De Torres del Paine à la péninsule Valdes en passant par Punta Arenas, Ushuaia et le le Perito Moreno.
Punta Arenas
Notre itinéraire en Patagonie a débuté par Punta Arenas qui nous a accueilli sous des trombes d'eau. De cette ville, nous n'avons donc pas vu grand chose mais tout de même se trouver face au détroit de Magellan c'est quelque chose !
Pour se mettre dans la peau de ces hommes qui en faisant le tour du monde en bateau ont découvert ce détroit, nous avons visité le musée Nao Victoria de Magallanes. Ce musée en plein air présente des reconstitutions de bateaux dont le plus célèbre est celui de Magellan. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'était pas de tout confort de naviguer ! Les hommes dormaient dans des hamacs suspendus dans l'entrepont, sans lumière et dans une humidité permanente. Faire la visite un jour de pluie nous a permis de bien nous rendre compte de ce dernier point. Le bateau prenant l'eau, 2 marins (à tour de rôle) devaient écoper continuellement. Bref, il fallait être sacrément courageux pour entreprendre un tel voyage, surtout en ne sachant pas ce que le trajet réservait. Heureusement qu'ils ne s'étaient pas trompés et que la Terre est vraiment ronde ! (A ce propos, si vous doutez de la rotondité de la Terre, allez faire un tour sur le site de flat earth society, vous y trouverez des copains ! C'est une société qui regroupe des gens persuadés que la Terre est en réalité plate et que tout le reste n'est que complot...).
Nous voulions aussi aller voir les pingouins sur l'île de Magdalena mais avec cette magnifique météo toutes les sorties étaient annulées. Et... je ne voudrais pas vous spolier la fin de l'histoire mais on les a vus quand même 😀
Du coup, nous avons surtout profité de l'hospitalité, de la gentillesse et du super petit dej de nos hôtes : Zenobia et Pedro. Arthur a même eu une petite voiture rouge en cadeau (comme il avait eu une peluche écureuil de la part de nos hôtes de San Francisco).
Puerto Natales et Torres del Paine
Énorme coup de coeur pour cette étape. Puerto Natales est une jolie petite ville cernée de montagnes au bord d'un bras de l'océan pacifique. Nos hôtes, Alvaro et Nancy, étaient très serviables et discutaient beaucoup ce qui ne gâchait rien. On est arrivés pendant une coupure générale d'eau qui a duré 2 jours, c'était une expérience ! Nous étions obligés de boire du vin rouge lors des repas... enfin sauf Arthur quand même...
Vues depuis Puerto Natales Mais l'intérêt principal reste le parc Torres del Paine qui se situe à 1h30/2h de Puerto Natales. Pour être logé plus près, la seule solution est de loger dans le parc. Ça a l'air magnifique mais c'est cher !
Le premier jour (jour de mon anniversaire 😊) nous avons sillonné en voiture la partie sud. Une route magnifique bordée de lacs surplombés de montagnes déchiquetées et aux sommets enneigés. Nous l'avons suivie jusqu'au lac et au glacier Grey qui nous ont ravis. Le lac est d'un joli bleu et de multiples bouts de glacier y flottent. Ces "icebergs" ont des formes étonnantes et sont d'une pureté éclatante allant du blanc au bleu glacier (!). Nous en avons vu certains s'effondrer et c'était un spectacle incroyable. Au loin, nous apercevions le glacier qui semblait impressionnant. Il était possible de s'en approcher en bateau mais comme nous allons ensuite au Perito Moreno, on a choisi d'économiser sur cette sortie. Arthur qui adore manger des glaçons était au comble du bonheur...
En bord de route Le lac Grey et le glacier tout au fond Le deuxième jour nous sommes partis à l'assaut des Torres (des pics dans la montagne qui ont donné le nom au parc) en suivant la randonnée de Base de las Torres.
La route qui y mène est magnifique, les Torres se devinent au loin pleines de promesses.
Les voilà !En route et en marchant, nous croisons des Guanacos, sorte de lama sauvage, des lièvres énormes, de magnifiques oies de Patagonie qui se promènent tout le temps en couple, une moufette, d'innombrables oiseaux (pivert...)...
C'était la plus longue randonnée que nous ayons jamais faite, 18 km AR, 9h de marche, 1h de pause et beaucoup beaucoup de dénivelé ! Le sentier monte, monte puis... redescend tout en bas ! Et rebelote à 2 ou 3 reprises. Du coup le dénivelé annoncé à plus 700 m environ était bien plus important. Sur la fin, la montée se fait dans les pierres d'un torrent sur une pente très... pentue. Ça glisse, c'est difficile et Arthur est condamné à rester dans le porte bébé ce qui n'est pas très rigolo pour lui.
Mais heureusement le trajet est joli et varié tout le long, on souffre mais on admire. Et le spectacle à l'arrivée nous récompense de ces efforts (qui sont pourtant loin d'être finis, le retour étant autant, voire plus difficile que l'aller, Aie les genoux !). Il est apparemment très rare de voir les Torres dégagées, le ciel étant souvent nuageux. On fait donc partie des chanceux !
Grosse perte toutefois durant cette randonnée : le doudou d'Arthur... Il est tombé pendant qu'Arthur dormait à l'aller et nous ne l'avons pas retrouvé. Arthur était très triste, aussi quand il a retrouvé le deuxième exemplaire dans la voiture nous lui avons laissé croire que c'était le même. Il l'a serré fort dans ses bras en lui disant "tu m'as manqué doudou, j'ai eu peur, je t'aime" à plusieurs reprises. Et régulièrement, il nous demandait si on avait eu peur nous aussi. En tout cas, maintenant c'est la pression il ne faut pas perdre le doudou restant ! A partir de maintenant, doudou sera attaché lors de ses séjours dans le porte bébé.
Nous arrivons au logement à minuit passé, accueillis par Nancy et Alvaro qui inquiets nous attendaient.
Base de las Torres Le troisième jour, on y va doucement. Nous sillonnons à nouveau la route du parc via l'entrée sud mais cette fois nous bifurquons avant le lac grey. La route est belle également mais tout de même moins que celle du premier jour. Nous longeons d'autres lacs, d'autres montagnes, et de jolies cascades.
C'est par bus que nous quittons Puerto Natales (et le Chili) pour nous rendre à El Calafate en Argentine. Première fois que nous traversons une frontière par voie de terre (hors Europe bien sûr), c'était un peu long. Le Chili a accepté de nous laisser sortir en 10 minutes mais l'Argentine a mis 45 minutes à nous accepter.
El Calafate et le Perito Moreno
El Calafate est une petite bourgade sur les rives du Lago Argentino, mignonne mais dont le principal intérêt est sa proximité avec le Perito Moreno. Ben rêvait d'y aller depuis qu'il l'avait vu dans Pékin Express et effectivement ça valait le détour. Le glacier est immense, on peut s'en approcher et voir les blocs de glace tomber dans l'eau dans un grondement semblable au tonnerre. On pourrait croire que c'est un signe du réchauffement climatique mais en fait le Perito Moreno est un glacier qui croît de 2m par jour, d'où les chutes. Que dire de plus ? C'est beau, c'est bleu, immense et impressionnant. On adore !
Le Lago Argentino depuis El Calafate Nous avions en plus un super hôte qui nous a fait découvrir le boeuf argentin et le maté, dans une petite maison avec vue sur le lac ! Nous nous y sommes beaucoup reposés pour octroyer un peu de temps à Arthur pour jouer, gambader à son rythme.
Ushuaia
Un avion (presque raté) plus tard, nous voici à Ushuaia, le lieu le plus "austral"... du monde ? Et non, seulement de l'Argentine... Tout naïfs que nous étions, nous nous sommes fiés les yeux fermés à leur surnom de "ville du bout du monde" (à combiner avec le train du bout du monde, l'ascenseur du bout du monde... ils surfent sur la vague du bout du monde !). Mais quelques Chiliens rencontrés au cours du voyage se sont chargés depuis de rétablir la vérité. A savoir que le plus au sud de l'Amérique c'est le Chili ! Si, si regardez sur une carte... En fait, Ushuaia est la ville la plus au sud dans le sens où pour être considérée comme une ville, une localité doit compter au moins 20 000 habitants. En suivant cette définition, il n'y a donc effectivement pas d'autres villes plus au sud. Mais si on cherche le lieu habité le plus au sud, alors on se trouve au Chili sur l'île de Navarino.
En bref, moi qui imaginait Ushuaia faisant face à l'océan, balayée par des vents venus d'Antartique, je me trompais lourdement (ce serait plutôt le cap Horn pour le coup j'imagine) et ainsi l'arrivée dans cette ville "du bout du monde" n'a pas eu l'effet "Waouh on est au bout du monde" attendu. On s'est aperçus aussi qu'Ushuaia est à peu près à la même latitude que Dublin (en inversé bien sûr), alors qu'on croyait être beaucoup plus près du pôle.
Toutefois, on nous avait dit que la ville n'était pas belle, mais nous elle nous a bien plu. La vue sur le canal de Beagle est vraiment sympa.
D'Ushuaia, nous avons fait une petite croisière sur le canal de Beagle pour aller voir des lions de mer, des cormorans, des manchots et le fameux phare des éclaireurs. La promenade était très sympa et surtout c'est la première fois qu'on voyait des manchots en liberté, c'était magique ! Il n'y en avait pas beaucoup car c'est la saison où ils couvent mais tout de même.. Les cormorans leur ressemblent beaucoup de loin, mais on les distingue vite au fait que eux savent voler.
Autre jour, autre activité : visite de la Terre de feu. Le nom m'évoquait une terre aride et sauvage, mais son nom ne vient en fait pas des caractéristiques de son paysage. Lorsque les conquistadors arrivèrent à Ushuaia, ils virent la fumée des nombreux feux de camp allumés par les natifs un peu partout dans les montagnes et appelèrent alors cet endroit "Tierra del fuego". Pas d'environnement extrême du coup, et finalement, on a trouvé la Terre de feu plutôt commune, mignonne mais sans surprise. Il y a toutefois plusieurs promenades sympas à faire, faciles et variées. Nous sommes arrivés au bout de la route 3 dont le début se trouve en Alaska !
Des castors ont été introduits par l'homme et font maintenant des ravages dans les forêts. Ci-dessous une hutte de castors et une forêt ravagée par leur passage.
Pour terminer notre découverte de la Patagonie, nous poursuivons notre route jusqu'à Puerto Madryn et la péninsule Valdes, célèbre pour sa nombreuse faune marine. Et nous n'avons pas été déçus.
Tout d'abord, nous avons vu de très près une baleine et son baleineau. A croire qu'ils venaient exprès près du bateau. Ils étaient majestueux, immenses, beaux, tranquilles. Selon Arthur : "on dirait des hippopotames". Premières baleines pour nous 3, on est très émus.
Le bébé (baleine s'entend...) a sauté une fois mais je ne tenais pas l'appareil photo... 😐Ensuite, nous avons pu observer d'innombrables lions de mer, éléphants de mer et de nouveau des pingouins de Magallanes.
Pour ce qui est des lions et éléphants de mer, on les a beaucoup mieux vus sur le Pier 39 de San Francisco et sur Océan Road en Californie (oui oui on fait les difficiles !). Ici ils sont loin et moins nombreux et en plus c'est payant.
Par contre, le paysage est magnifique, ils ont l'air royalement installés. C'est un bonheur de les voir dans un milieu tel que celui la.
Voir les pinguinos de Magallanes (qui sont à priori des manchots en français) était encore une fois incroyable. Plus incroyable même qu'à Ushuaia puisqu'ils étaient tout près. On les a vus dans leurs nids, en train de se nettoyer les plumes, étendus sur la plage, dans l'eau... C'était magique. Seul regret : selon le guide, les petits sont en train de naître cette semaine mais nous n'avons vu aucune naissance, ni aucun bébé.
Par contre, on a raté les orques. Mais sachant qu'ils viennent près des plages pour manger les bébés lions et éléphants de mer (voire même des baleineaux), je ne suis pas sûre que j'avais envie de voir ce spectacle.
La péninsule Valdes est vraiment un coin magnifique, sur sa côte mais aussi dans les terres où nous avons pu voir des Guanacos, des maras, un Nandu...
Toutefois c'est cher (160€ par personne) ce qui gâche un peu le plaisir, on a un peu l'impression d'être des vaches à lait... On a rencontré des français qui voyagent avec leur camping-car et je pense que c'est une très bonne solution. Ils ont pu dormir à Puerto Piramide (la petite ville d'où part le bateau pour les baleines, située dans le parc de la péninsule Valdes) sans y payer les logements hors de prix, ils étaient dans le parc donc l'entrée n'est à payer qu'une seule fois et pendant la nuit ils ont été bercés par le chant des baleines ! Leur fils a vu un orque et aux dires de toute la famille ils avaient plein de baleines au pied de la falaise où ils se garaient pour la nuit.
L'Argentine de manière générale nous paraît être un pays onéreux. Mais il paraît que ça va mieux dans le Nord et nous allons le vérifier bientôt. Demain départ pour Buenos Aires en 20h de bus puis direction la Pampa, près de San Antonio de Areco.