Des vacances riches dans ce pays trop méconnu. Ici, en 5 grandes étapes, vous pourrez en voir de multiples facettes! Personnellement, c'est le pays qui m'a donné l'envie du voyage à long terme...
Mai 2016
11 jours
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On s’envole pour Yangon (ou Rangoon), la capitale birmane. L’autre nom du pays est le Myanmar (si toutefois vous le cherchez sur une carte, c'est parfois le seul nom écrit!). Il s’agit d’un pays qui vit sous dictature, ouverte depuis une dizaine d’années seulement au tourisme. Cela promet d’être un pays conservé, traditionnel, loin du consumérisme de la grande sœur Thailand !

Vue sur Bangkok depuis l'avion pour Yangon! 
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La ville est très dépaysante. C’est coloré, bordélique, vivant, on voit depuis partout la Shwedagon Pagoda, le plus grand temple bouddhiste du pays, recouverte d’or. On a choisi une des rares auberges de jeunesse en centre-ville. La faim nous travaille et on se fond dans le décor en mangeant dans la rue, à même la rue en fait ! Le baptême gastronomique fera une trace indélébile dans ma tête : j’ai trouvé deux graviers dans mon plat… ! En revanche je pense ne jamais avoir été malade à cause de la nourriture de tout le séjour (j’ai arrêté d’être malade quand j’ai stoppé les cachets anti-paludisme).

Ils sont où les graviers?! 
De jeunes moines font la quête de boutiques en boutiques 

Shwedagon Pagoda

Le souvenir le plus fort de notre étape à Yangon est la visite de la Shwedagon Pagoda. C’est plus que le temple, la « stuppa », c’est tout un ensemble d’édifices religieux. La surface est immense. La foule aussi. Tout le monde vient ici, après le travail, seul, à deux, en famille, entre amis, afin de prier, se recueillir, se balader. Traditionnellement il faut être pieds nus, genoux et épaules couvertes. On s’achètera pour l’occasion le longyi traditionnel, une robe portée par tous (même les hommes donc). On dénote du paysage de par notre couleur de peau et le port maladroit du longyi (les quelques autres touristes présents ont préféré le short baissé ou le pantacourt), mais ça nous attire la sympathie des locaux !

On passera plusieurs heures ici, tant c’était paisible.


Bago (ou Pégou)

On profitera du séjour à Yangon pour aller à Bago, une ancienne capitale régionale située à 2 heures de bus. Peu de touristes s’y rendent apparemment (on ne verra pas un « blanc » de la journée), et c’est une foule de gens qui nous accueille et nous propose de faire le taxi ou de manger dans leur restaurant. On n’a pas trop préparé la ville, alors on choisit 2 locaux en scooter pour nous promener et faire les guides toute la journée. On verra notamment un magnifique bouddha couché, une belle pagoda sur laquelle on grimpera pour avoir une vue à 360° sur la région et on verra des scènes de vie locale en traversant des quartiers populaires.

En haut à gauche, il s'agit d'un énorme serpent (vivant)! Sacré, les gens viennent et font des offrandes au bord de son bassin 
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On avait lu sur internet que Nay Piy Taw, la nouvelle capitale décidée par le gouvernement, était une curiosité. Située au milieu du pays, deux théories s’affrontent : soit le gouvernement l’a délocalisé ici par peur d’être envahi par la mer (comme l’avait fait les britanniques au 19ème), soit c’est sur le plan astral que la décision a été prise.

Des km2 de jungle ont donc été rasé pour construire une ville énorme. Des routes à 2 fois 10 voies sur lesquelles on ne croise personne, une pagoda qui rivalise en hauteur avec la Shwedagon Pagoda (mais qui n’a rien à voir tant elle est construite à la va-vite, en toc), un zoo dans lequel on trouve des pingouins (une aberration), des hôtels très luxueux mais vides, tout comme des bâtiments d’habitation… Tout est prêt pour accueillir des centaines de milliers de gens, mais il n’y a que les militaires et les fonctionnaires délocalisés de force depuis Yangon qui sont là. C’est très étrange comme sensation.

Sylvain connaît une personne travaillant pour l’ONU sur place et nous avons rendez-vous avec lui le soir-même pour dîner. Nous avons rendez-vous à son hôtel. C’est le luxe à profusion, des employés s’affairent partout, et on se demande bien pourquoi : après avoir demandé à l’ami, il n’y a que 3 clients permanents dans l’hôtel. En fait les hôtels seraient des sortes de placement, propriété des généraux de l’armée ou du grand frère chinois, qui trouvent de plus en plus d’intérêt à envahir le territoire birman à coup de plantation de bananes ou de palmiers. La vie est triste ici nous confiera-t-il. Un chauffeur l’emmène au travail le matin, le ramène le soir. Peu de déplacements sont autorisés, car évidemment, à quelques kilomètres de la ville, il y a la vraie Birmanie, celle qui n’a pas l’eau courante, le goudron sur les routes et qui doit se battre pour manger à sa faim. J'exagère à peine tant le contraste est fort.

Le vide 

Le soir-même nous quittons la ville pour aller au Lac Inle. Un sentiment étrange nous prend après cette journée d’un autre monde…

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On quitte donc Nay Piy Taw par train. On a surpris les locaux quand on a parlé de prendre le train plutôt que le bus, et en effet, on n’était pas préparé.

Le train est censé mettre 10h pour rejoindre le Lac Inle, il en mettra 17 ! Le confort est plus que sommaire, mais nous qui voulions de l’authentique, nous sommes servi !

Fenêtres ouvertes tout du long,  rails défoncés, chaleur et moustiques
Vie à bord et paysages 

Le Lac Inle est très touristique et il y a de quoi. Il s’agit d’un lac d’altitude situé dans l’Est du pays, sur lequel les locaux ont bâti leur maison et leur culture sur pilotis. On fera une excursion en « pirogue » sur le lac en visitant temples, fabrique de cigare, de soie, marché local… c’est un circuit touristique certes, mais on ne nous force pas à acheter.

Le lendemain on choisit l’option vélo pour découvrir les abords du lac. On s’enfoncera plus loin que prévu au sud de la ville, mais par chance on découvrira des temples en ruine sur une colline, exceptionnels par leur nombre et leur beauté. On fera plus de 50kms de vélo dans la journée, de quoi s’offrir un apéro mérité sur le toit de l’auberge J

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Bagan est un autre point obligatoire en Birmanie. Il s’agit d’un région où les temples sont si nombreux qu’on ne connait pas leur nombre exact ! Plus ou moins bien conservé, plus ou moins tape à l’œil, plus ou moins connus… il y en a pour tous les goûts.

On loue des scooters pour se balader dans la région. C’est ça qui est remarquable ici : cela a beau être touristique, si vous tracez votre propre chemin en scooter au milieu des ruines, vous pouvez trouver un temple rien que pour vous. La fraîcheur à l’intérieur des murs des temples est d’autant plus agréable que la chaleur dépasse les 40° dehors. Le changement d’environnement est brutal et épuise. Après une sieste obligatoire, on grimpera sur un des plus hauts temples pour y voir le coucher de soleil. Accompagné de centaines de touristes, ce n’est pas la solitude qu’il faut rechercher ici, mais comme dit plus haut, vous pouvez vous isoler sur un temple plus modeste, plus loin, et admirer la chose en se sentant en tête à tête avec le soleil.

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Mandalay est semblable à Yangon (très peuplée, très bordélique) mais en plus chaud. On est au nord du pays et le thermomètre est resté au-dessus des 40° pendant plusieurs jours.

Ça ne nous arrêtera pas, quitte à boire 6 litres d’eau par jour comme nous l’avons fait lorsque l’on a parcouru la ville à vélo !

La première chose qui frappe quand on regarde une carte de Mandalay est la cité impériale qui occupe massivement l’espace. Elle se visite mais en partie seulement, les militaires interdisant l’accès à la majorité de la cité. On filera ensuite sur la Mandalay Hill, haut lieu de pèlerinage. Ca grimpe sévère, surtout par ce temps, ça paraît être interminable ! Au sommet, une belle vue à 360° sur les environs, mais le temps est brumeux, on n’en tirera pas les meilleurs clichés du séjour !

Tout comme à Yangon, l’aspect culinaire est à vanter ! On mange dans la rue, sur un bord de trottoir ou sur de petites chaises d’enfant en plastique. C’est typique et la bouffe y est très bonne !

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On aura passé une dizaine de jours en Birmanie mais si c’était à refaire, on resterait le nombre maximal de jours que le visa l’autorise, à savoir 28 ! Le pays est immense et beaucoup reste à explorer. On regrettera notamment de ne pas être allé du côté des plages ou bien de ne pas s’être enfoncé plus profond dans le pays, hors des sentiers battus. On a eu notre lot d’authenticité oui, mais on en veut toujours plus :D

Un aspect n’est pas à oublier lorsque l’on est sur place : on est en pleine dictature. Bien qu’Aung San Suu Kyi ait été élu, c’est toujours les militaires qui ont la mainmise sur le pouvoir. Certaines régions sont interdites aux non-birmans car des choses laides s’y passent (travail d’enfants dans les mines et chasse aux rohingas pour ne citer qu’eux), la population survit plus qu’elle ne vit et les bénéfices liés au tourisme (par exemple) sont mal redistribués. On s’est efforcé de privilégier le commerce local, l’argent main à la main, et d’éviter les sites payants gérés par l’Etat. Bien sûr, tout ou presque est verrouillé et donc on ne peut pas faire de miracle (dormir chez l’habitant est interdit par exemple)… C’est aussi pour ça que la visite à Nay Piy Taw n’a pas été très bonne pour nous.


Malgré cette chute un peu négative comme celle que je viens d'écrire (mais je ne pouvais pas ne pas en parler), j’espère vous avoir donné envie de vous y rendre ! La suite du périple a été la visite d’un bout de Laos, cela fera peut-être l’objet d’un autre carnet à venir…



N’hésitez pas à demander mes bonnes adresses en commentaire !