Les escargots en voyage

Départ d'Amsterdam d'où notre avion démarre (oui on a écrit démarre, pas décolle...) le jeudi 22/02 à 16h, avec 2h de retard.

Arrivée à Mexico le surlendemain (heure de Paris) vers 2h30 du matin (19h30 le vendredi heure locale).

Entre temps : un petit aller-retour en avion roulant jusqu'au seuil de piste, un refus du pilote de décoller à cause d'une panne technique (on lui en veut pas, sauf Antonin qui avait très envie d'essayer la sortie de l'avion en toboggan), beaucoup d'attente dans le terminal 2 d'Amsterdam-Schipol qu'on connaît désormais comme notre poche, des repas hautement gastronomiques, une nuit à l'hôtel, et (enfin !) un vol de 12h.

Fin de ce premier transfert, 2 bus plus tard nous sommes bien arrivés dans notre hôtel de Mexico à la décoration un peu… particulière, mais ça ce sera l’objet d’un prochain article ! A très bientôt !

Départ de Mexico ce dimanche matin pour l’aéroport où nous attend notre 3ème avion (et demi) direction : le Guatemala. Nous ne nous attardons pas à Ciudad de Guatemala, la capitale, mais prenons directement une navette pour Antigua Guatemala, où nous attendent Pauline et Bruno.

Coup de coeur pour la jolie ville d'Antigua, ses rues pavées bordées de demeures coloniales aux façades colorées et aux patios fleuries, ses cafés en rooftop avec vue sur les volcans (dont un en activité, ce qui nous impressionne beaucoup !)

C'est la fin de cette première étape pour ce premier pays (on compte pas les Pays Bas 😬) , tout petit pays mais avec des paysages grandioses. On a toujours été entre 1000 et 2000 m d'altitude et en permanence surveillés par les immenses volcans nous ceinturant. En revanche Guillaume avec ses 1,73 m avec chaussures avait le sentiment d'être un géant.

Beaucoup de découvertes et d'enrichissements que ce soit d'abord sur le métier de placeur / coureur / encaisseur dans un chicken bus ou dans un van Nissan où on pouvait être entre 23 à 24 personnes sans compter le chauffeur et le placeur (et on n'est pas de Marseille). Autre particularité pour les transports sûrement très hispanique la diffusion de telenovela dans les chicken bus (Photo à l'appui).

Sur le plan culinaire, c'est surement le pays où le pollo dorado et la sopa de pollo sont proposés dans chaque gargote ou restaurant et enfin la recette du Guacamole est sans tomate ni huile les gringos (avocat, oignon rouge, piment, citron vert et coriandre 😋)

On aura rencontré une partie du Guatemala authentique rien qu'en prenant les lignes de bus locales (ne cherchez pas de plan ou d'horaire), le marché de Chichicastenango exceptionnel avant 11 h et l'arrivée de bus de touriste. Panajachel avec ses concerts de chiens errants la nuit qui font plus de bruit que les coqs (mais on s'y fait) et parfois la fracture un peu violente de certains villages autour du lac Atitlán entre village guatémaltèque et village instagramable (San Juan) avec ses foules de personnes avançant avec un téléphone devant eux.

On sera sûrement intarissable à notre retour pour vous parler encore des lanchas, d'Antigua, des chips ... Guillaume aura remarqué qu'Antonin aura récupéré plus de 06 en une semaine que son père en dix ans, dès qu'il se promenait c'était : Ay que bonito !

Maintenant direction Mexico pour aller découvrir Kahlo, Trotski, Teotihuacan ...

Nous commençons notre périple au Mexique par un séjour de 4 jours dans sa capitale. Retour dans notre hôtel hyper central, à deux pas du Zocalo, épicentre de cette capitale tentaculaire, bruyante, animée et polluée.

Au programme de ces 4 jours : une journée à Teotihuacan (ça on l'a déjà raconté), deux musées, des métros, des bus, des métro-bus, et surtout les rues de Mexico, animées et colorées, dans lesquelles on trouve, pêle-mêle : des musiciens, des danseurs de salsa, des marchands ambulants au speech préenregistré, des policiers (beaucoup de policiers !) et des slogans politiques peints à même le mur.

Sans mentir, à chaque fois qu'on sort de notre hôtel, on a l'impression qu'il y a une manifestation (on apprendra d'ailleurs que des manifestants ont défoncé la porte du palais présidentiel à l'aide d'une camionnette pendant notre séjour... )

Fun fact : l'ensemble des bâtiments de l'époque coloniale de la ville s'enfonce dans le sol, ce qui donne un aspect un peu penché aux places et bâtiments (et l'impression constante de vivre sur un bateau qui tangue).

Après 1 jour et demi à arpenter les rues (et à marcher des kilomètres pour cause de station de métro centrale fermée à cause des manifestations), direction deux musées de la ville (j'écris "direction" pour le style, mais en réalité chacun est à bout opposé de la ville : l'occasion de vivre de véritables moments de grâce dans les transports en permanence bondés de la capitale) : le Museo Nacional de Antropologiaet la Casa Azul où naquit et vécut Frida Kahlo dans le quartier de Coyoacan

Allez, encore quelques photos pour la route :

Voilà, c’est la fin de cette étape urbaine (à la grande tristesse d’Antonin dont l’activité préférée restera « on prend bus ? » « on prend métro ? »). Demain on récupère notre voiture, et on part direction le Chiapas ! Hasta luego !

Nous voici arrivés à San Cristobal de Las Casas, capitale historique du Chiapas (2140m d'altitude : on respire un peu !), où nous posons nos valises pour 3 nuits. Coup de coeur pour cette jolie ville aux rues animées et colorées où le temps s'arrête... nous regrettons presque de ne pas rester un jour de plus.

Le lundi, nous partons en excursion en van collectif jusqu'au spectaculaire Cañon Del Sumidero, un site naturel spectaculaire à quelques km de San Cristobal, profonde gorge entourée de parois atteignant près de 1000m de hauteur.

Il est temps pour nous de quitter San Cristobal... Pour notre dernier soir nous refaisons un tour dans la ville. La température est parfaite, le soleil se couche et nous offre des lumières magnifiques sur les places et façades et en bonus sur le kiosque de la place il y a un orchestre : on n'a plus envie de partir.

Le lendemain nous partons quand même pour Palenque, à environ 200 km à travers le Chiapas.

Nous quittons donc le Chiapas pour avancer vers le Yucatan. Là encore, c'est très long, nous coupons donc le trajet en deux jours avec un premier arrêt à coté de Escarcega. Route sans intérêt, des lignes droites, des topes, des nids de poule... Première étape chez l'habitant à Miguel Colorado. Dépaysement assuré, tout petit village au milieu de ... rien. Petite cabane dans le jardin avec lit et hamac et douche à l'eau froide. Une bonne nuit de repos où les quelques cabanes sont partagées entre un couple de touristes et du personnel du chantier du train Maya. Repas collectif le soir (notre regret : qu'on ait eu droit à un repas "à l'européenne" avec des spaghettis au ketch... non, on ne peut pas le dire).

Le lendemain, nous empruntons la ruta Rio Bec, longue ligne droite à travers la jungle reliant Escarcega à Bacalar et traversant une partie de la réserve de biosphère de Calakmul. Bon, en réalité, plutôt que de jaguars, singes araignées ou tapirs, on a surtout un aperçu de l'impressionnant chantier du train Maya. Tout le long des 270km, nous assistons à la construction d'une ligne de train parallèle à la route avec un accès de chantier tous les 2 km et des centaines de camions du chantier circulant dans les 2 sens. A intervalle régulier des signaleurs armés de drapeaux qui nous coupent la route dès qu'un camion tourne (sans rire, on ne sait pas combien de centaines de personnes ça représente !) On s'attendait à une route de la Traversée comme en Guadeloupe, finalement c'était plutôt route de chantier. On s'arrête tout de même à Xpujil sur la route pour manger et on se fait un peu arnaquer sur les prix (prémices du Yucatan ?). Enfin, le soir, nous arrivons à notre hôtel à Bacalar.

Moins de 24h d'étape à Bacalar, le temps tout de même de se baigner dans son lagon d'un incroyable bleu azur, et d'un restaurant de tacos le soir. Le lendemain, nous reprenons la route pour le dernier tronçon jusqu'à Tulum

.

On laisse a chacun le soin si vous voulez d'aller voir sur internet le projet du train Maya, projet pharaonnesque, et à chacun de se faire son opinion sur ce projet.

Nous y faisons étape sur la route qui nous mène de Tulum à Merida -et quelle étape ! 🤩 Dès l'entrée, il faut certes faire abstraction du côté un peu "Disneyland" du site, mais on comprend très vite pourquoi c'est le plus visité du Mexique ! La preuve en images :

(la rédaction précise qu'aucun lego n'a été sacrifié vivant pour cette photo 👆 )

... rappel qu'il faut taper la balle avec la hanche, et réussir à la faire passer dans l'anneau en pierre perché tout en haut ! (il semblerait également, menu détail, que le capitaine de l'équiper perdante se fasse trancher la tête 😬)

Allez, encore quelques photos bonus pour la route, avant de reprendre la nôtre, direction Merida :

Retour sur la route, objectif rejoindre l'aéroport de Mexico, soit un peu plus de 18h de route et nous avons... un peu plus de 48h.

Première journée de route, nous longeons la mer en passant par Ciudad Del Carmen et la lagune de Terminos : sable blanc, cocotiers, de vrais paysages de carte postale et il n' y a... personne !

Courte étape pour la nuit à Villahermosa, capitale du Tabasco où la chaleur est étouffante

La deuxième journée de route est encore plus longue. Court arrêt à Cosamaloapan sous la canicule (on met les noms de ville de nos étapes pour que chacun puisse lui aussi les taper sur un clavier 😄) puis retour à Puebla pour une dernière soirée mexicaine sur le Zocalo animé (nous quittons la chaleur étouffante du golfe du Mexique et sortons même les pulls pour la soirée !)

Retour à Mexico où nous rendons la voiture avec 3 900 km de plus au compteur et après un dernier repas typiquement mexicain 🥐😬, nous sommes prêts à décoller pour la suite de nos aventures 🛫

Et c'est l'heure d'un petit bilan du Mexique avec "nos tops et flops" :

En top : Teotihuacan; San Cristobal et Palenque

En flop : L'état des routes, la Riviera Maya bétonnée et la pollution de Mexico

Une mention sur les pharmacies ou on peut tout acheter, l'accès à la culture et au patrimoine très bon marché (hormis le Yucatan). Une déception sur le côté sale du Mexique avec des tonnes de plastique. Enfin et il faut le signaler les mexicains ont toujours été accueillant et hormis la police municipale de Felipe Camillo Puerto qui a voulu nous racketer le pays est safe.

And now ladies and gentlemen let's go to the USA 🇺🇸

Parenthèse pour commencer, nous avons enfin fini notre article sur Frisco avec toute les photos, et c'est juste au dessus (étape 19).

Donc ça y est : nous avons notre maison sur le dos ! 🐌 Ici on ne dit pas un camping-car mais un "RV". Et le nôtre a beau nous paraître très grand (7,2 m de long!) ici il est plutôt du genre touuut petit ! D’ailleurs il ne mesure pas 7m mais 25 feet… car bienvenue au pays des miles, MPH, lb, oz, galions… 🤯 Il n'y a que pour le taux de conversion dollar --> euro que c'est facile : c'est 1 pour 1… sauf que c'est plus cher !

L'occasion pour nous d'apprendre tout un nouveau langage, à base de full hookup, branchement 30 ou 50 Mph, réserve de propane, d'eau claire, vidange eau grise, blanche, batterie 12 V ... Toutefois notre première déconvenue n’est pas linguistique mais... météorologique ! Certes c'est le mois d'avril mais même au Sud des USA ce début avril est plutôt frais, voire neigeux et nous réadaptons notre programme : nous n'irons pas au Sequoia Park (où les températures sont négatives 🥶), à la place nous descendons la Californie en attendant des journées plus clémentes.

Nous allons le découvrir la Californie c'est grand (presque comme la France) et il y a beaucoup d'endroits vides, on peut caser un paquet de Cévennes 😮 et nous faisons de superbes étapes. Tout d'abord dans le Parc de Williams Hill et ensuite dans le Carrizo Plain National Monument. Superbes endroits hors du temps ou nous découvrons nos premiers feux de camps, repas trappeur, nuits étoilées : on est vraiment en mode escargot.

Après ces quelques jours à descendre l'Ouest de la Californie, la météo ne se décidant toujours pas à se réchauffer nous décidons de changer nos plans et prenons la direction de la Death Valley.

Nous mettrons deux jours à y parvenir, après une première étape à Bakersfield sans trop d'intérêt au milieu des derricks de pétrole, et la traversée d'une chaîne de montagne où on fait pas les malins au milieu d'une tempête de neige 🌨

La deuxième nuit, nous la passons à Ballarat, ville fantôme abandonnée au début du siècle dernier. L'endroit est génial pour nous et les enfants, c'est une ancienne ville minière et il reste un general store transformé en musée, une prison, de vieux véhicules, un cimetière ... le tout dans un fabuleux décor de montagnes 🤩

Nous arrivons enfin aux portes de la Vallée de la Mort ! Le temps est parfait. Cerise sur le gâteau, c'est la période où la vallée est en fleur, c'est tout juste amazing 😍 Les Américains arrêtent leur voiture sur le bord de la route pour se photographier au milieu des prairies en fleurs.

Les paysages sont fabuleux. Nous faisons étape à Badwater point le plus bas des USA : nous sommes à 86m sous le niveau de la mer et nous nous promenons sur un lac salé. 6 mois après être déjà venus ici, c'est toujours aussi fou ! Cette fois on en profite pour aller au bout de cette fameuse Valley par la route 178 : là encore les paysages sont incroyables, le désert à perte de vue, des fleurs et les sommets enneigés.

Prochaine (courte) étape : le Nevada ! (non, on n'a pas fait sauter la banque à Vegas...)

Avertissement : grandiose, spectaculaire, époustouflant... cet article va user et abuser de superlatifs en tout genre. On vous aura prévenus !

Nous voici donc arrivés au Grand Canyon National Parc

Premier constat : le parc est immense, nous n'aurons pas assez de 2 jours pour en faire le tour. Qu'à cela ne tienne, nous trouvons un lieu pour camper en dehors du parc et nous y reviendrons 2 nuits pour prendre le temps d'en profiter un maximum. Au menu, évidemment, feux de bois et repas trappeurs.

A l'intérieur du parc, pour paraphraser notre bible aka le guide du routard, pas grand chose à faire à part contempler le panorama depuis les différents points de vue... mais wahou ! Quel que soit le lieu d'où on l'observe le paysage est juste saisissant.

Ça a l'air répétitif comme ça, mais ce qui est magique c'est que chaque point de vue est différent, et on en prend vraiment plein les yeux !

Le soleil a beau nous réchauffer en journée, les traces de l'hiver sont encore bien présentes. Même les wapitis (il y en a plein !) n'ont pas encore retrouvé leurs bois.

Le deuxième jour, nous nous lançons fièrement dans le Bright Angel Trail, sentier qui descend jusqu'au fond du canyon et permet de remonter sur la rive Nord. Marcheurs non expérimentés s'abstenir ! (Pas de chance pour nous, le sentier est fermé pour la saison encore pendant une semaine... Du coup on ne fait que les premiers mètres, tant pis 😄)

Après tout ce sport, nous avons bien mérité notre pause pique-nique, sous les yeux attentifs des écureuils qui n'aiment rien tant que les sandwichs des touristes

Troisième et dernier jour dans le parc, nous prenons la Desert View Drive en direction de l'Est. Encore des points de vue, à chaque fois c'est aussi grandiose. Nous terminons ce séjour par la visite de la Watch Tower, surprenante tour construite dans les années 30 par une Américaine amoureuse de la culture hopi, du haut de laquelle... bon vous avez deviné, la vue est à couper le souffle.

Nous continuons notre route vers l'Est, et remontons le fleuve Colorado jusqu'à Page où nous passons la nuit, à deux pas du Lake Powell, prochaine étape de notre périple.

Oui, ça va encore être un article plein de Wahou et de 🤩 !!!! ... mais aussi de références à John Wayne (ça c'est pour les plus de 70 ans) (et/ou les fans de westerns...) et à Forrest Gump (gloups, ne nous faites pas calculer, on va prendre un coup de vieux)..

Nous arrivons en fin d'après-midi à notre camping qui n'a absolument aucun charme (un parking de RV alignés les uns à côté des autres), mais qui offre (ou plutôt vend, et cher) l'avantage d'être littéralement au pied de Monument Valley.

Le lendemain matin, nous nous levons à l'aurore (littéralement !). Bon, ne me demandez pas quelle heure il est, vous l'aurez compris pendant quelques jours on ne sait plus dans quel fuseau horaire on vit (disons café moins le quart 😴) ... mais wahou ! quel spectacle !

Après un café (et en réalité 24h plus tard pour cause de tempête de sable occultant toute visibilité - mais pour les besoins narratifs de ce blog on va faire comme si c'était le même jour), nous nous dirigeons vers le parc à proprement parler.

Dès l'entrée du parc nous sommes prévenus : Monument Valley se visite avant tout en voiture, et la Valley Drive étant interdite aux camping-cars, nous ne pourrons pas emprunter cette fameuse piste qui sinue entre les plus grandes formations rocheuses. Les excursions organisées en jeep n'étant pas vraiment dans notre budget, nous optons donc pour la dernière solution : nos pieds ! 🥾 Il existe deux chemins de randonnée dans le parc, nous prenons donc notre escargoton n°2 sur le dos et nos meilleures chaussures et c'est parti !

Franchement, nous ne le regrettons pas : la première petite rando nous fait grimper au pied d'une des buttes, et de là nous surplombons une partie du parc et c'est juste 🤩

Petite pause pour admirer la vue depuis la terrasse de l'hôtel "the View" (ils ne se sont pas foulés pour le nom)

L'après-midi, nous nous lançons dans le Wildcat Trail, sentier qui fait le tour de West Mitten Butte, l'une des trois buttes emblématiques de Monument Valley.

Après cette journée bien remplie, nous remontons dans notre kicar et reprenons notre route d’escargots à travers cette grande vallée de la soif qu’est l’Utah -ceux qui savent, savent.

Un (très rapide) point historique pour commencer : on appelle Ancestral Puebloans la civilisation amérindienne qui s’étendait dans l’actuelle région des « Four Corners » -en gros le Sud-Est de l’Utah , un bout d’Arizona, le Sud-Ouest du Colorado et surtout le Nouveau Mexique. On ne sait pas grand chose d’eux, si ce n’est qu’ils ont laissé un certain nombre de vestiges architecturaux (entre autres) dont il va être question dans cet article. (Fin de la leçon, désolés, déformation professionnelle, dit Solène)

Première étape au Mesa Verde National Park, niché à 2600m d'altitude, ce qui est super pour la vue (sans rire, on n'a rarement eu le regard qui porte aussi loin !)... mais nettement moins super car le parc est encore en mode "hiver" : les vestiges ne sont ouverts à la visite qu'en saison, nous allons donc devoir nous contenter de points de vue plus ou moins éloignés. (Petite déception car on nous a dit à l'entrée du parc qu'un des villages serait accessible : il ne l'était pas).

Une partie de la surface boisée du parc est partie en fumée ce qui donne des paysages étranges, et plutôt tristes. La gestion des incendies de forêts (dont un panneau à l'entrée nous précise qu'ils sont en augmentation constante depuis la fin des années 1990) nous laisse dubitatifs

Pour la deuxième étape, nous changeons d'Etat et nous rendons dans le Nouveau Mexique, au Aztec Ruins National Monument : un autre site Pueblo, c'est même l'une des plus grandes constructions d'Amérique du Nord de cette époque.

Ce soir là nous campons (encore) au bord d'un canyon dont la vue est époustouflante

Nous terminons cette série historique le lendemain par le Chaco Culture National Historical Park, toujours dans le Nouveau Mexique. Un site qui se mérite, caché au bout de 20 miles de piste cahoteuse !

Quelques nouvelles de notre vie de campeurs pour conclure :

Guillaume est sorti victorieux de son affrontement à mains nues avec une souris - l'occasion pour nous de comprendre pourquoi ces petites bêtes 🐭 sont le plus redoutable cauchemar des camping-caristes. Seules victimes à déplorer (outre Mickey Mouse) : un paquet de pain de mie, et un T-Shirt.

En parlant de T-Shirt, vous avez peut-être l'impression sur les photos que nos vêtements sont moins propres que d'habitude... il se peut (mais vous n'avez aucune preuve) que dans les rayons du supermarché nous ayons confondu la lessive avec l'adoucissant. Et il se peut (mais vous n'avez aucune preuve non plus) qu'il nous ait fallu deux lessives pour nous dire que, quand même, ces machines à laver de camping ne lavent pas très bien... Tout cela n'est qu'hypothétique, mais en tout cas, sachez que nos dessous n'ont jamais été aussi doux 🙃

Nous vous laissons sur ces petites nouvelles, il est temps pour nous de reprendre la route - et de vraiment laver notre linge car demain nous rejoignons la civilisation, à savoir une... VILLE (une vraie, de plus de 200 habitants 😮 ! )

Remis de notre retour dans le presque Mexique, on repart plein Nord pour revenir dans le Colorado. Notre nouvel objectif : Great Sand Dunes National Park.

Nous campons dans le désert à 2 pas de ce nouveau parc, l'occasion pour Antonin de se (re)frotter aux cactus. 🌵 Une vingtaine d'épines seulement cette fois ci, moralité toujours prendre une pince à épiler lorsque l'on voyage.

Journée à Great Sand Dunes, nous sommes sur les plus hautes dunes d'Amérique du Nord (jusqu'à 229 m de hauteur !) Impressionnant paysage résultat d'une combinaisons de phénomènes qui sont : l'eau, le vent et les montagnes.

La journée dans les dunes est top, il y a même des personnes qui font du surf sur le sable. On en profite pour courir, sauter, dessiner... Pour ne rien vous cacher, à notre retour au kikar il a fallu vider : poches, tee shirt, couche etc… pour ne pas emporter un peu de territoire américain.

Après le pique nique au pied des dunes, nous rechaussons nos baskets pour une courte rando jusqu'à un point de vue et c'est l'occasion pour nous de marquer le coup de la moitié de notre voyage ! 🎂

Nous ne serons restés qu'une journée à Great Sand Dunes, c'est un petit regret mais il nous reste tellement de choses à voir que nous reprenons la route.

Le lendemain nous traversons le Colorado direction Grand Junction. Une route fermée nous fait faire un détour de plus de 150 km, rien que ça ! La route nous fait traverser des cols et on trouve encore des lacs gelés, brrr. Heureusement on ne campe pas dans ce secteur !

Nous établissons notre campement le long d'un canyon (c'est original 😀) et nous nous reposons avant d'affronter le Colorado National Monument le lendemain.

La journée est maussade ☁️🌧, il faut bien que ça nous arrive parfois... mais nous partons dans ce petit Park. armés de nos K-Way et de notre plus bel enthousiasme. Petit Park qui ne manque pas de nous surprendre et de nous ravir. On découvre même que la scenic drive a été faite pendant le New Deal pour relancer l'économie.

Le soir nous dormons dans un camping, fidèles à ce qui est devenu notre rythme habituel : 3 nuits en free et une nuit en camping pour - pas forcément dans cet ordre - prendre une douche / faire une lessive / brancher les appareils qui en ont besoin / utiliser le wifi / faire le plein d'eau et les vidanges du RV

Le lendemain nous partons pour les Arches, mais ça c'est une autre histoire...

Nous sommes toujours dans l'Utah, aux portes du Goblin Valley State Park où nous installons notre kicar pour une nuit au fond d'un canyon.

Le lendemain, nous reprenons notre route vers l'Ouest. Passage par Capitol Reef National Park, dont nous empruntons la Scenic Drive, l'occasion de quelques pauses photo-bidochon dans ses paysages grandioses :

Pause pique-nique dans l'oasis de Fruita, dont les vergers remontent aux premiers colons (mormons évidemment, dans la région c'est un prérequis pour être un colon)

Nous rejoignons notre étape suivante, Escalante, par la route 12, sans doute une des routes les plus spectaculaires de tout votre voyage ! Col à 3000m, panoramas grandioses, le point d'orgue étant un passage de plusieurs kilomètres de route étroite au sommet d'une crête encadrée par 2 pans de vide... incroyable ! (mais il ne faut pas avoir le vertige...)

L'étape suivante, c'est le State Park d'Escalante Petrified Forest où nous campons au bord d'un lac de retenue.

Mais au fait... en France c'est déjà le 1er mai ! Vite, des banderoles, des merguez ! ✊

Nous profitons de la matinée à Escalante, avant de reprendre notre progression vers l'Ouest :

See you soon !

Après avoir quitté Bryce, et en route pour Zion, nous nous arrêtons pour la nuit au pied de Red Canyon, sorte de Little Bryce où l'on retrouve les mêmes formations rocheuses spectaculaires : les fameux "hoodoos". Un vrai décor de film à la John Ford ! 🤠

Après cette balade dans Red Canyon (que Guillaume a faite une deuxième fois, pour le plaisir, et aussi parce que qu'une personne qu'on ne nommera pas -appelons la S.- a fait tomber son téléphone pendant la balade) , nous reprenons la route en direction de ce qui sera notre dernière étape sur le plateau du Colorado : Zion National Park. La route d'accès par l'Est est payante pour les RV seulement (15$ tout de même). Nous hésitons à la contourner, mais cela représente un détour de près de 150 km... Finalement nous l'empruntons, et nous ne le regrettons pas : l'arrivée dans le canyon par cette route est juste spectaculaire !

Premier arrêt au Visitor Center (ou "coteur" : toi aussi apprends à parler le Antonin couramment) pour récupérer infos, cartes et bien sûr carnet de Junior Ranger, après quoi nous ressortons du Parc cette fois-ci côté Est et installons notre campement pour la nuit le long de la Kolob Terrace Road, au bord d'une rivière.

Notre passage par le Visitor Center nous a permis de constater 2 choses : 1) il y a beaucoup (mais vraiment beaucoup !) de monde à Zion, et 2) le parking RV du "coteur" est vraiment très réduit. Il y a bien un système de navettes gratuites depuis le village voisin, mais le prix du stationnement y est prohibitif... Nous optons donc pour la seule option qu'il nous reste : arriver les premiers au parking, à l'ouverture ! Réveil à l'aube, les enfants sont attachés dans leurs sièges encore en pyjama, et en route ! Nous prendrons le petit déjeuner une fois garés sur le parking.

Nous laissons notre kicar au parking et rejoignes en bus le départ de notre premier trail. Une randonnée tranquille au fond du canyon, le long de la Virgin River.... mais qui dit au fond du canyon dit à l'ombre toute la matinée, et on ne vous cache pas qu'on a mal anticipé la fraîcheur de cette première partie de journée.

Pour la deuxième rando, nous prenons de la hauteur et le soleil a fait son apparition. Balade agréable en direction de petites retenues d'eau naturelles, les Emerald pools, et jolis panoramas sur le canyon et la Virgin river (mais quel monde dans la première moitié de la rando ! on a perdu l'habitude de croiser autant de gens... )

En sortant du parc, on est frappés encore une fois par le monde, mais aussi par le côté un peu Disneyland des alentours du Parc : Lodges de luxe ou non dans de vrais-faux tipis ou de vraies-fausses roulottes, visites en hélico, ou ce faux-fort dans lequel on s'arrête le temps d'une glace. Surprenant. (Et, on ne va pas vous mentir, ça casse aussi un peu le côté grands espaces naturels du parc national... ) Bon, c'est aussi le parc le plus proche de Las Vegas, ceci explique peut-être cela...

Il est temps de trouver notre campement pour la nuit. Après une première tentative sur une piste vraiment pas praticable du tout (pourtant on lui en fait voir à notre kicar ! mais quand les Américains prennent la peine de mettre un panneau pour prévenir que le 4X4 est nécessaire, c'est qu'il est temps de rebrousser chemin ! ) , nous trouvons un camping gratuit à mi-chemin entre Zion et Kolob Canyons, notre objectif pour demain.

Kolob Canyons, c'est la deuxième partie du parc de Zion. Beaucoup moins touristique, on y accède par la route qui va de Las Vegas à Salt Lake City, et ça tombe bien, c'est notre prochaine destination (Salt Lake City, pas Las Vegas !), et comme notre guide préféré nous dit que ça vaut le détour, c'est parti pour une visite...

Après cette dernière randonnée zionienne, nous reprenons la route vers le Nord, en direction du Grand Lac Salé... mais ça c'est une autre histoire !

Yellowstone... le but ultime de notre roadtrip en kicar (météo oblige, on se l'est gardé pour la fin). Rien que le nom est magique... Entre mythes, inconnu, grands espaces, indiens, animaux sauvages, série TV ... on a tous dans notre imaginaire un peu de l'Ouest américain. Yellowstone c'est tout ça à la fois, et il faudrait un blog entier pour raconter cet endroit. Mais bon, ça n'est pas prévu, alors nous vous ferons seulement partager ces quelques jours hors du temps (et des réseaux téléphoniques).

Par où commencer ? car Yellowstone se mérite. Déjà on est loin de tout, dans le Wyoming, État qui fait la moitié de la France pour 500 000 habitants (les appartements de 20 m2, on oublie). Pour y arriver, nous avons parcouru pas moins de 2160 miles (3500 km) depuis Santa Fe !

En préambule, un mot sur la préparation : à Yellowstone, il FAUT réserver son emplacement. Cette fois pas question de venir en kicar s'installer au bord de la route. Le Park est grand comme la Corse et peuplé, non pas de Corses, mais d'animaux sauvages qui impliquent de dormir dans des emplacements spécifiques. On vous épargne donc les prises de tête une fois les escargotons couchés pour trouver assez de 4G pour se connecter avec la batterie d'ordi qui nous reste et réserver un camping, tout en espérant que le terminal de carte bleue ait assez de réseau pour valider la réservation... on est passé par des grands moments ! Mais nous y sommes arrivés, bien aidés par le fait que la saison commence tout juste, et nous avons la chance de dormir deux nuits à l'intérieur du Parc. 😮‍💨 Avec la nuit à l'entrée, cela nous fera donc trois jours pleins dans le Parc, avant de poursuivre au sud vers le Grand Teton (prochain article). Et, le ciel étant avec nous, nous avons une météo exceptionnelle : le ciel est bleu et il fait BON. Bref tout y est pour profiter et notre première nuit au camping de Madison (comme la route) nous régale. La deuxième à Fishing Bridge près du Yellowstone Lake et moins glamour mais l'emplacement est au coeur du Park.

Ce qu'on retient de Yellowstone c'est évidemment la wildlife comme disent les Américains : les animaux sauvages (et non pas les Corses - OK j'arrête). Ça commence dès l'entrée du Parc : quelques mètres après le panneau : là, de l'autre côté de la rivière Madison (oui c'est comme la route là aussi) des bisons !! Frein à main avec le kicar, armé de l'appareil photo, clic ! Génial on a vu un bison. Mais après on en voit d'autres, puis d'autres et encore, ça ne s'arrête plus. Sur la route, dans les champs, dans les abords de forêts. Des troupeaux entiers sur la route qui provoquent des bouchons monstres (on a même fini par se lasser des blagues sur Bison Futé 🤪).

Et beaucoup d'autres animaux, des écureuils, des oiseaux, des touristes ... Bref c'est une réserve extraordinaire de wildlife, un "zoo" en plain air. On adore !

Deuxième raison de venir à Yellowstone : les geysers. Ce Parc est un petit coin de paradis pour les géologues, les vulcanologues et ... nous. On commence par l'emblème du Park : Old Faithful. Un geyser qui projète de l'eau à plusieurs dizaines de mètres à heure prévisible -à plus ou moins 5 minutes- : quel spectacle ! Old Faithful est le plus connu pour sa régularité, mais le Parc compte plusieurs centaines de geysers. Et si Old Faithful jaillit toutes les 90 min, pour les autres ça peut aller de toutes les 7 min à... tous les 50 ans.

Ajoutez à cela d'autres types de phénomènes volcaniques : sources chaudes, "mud pots" et autres fumerolles... Des explosions de couleurs et de vapeurs :

La plus fameuse des hots springs (ou sources chaudes), c'est le Grand Prismatic Spring : immense (près de 100m de diamètre), des couleurs d'une intensité irréelle... c'est l'image vitrine du Parc, celle que tu trouves quand tu tapes Yellowstone dans Google images. Pour l'approcher nous marchons sur des passerelles en bois afin de ne pas dégrader le sol qui met des dizaines d'années à prendre sa forme. C'est donc tout naturellement là qu'Antonin a décidé de laisser son empreinte pour des dizaines (des centaines ?) d'années. Il est tout simplement tombé de la passerelle sur le sol du grand Prismatic. La seconde de réaction de Guillaume pour le repêcher aura suffi pour laisser non pas un petit pas de l'Homme mais un petit postérieur d'Antonin dans ce sol (on vous laisse imaginer comment on se sent d'avoir laissé notre enfant tomber dans un bassin qui fait bloup bloup et dégage de la vapeur, dans un pays où tu ne peux pas t'éloigner de ton enfant de 5m sans que quelqu'un te le fasse remarquer...)

Mention spéciale pour les peu photogéniques mais amusantes mud pots ("marmites de boue" ?) : de la boue qui fait bloup bloup, c'est rigolo et sonore.

Parlons lieux remarquables. Pour toi cher lecteur nous en avons sélectionné quelques uns, et pour commencer Mammoth Hot Springs, fantastique flanc de montagne avec des bassins en escalier où l'eau chaude s'écoule. On dirait une pyramide de coupes de champagnes. 🍾

Deuxième lieu sur notre liste, Canyon Village. Un canyon, encore un. Avec la rivière Yellowstone qui coule au milieu et des cascades de plusieurs mètres, le tout se parant de tons dorés au moment du coucher de soleil... magique ! 🤩

Et comment de pas parler du Lake Yellowstone, immense lac naturel qui en cette période de l'année est encore gelé. On monte à un point de vue sur les hauteurs au matin et le spectacle est impressionnant. Nos photos ne rendent pas l'immensité et la profondeur de notre regard, mais dites-vous qu'on a une vision de plus de 100 km devant nous, le ciel bleu, aucune pollution... grandiose.

Ce paysage de gel, neige et soleil atteint son point d'orgue à Lewis Lake, sur la route du Grand Teton. Le lac d'une bonne taille est entièrement gelé et ... on peut marcher dessus. C'est une sensation incroyable, mélange de peur et de magie. Bien sûr nos escargotons en profitent pour faire une bataille de boule de neige.

Il est temps de conclure cet article, on aurait pu en mettre tellement plus, mais pour ça il faudra venir nous voir à notre retour 😉 On aura eu une chance de fou sur la météo et l'ouverture des routes (l'accès Sud a été ouvert 2 jours seulement avant notre arrivée !) On ne fera toujours pas de classement des National Parks car nous allons en faire encore d'autres 😜. On a conscience d'être sacrément chanceux d'avoir pu profiter de ce lieu qui aurait mérité qu'on y reste 1 semaine au moins. Mais l'article commence à être long et on commence à vous perdre donc on va en rester là. N'hésitez pas à faire un com ou un message, ça nous fait trop plaisir. Prochaine étape : le Grand Teton !

Nous voici de retour en Utah, de loin l'Etat où nous aurons passé le plus de temps. Cette fois-ci nous en traversons la capitale sans nous arrêter, direction la plus grande des 10 îles que compte le Grand Lac Salé : Antelope Island.

Première visite au Fielding Garr Ranch, dont les bâtiments du milieu du XIXème siècle constituent la plus vieille maison bâtie par les colons en Utah qui soit encore debout (nous on en retiendra aussi la vue sur Salt Lake City, de l'autre côté du Lac, et surtout le fait qu'on s'est fait attaquer le cuir chevelu par des moucherons voraces !)

L'île d'Antelope est connue pour sa biodiversité, et notamment pour ses... bisons, là aussi !

Après cet intermède "bisons" (sans rire, ils sont passés tellement près de notre emplacement -quelques mètres- qu'on ne savais plus si on devait prendre une photo ou rentrer se barricader dans le kicar en attendant qu'ils s'éloignent !), nous avons pu terminer notre repas et profiter du coucher de soleil sur le Grand Lac Salé 🥰

Après un petit déjeuner diététique 🍩 et un dernier tour sur la plage, il est temps pour nous de quitter l'île et de commencer notre looongue route de retour jusqu'au Pacifique (près de 1300 km nous séparent de San Francisco où nous devons rendre notre kicar dans... 3 jours ! 🥺 )... d'autant que nous avons prévu une étape "surprise" sur la route aujourd'hui ! 🤫

Dernier coucou aux bisons et aux montagnes enneigées, nous quittons Antelope Island (qui nous a beaucoup plu malgré ces 🤬 de moucherons qui nous ont tout de même bien pourri notre dernière balade sur l'île !) et contournons le Grand Lac Salé par l'Est jusqu'au lieu-dit Promontory Summit, au Nord du lac.

Promontory Summit, dans l'Utah, c'est le lieu où s'est faite la jonction entre les chemins de fer de l'Union Pacific et de la Central Pacific, le 10 mai 1869. Autrement dit, pour les lecteurs de Morris et Goscinny, c'est là :

Pause sur le bord de la route pour la (désormais traditionnelle) photo panneau (vous les voyez, les étoiles dans les yeux de l'escargoton n°2 ?)

Tous les jours les rangers du Golden Spike National Historical Park font une démonstration des deux locomotives à vapeur qui ont été conservées. Et là, c'est le drame... Antonin jusqu'ici surexcité à la vision des trains est terrorisé par le bruit des locos (il faut dire que c'est vraiment bruyant) ! A tel point que Solène doit quitter le lieu de la démo avec lui qui pleure à chaudes larmes 😭 et Laurane et Guillaume terminent la visite seuls.

Et voilà, avec cette visite s'achève presque notre périple dans l'Ouest américain... Presque, car il nous reste maintenant la longue traversée du Nevada, des dizaines de miles au milieu de... strictement rien.

Fini l'Ouest américain et welcome to côte Est avec des villes (!), des voitures plus petites, des embouteillages et plein de choses a découvrir. Deux océans en 24 h déjà ça en jette 😎. Bon par contre ce qui ne change pas ce sont les prix 😭 , le logement est tellement cher sur Boston que l'on va s'établir à Beverly au nord de Boston. A ne pas confondre avec Beverly Hills qui n'est pas du tout au même endroit, malgré quelques ressemblances : l'océan, le quartier résidentiel...

Première journée cool, le voyage a été long hier. Direction Salem, toute proche de Beverly, connue pour son port et ses sorcières 🧙‍♀️ : celles du fameux procès de Salem où pas mal de femmes (et quelques hommes) accusés de sorcellerie ont été pendus après avoir été torturés vers 1692 -on avait le goût du raffinement en ce temps là 😬. C'est surtout une jolie petite ville très photogénique avec son port historique, ses édifices de briques rouges, son centre ville piéton et ses dizaines de boutiques de sciences occultes (de Harry Potter à Ma sorcière bien aimée en passant par les cartes de tarot : tout ce qui touche de près ou de loin à la sorcellerie a sa boutique à Salem).

Bien qu'un peu éloignés de Boston (ici on ne compte plus en miles mais en embouteillages...), nous y consacrons deux jours. Nous en avions beaucoup de bons souvenirs datant de notre précédente venue en... 2010, ouch le coup de vieux 😓. Retour mais à 4 sur le Freedom Trail, petit trail à travers la ville qui reprend les lieux historiques autour de la guerre d'indépendance (matérialisé au sol avec une ligne rouge, on ne risque pas de se perdre !). Bonus par rapport à 2010, la visite de l'USS Constitution, authentique voilier de la marine américaine : les escargots-marins d'eau douce sont refaits !

Nous on aime Boston, ville historique un peu à l'européenne avec ses bâtiments historiques et ses buildings de taille raisonnable (pour là-bas). Arrêts obligatoires, en vrac, à la Paul Revere House, Old North Church, la colline de Bunker Hill, South Meeting House et bien sur Old State House.

Pour notre dernière journée dans le Massachusetts, nous visitons le Minute Man National Park. Cela ne vous dit probablement rien mais c'est le lieu de la première bataille significative de la guerre d'indépendance des USA : grosse escarmouche qui voit pour la première fois les Anglais prendre une petite raclée face aux milices locales. On est pas loin de Boston, sur les (très chic) communes de Lexington et Concord.

C'est la fin de cette escale urbaine, nous reprenons la route, azimut Nord pour suivre la montée du printemps.

Nous voici donc arrivés dans le quatrième et dernier pays de notre périple : le Canada, où nous sommes accueillis (et tutoyés) par un douanier parfaitement francophone qui nous demande si nous avons profité de notre séjour aux Etats-Unis pour acquérir une arme à feu.

La première province du Canada que nous traversons c'est le Nouveau Brunswick, la seule province officiellement bilingue du Canada. Du coup tous les panneaux sont écrits en 2 langues, c'est rigolo. As a result, every sign is written in 2 langages, which is funny. En fait, le Nouveau Brunswick c'est la terre des Acadiens, ceux que les Anglais ont essayés de virer au XVIIIème siècle, mais beaucoup sont revenus, c'est têtu un francophone, et aujourd'hui 35% de la population de la province parle français.

Nous voila donc partis sur les routes de l'Acadie, au son de "Acadie Country", notre nouvelle radio préférée.

*on blague, aucune idée de ce qu'il y avait à voir tellement le brouillard est dense lorsque nous arrivons au Nouveau Brunswick. Mais il en faut plus que cela pour nous décourager, donc après une nuit d'hôtel à Moncton, une ville pour le coup majoritairement anglophone (car oui, ça varie d'une ville à l'autre, c'est très étonnant !), nous nous rendons au Parc national Fundy.

*Par contre ici c'est un "Centre d'Accueil / Visitor Center", et on nous y salue, comme dans quoi tous les lieux publics du Nouveau Brunswick, d'un original "Hellobonjour !" (notre réponse déterminant la langue dans laquelle va se dérouler la suite de la conversation)

Le lendemain, nous reprenons la route direction un deuxième parc national : Kouchibouguac (c'est du Mi'kmaq, ça veut dire "rivière des longues marées"). Ici aussi nous sommes accueillis d'un chaleureux "hellobonjour", par une jeune femme aussi parfaitement bilingue que sa collègue de la veille, mais à la différence de Fundy ici les employés conversent entre eux en français.

C'est avec cette rando (et après un dernier passage au Visitor Center où Guillaume et Laurane sont invités à remplir le registre de la faune sauvage) que s'achève notre traversée du Nouveau Brunswick. Nous reprenons la route presque à regret, cette région aurait mérité qu'on s'y attarde davantage... mais les "cousins" nous attendent, ce soir nous avons réservé un hôtel de l'autre côté de la rivière Ristigouche, au Québec... et quel hôtel !

L'auberge du château Bahia, c'est un hôtel niché dans un château de bois construit au coeur de la forêt de Gaspésie par un illuminé passionné de châteaux-forts. Le résultat est... surprenant ! On ne résiste pas à citer le guide du Routard qui le qualifie de "sorte de château Playmobil à tourelles"... inutile de vous dire que les enfants adorent !

La suite c'est notre découverte de la Gaspésie, mais ça ce sera dans un prochain épisode...

À bientôt ! See you soon !

Bonjour à tous !

Si vous êtes des lecteurs attentifs, vous vous êtes rendus compte que nos récits de voyage vous arrivent avec un peu plus de 2 semaines de retard (crisse de décalage horaire de tabarnak !)

Nous sommes donc au regret de vous annoncer qu’aujourd’hui c’est le dernier jour de voyage des escargots 😢Nous reprenons donc exceptionnellement le direct pour cette dernière journée (mais rassurez-vous, nous prendrons le temps de vous faire un récit détaillé de notre périple au Québec… dès que nous aurons terminé de trier les quelques 2000 photos)

Fidèles à une tradition que les historiens font remonter aux arcanes des origines des coutumes Corbagardes, nous terminons donc ce voyage sur une journée de visite « surprise »

Nous vous l'avions promise : avec un peu de retard, la suite des aventures des 🐌 !

Nous voici donc à bord du F.-A.-Gauthier, navire qui assure la traverse entre la rive Sud et la rive Nord du Saint-Laurent, soit 2h30 de traversée.

A peine le pied (que Guillaume n'a décidément pas marin 😅) posé sur la côte Nord, nous prenons la mythique route 138 en direction de l'Est. La route 138 (dite "des baleines") c'est cette route fameuse qui longe la côte Nord du Saint-Laurent jusqu'à brusquement s'arrêter, environ 650km en aval de Baie-Comeau où nous débarquons (après il faut continuer à pieds... mais il faut être motivé : il reste encore pas loin de 500 km pour rejoindre Terre-Neuve !). Nous n'irons pas si loin : nous nous arrêtons à Port-Cartier où nous posons nos valises pour la nuit.