La Corse... On m'en a tant parlé ! Synonyme de beauté et de danger, j'ai hâte de découvrir tout ce qu'elle recèle. Du Nord au Sud et de l'Ouest à... au Centre, nous avons 10 jours pour la parcourir.
Du 5 au 15 septembre 2021
11 jours
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Ça y est, c'est le départ !

Comme la Corse est une île, il n'y a que 2 moyens de s'y rendre : par les airs ou par la mer. Nous avons choisi cette deuxième option car plus simple, plus économique et (un poil) plus écologique.

Après une longue attente à l'embarquement (on était pressés de partir et on est arrivés parmi les premiers) on est bons pour encore 6h de trajet. ⏳

Corsica ferries

Heureusement, il y a à bord de quoi s'occuper un peu : restaurants/snacks, bars, télés et petite arcade de jeux... En théorie ! Il n'y avait qu'un restaurant et un self ouverts à notre arrivée sur le bateau, et comme il était déjà 14h passées, nous avons décidé de commencer par nous restaurer.

Repas à la Dolce Vita

Petit conseil : il n'y a pas de réseau en pleine mer, donc si vous comptez sur les réseaux sociaux, sur des jeux en ligne ou sur des plateformes de visionnage de films et séries pour vous occuper, pensez à prendre l'accès Internet (en option payante) lorsque vous réservez vos billets. Ne vous attendez pas cependant à des merveilles : les temps de chargement pour les images ou les vidéos ne sont pas des plus rapides !

Comme j'avais oublié ce petit détail, nous avons dû faire un tour à la boutique souvenir/presse pour acheter de quoi nous occuper.

Mon dévolu s'est jeté sur un polar corse pour me mettre dans l'ambiance.

Murza, de Olivier Collard, Éditions du Cursinu
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Enfin débarqués ! Nous sommes arrivés à l'hôtel A Storia vers 20h30. Idéalement situé, il est à seulement 5 minutes du débarcadère et pourtant dans un quartier calme. C'est un hôtel familial dont les gérants vivent sur place. Ils se sont montrés vraiment très sympathiques et disponibles.

Nous avons rapidement déposé les valises puis nous sommes partis en quête d'un restaurant avant que tout ferme (un dimanche soir, il vaut mieux ne pas trop tarder).

Notre choix s'est arrêté sur l'Impérial, car la carte était intéressante et le cadre agréable.

J'admire la vue

Nous n'avons pas regretté : mes raviolis au brocciu faits maison étaient excellents et le plateau de Yann copieux, le tout pour un prix abordable.

Miam !

Nous avons beaucoup aimé la déco minérale de notre petit hôtel familial, qui rappelle la roche sur laquelle l'établissement se trouve.

Hôtel A Storia ***

Le Cap Corse est la petite pointe qui se trouve au Nord-Est de l'île. C'est un endroit réputé pour ses villages de pêcheurs et ses paysages sauvages.

Nous nous sommes réservés la journée pour en faire le tour, de Bastia à Saint Florent en passant par tous les villages listés ci-dessous (et quelques autres), à l'exception de l'extrême pointe pour laquelle nous n'avons pas trouvé de route. Nous avons donc dû traverser par Rogliano car nous n'avions pas assez de temps pour les faire à pied via le sentier des douaniers.

Carte du Cap Corse - Source : evasion-online.com

Nous avons commencé par faire un petit tour de Bastia, non prévu à cette étape (nous voulions le garder pour la fin), car Yann avait oublié sa veste (et une partie de sa tête sûrement) en partant. Chef-lieu de la Haute-Corse, l'architecture de la vieille ville montre l'importance de l'influence passée de Gênes sur l'île. Le port et les petites ruelles sont agréables, mais nous avons été surpris par le nombre de bâtiments en quasi ruine qui tenaient debout par miracle et qui étaient pourtant encore habités !

Bastia 

Nous avons ensuite poursuivi notre route jusqu'à Erbalunga, charmant petit village gorgé d'histoire. Nous avons vraiment été séduits par ce décor, mélange harmonieux entre présent et passé (le village remonte au XVe siècle et était alors l'un des ports principaux de la Haute-Corse). Il a d'ailleurs inspiré de nombreux peintres, ce qui lui a valu le surnom de « nid des peintres »... et on les comprend !

Erbalunga - ses ruelles, sa tour génoise et son port

Après cela, nous avons longé la vallée de Sisco jusqu'à Macinnagio, où nous ne nous sommes pas arrêtés car nous trouvions le village plus touristique qu'authentique (après les goûts et les couleurs...). En revanche, nous avons beaucoup apprécié le paysage côtier !

Vallée de Sisco

Je fais une pause sur le trajet pour vous parler des tours génoises.

Il y a de grandes chances que vous en voyiez sur presque toutes nos photos car la Corse en regorge ! Il y en a sur tout le pourtour de l'île. Sérieusement, on pourrait faire le « Où est Charlie » des tours génoises !

Les tours rondes servaient à faire le guet et alerter en cas de danger (leur forme ronde était plus résistante aux attaques), alors que les tours carrées étaient des centres d'échanges entre les commerçants, notamment corses et italiens.

Petite anecdote : la Corse ayant été souvent annexée (certains Corses vous dirons « souvent conquis, jamais soumis »), les tours ne sont pas toutes génoises (certaines sont pisanes par exemple).

Tour de Rogliano

Pour le déjeuner, nous sommes descendus à Centuri car on m'avait chaudement recommandé le restaurant le Langoustier sur le port. Il faut connaître l'endroit car le village ne se trouve pas sur la route principale faisant le tour du Cap Corse, mais je peux vous dire que nous n'avons pas été déçus du conseil ! Les plats étaient copieux et plus qu'excellents ! En outre, les produits sont frais : le propriétaire du restaurant va pêcher le matin ce que son chef cuisine le midi. Yann avait commandé le thon rouge et moi les linguine à la langouste (spécialité du restaurant). La carte varie en fonction de la pêche du jour donc n'hésitez pas à demander conseil à l'équipe.

Attention cependant, il vaut mieux réserver ! Le restaurant était complet lorsque nous sommes arrivés, mais heureusement un désistement de dernière minute nous a permis d'avoir une table sans même avoir à attendre (on aurait dû jouer au loto vu la chance qu'on a eu).

Le Langoustier

Nous avons ensuite repris la route et longé le bord de mer jusqu'à la deuxième ville la plus populaire du Cap Corse, Nunza. Le paysage surprend : les roches sont très claires et ont parfois des reflets argentés, et pourtant la plage de Nunza est faite de sable noir. Gardez-vous de vous y baigner car cette couleur est due aux rejets des anciennes usines d'amiante !

Du haut du village, vous pourrez admirer la plage et les motifs que certains touristes aventureux s'amusent à dessiner sur le sable noir avec des pierres blanches et des coquillages.

Falaise et Plage de Nunza

Nous sommes arrivés à Saint Florent en fin d'après-midi. Nous avons fait un petit tour de la citadelle et du centre-ville avant de partir récupérer les clés de notre appartement de location. Cette ville est surnommée le Saint-Tropez corse, et franchement c'est vrai qu'il y a un air.

Citadelle de Saint Florent

Pour la nuit, nous avions loué un appartement chez l'habitant à Oletta. Le logement était certes plus spartiate que notre chambre de la veille, mais Michel a été un hôte extraordinaire, plein de bons conseils sur les choses à faire, à voir et à manger. Il nous a raconté plein d'anecdotes amusantes.

Trou aux biches

C'est d'ailleurs sur ses conseils que nous sommes partis dîner à Saint Florent et que nous avons commandé des pizze à toi et moi, une authentique pizzeria napolitaine. Nous les avons prises à emporter pour les déguster en amoureux en regardant le coucher de soleil sur le quai. Les pizze étaient à la hauteur des louanges qu'on nous en avait faites ! Le couple de napolitains qui tient la pizzeria est par ailleurs adorable, par contre il faut savoir qu'ils ne prennent pas les paiements par carte, donc allez-y avec des espèces !

Dîner sur le quai

Après toute cette route, nous n'avons pas fait long feu et sommes partis nous coucher tôt.

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Par manque de temps (car n'étant pas fous du réveil à l'aube), nous avons dû choisir entre le désert des Agriates et l'Île Rousse. Notre choix s'est porté sur la seconde de façon totalement arbitraire, grâce à un sondage auprès d'amis et de membres de la famille étant déjà allés en Corse.

Sur les conseils de notre hôte Michel cependant, nous avons tout de même pu avoir un aperçu des beautés de ce désert de sable blanc avec la plage d'Ostriconi. Elle est accessible par la route (la vraie, celle qui ne nécessite pas de 4x4), au bout de seulement 10 minutes de marche. Comme elle est aussi moins touristique, il y a nettement moins de monde et on a vraiment pu profiter du paysage et se mouiller un peu.

L'eau est aussi transparente et turquoise que ce que l'on verrait sur les plages des Caraïbes 😍

Plage d'Ostriconi

Nous sommes ensuite allés à l'Île Rousse, étape principale de la journée. Sur le port de la ville, au bout de la jetée en direction de l'île, vous pourrez admirer la Sirène de l'Île Rousse, sculptée par Gabriel Diana qui regarde vers le large. Peut-être pense-t-elle à sa sœur, la petite sirène de Copenhague ?

Sculpture la Sirène de l'Île Rousse, par Gabriel Diana 

Le nom Île Rousse nom vient de la petite « île » au large du village et de la couleur légèrement rouge de sa roche. J'ai mis le mot île entre guillemets car elle est accessible à pied (une route la relie à la terre).

Avis aux amis des Alpes-Maritimes et du Var, les roches ne sont pas très rouges/rousses comparées à celles de l’Estérel, elles ont un peu délavé. Je dirais qu'elles sont plutôt blondes vénitiennes du coup 😉

l'Île Rousse

Sur la route de Calvi se trouve le village médiéval de Pigna qui domine la vallée de la Nervia, et qui vaut vraiment qu'on s'y arrête. Il est riche par son histoire, ses charmantes petites ruelles et son artisanat (que je n'ai pas pris en photo par respect pour les droits d'auteur). Les spécialités locales sont les céramiques bleues cobalt et les boîtes à musique.

J'ai vraiment beaucoup apprécié cet adorable petit village !

Pigna

Enfin, dernière étape avant Calvi, nous avons visité le village médiéval de Sant'Antonino, qui ressemble beaucoup aux villages perchés des Alpes-Maritimes. Malgré son charme, il ne pourra jamais détrôner la beauté du village d'Eze qui reste cher à mon cœur.

Sant'Antonino est réputé pour ses produits locaux, et notamment ses citrons dont on peut boire le jus ou des limonades dans chaque boutique.

Sant'Antonino

Calvi, nous y voilà ! Comme à notre habitude, nous sommes allés récupérer les clés de notre chambre d'hôtel avant de sortir dîner et faire un tour en ville. Notre choix s'est porté sur l'hôtel Belvédère car il est idéalement situé, juste à côté de la citadelle et du port. C'est par ailleurs un régulier du Guide du routard.

Hôtel Belvédère **

Pour le repas, rien de très fou ce soir : seulement un peu de street food locale, mais nous nous sommes régalés !

Les ruelles sont très animées, même de nuit : de nombreux restaurant aux décos originales et tendance bordent le port, et les magasins des ruelles adjacentes ferment tard (entre 21h et 1h du matin).

Nous avons vraiment apprécié l'atmosphère nocturne de la ville.

Calvi de nuit - vue de la Citadelle
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De jour, c'est un autre aspect de la ville que nous découvrons. Calvi est doucement en train de se réveiller, et les premières activités à reprendre sont les activités maritimes.

Plage de Calvi
Port de Calvi
Citadelle de Calvi
Matinée à Calvi

Nous avons ensuite pris la route, direction le Golfe de la Revellata. Petite languette de terre après Calvi, il se parcourt à pied (il faut compter environ 3 h de marche pour en faire le tour complet), ou en VTT pour les plus casse-cous.

Golfe de la Revellata

Étape suivante, la vallée du Fango ! Fango (ou Fangu en corse) est le nom du fleuve partant de Capu Tufanatu et descendant vers l'Ouest jusqu'à Galeria. Ce fleuve a creusé la roche de telle façon que des petites piscines naturelles se sont formées. La richesse de sa biosphère a entrainé son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les premières piscines sont accessibles en voiture, mais ce sont également celles où il y a le plus de monde en pleine saison. Si vous recherchez la tranquillité, il vaut mieux randonner un peu en direction de Manso. Le départ des balades se fait juste après avoir traversé le Ponte Vecchiu, joli petit pont en pierre offrant une magnifique vue sur la vallée.

Ponte Vecchiu
Vallée du Fango

Pour la pause déjeuner, pas de recommandations. Nous avons choisi le restaurant à l'instinct et vraiment, nous ne l'avons pas regretté ! L'Artigiana se trouve un peu avant le village de Galeria et propose des plats sains ET délicieux. Le cadre est aussi vraiment très agréable avec la vue sur la mer et son ambiance décontractée avec ses transats et petits salons extérieurs. Cerise sur le gâteau, le restaurant possède une petite boutique dans laquelle vous pourrez acheter les produits corses qu'ils utilisent dans leurs recettes. Je vous le recommande vraiment car nous nous sommes régalés et avons vraiment passé un très bon moment !

Restaurant L'Artigiana - Galeria

Nous avons ensuite repris la route et traversé la vallée de la Balagne jusqu'à Porto. Nous avons pu profiter de vues splendides et trouver les typiques traces de tirs du FLNC, le Front de libération nationale Corse, qui milite pour l'indépendance de l'île.

Vallée de la Balagne

Nous avons sélectionné pour la nuit l'hôtel Colombo pour sa jolie terrasse avec vue. Il n'est pas situé dans la marina de Porto mais on peut y descendre en voiture en seulement 5 minutes. Détail amusant, l'hôtel est construit en flanc de montagne en descendant (les étages sont en dessous du rez-de-chaussée). Du coup en arrivant par la route, on a l'impression d'arriver devant une petite maisonnette. Ça surprend !

Hôtel Colombo **

Après avoir posé nos valises, nous sommes partis faire le tour de la marina et profiter du coucher de soleil avant dîner. Elle est assez petite, mais pleine de charme. Je vous laisse en juger.

Marina de Porto

Pour le dîner, une connaissance et la réceptionniste de notre hôtel nous avaient toutes deux recommandé le restaurant A Gioia. D'après les plaques que l'on a pu voir à l'entrée, c'est un habitué du Guide du routard et nous y avons bien mangé. Pensez à réserver cependant car le restaurant est populaire ! Autrement, vous pourrez faire comme nous et profiter d'un dîner tardif (le restaurant garde souvent de la place sans réservation pour le second service, à partir de 20h30).

Restaurant A Gioia - Porto

Nous sommes ensuite rentrés car nous devions nous lever tôt pour visiter le Golfe de Porto, les Calanche de Piana et la réserve naturelle de Scandola en bateau.

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De nombreuses entreprises proposent de visiter le Golfe de Porto en bateau, et faire un choix peut être difficile ! Nous avons sélectionné Le Goéland, car ils proposent des visites commentées en petits groupes (12 maximum, et nous étions 9), et que leur approche se fait dans le respect des normes Natura 2000 et de la Charte des bateliers de Scandola. Le tour proposé était assez complet (Calanques de Piana, Golfe de Porto et réserve de Scandola) et proposait une pause baignade pour profiter des merveilleux paysages marins qu'offre Porto. Notre guide, Bastien, a été vraiment exceptionnel ! Il a su adapter ses commentaires à notre groupe hétéroclite et rendre la visite vraiment interactive et personnalisée. C'était une expérience mémorable !

Le Goéland - Promenade en mer

Le golfe de Porto regorge de grottes marines, mais aussi de rochers qui semblent avoir poussé aléatoirement au milieu de la mer, et certains sont à peine immergés et quasi indécelables. Il faut vraiment être un expert pour naviguer dans ces eaux sans faire naufrage ! Heureusement, Bastien connait le golfe comme sa poche !

Capo Rosso
As de la manœuvre ! 

Au nord du golfe de Porto se trouve la réserve naturelle de Scandola. Elle a été créée dans les années 70 pour protéger une espèce en voie de disparition : le balbuzard pêcheur. C'est une réserve à la fois marine et terrestre, qui ne peut s'admirer que de la mer. Il est interdit d'y jeter l'ancre, de s'y baigner ou d'y pêcher, afin de préserver l'ensemble de l'écosystème s'y trouvant. Sa richesse lui a valu d'être inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Outre le balbuzard, d'autres espèces rares s'y développent, comme les Lithophyllum qui forment des sortes de trottoirs à fleur d'eau le long des roches.

Trottoir à Lithophyllum
Réserve de Scandola 

Nouveau petit clin d’œil à mes compagnons des Alpes Maritimes et du Var : la roche rouge de la réserve provient d'une moitié de volcan, dont l'autre moitié est formée par... l'Estérel ! Le volcan était en activité à l'époque de la Pangée (ça fait un sacré bout de temps) et a été coupé en deux par les mouvements des plaques tectoniques lorsque la Corse s'est détachée du continent.

Comme un air de déjà vu... 

De nouveau sur la route, nous avons pu admirer les calanques de Piana sous un autre angle. Elles offrent de beaux points de vue, mais il est parfois difficile de s'y croiser et beaucoup de gens marchent le long de la falaise pour faire des photos. Il vaut donc mieux conduire doucement et savoir être patient.e. En cherchant bien, vous pourrez peut-être apercevoir un rocher en forme de cœur ! ❤

Calanche di Piana

Nous avons choisi de nous arrêter au village de Piana pour manger. Classé parmi les plus beaux villages de France, nous voulions le découvrir 👀

Le village est vraiment petit et possède un charme certain. Je vous en laisse un petit aperçu :

Village de Piana

Une fois arrivés à Ajaccio, nous avons rejoint l'hôtel ibis style où nous avions prévu de passer la nuit. L'hôtel est très beau et confortable. La piscine avec vue sur la mer nous a vendu beaucoup de rêve, mais elle était un peu trop froide à mon goût. Du coup je n'ai pas eu le courage de m'y baigner.

Hôtel ibis style *** - Ajaccio

Après une petite pause pour nous détendre de la route, nous avons décidé de faire un petit tour dans le centre d'Ajaccio pour nous mettre en appétit. Les origines de la ville telle que nous pouvons la voir actuellement remontent à la fin du XVe siècle, lorsque l'architecte Cristoforo di Gandino fut mandaté par la cité de Gênes pour la (re) bâtir. Le premier édifice à voir le jour a été la citadelle. L'ancienne ville d'Ajaccio, Adjacium, était en effet souvent la cible d'attaques barbares et la première action de l'architecte a donc été de lui construire une défense digne de ce nom. La ville s'est ensuite développée au fil des siècles pour devenir ce mélange de modernité et d'histoire que l'on peut admirer aujourd'hui.

Citadelle d'Ajaccio
Ruelle d'Ajaccio
Port d'Ajaccio
Ajaccio, entre présent et passé 

Sur les conseils de la réceptionniste, nous sommes allés dîner au 20123. C'est un restaurant familial et traditionnel corse. La déco est hyper originale car l'intérieur du restaurant représente un village typique corse. Pour avoir de l'eau, il faut amener sa cruche à la fontaine du village. Nous avons adoré l'ambiance, et la nourriture.

Restaurant 20123, Ajaccio 

Par contre sachez le, il faut venir en ayant très, très faim ! Les plats sont hyper copieux et le menu comprend 2 entrées, 1 plat, fromage et dessert. Il y a peu de choix dans les menus (2 choix pour chaque entrée, 3 choix pour le plat principal et 2 choix de dessert) parce que tout est fait maison de A à Z.

Et bon appétit !

Il ne nous reste plus qu'à rouler jusqu'à l'hôtel !

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Après avoir fait un tour à Ajaccio, nous nous sommes rendus à la pointe de la Parata pour admirer les îles sanguinaires au pied de la tour génoise. Ces îles tiennent leur nom non pas d'une histoire sanglante, mais de la couleur marron de la mousse qui recouvre les rochers, comme s'ils avaient été aspergés de sang qui aurait ensuite séché (bon, l'image n'est pas des plus romantiques, mais bon).

Pointe de la Parata 

Ce paysage nous a beaucoup fait penser à la Bretagne avec ses roches de granit.

Îles Sanguinaires 
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Petite parenthèse « intello », nous nous sommes arrêtés pour découvrir le site préhistorique de Filitosa. Il faut savoir que la Corse est habitée depuis la Préhistoire. Le site de Filitosa est une synthèse de toutes les civilisations qui ont pu y habiter avant que l'écriture soit inventée. Les cultures les plus visibles sont la mégalithique, avec ses statues-menhir, et les « Torréens » qui construisirent l'imposante tour en pierre dont seule la base subsiste actuellement.

Statue-menhir - avant
Statue-menhir - arrière
Tour de Filitosa
Site préhistorique de Filitosa 

Le site abrite également l'un des plus vieux olivier du monde. L'olivier millénaire de Filitosa, gardé par un cercle de statues-menhirs, a environ 1250 ans et produit encore de nombreuses olives dont vous pourrez acheter l'huile à la boutique du site. Je ne sais pas si ses propriétés sont remarquables, mais son goût est excellent !

Olivier millénaire de Filitosa 
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La parenthèse fermée, nous replongeons dans l'atmosphère bretonne lors de notre arrivée à Propriano. La ville a su rester fidèle à ses racines : ont trouve encore fortement l'atmosphère du village de pêcheurs. Du coup, nous sommes restés dans la vibe Breizh et avons mangé des crêpes le soir.

Entrée des korrigans
Dîner près du port

Pour la nuit, nous avons choisi l'hôtel Bellevue pour son emplacement pratique. L'hôtel fait aussi brasserie, donc vous pouvez y manger matin, midi et soir avec vue sur le port. Il ne dispose pas de place de parking, cependant il est très facile de se garer gratuitement à proximité. L'établissement a gardé le style des hôtels de début de siècle, ce qui nous a fait faire un petit bon dans le passé le temps d'une nuit.

Hôtel le Bellevue ** - Propriano
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Outre ses activités de pêche, Propriano est une station balnéaire offrant de très belles plages, comme celle du Capu Laurosu.

Étant donné que les plages corses sont restées assez sauvages, leur sable est très agréable : il se compose encore de très petits galets doux aux pieds, que je préfère de loin au sable poussiéreux que l'on trouve dorénavant sur certaines plages de la Côte d'Azur.

Plage de Capu Laurosu

Après la plage, quoi de mieux que de se restaurer en profitant d'une belle vue ? Nous avons décidé de pique-niquer pour changer un peu des restaurants. Au menu, des produits du terroir corse (obligés !) : saucisson, terrine et fromage de brebis.

Quelque part entre Propriano et Belvédère

Une fois rassasiés, nous sommes allés à la plus corse des villes corses : Sartène. La ville est en effet très typique avec ses maisons de pierre perchées sur la montagne.

Sartène et son pays son connus pour l'excellence de leurs vins (rouges), aussi n'hésitez pas à vous arrêter pour en goûter quelques-uns, avec modération bien sûr !

Et si comme nous vous êtes gourmands, montez au Bistrot des voûtes. Vous pourrez y déguster les glaces de Philippe Urraca, meilleur ouvrier de France. Un délice !

Sartène

Au bout d'une petite heure de route, nous avons rejoint la partie la plus au Sud de la Corse. Pour notre hébergement, nous n'avons pas choisi un hôtel dans la citadelle de Bonifacio mais en dehors, pour profiter du charme du maquis corse pendant deux nuits.

Le domaine de Licetto n'a que deux étoiles, mais il en mérite bien plus ! Outre son cadre idyllique, les petits déjeuners sont à tomber et le personnel est vraiment aux petits soins : la personne en charge du service avait mémorisé nos préférences de la veille en termes de boisson, et a même pensé à changer la confiture (maison) pour nous faire découvrir d'autres saveurs.

Je recommande vraiment cet établissement !

Domaine de Licetto ** - Bonifacio

Comme je l'ai dit, le domaine se trouve en dehors de la ville, mais vous pourrez facilement vous rendre à Bonifacio en voiture (moins de 5 minutes de trajet) et les plus sportifs pourront également opter pour le sentier longeant la falaise jusqu'à la citadelle. C'est ce que nous avons fait pour profiter de la vue et du coucher de soleil, et nous n'avons pas été déçus !

Il y a d'ailleurs un spot populaire sur le trajet où les couples s'installent pour profiter du spectacle. La marche n'est pas difficile (elle est accessible aux débutants) cependant il vaut mieux mettre des baskets car le sentier est assez pierreux. Si vous faites le retour de nuit, pensez à prendre une lampe torche ou à charger vos téléphones, car le sentier n'est pas éclairé. C'est un gros avantage pour pouvoir s'arrêter et admirer les étoiles.

Aperçu de la voie lactée
Coucher de soleil sur Bonifacio

La presqu’île de Bonifacio est occupée depuis la Préhistoire. Ville convoitée pour sa position stratégique (et peut-être aussi pour sa beauté), elle a été de nombreuses fois assiégée mais son emplacement savamment étudié et la résistance de ses habitants l'ont rendue quasi-imprenable.

Citadelle de Bonifacio
Citadelle de Bonifacio 

De nos jour, c'est une ville vivante, même de nuit. L'ambiance est très festive avec des artistes locaux qui viennent se produire devant les différents restaurants. Les boutiques restent ouvertes assez tard, ce qui permet de faire un peu de shopping nocturne. Ça a été le coup de cœur immédiat et Bonifacio est devenue ma ville corse préférée !

Restaurants - Bonifacio
Boutiques - Bonifacio
Bonifacio by night
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Pour varier un peu le programme, nous avons décidé de passer une journée « pause » sans trajet en voiture.

Nous avons donc pris le premier bateau en route pour les îles Lavezzi.

Trajet vers et au retour des Lavezzi

L'archipel se compose de deux îles principales assez grandes pour être habitées, et de plusieurs petits îlots rocheux. Seule l'une des deux îles, transformée en réserve naturelle, est visitable.

Île sauvage 

L'autre est réservée aux villas de la jet-set comme Catherine de Monaco, le patron de la Juventus ou encore l'héritier au trône d'Italie (qui à mon avis peut encore attendre un sacré moment avant de régner).

Résidences de la jet-set 

La ville de Bonifacio propose une navette faisant l'aller-retour vers l'île visitable via la Société des promenades en mer de Bonifacio (SPMB), dont le retour, qui dure deux fois plus longtemps que l'aller, est commenté et emmène voir les principaux points d'intérêt autour du rocher de Bonifacio. Nous avons ainsi appris que les roches blanches formées en stries étaient du calcaire, alors que les îles sont faites de granit. Autre fait très intéressant : les maisons de la citadelle les plus proches du bord sont en fait dans le vide de plusieurs centimètres en raison de l'érosion de la falaise. Il faut être courageux (ou fou) pour encore y habiter !

Bonifacio vue de la mer

Après une journée à profiter, retour à la citadelle pour notre dernière soirée dans cette ville.

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Le programme de la journée comportait peu de visites car nous avions pas mal de route à faire jusqu'à Corte, et que je m'étais entaillé le pied sur les rochers lors de notre journée plage de la veille (pas grave au point de nécessiter des points de suture, mais assez profond et gênant quand même). Nous avons donc choisi de ne faire qu'un arrêt à Porto-Vecchio, et de ne pas aller à la plage de Palombaggia car, bien que ce soit une très belle plage, nous avions déjà assez profité hier et vous pourrez toujours la voir sur les comptes de toutes les Instagrameuses étant allées en Corse.

Pour se rendre au cœur du village, il est possible de monter à pied ou de prendre la cittadina, une navette gratuite. L'endroit est vraiment plein de charme avec ses bâtisses historiques envahies par la nature.

Porto-Vecchio 

Après cette petite balade, nous avons repris notre route vers Corte. En chemin, nous voulions nous arrêter pour voir les aiguilles de Bavella, mais malheureusement le temps s'était couvert et nous n'avons pas pu les voir dans leur intégralité (les aléas de la montagne et ses après-midis pluvieux).

Une aiguille de Bavella 

En revanche, nous avons pu admirer à loisir les vaches sauvages qui étaient plutôt curieuses. Petit conseil : si vous en croisez, ne vous approchez pas des plus jeunes car leur mère (et/ou leur père) pourrait vous charger. Ça reste des animaux sauvages, donc restez prudents. Un couple a eu la mauvaise idée de marcher droit vers un veau pour le caresser et ils l'ont vite regretté ! Par contre, nous avons bien ri en profitant du spectacle. Je vous rassure, nous ne sommes pas sadiques : le couple a eu plus de peur que de mal.

 Meuh !

Nous sommes arrivés à Corte en fin de journée. Comme à notre habitude, nous nous sommes posés quelques instants à l'hôtel avant de nous imprégner des lieux. Pour cette dernière étape avant de compléter notre boucle, nous avions choisi la Casa di a Restonica, car elle se trouve sur le chemin de notre programme du lendemain : les gorges de la Restonica. L'hôtel est propre et bien tenu, mais je vous conseillerai de prendre votre petit déjeuner dans un café en ville, car le leur est assez restrictif : vous devez choisir la veille ce que vous allez manger le lendemain, et il y a des limites sur ce que vous pouvez manger (par ex. une seule viennoiserie par personne).

Casa di a Restonica

Corte est la capitale historique de l'île et abrite la seule université corse. C'est la ville qui m'a le moins plu, car je trouve qu'elle a un aspect sévère. Peut-être était-ce à cause du temps couvert, mais je pense plutôt que cela est dû à son passé militaire. Loin de la mer, mais à égale distance entre Bastia et Ajaccio, Corte a été l'objet de nombreuses convoitises. Son statut s'affirme réellement pendant la guerre d'indépendance de la Corse contre l'occupation génoise au XVIIIe siècle, lorsque la ville s'affranchit et devint la capitale de la Corse indépendante.

Corte 

Pour dîner, nous avons choisi le restaurant U Museu pour son cadre enchanteur (un soupçon de magie médiévale au milieu de toute cette austérité), et les plats étaient tout aussi sublimes que la vue.

Restaurant U Museu 

Nous n'avons pas traîné le soir et sommes rentrés tôt à l'hôtel car nous avions besoin de toute notre énergie pour le lendemain.

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Pour terminer notre parcours corse, nous avons choisi un programme plus sportif pour visiter la vallée de la Restonica. La vallée offre de nombreux choix de randonnée, mais la plus belle est celle qui vous mène aux différents lacs. Si vous souhaitez y aller, j'ai plusieurs recommandations à vous faire :

1- allez-y équipé.e.s : la randonnée prend 3 h pour de bon marcheurs et comporte des passages difficiles. Prenez donc de l'eau (au moins 1l/personne, si possible plus), de quoi grignoter en cas de chute de glycémie, des lunettes de soleil, de la crème solaire, un chapeau et mettez de bonnes chaussures (baskets au minimum, chaussures de randonnée dans l'idéal) ;

2 - n'amenez pas votre animal avec vous : des passages comportent des chaînes d'escalade et des échelles, votre ami.e à quatre pattes ne pourra pas vous suivre.


La toute première étape de la randonnée (et aussi la plus facile) amène à une ferme, où les vaches et les ânes sont en totale liberté. Honnêtement, je ne sais pas comment les fermier.e.s font à les retrouver pour la traite !

Vaches en liberté 

Au bout d'une bonne heure de marche (et d'escalade), nous sommes arrivés au lac de Melo (ou Melu en Corse). Comme la vallée de la Restonica est un site classé, il n'est pas possible de s'y baigner car les lacs abritent des écosystèmes très fragiles qui n'existent qu'à cet endroit, et qui risqueraient de disparaître si on les abîmait.

Lac de Melo 

Le lac de Capitello se trouve nettement plus haut, et il faudra marcher 45 minutes de plus pour l'atteindre. Plus la randonnée avance, plus le niveau monte (comme l'altitude d'ailleurs, car il y a un total de 600 m de dénivelé). La vue en vaut l'effort tout de même, car les lacs sont magnifiques dans cet espace naturel préservé.. À cette altitude, il y avait encore un peu de neige et l'eau est nettement plus bleue.

Lac de Capitello

Vous pourrez même vous faire de nouveaux amis le temps d'un repas/en-cas.

En mode Blanche Neige 🍎

Nous avons déjeuné tard, car nous avions décidé de manger après la randonnée. En effet, plusieurs petites bergeries proposent des repas typiques, et vendent leurs fromages. Comme nous voulions en offrir, nous avons choisi de ne pas nous balader avec et de plutôt tout faire après la randonnée. Nous avons bien fait ! Les plats étaient excellents et nous avons pu choisir le fromage sans nous presser.

Une des bergeries de Grotelle, au pied de la Restonica

Après nous être restaurés, nous avons repris la route vers Bastia pour la fin de notre périple.

Même les meilleures choses ont une fin !

Après une dernière nuit à l'hôtel A Storia (bouclons la boucle dignement), nous nous sommes levés aux aurores pour prendre le bateau du matin retournant à Nice. C'est avec un petit pincement au cœur que nous quittons cette île de rêve pour retourner à la vie réelle. Un dicton local dit qu'on ne vient jamais qu'une fois en Corse. Il y a de grandes chances pour que nous lui donnions raison et que nous passions plus de temps dans les endroits que nous avons préférés.

Au revoir ! 

Nous espérons en tout cas vous avoir donné un aperçu assez complet de toutes les beautés que la Corse recèle, et qui sait, peut-être aussi quelques astuces et bonnes adresses. N'hésitez pas à nous partager vos expériences !