇 Il travaille dans la jungle ou l'atelier, en collaboration avec des employés locaux, à coup de langage des signes agrémentés de quelques mots d’espagnol. Il est vite impressionné par leur résistance à la chaleur et leur endurance à l’effort dans de telles conditions...surtout en jean et bottes de caoutchouc 😯 !
Puis on est pas si mal ici pour attendre le sac… et de toute manière on n’a nulle part d’autre ou aller.
Mais surtout, ne vaudrait-il pas mieux tenter d’aider ces chevaux plutôt que fuir la situation en fermant les yeux ?
Par chance Markus est très ouvert et sincèrement motivé pour se différencier de son voisin et offrir de bonnes conditions de vie et de travail à ses chevaux. Il manque simplement de connaissances, d’expérience et de bons conseils. Me voilà donc en mission ! Je ne peux malheureusement rien faire en ce qui concerne les chevaux du voisin, mais heureusement, Markus ne les loue pas à chaque fois. Par contre, pour ses chevaux, nous reverrons ensemble tout ce qui est possible : nutrition, gestion des repas, conditions d’hébergement, soins, adaptation du matériel et éducation. Tout est passé en revue, amélioré et noté dans un rapport. Même chose concernant ses balades, dont les préparatifs et départs me paraissent cruellement manquer d’organisation, donc de sécurité et de professionnalisme.
Plein de bonnes intentions,Markus a récemment investi dans des installations pour préserver ses chevaux de la pluie et de la boue Voici Brownie ! Aussi maigre que mal aimable, il n'est pas un volontaire qu'elle n'ai point mordu😇 Pour ma part ce fut le biceps 😅Je suis ravie d’avoir rencontré une jument aussi agressive que Brownie (sûrement mon coté maso). Le fait qu’elle était si maigre a tout de suite influencé mon approche dans un sens (caresses et bonbons😏), puis après m’être faite secouée par le bras, j’ai changé de stratégie et, une fois de plus, nous avons pu constater l’efficacité des jeux Parelli. Le changement a été radical dès la première séance, qu’elle a passée les oreilles en avant plus que ma propre jument 😄 ! Et après quelques jours, même le sanglage ne lui donnait plus l’idée de mordre 🙏
Brownie m'a énormément appris, jusqu'à pouvoir communiquer efficacement avec une canne à pêche en guise de stick 😆 Gauche:venir et rester près du nouveau "mounting block" nécessite une mise en confiance pour Kenya.Droite: Schubert le "chouchou"Schubert est l’adolescent du trio. J’avais grand besoin de tomber sur un petit phénomène comme lui car je ne m’étais encore jamais pris un coup de sabot😁. Et j’en avais besoin pour apprendre ma leçon… On m’avait prévenue «on ne peux pas le bouger », mais j’avais imaginé une réaction défensive et non offensive ! Un coup de sabot dans l’estomac m’aura prouvé qu’il ne suffit pas toujours de s’écarter😅... Monsieur était aussi très fainéant une fois monté, mais quelques séances suffiront à la rendre aussi léger à pied que sous la selle.
Kenya, elle, m’a prouvé que même en mesurant moins d’1m50, en ayant passé 15 ans, malgré une ferrure pourrave et une selle qui repose directement sur la colonne, porter 100kg au galop dans une côte, ça ne pose pas de problème. Pas une molette tendineuse, pas un soupçon de mal au dos. Toujours partante, allante mais calme, certains chevaux sont d’une bonté de caractère et d’une facilité d’entretien déconcertante… Encore une preuve que les chevaux qu'on n' "autorise pas" à aller mal s'en sortent souvent mieux que les plus choyés !
À Gauche : Eric réconcilié avec le chien mordeur. À droite : Les chevaux sont traditionnellement montés sans mors au Costa RicaVoilà pour la partie cheval 😅 De son côté, Eric bricole bien mais se retrouve seul la deuxième semaine, car l’équipe des travailleurs est temporairement mise à pied suite à un vol de 2500 dollars dans les chambres d’hôte , au cours d’une soirée où des clients très sympas célébraient leurs mariage près de la piscine. Sombre histoire ! Eric s’improvise dès lors "laveur de piscine-paysagiste en chef", et c'est bien comme ça 😉
Jardin, piscine... massage ? Ramon est à votre service !Petit souvenir du mariage, après lequel e couple nous a invité chez eux à Vancouver ! Heureusement on s’entend super bien avec Markus et Leona, et les « servantes » continuent de travailler 😉
Chaque matin, un festin ! Mais il a fallu s'habituer à travailler de 6 à 8 le ventre vide, puis manger des oeufs dès le matin 😉Après 2 semaines passées à l’Hacienda Mil Bellezas, nous avons terminé nos missions et l’appel de l’aventure se fait sentir. Cela tombe à pic puisque Markus doit accueillir une nouvelle helpeuse. Nous laissons donc notre tente de luxe, notre piscine de rêve et notre jungle privée derrière nous. On ne sait pas si on gagnera au change ! En tout cas on en aura profité comme il se doit. C’était comme à l’hôtel mais en mieux : gratuit et avec des activités ! Nous qui pensions originellement traverser le pays à pied, ne regrettons pas d’avoir changé d’idée 😌
Dernière soirée......et dernier bain! Mon petit plaisir : m'allonger sur les marches, oreilles sous l'eau, regard sur la lune... Trop relaxant 🤤😴😍Cette cuisine remplie d'animaux😆😅Encore un pays très"cool"ou chacun peut cuisiner et vendre des repas sans craindre l'inspection! Toutes les bonnes choses ont une fin ! Dernier breakfast avant de prendre la route...on a mis le paquet 🤪😁 !