Après un vol Boston-Toronto-Calgary durant lequel Arthur a dit à l’hôtesse de l’air « c’est ma maman, tu vas pas me piquer ma maman quand même », nous avons atterri à Calgary, la ville canadienne du rodéo et des Cow boys ! Mais après avoir visité 3 grandes villes nous avions envie de nature et de calme donc nous sommes partis directement vers les parcs nationaux des rocheuses Canadiennes à bord de notre logement pour les 17 prochains jours : notre camping car.
Étape 1 : le parc national de Banff
Nous arrivons d’abord à Banff un joli village de montagne (qui s’avère toutefois être le plus grand à des kilomètres et des kilomètres à la ronde !) et plus précisément au camping de Mont Tunnel Village 2 où nous passons les 4 prochaines nuits. Le camping est en pleine montagne et c'est ravissant ! Seuls les emplacements sont un peu décevants : très près les uns des autres et en partie sur du bitume.
Petit dej au camping / vue depuis notre emplacement De Banff, nous avons fait plusieurs randonnées et nous sommes contents du rythme trouvé avec Arthur. Il fait une bonne sieste dans le porte bébé, et une fois réveillé il marche d’un bon pas. Nous sommes émerveillés de son endurance , on trouve que pour son âge il marche bien et longtemps. Sa marche est tout de même ponctuée de multiples arrêts pour attraper un bout de bois, « pêcher un gros poisson », jeter des cailloux dans la rivière, sauter à pieds joints, observer les insectes, essayer d’attraper les écureuils, les spermophiles, les marmottes, les oiseaux, manger les baies des ours (auxquelles on a personnellement trouvé un très fort goût de savon mais que lui adore), ramasser des pommes de pins, toucher les « papins » (sapins), courir, gambader et poser 10 000 questions à base de « c’est quoi ça ? ». Ce qui est génial c’est quand il dort pendant le début de la randonnée et qu’à son réveil il dit « waouh c’est beau ça ». Bref la montagne ça le gagne et ça nous gagne ! Même si pour lui on n’est pas à la montagne car la montagne c’est ce truc pointu qu’on voit dans les livres et qu’il voit autour de nous. Mais il ne comprend pas qu’on y est dessus. Alors parfois on a droit à « c’est pas la montagne ça maman, c’est la forêt » (avec les variantes rivière, lac…).
Il y a quand même un moment durant la rando où il nous dit qu’il est fatigué alors il refait un passage dans le porte bébé.
Sur papa ou sur maman ! Donc voici un petit aperçu de nos balades :
Lac Johnson
Petite balade de seulement 3km sans dénivelé. Parfait pour tester ce qui nous était possible de faire avec Arthur. Bilan : on peut faire plus 😉
Les couleurs du lac étaient plus bleues mais ça ne donne pas le même effet sur le téléphone.
Ensuite nous nous sommes arrêtés pour le goûter à Cascade Ponds, un très joli étang mais un peu trop proche de la transcanadienne. On ne la voit pas mais on l’entend. Près de cet étang, nous avons vu plein de marmottes, très peu farouches et ça a plus autant aux grands qu’au petit. Nous avons ainsi appris que leur cri s’apparente énormément à un sifflement (et à ce propos connaissez-vous le cri de l’écureuil ? Je ne sais même pas comment le décrire…).
Lacs Vermillon et lac Minnewanka
Les lacs Vermillon sont tout près de Banff (et de la transcanadienne une fois de plus). Ils regroupent la plus grande diversité d’oiseaux de ces parcs (même si nous n’en avons pas vu !). Ce sont de jolis lacs mais on ne peut pas se promener autour, très rarement s’en approcher, du coup nous ne sommes pas restés longtemps.
Le lac Minnewanka est le plus grand lac du parc de Banff mais il n’est qu’en partie naturel. Trois barrages y ont été construits pour faire de l’hydroelectricité malgré les protestations des défenseurs de l’environnement. Il est toutefois magnifique, d’une belle couleur turquoise et cerné de montagnes. Les ours doivent aussi l’apprécier car de nombreux sentiers au départ de ce lac sont fermés à cause d’une trop grande présence d’ours et tout au long des sentiers ouverts il y a des avertissements, des explications sur la conduite à tenir en cas de rencontre ou comment faire pour ne pas en rencontrer. Nous avons du investir dans un gaz poivré, très efficace contre un ours agressif. Ça ne le blesse pas mais ça lui pique les yeux ce qui nous laisse le temps de partir (enfin en théorie ). Mais rassurez vous, la plupart du temps ils ne cherchent pas la bagarre sauf s’ils ont peur ou s’ils voient en nous une proie (donc il ne faut pas courir, il faut rester face à lui et lui parler calmement dans le premier cas et être agressif voire le taper dans le deuxième cas pour lui montrer qui est le patron ! Facile non ?!) Source : les guides du parc et non une grande expérience de notre part ;)
En finissant la promenade, nous avons croisé un troupeau de chèvres sauvages. Arthur était ravi et ne voulait plus partir.
Canyon Johnston
L’une de nos balades préférées. On suit la rivière qui se transforme en petit canyon et on croise deux cascades.
Le jour suivant nous avons changé de camping pour aller à Lake Louise à une trentaine de kilomètres de Banff. Nous pensions que le camping serait plus dans la nature et c’était le cas. Le seul hic ? La ligne de chemin de fer qui passe en bordure du camping, avec des trains toute la nuit et qui… klaxonnent !! Pour le coup on regrettait le camping de Banff.
De Lake Louise, nous sommes allés… au lac Louise ! C’est soi-disant l’un des plus beaux lacs du coin. Alors certes il est beau, grand, entouré de montagnes et d’arbres et aux eaux turquoises mais il est trop célèbre donc trop fréquenté. Difficile de se sentir en pleine montagne ici. De plus, il y a un immense hôtel de luxe sur les berges qui a notre avis défigure le paysage, même s’il est très ancien (il remonte à la découverte du lac).
Du coup, nous avons décidé de faire une rando qui part du lac Louise mais qui s’en éloigne en grimpant dans la montagne pour atteindre le lac Mirror puis le lac Agnès. Nous avons adoré ce sentier, qui serpente dans la forêt avec de temps en temps quelques très jolis points de vue sur le lac Louise (et d’en haut on ne voit ni le monde, ni l’hôtel). Nous passons devant le lac mirror qui comme son nom l’indique reflète les montagnes alentours. Ensuite une très jolie cascade se trouve sur notre route avec une vue plongeante sur la vallée. Et enfin nous atteignons le lac Agnès, beaucoup moins fréquenté forcément, calme et beau. Nous y faisons un « bon goûter » assis sur des rochers près de l’eau.
Lac Mirror, lac Agnès et la cascade Vue sur le lac mirror (à droite) et le lac louise Avant d’entamer la descente, on décide de pousser un peu plus loin jusqu’à un sommet qui permet de voir toute la vallée.
Le jour suivant, il pleuvait c’était donc l’occasion idéale pour un journée off. Arthur a fait une grande sieste près d’une rivière (mais dans le camping-car quand même…) et de l’ancienne gare de Lake Louise construite en rondins et à côté de laquelle se trouve un train du 19eme siècle.
Nous avons également fait une excursion dans le parc de Yoho (Yoho qui est l’équivalent de notre expression Waouh, ce serait le premier mot prononcé par la première personne à avoir vu ces montagnes et c’est pourquoi le parc a été baptisé ainsi) en allant voir le lac émeraude. Il y a une balade très sympa à faire autour du lac, facile car sans dénivelé et qui traverse deux types de forêts, un marais et un couloir d’avalanche tout en logeant non stop le lac.
Couloir d'avalanche Après Lake Louise, nous prenons la route qui mène à Jasper. Nous prévoyons de la faire en 4 jours car cette route appelée Promenade des glaciers est considérée comme l’une des plus belles du monde. Elle serpente à travers les montagnes et les glaciers, le long d’une rivière et de nombreux lacs. Et elle ne nous a pas déçus. Au bout de seulement quelques kilomètres, un ours traverse devant nous ! Nous le revoyons également le soir (lui ou l’un de ses compères du moins) en train de manger des baies le long de la route.
Durant ces 4 jours, nous avons dormi dans deux campings différents : lacs Waterfowl et Wilcox. Les deux étaient en pleine nature, près de la rivière pour le premier, et avec de grands emplacements verts. Un régal !
Camping Lac Waterfowl Camping WilcoxPlusieurs choses à voir le long de cette promenade : (et probablement bien d’autres que nous n’avons pas eu le temps d’explorer)
Lac Bow
Le lac Bow et la randonnée qui en part ont été un coup de cœur. Le lac est d’un magnifique bleu, encadré de montagnes et la rive sur laquelle nous marchons est parsemée de fleurs de toutes les couleurs.
Mais le plus impressionnant est lorsque arrivés en haut d’un col nous apercevons une vallée aux airs lunaires, sillonnée de nombreux cours d’eau couronnés d’une grande cascade.
Le glacier d’Athabasca
Ce glacier est visible depuis la route mais on peut s’y arrêter pour grimper au plus près. Tout au long du chemin des pancartes indiquent le niveau du glacier en telle ou telle année, et la vitesse de sa diminution est effrayante ! Ils estiment que d’ici 100 ans il n’y aura plus du tout de glacier.
Il y a un autre glacier qui s’appelle «Columbia Icefield » plus en retrait mais il n’est accessible qu’en visite guidée car on peut très facilement tomber dans une crevasse...
Col Wilcox
Cette rando est dans notre top 3. Son sommet est à 2400m d’altitude ce qui permet de sortir de la zone de forêt et d’arriver dans la zone alpine avec des paysages incroyables et des vues à couper le souffle.
Et nous avons eu la chance de croiser des mouflons d’Amérique !
Sur la route vers Jasper, nous nous sommes arrêtés aux chutes Sunwapta.
Nous voulions aussi aller voir les chutes Athabasca mais la sieste d’Arthur a duré trop longtemps !
JASPER
Petit coup de cœur pour cette ville de montagne. Notre camping est aussi très bien, les voisins sur le côté sont près mais derrière ce n’est que forêt à perte de vue ! Et des Wapitis le traversent fréquemment. Nous n’en avons pas vu dans le camping (seulement au bord de la route ) ce qui en soi n’est peut-être pas plus mal lorsqu’on voit les photos de voitures attaquées par un Wapiti…
De là, nous avons vu :
Le lac Annette
Petit lac formé par la fonte d’un glacier, avec une jolie plage de sable et une aire de jeux. Bref c’était une journée pour Arthur (nous avons passé la matinée à l’aire de jeux du camping) et il a adoré !
Un bout de bois en forme de bateau, des cailloux, des bâtons et c’est parti pour l’après-midi ! Le lac Medicine
Ce lac n’existe qu’en été. En effet, il alimente tout un réseau de canaux souterrains (qui rejaillissent entre autre au lac Annette) et il n’y a qu’en été que son volume d’entrée d’eau est supérieur à son volume de sortie formant ainsi un lac avec le surplus d’eau. Déjà lorsque nous y sommes passés le niveau était très bas et nous ne sommes que mi-août.
C’est une zone d’habitat des caribous et nous avons appris qu’ils étaient en voie d’extinction. De plusieurs milliers au début du 20ème siècle, ils ne sont plus que 150 environ maintenant (dans cette région). L’une des principales causes avancées est la présence de route et de pistes de ski qui permettent aux loups de monter très haut dans la montagne (ce qu’ils ne peuvent pas faire dans de la neige haute et non tassée). De ce fait, les caribous qui sont l’espèce qui vit le plus haut en montagne l’hiver et qui du coup était protégée des prédateurs peut maintenant être atteinte par les loups.
Lac Maligne
Très grand lac, cerné de montagnes. Nous avons fait la randonnée de Bald Hills (11 km AR, plutôt escarpée) qui monte au dessus de la zone forestière et permet d’avoir un magnifique point de vue sur le lac et les montagnes alentours. Le sommet en lui-même est parsemé de fleurs, de petits sapins, de mousse…
Vue sur le lac Maligne Et attention drame ! Nous avons perdu Doudou en chemin… papa est vite reparti le chercher et heureusement il a croisé de gentils parisiens qui l’avaient ramassé. Arthur était plus que soulagé ! Ce qui ne la pas empêché de le refaire tomber le lendemain, et cette fois nous l’avons retrouvé assis sur un banc ! Je soupçonne Doudou de vouloir rester au Canada…
Lac Pyramide
Même configuration que pour le lac Annette, une plage, de l’eau, du sable et des heures de jeux pour Arthur !
Une femelle Wapiti Canyon Maligne
Dernier jour dans les Rocheuses et déjà nous sentons la nostalgie du départ. Il nous reste de merveilleuses choses à voir mais le Canada restera un coup de cœur c’est certain ! Vivre dans de grandes étendues comme celles-ci, loin du bruit et du stress des grandes villes, entouré d’animaux, de lacs, de rivières… c’était le bonheur ! Pour ce dernier jour donc nous allons au Canyon Maligne qui s’est formé à l’ère glaciaire.
Et voici la fin de nos aventures dans les Rocheuses que nous avons clairement adorée !! L'expérience Camping car (ou "pingping car" en langage Arthur) était merveilleuse aussi. Ça nous a permis d'être au plus près de la nature tout le temps, de pouvoir s'arrêter manger au bord d'une rivière, près d'un lac, de se garer pour la sieste près d'une forêt... Le lit n'était pas de tout confort et le chauffage fonctionnait une fois sur deux mais à part ça c'était parfait !