Après cette magnifique traversée en ferry, nous voici arrivés à Wellington, la capitale où le camping du soir nous accueille avec un magnifique coucher de soleil :
Nous ne nous y arrêtons que pour une chose (les villes ne nous tentent pas en ce moment) : le musée Te Papa considéré comme LE musée de Nouvelle-Zélande, immense et gratuit. A travers ses étages sont retracés :
- l'histoire et le mode de vie Maoris comprenant en particulier un marae (maison de vie commune pour les réunions politiques, religieuses, sociales) grandeur nature, une maison d'habitation, un immense bateau ressemblant à une longue barque étroite et longue...
- l'arrivée des blancs (les Pakehas), leurs conditions de traversée et de vie, des photos, des témoignages...
- la faune et la flore néo-zélandaises avec notamment le cadavre d'un calamar géant, des animaux reconstitués...
- la bataille de Gallipoli (1ere guerre mondiale) au cours de laquelle beaucoup de néo-zélandais sont morts, en suivant le récit de 3 soldats, 1 médecin et 1 infirmière. Statues géantes et étonnamment réalistes, maquettes de tranchées, reconstitution grandeur nature d'un abri, de tunnels, possibilité de s'essayer à coder un message en morse, lettres de soldats...
- l'histoire sismique du pays avec simulation d'un tremblement de terre (on entre dans une maison qui bouge), nombreuses expériences, mécanismes, schémas... Je me disais que si j'avais pu montrer tout ça à mes élèves ils auraient compris le phénomène des plaques tectoniques 10 fois plus vite !
- sensibilisation à l'environnement
- dinosaures, fossiles...
Et j'en oublie sûrement... Le tout est très interactif, ludique, instructif. C'est incroyable de trouver un musée de cette qualité gratuitement. Et puis, comme toujours en Nouvelle-Zélande les enfants ne sont pas oubliés. A chaque étage, deux salles leur sont consacrées avec des jeux en rapport avec le thème du coin, des expériences accessibles, amusantes, instructives. Cela nous a permis à tous les 3 de passer une super journée. Arthur a arpenté toutes les salles de jeu tandis que Ben et moi allions à tour de rôle nous balader dans le musée. Depuis, il ne cesse de nous demander quand est ce qu'on retourne au "museau".
Quelques vues de Wellington avant de repartir vers le nord :
Volcans et géothermie
Étape suivante : la région des volcans du centre de l'île du Nord. Premier arrêt au parc de Tongariro pour la randonnée Tongariro Alpine Crossing, classée à l'Unesco pour son patrimoine géologique ET historique car c'était un lieu sacré pour les maoris.
Nous avions décidé de faire cette rando à tour de rôle. Malheureusement pour moi, ma journée était sous une pluie ininterrompue, je n'y suis donc pas allée.
Ben a beaucoup apprécié en revanche. La randonnée passe entre deux volcans (qui selon une légende maorie se seraient battus pour l'amour de la belle montagne d'à côté), près d'un cratère rouge, d'un lac vert et de deux lacs bleus, dans des paysages très volcaniques.
Pendant ce temps, Arthur et moi étions au camping où il a pu faire une bonne sieste. Et puis surtout il y avait une caserne de pompiers tout près ce qui l'a ravit plus que tout. Cette passion des pompiers ne s'éteint décidément pas ! Nous jouons aussi à lancer des cailloux dans la rivière, à fabriquer des bonhommes sur la rive et en nous promenant nous voyons 3 énormes lièvres s'enfuir.
C'est aussi ici que nous apprenons que ma mutation pour la gironde est acceptée et que le retour se fera donc sous d'autres cieux !
Le lendemain, c'est sous une pluie diluvienne que nous prenons la direction du lac Taupo et que nous passons l'après-midi au... Mac do ! Initialement l'objectif était de boire un café au sec pendant qu'Arthur se degourdissait les jambes aux jeux. Mais il a rencontré deux petits copains belges (Alizée et Adrien) et comme jouer avec des enfants qui parlent la même langue que lui c'est un luxe qui n'a pas de prix, le café s'est éternisé. Alors que quelques jours avant, dans les jeux du ferry, je m'étais inquiétée car je l'avais trouvé extrêmement timide envers d'autres enfants, cette après midi là m'a rassurée !
Le lendemain, soleil revenu, nous prenons la direction de Wai-O-Tapu un parc géothermal incroyable :
- un lac à la couleur verte étonnante (tellement flashy qu'on ne la croirait pas naturelle)
- des mares de boue en train de bouillir
- des cratères creusés par l'acidité de l'eau, aux parois colorées
- la "champagne pool", appelée ainsi car des milliers de minuscules bulles s'y forment. L'eau est bleu-vert foncée, fumante, la pierre est rouge. Sacrés contrastes sacrément beaux !
- la "Palette de l'artiste", une grande étendue d'eau pleine de couleurs différentes. Les couleurs sont dues à la présence de telle ou telle molécule : bleue - Chloride, jaune/vert pâles - acide et sulfate, orange - arsenic et Antimony (?), jaune/vert - sulphures et arsenic, gris - carbonne. Le tout est étonnant et magnifique. Nous étions subjugués !
- et plein d'autres beautés naturelles que je ne saurais trop décrire
Rotorua
Visite d'un village Maori au temps de la christianisation dans la ville au bord du lac.
Rotorua étant une terre très volcanique, dans les jardins de certaines maisons, il y a carrément des trous d'où sort de la vapeur brûlante. Un peu flippant !
En fin d'après-midi, nous tentons le Mitai maori tour qui présente les danses maories, leur mode de vie et le Hangi. Le Hangi est une technique de cuisson des aliments dans un trou sous terre, une sorte de four enterré. La visite commence donc par le repas (à 16h30 !) et la désignation de notre chef qui nous représentera lors de notre rencontre avec la tribu.
Nous descendons ensuite près d'une mare dans laquelle on croirait qu'un pot de peinture bleue a été versé.
Et on longe une rivière quand apparaissent des maoris entonnant un chant traditionnel.
Après leur passage, nous traversons un village reconstitué
pour arriver devant la tribu. Nous avons alors droit à la cérémonie de rencontre, de présentation, au chant de bienvenue (qui fait plus peur qu'autre chose) puis la tribu nous présente plusieurs danses (dont le Haka 😊). Cette synchronisation lorsqu'ils dansent et chantent était très émouvante, les sons sont très limités : leurs voix, une guitare, et leurs mains. C'est épuré, beau et captivant.
Coromandel
Nous poursuivons vers le nord et la péninsule de Coromandel qui est un véritable joyau. Le littoral est découpé, l'eau est très bleue et quelques petites merveilles s'y trouvent.
Premier arrêt picnic à la plage de Maihi :
Puis nous allons creuser notre piscine d'eau chaude à Hot Water. Pour mieux comprendre ce phénomène, regardez la photo ci-dessous, elle vaut mille mots.
L'eau jaillit donc sur cette plage à environ 60°C si on est juste au dessus. 60°C c'est un peu trop chaud pour s'y prélasser, il faut donc creuser légèrement à côté (très légèrement puisqu'à environ 1m l'eau est froide). La plage très célèbre et donc très fréquentée ressemble alors à un champ de bataille rempli de tranchées !
Mais l'ambiance est bon enfant, certains boivent même un verre de vin dans leur trou. Nous trouvons l'endroit parfait et après avoir creusé puis agrandi notre trou, nous profitons ! C'est vraiment très agréable.
Cathedral Cove
Deux plages séparées par une falaise dans laquelle une grande arche s'est creusé. L'un des lieux emblématiques de la Nouvelle-Zélande et c'est effectivement très impressionnant.
Le sentier pour y aller offre de très belles vues variées, traverse une forêt et passe près de deux petites criques jolies, beaucoup moins fréquentées mais moins pratiques en famille.
Baie des îles
Direction la péninsule au nord d'Auckland par une journée très pluvieuse. Nous voulions aller dans une grotte pleine de vers luisants mais elle est inondée, un village Maori encore marqué par sa résistance envers les anglais (tunnels...) n'est pas accessible non plus. Nous continuons donc notre route jusqu'a un camping et nous finissons l'après-midi en faisant des crêpes 😊. Heureusement les jours suivants sont plus cléments et nous faisons :
- Waitangi Track, au départ des Haruru Falls (10 km AR, 4h) qui passe à travers la mangrove pour arriver sur le lieu de signature du traité de Waitangi, traité dans lequel les maoris ont cédé la souveraineté de leurs terres.
Arthur s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas regarder son dos et s'éclate à essayer...
- Saint Paul's Rock, une courte mais raide balade (environ 1h AR) qui nous mène tout en haut de ce rocher :
Et nous offre une splendide vue à 360° sur les baies alentours
Le déjeuner se fait lui aussi dans un cadre enchanteur :
- Cape Reinga, lieu sacré pour les maoris situé tout au nord de l'île du Nord. Selon leur légende, c'est de là que les âmes partent pour rejoindre Hawaiki, leur île (mythique) d'origine.
C'est ici aussi que se heurtent la mer de Tasman et l'océan pacifique dans un joyeux mélange de vagues.
Une jolie légende maorie raconte que la mer de Tasman est une mer mâle appelée "Te Moana Tapokopoko a Tawhaki", tandis que l'océan pacifique est la mer femelle appelée "Te Tai o Whitirela". Ici est leur point de rencontre, et les vagues symbolisent la naissance de la vie née de leur union.
Tout prêt il y a des dunes de sables géantes sur lesquelles on peut faire du sandboard, mais la pluie nous en a empêchés...
- Waipoua Forest, dans cette forêt se cachent de majestueux Kauris, des arbres impressionnants par leur taille et leur circonférence.
Premier arrêt près de "Tane Mahuta", le seigneur de la forêt et l'un des plus anciens arbres au monde, il a environ 2000 ans et mesure plus de 50m de haut ! Dans la cosmologie Maorie, il a une place primordiale puisqu'il est le fils de Ranginui, le ciel et de Papatuanuku, la Terre. C'est lui qui les a séparés pour créer la lumière, l'espace et l'air et ainsi permettre à la vie d'apparaître. Les créatures vivantes sont donc toutes les enfants de Tane. C'est dire l'importance de cet arbre... Lors de la promenade, il apparaît au détour d'un virage et sa "colossitude" nous laisse bouche bée.
Dans cette forêt se trouvent aussi les Four Sisters
Et Te Matua Ngahere, le père de la forêt, encore plus ancien que Tane mais moins haut (environ 30m).
Après une nuit dans un camping hors du commun ressemblant à un musée improbable, nous redescendons vers Auckland. Lors d'une balade dans une forêt nous rencontrons une famille polonaise avec qui nous passons le reste de la soirée autour d'un verre de vin néo-zélandais tandis que les enfants s'amusent.
Le lendemain, je vais visiter le village historique de Howick, un musée en plein air qui reconstitue un village néo-zélandais du milieu du XXeme siècle. Les maisons sont authentiques, elles ont en fait été déplacées de divers endroits de la région pour être rassemblées ici. Des bénévoles en costumes jouent la vie à cette époque : le maréchal-ferrant, les soldats, les fermiers, la maîtresse d'école, les enfants, le meunier, le charbonnier, le facteur, le tenancier, le propriétaire de l'unique magasin... Des activités sont organisées tout au long de la journée (qui était ce jour-ci en l'honneur de la Saint-Patrick) : jeux traditionnels, contes irlandais narrés sur la pelouse, démonstration de coupe du bois à l'ancienne, cornemuse... Et le mieux du mieux (enfin de mon point de vue...) c'était de pouvoir aller en classe. Durant 30 minutes, je me suis transformée en élève du 19ème, j'ai adoré !
Pendant ce temps, Arthur et Ben ont joué au playground d'à-côté et fait la sieste.
Et enfin pour notre dernier jour en Nouvelle-Zélande, nous avons rejoint une super famille française, elle aussi en tour du monde (www.lecapfagi.com) avec qui nous avons passé une délicieuse après midi dans Auckland. Arthur s'est aussi beaucoup amusé avec les enfants Charles et Alice, et la séparation a été éprouvante.
Avant de terminer cet article, quelques photos prises tout au long du séjour en roulant ou de nos emplacements de camping, le plus souvent gratuits. Certains endroits étaient incroyables, d'autres justes pratiques mais c'était toujours très facile de trouver (sauf à Auckland où c'était une sacrée galère). Ceci nous a procuré une sacrée liberté d'itinéraire que nous avons pu moduler selon le temps, la météo... Bref, le camping-car en Nouvelle-Zélande on adhère.
Et voici que sonne le glas de notre aventure Néo-zélandaise, nous volons maintenant vers des cieux plus français : la Polynésie !