ACTE 5 MONTENEGRO

La veille du départ l'excitation est à son comble, surtout pour Elia qui attend notre départ avec impatience pour inviter ses amies...

873 kms prévus:

Départ à 9h30 direction le sud, les vacances après tout le monde, que du bonheur en perspective....

11 h 30 on arrive au tunnel du Fréjus, une file d'attnte de plusieurs kilomètres à cause de la fermeture du tunnel du Mont Blanc et d'un filtrage de tous les véhicules. Regroupements automatiques de tous les motards par paquets pour remonter tous les pauvres caisseux dont les gniards hurlaient joyeusement "C'est quand qu'on arrive???"

L'italie est vraiment superbe jusqu'aux environs de Venise mais alors après c'est plat, long, mais très plat, mais très long...

On a réussi à trouver la seule station service au monde sur autoroute qui ne vende ni eau ni coca, que des Monsters Energy! Les types parlent français ou arabe mais ni italien ni anglais... on veut pas en savoir plus!

18 h dernier arrêt fuel avant la Slovénie, il est temps de confirmer l'hôtel, ci-dessous extrait de la conversation avec la réception de l'hôtel ADMIRAL à KOZINA:

"Allo, Bonsoir, je voulais confirmer notre arrivée dans une heure" - "Ah mais c'est pas possible Monsieur nou sommes complet" - "Vous pouvez me proposer un autre établissement?" - "Non!"

Finalement l'hôtel RISNIK peut nous héberger à DIVACA.

Un peu cher pour la région, l'accueil est très chaleureux et l'ambiance fin des années 80 début 90 à la fois dans le mobilier, la musique et les tenues vestimentaires. Et terrain de pétanque! Et ça jouait sévère à notre arrivée: mètre laser pour mesurer la distance jusqu'au cochonet, fil avec aimant pour ramasser les boules sans se baisser, coupes glanées dans les tounois bien exposées à l'entrée...

Diner à l'hôtel avec un boeuf Tagliata, c'est un peu le principe du tataki et la viande était excellente. Nous ne nous attarderons pas sur le blanc local.

Le retour en arrière pour l'ambiance s'accompagne aussi du style de vie de l'époque et notamment de la cigarette. C'est raide maintenant d'être en terrasse entouré de fumeurs et pourtant je l'ai fait.

Presque 1800 km à parcourir en deux jours, en moto, à deux, chargés de bagages pour passer une semaine de vacances à la mer. Je sais que je vais tenir le coup, mais je sais aussi que ce sera très dur… Cette moto, elle n’est pas prévue pour transporter une passagère, mais si celle-là est assez motivée, c’est possible (et elle est très motivée!)).

Pour le conducteur c’est deux fois plus dur (ou plus!) mais moi je n’y pense pas. Je peux seulement penser à mon dos douloureux, à mes genoux et à mes fesses que je ne sens plus quand je descends de la moto.

Une solution serait soit de changer de moto (pour une plus confortable), soit de changer de passagère (pour une plus solide), mais apparemment pour l’instant ce n’est pas d’actualité.

Et je le promets solennellement, la prochaine fois j’emmènerais deux fois moins d’habits!

Un petit peu de musique:

Demain un truc drôle pour commencer la journée...😃

C'est officiel, nous avons mal partout!

Hier, à notre arrivée, notre hôte nous a fortement conseillé de vérifier la météo de la semaine et de modifier notre programme en conséquence.

Voici les prévisions annoncées (distance KOTOR - RISAN : 18 kms)

Café (très bon dans le coin) et courses: 2h de moto car ça faisait longtemps!

Baignade du matin et de 10h pour Macha, juste 10h pour Stéphane...

Avant de rentrer s'enfermer on a réussi à prendre quelques photos:

Pendant l'orage:

Du coup nous sommes un peu pris de court. C'est con, mais quoi écrire? Pas encore de matière!

Il faut aussi trouver de quoi nous occuper. C'est sans doute le bon moment pour raconter les préparatifs de Macha ainsi que son premier 14 juillet dans la campagne française authentique.

Et, comme à chaque fois, une publication spéciale sur la mer pour Greg. L'Adriatique remplace donc la Baltique!

J'ai bien l'impression qu'on va vraiment avoir le temps de les peaufiner les publications... vous allez être gâtés!

Ceci n'est pas un bug, LA RUBRIQUE DE MACHA est bien vide! C'est juste pour me couvrir en cas de remarques ultérieures éventuelles du style: "Ouiii alors je savais pas que j'avais une rubrique....", etc.

Comme elle aime bien me faire des commentaires après chaque parution, j'en profite donc pour passer un message subliminal.

Cette technique est aussi très adaptée à tout échange au sein de la cellule familiale, mais attention au dosage...

Musique:

Alors celle-ci fallait vous la trouver:

La météo est tellement contre nous qu'on a le temps de vous raconter des trucs très très intéressants. En plus, le réseau n'est pas bon donc on peut même pas publier ce qu'on écrit, vous êtes tranquilles...

Bien, les vérifications avant départ:

Couverture de l'Assurance moto: c'est ok.

Couverture téléphone: c'est pas ok du tout, c'est même de l'escroquerie de la part des opérateurs.

Vérification de la moto, coup de pied dans les pneus: c'est ok le bout de la botte rebondit bien.

Plaquettes: merde, encore HS... Edouard ayant lâchement abandonné son activité, j'ai pris refuge chez Zoubir: "Salut, tu peux jeter un oeil vite fait à mes plaquettes je pars au Monténégro?" - "Non mais faut les changer là! Tu pars quand?" - "Après-demain." - "Mais pourquoi t'as pas voulu qu'on te le remplace la semaine dernière pendant la révision?" - "J'étais pas prêt!" - "Non mais les gars c'est pas Lourdes ici! Demain matin 9h mais t'es pas en retard!" - "Ok cool merci!!" - "Rappelle moi, c'était pas toi déjà cet hiver qui était passé me voir la veille de ton départ pour Tallin alors qu'elles étaient déjà au métal?" - "Peut-être..." - "File!"

Le road-book: fait et imprimé. L'hôtel est juste à confirmer le dernier jour.

Le liquide a été retiré. Même si l'euro est la monnaie utilisée, le Monténégro est en dehors de la zone euro. Cette petite différence administrative a un effet direct sur chaque utilisation de la CB (retraits et achats): frais bancaires non négligeables!

Les bagages:

Plus qu'à rouler!

Yalla!

Musique chef:

Café à 8h! 8h 45 précises nous étions devant le bateau en partance pour 3 h de visite: une petite île avec une superbe église, jouer les James Bond, se baigner dans une grotte bleue, refaire le tour d'une autre île. Bref, une matinée au soleil en bateau et en musique!

"Bonjour, on a réservé hier soir par internet." - "Bonjour, welcome on board! A quel nom?" - "BONIN" - "Je vous vois pas. Vous pouvez me l'épeler?" - "B - O - N - I - N" - "Ah ben non, j'ai pas! C'est pas vous qui avez réservé par téléphone avec mon collègue Raoul (ça ne s'invente pas!)?" - "Ah non pas possible on a pas de forfait pour téléphoner" - "Ah oui, mais nous, notre site il fonctionnait pas hier après-midi." - "Ah ben j'ai pourtant reçu un message de confirmation avec le plan pour venir ici." - "Ah bon? Vous êtes sûrs?" - "Oui!" - "Bon faites moi voir votre message." - "Voilà!" - "Ah ben oui effectivement, mais c'est pas chez nous ça M'sieur!" - "Vous êtes sûrs?" - "Ah ben oui, vous voyez c'est pas le même nom d'entreprise et le bateau en photo c'est celui qui est là-bas." - "Merci excusez-nous!!!" - "Pas grave! Enjoy! (mort de rire!)"

On fonce devant notre bateau et on se fond dans le groupe en toute discrétion. Alors, en toute discrétion, tout est relatif: un couple en tenue complète de moto, sacoches sous le bras au milieu de 70 personnes en tongs et maillot de bain... Nous embarquons donc en dernier. Nous nous changeons sur le pont pendant l'appareillage rapide, le capitaine envoi la musique et c'est parti.

D'abord il faut contourner les énoooormes paquebots de croisière.

Premier arrêt sur l'île avec Lady on the rocks

https://www.montenegrosubmarine.me/en/destinations/our-lady-of-the-rocks/

Donc nous, nous sommes allés là:

Comme nous avions envie d'un café, je suis monté sur ce bateau et j'ai demandé. Ils ont été surpris mais ils ont accepté.

"Dites-donc, votre bateau il ne serait pas basé à Risan par hasard?" - "Oui, pourquoi?" - "On a loué un appart chez Michau et il ressemble furieusement au bateau qui est amarré à côté tous les soirs." - "Oui c'est bien celui-ci et nous sommes cousins avec Michau. Enfin bon, vu le nombre d'habitants dans le coin nous sommes forcément tous cousins! Donnez lui le bonjour ce soir car même si nous habitons à côté on a jamais l'occasion de se voir!"

Notre capitaine nous fait signe d'embarquer à nouveau. Et c'est reparti plein gaz directement dans un tunnel qui a servi à abriter les sous-marins pendant la seconde guerre mondiale et dans lequel a été tourné une scène d'un James Bond: "Casino Royal". Dès qu'on pénètre à l'intérieur, la musique retentit:

Bon alors, il semblerait que ce soit du gros pipeau! Toutes les recherches faites sur internet disent qu'aucune scène n'a été tournée au Monténégro même si l'ouverture du film et plusieurs allusions font référence à ce pays et à son casino.

Si quelqu'un m'apporte d'autres infos je modifierais volontier cette publication...

C'est reparti, on frôle Mamula island, ancien camp de concentration:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mamula

C'est maintenant un hôtel de luxe:

https://www.mamulaisland.com/en/

Enfin c'est l'arrivée dans cette fameuse grotte bleue:

Bon faut pas rater la photo car on y reste pas longtemps dans la grotte!

Dès que le bateau ressort, le capitaine propose la baignade: tout le monde se jette à l'eau. Malgré la clareté on voit pas beaucoup de poissons.

Tu m'étonnes, il n'y a pas de WC à bord! Après 2 heures de navigation on s'est en fait baigné dans un grand chiotte bleu turquoise plein d'hydrocarbures! L'eau peut être chaude!

Retour en musique avec A-HA T"ake on Me", "What is love" et Stromae au taquet.

Re gros paquebots et on nous débarque rapide pour faire partir une autre fournée!

Conclusion, si vous trouvez autre chose n'hésitez pas à y aller...

12 h30, départ pour une autre attraction touristique où tut peux te créer toi moi-mêm ton scénario: rejoindre le village de NJEGUSI par la route (25 kms).

L'endroit étant réputé pour ses charcuteries et fromages fumés et que le grand large creuse nous sommes affamés. Nous quittons KOTOR la salive sur les lèvres... 14 h 30, après seulement 20 kms nous jetons l'éponge avant le village que nous ne verrons jamais et nous arrêtons au restaurant Nevjesta Jadrana (https://nevjestajadrana.weebly.com/).

20 kms en 2 heures parcequ'il n'y a qu'une route à une seule voie de circulation. Rappelez-vous le hollandais avec sa caravane qui fait chier tout le monde en Ardéche... Pareil mais en mieux car il faut maintenant rajouter les SUV, les campings cars, les bus et les troupeaux de motards allemands avec leurs maxi-trails.

Il ya 20 lacets, comme pour l'Alpe-d'Huez ils sont numérotés sur les rochers du bord de la route. C'est l'embouteillage à chacun d'entre eux car les véhicules ne peuvent pas se croiser et les conducteurs doivent négocier sec entre eux pour savoir lequel doit reculer pour laisser passer l'autre... Et l'Allemand, c'est simple, lui, il refuse tout simplement de bouger! Même avec une moto faite pour rouler hors bitume! On aurait tous pu passer dans l'herbe! Mais non! Dans ce cas là, faut rester dans un gros SUV électrique climatisé ou près d'un tonneau de bière!

Quelle truffe avec sa voiture blanche! Heureusement un groupe de motards espagnols a fait un peu de ménage sur les premiers lacets et ils nous ont intégré. Surpris qu'on les suive lorsque la voie était libre ils nous ont même filmé! Mais bon il a fallu recommencer le même cinéma tous les 3 kilomètres.

Ceci dit c'est superbe et assez impressionnant avec cette sensation de vide apportée par les pentes et l'absence de parapets.

16h on décolle pour rentrer. 45 kms en 1 heure, grosse progression... A notre retour la propriétaire nous a avoué ne plus y aller à cause du traffic.

Courses et baignade rapide avant un nouvel orage et c'est plié pour aujourd'hui.

Musique:

Départ 8h30 au programme: 1 monastère et 2 domaines.

Café dans notre coin préféré:

Superbe route jusqu'au monastère avec un ou deux troupeux de chèvres et de moutons qui traversent. Paysages magnifiques et pas de pluie!

Fin du trajet à pied depuis le parking. Pas très long mais très escarpé, Macha est d'accord avec moi, nous avons la chance d'être en forme et nous allons continuer à l'entretenir. Il y a pas mal de pélerins dont certains montent pieds nus. Beaucoup de touristes de tous les âges qui sont obligés de s'arrêter très souvent pour reprendre des forces. Mais apparemment il y a une coutume locale qui permettraient de reprendre rapidement des forces: fumer une cigarette!!! C'est assez étonnant mais ils s'arrêtent pour fumer en plein effort! Il y a peut-être une nouvelle discipline olympique à créer: le marathon-nicotine ou marathon-goudron!

En arrivant, il y a plein de pélerins encore endormis et beauuuucooooup de russes et de roumains. Pourtant il n'y a pas de pare-brise à laver... Bref!

http://manastirostrog.com/

Café en redescendant sur une terrasse d'hôtel très en hauteur d'un superbe à-pic. "My way" en version locale en fond sonore.

Ensuite nous filons vers PODGORICA, la capitale, puis vers notre première dégustation chez PLANTAZE qui est le plus grand domaine européen en une seule partie. Créé sur une ancienne base militaire:

https://www.plantaze.com/en/

"Bonjour, on vient pour une dégustation." - "Bonjour, oui, bien sûr! A quel nom votre réservation?" - "On a pas réservé." - "Je vois." - "Nous voudrions la formule à 25 € avec l'accord fromage et vins." - "Ah mais sans réservation c'est pas possible normalement. Je vais quand même me renseigner." - "Oui, merci!"

3 minutes plus tard nous sommes attablés avec 1 couple de turcs, 1 américain et 2 américaines.

De nouveau, je demande un crachoir et voilà les assiettes et le premier blanc:

Le second vin:

"Voici votre premier vin rouge. C'est le moment de manger le fromage découpé en triangle. L'association des deux est parfaite."

Alors pas la peine de préciser que nos assiettes étaient vides depuis longtemps et qu'on s'est encore fait remarquer sur l'action...

Donc premier rouge:

Un nez un peu particulier, je trouvais qu'il sentait le bouchon, l'oenologue m'a certifié que non et que cet arôme était typique de ce cépage.

Enfin, pour nous le dernier rouge alors que tous les autres avaient pris l'option avec un vin supplémentaire et qu'ils avaient encore plein de bouts de fromages dans leurs assiettes!

Macha a demandé à finir mon rouge puis ensuite mon premier blanc: "Macha tu es soule?" - "Ouaiiiiiis et alors? (en tirant la langue)" - "Et pour la seconde dégustation ça va aller?" - "Quoi??? Quelle seconde dégustation?" - "Celle où on doit échanger les vins!" - "Tu m'en as jamais parlé!" - "Si encore ce matin avant de partir!" - "Dis, tu crois qu'il est PD?" - "Non mais on s'en fout complètement. Par contre, il faut y aller si on veut rentrer avant la nuit..."

C'est immense car pour l'anecdote c'était un tunnel dans lequel les avions rentrait d'un côté et ressortaient en décollant de l'autre côté de la colline.

Hop, en selle pour la seconde cave. Au bout de 20 minutes Macha me demande: "La prochaine fois on peut pas prendre 1 dégustation pour 2???" - "Ah non non non, mais là tu inverses le problème car c'est toi qui as bu 2 portions pour une personne! En plus, moi, je recrache, donc en arrivant ce soir j'aurai très envie d'en boire un grand verre plutôt que d'en avoir toutes les saveurs mais sans l'effet..." - "Pff!" - "Trop forte!"

BUK WINERY:

https://bukwinery.blogspot.com/ ou https://www.facebook.com/BUKWinery?locale=fr_FR

Je crois que là j'ai un sacré concurrent au niveau connaissance et utilisation des réseaux sociaux! On devrait bien s'entendre!

L'arrivée est très intéressante, c'est très vallonné, très vert. Des côteaux en pente comme en Côte Rôties. D'ailleurs, cette année, les vendanges dans le pays étaient terminées à la mi-août.

On se retrouve en bas d'une grande maison sans trop savoir ou aller et on hésite pendant quelques minutes. Un géant surgit sur la terrasse nous surplombant. "Montez!" - "Vous pouvez nous accorder 5 minutes, je voudrais faire un test?" - "Allez dans la seconde maison et attendez-moi j'arrive."

C'est pas de l'industriel, ça sent l'entreprise familiale, ça travaille la terre et la vigne ici.

A peine rentrés, Macha file s'asseoir pour se faire oublier et finir de cuver tranquillement. Mais, se relèvera comme par magie pour la dégustation!

"Bonjour, nous venons de Lyon en France. Voici Macha (qui sourit benoitement à l'écoute de son prénom) et moi, Stéphane." - "Milos, enchanté." - "J'ai découvert votre existence par l'intermédiaire d'un article dans un journal français et j'aimerai échanger un vin blanc de ma région avec l'un des vôtres pour pouvoir le goûter de retour en France dans une émission de radio dédiée au vin. Est-ce que vous acceptez que j'enregistre votre histoire pendant quelques minutes sur mon téléphone? Pas besoin de faire une vidéo." - "Oui si vous voulez" - "C'est un test, je ne sais pas du tout ce que ça va donner. Par contre, je vous envoie un lien pour mon blog et surtout celui de l'enregistrement radio quand il paraîtra. Je ne vous promets rien du tout." - "Ok. Dites-moi quand je peux commencer à parler."

Donc voilà en gros comment ça a commencé.

Milos nous a raconté l'histoire de la cave avec le grand-père, puis le père, lui, les enfants et les différents problèmes liés à son activité et spécifiques à son pays. La difficulté d'être quasiment dans l'espace Schengen et quasiment dans la zone euro mais sans l'être totalement. Les investissements, les problèmes d'export, le bio... Je n'en dirais pas plus maintenant, il faut attendre que l'enregistrement soit traité et édité. Pas de date fixée à ce jour, désolé.

Nous passons à la découverte de son chardonnay.

Très bonne surprise! Nez fin, touches de citrons, fleurs blanches. Très équilibré en bouche, de l'agrume, très belle longueur.

Pas la peine de préciser que j'ai encore demandé un crachoir, moi!

Pour l'échange nous avons laissé une cuvée Aurence 2023 du Domaine des Bérioles (Je voulais un Vin d'Alon de chez Grosbot-Barbara mais impossible d'en trouver!)

Nous sommes repartis avec une cuvée spéciale

Au retour, nous surplombons le village de Sveti Stefan qui a failli disparaître avant de devenir un immense complexe hôtelier et ainsi la ville la plus chère du pays:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sveti_Stefan

Puis Budva et Kotor.

Musique pleine de surprises:

8h 15 départ sous la pluie!

Mais quand même, d'abord un café!

Le café est pris au comptoir, ne pas s'attarder pour être à la frontière avant les bus de touristes.

En prenant la route, je repasse les images de la semaine et je pense à l'excursion en bateau et je bloque bêtement là-dessus:

Les 2 postes frontières sont franchis très facilement, même pas drôle.

Premier arrêt fuel et recherche de graisse: encore rien!

On prend un café rapidement et en selle: "Bon Macha! Tu montes? Tu fais quoi?" - "Non mais ça va pas non??? (Et elle éclate de rire)" - "Quoi??? On a un peu de route!" - "Et ton casque!!!" - "Quoi??? Oh Put...!!!"

Alors effectivement celle-ci, elle est belle: j'étais au guidon avec les gants, moteur tournant, fier comme Artaban, à activer Macha! Mais j'avais oublié de mettre mon casque, il était sur la selle derrière moi! Donc je préfère prendre les devants et la raconter moi-même car je vais l'entendre souvent ...

Gros fou-rire et gros avantage: la chanson est partie. Nous filons à travers la Croatie en direction du nord, de la Slovénie. Je suis content!

Tiens, une trace d'avions dans le ciel. Tiens, un panneau écrit en cyrillique. Et par association d'idées j'arrive instantannément à penser à Herbert LEONARD, qui, en plus d'être chanteur, est un journaliste aéronautique spécialisé dans les avions russes. Avec une sacrée réputation à la clé dans ce domaine. Il expliquait dans une interview qu'il était journaliste avant d'être chanteur, passionné d'aviation, et qu'il avait d'abord pris les appareils russes car personne ne voulait les traiter, et qu'avec le temps il en est devenu un expert.

Mais pourquoi j'ai pensé à ça??? Mais pour le plaisir!!! Et voilà 2 bonnes heures dans la tête à chanter sous mon casque. Pas d'inquiétude! Elle est dans la play-liste du jour!

Les mornes plaines défilent jusqu'au prochain arrêt. Toujours pas de graisse!

Encore un stop à VUKASOVIC après avoir dépassé un troupeau d'allemands en grosses béhèmes à l'arrêt sous la pluie! Nous trouvons 2 motos françaises:

"Bonjour, comment ça va dans la Drôme et en Côte d'Or?" - "Bonjour, ah non, il n'y a que les motos avec les plaques en 21 et 26. Nous on tient un garage à motos dans le 01 à ATTIGNAT. Vous venez d'où?" - On rentre du Monténégro, on s'arrête en Italie pour la nuit et Lyon demain soir." - "Mais ça fait combien de kilomètres aujourd'hui?" - "Un peu plus de 900 en tout." - "Et vous faites souvent des trajets comme ça là-dessus? Votre femme arrive à supporter???" - "En fait, c'etait son premier grand voyage, j'ai eu le bénéfice du doute, mais là je crois que c'est mort! Il va falloir changer de moto" - "Il y a des chances!" - "Dites, si c'est pas au fin fond d'une sacoche, vous pouvez me dépanner avec un peu de graisse pour la chaîne? Impossible d'en trouver et comme d'habitude j'ai laissé le spray à la maison." - "Ah oui pas de problème, pour une fois qu'on peut rendre service à un compatriote. Avec le cric aussi?" - "C'est-à dire?" - "Pour soulever la roue arrière." - "Heu ben non je vais la reculer à la main comme d'habitude." - "Attendez, je vous montre." - "Faut que ce soit sur un sol bien plan?" - "Non non pas besoin. Hop, c'est fait, vous voyez?"

Trop fort le truc! Jamais vu avant. C'est un mini-cric qui se met à l'arrière du bras oscillant, du côté droit, ça lève la moto sur la béquille et il n'y a plus qu'à tourner la roue arrière à la main et à pulvériser! 30 secondes et c'était plié, même pas eu le temps de prendre une photo!

Ils étaient dans un trip dans les balkans, on leur a laissé l'adresse de notre premier hôtel (avec le terrain de pétanque) et comme nous ils voulaient goûter ces petits cochons qu'on voit rôtir à la broche le long des routes.

Et non, je ne vous donnerai pas les numéros correspondants aux départements!

Dernier arrêt fuel à la dernière station slovène avant la frontière italienne. Nous sommes trempés et on a froid. Macha se couvre et prend un thé bien chaud. Nous repartons le mors aux dents bien décidés à en finir avec cette longue étape. Rien à dire sur le paysage, il pleuvait et pas de visibilité.

20 km plus tard mon téléphone se coupe donc nouvel arrêt dans une station car, de fait, nous n'avons plus de GPS. Remise en route du machin, re-thé brûlant pour Macha. Je vais voir la jeune serveuse du point café: "Dites-voir vos journaux sur la table, vous n'auriez pas ceux d'hier par hasard?" - "Ah ben non on les jette pourquoi?" - "Mon vêtement n'est plus étanche et je voulais en mettre un sur ma poitrine pour me protéger." - "Pardon??? Mais ça va fondre!" - "Non mais sous le blouson, pas à l'extérieur!" - "Ah oui, je vois. De toute façon c'est la fin de journée, je vais les jeter dans 2 heures, prenez en un." - "Lequel est le moins important pour vous?" - "Les sports!" - "Ah bon pas le tiercé?" - "Ah non pas ici!" - "Ok merci."

A l'ancienne! Depuis le lycée j'avais pas fait ça! C'est pas exceptionnel mais j'ai senti un petit changement, par contre, je savais pas qu'on jouait au tiercé en Italie.

Arrivée à l'hôtel à 21h 15, après 13 h de voyage, on est mort! (https://www.viest.it/en/)

"Bonsoir, nous avons réservé une chambre." - "Bienvenus, à quel nom?" - "Bonin, mais surtout vous avez une poubelle pour jeter ça? Attention, c'est trempé!" - "Ah mais vous mettez des journaux dans votre veste, vous???" - "Oui elle est plus étanche, pourtant c'est une bonne marque, c'est une marque italienne!" - "Mouais! Bon votre chambre est au 1 er étage. Voilà la carte d'accès." - "Ah mais c'est pas une CISA? Et on peut pas ouvrir avec le téléphone?" - "C'est-à-dire Monsieur?" - "Vous connaissez pas CISA? Une marque italienne de serrures d'hôtel, je vendais ça avant et on peut ouvrir les chambres avec le téléphone, plus besoin de carte.(Coup de pied de Macha: Stéphane, j'ai faim!)" - "Ah ben non, je ne connais pas." - "Bon, c'est encore possible de diner?" - "Oui, le restaurant ferme à 22h. Je vous réserve une table?" - "Oui oui on se change rapide!"

On a tout jeté en vrac et nous sommes redescendus comme des balles, comme des affamés que nous étions. Je commande deux verres de blancs: un pinot gris pour Macha et un Vin de SOAVE (au moins 70% du cépage garganega) pour moi, pour goûter. Macha goûte le sien, le mien, finalement préfère mon vin et garde mon verre! Elle a très envie d'un très bon plat de pâtes. En plus ça sent super bon dans toute la salle! Lorsque la serveuse prend la commande, Macha demande une salade avec des fruits de mer. (???) Pour moi ce sera une pizza carbonara:

Une seconde tournée de vin pour accompagner un excellent tiramisu et dodo!

Alors, l'italien il est quand même assez bruyant quand il est au restaurant. Il gesticule, il casse des verres. Bref après 13 h de moto, ça soule un peu.

Normalement on parle pas après des longs trajets. Les oreilles bourdonnent un peu, on vascille légèrement car les mouvements de la moto s'arrêtent et, comme à la descente d'un bateau, il faut un temps de retour au calme. La concentration a été plus importante qu'en voiture, donc tu te poses dans un coin bien tranquille le temps de récupérer.

Mais là, ce à quoi j'avais pas pensé, c'est que Macha avait envie de s'exprimer! Tu parles elle venait de passer 13h à rien faire sans parler! D'habitude à la fin de la journée, soit je suis tout seul, soit les autres motards ils ont aussi conduit donc ils sont dans le même état! Va vite falloir qu'elle passe le permis...

Musique pour le plaisir:

On y croyait plus! Et, en plus, j'ai découvert des trucs!

Place à Macha:

Debrief Monténégro de Macha:

Je laisse à Stéphane décrire les événements. Je vais partager surtout les émotions, les images, les réflexions.

Une grosse expérience pour moi, un vrai et long voyage en moto, qui est censé me faire changer d’approche pour les prochaines fois (en tout cas je vais essayer d’en garder une pensée au coin de ma tête).

Ce voyage a confirmé:

- J’aime faire de la moto! Comme passagère bien sûr (je ne sais pas si ce statut restera définitif ou pas)

- Je fais complètement confiance à Stéphane quand il conduit, cela me permet de me relaxer derrière, laisser mes pensées s'enchaîner librement, je finis par presque m’endormir, une vraie méditation parfois! Je chante à voix haute, personne n’entend ma voix, même pas moi-même. Pendant ces moments de détachement parfait, on oublie la fatigue physique et la course devient juste délicieuse (je parle de moi, je ne connais pas les sensations du conducteur, j’espère d'ailleurs qu’il soit plus présent et moins rêveur que moi sur la route).

- Il faut que je participe plus aux préparatifs avant les voyages, au planning, au choix des lieux etc… J’en ai tellement marre de planifier et de penser à tant de choses pendant le travail, que je me laisse faire pendant les vacances, mais je ne devrais pas.

Parfois cela crée des situations anecdotiques et drôles mais je laisse à Stéphane le plaisir de partager ce genre d’histoires, comme par exemple celle de la double dégustation des vins (je n’ai pas été au courant de la deuxième et je me suis trop régalée pendant la première!)

Aussi, c’étaient de vraies vacances ensemble, tous les deux, et je trouve qu’elles sont réussies! Nous avons visité des endroits beaux et intéressants, le programme a été assez chargé mais qui nous a laissé aussi le temps de rester tranquilles à nous occuper de nos petites choses chacun de son côté.

J’ai été consciente en choisissant notre pied à terre dans la baie de Kotor (et c'était ma contribution au planning, assez importante à mon avis!): un endroit beau, tranquille, assez isolé mais confortable, avec la mer à nos pieds.

La mer était à quelques mètres de la porte de l’appartement, pas de route à traverser ni rien d’autre, tu sors en maillot de bain pour plonger tout de suite, pas besoin de faire des aller retour à la plage, pas de perturbation du planning des visites.

Je n’aime pas rester allongée sur la plage, Stéphane non plus, donc pas de plage!

Une petite jetée avec des chaises longues et trois marches pour descendre dans l’eau.

L’eau est claire et fraîche, la montagne est très proche, les sources avec de l’eau glacée se jettent un peu partout dans la mer. Cela crée des couches d’eau salée (plus chaude) et d'eau douce (froide!) qui ne se mélangent pas. L’eau du fond reste chaude, il est très agréable de rester en position verticale. Par contre sur la surface elle est parfois glaciale, l'effet vraiment bizarre (normalement l’eau chaude doit monter à la surface, ai-je raison?)

J’ai pu profiter de la mer jour et nuit, malgré la météo qui n’a pas toujours été parfaite. Je sortais à la tombée de la nuit sur la jetée, à écouter le vent et les vagues.

Ce qui est vraiment beau à Monténégro, ce sont les routes qui sont toutes panoramiques!

Un défaut de la moto c’est qu’on ne peut pas prendre de photos en roulant! Vraiment dommage. Des vues splendides tout le long de la route qui longe la baie (le littoral est de 107 km), ainsi que les serpentins qui montent très haut (les montagnes autour de la baie font de 1500 à 1800 mètres de l’altitude).

Je pense que les routes de Monténégro ont servi d’une très belle récompense à Stéphane qui a dû renoncer cette année à la participation à la course de karts de 24 heures. Des virages à Monténégro, il y en a! Ce qui est merveilleux, c’est que j’ai pu en profiter moi aussi!

FIN

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